Journal C'est à Dire 164 - Mars 2011

32

P L A T E A U D E M A Î C H E

Charmoille Les égouts bientôt connectés à Belleherbe Le problème électrique qui empêchait de mettre en service le poste de refoulement par lequel les eaux usées du village seront envoyées vers la station d’épuration de Belleherbe est enfin résolu.

L e poste de refoulement de Charmoille doit être mis en service début avril. À cette date, les eaux usées du village seront

dirigées vers la station d’épuration de Belleherbe où elles seront traitées. Le pro- blème d’alimentation électrique qui empêchait de faire fonc-

tionner ce dispositif censé être opérationnel depuis 2009 est enfin résolu. “Nous avons le cou- rant depuis le 18 mars à 13 heures” annonce Christian

Hérard, le maire de Charmoille, qui n’est pas mécontent que ce dossier aboutisse après deux ans de tractations avec E.R.D.F. (Électricité Réseau Distribution France). “Le poste de refoulement va pou- voir être testé. Une fois cette pério- de d’essais terminée, nous le met- trons en service. C’est l’aboutissement de quatre ans de travail” poursuit l’élu qui était le premier à déplorer ce retard. En effet, la commune a investi 1,3 million d’euros dans son réseau d’assainissement, tout cela pour que les égouts du village continuent de se jeter dans la nature à cause d’un pro- blème technique. Pour cette raison, Charmoille était dans le collimateur de la Commission de Protection des Eaux (C.P.E.) particulièrement attentive à l’évolution du Des- soubre, une rivière en proie à de nombreuses sources de pol- lution. “Nous avons écrit à plu- sieurs reprises à la police de l’eau pour l’alerter de la situation de ce village rappelle la C.P.E. C’est une bonne chose que le problè- me électrique qui empêchait le fonctionnement du poste de refoulement soit résolu. Cepen- dant, nous restons vigilants.

Dès le mois d’avril, les eaux usées de Charmoille seront traitées à la station d’épuration de Belleherbe.

Vu leur état de délabrement, ces choses n’ont pas été dépo- sées là récemment. “Cela fait 25 ans que la décharge n’est plus exploitée” précise Christian Hérard. Mais les déchets sont toujours là. D’après la commission de pro-

Pour nous, le dossier n’est pas classé tant que nous n’avons pas vérifié sur le terrain que tout fonctionne.” Il était urgent en effet de sur- monter cet obstacle technique, car à l’envers du décor, le spec- tacle n’est pas réjouissant. Les

égouts se déversent dans un petit bois situé à l’extérieur du village, dans ce qui semble être une ancienne décharge

tection des eaux, Charmoille n’est pas un cas isolé. “La plu- part des anciennes décharges ont été recouvertes de ter-

L’aboutissement de quatre ans de travail.”

à demi couverte de remblai. De part et d’autre du filet d’eau saumâtre qui s’écoule du gros tuyau s’entassent pêle-mêle machine à laver, vieux chauffe- eau, des tonneaux, des pneus ou des plastiques en pagaille.

re d’argile pour limiter les cir- culations d’eau à travers les déchets. Mais il y en a très peu où les déchets ont été enlevés dans le cadre d’un program- me de réhabilitation.” T.C.

Les égouts se jettent encore dans ce qui semble être une ancienne décharge.

Éducation Le privé n’échappe pas aux suppressions de postes

Comme le public, l’enseignement privé catho- lique doit faire face aux restrictions de moyens alors que les effectifs augmentent. Explications de Philippe Pillot, directeur de l’enseignement privé catholique en Franche-Comté.

Le directeur des écoles privées catholiques Philippe Pillot doit comme dans le public supprimer des postes sur demande de l’État.

C’ est à dire : L’enseignement privé catholique est-il épar- gnéparlessuppressionsdepostes annoncéesdanslesecteurpublic? Philippe Pillot : Nous sommes à la même enseigne que l’enseignement public. Le contex- La situation dans le public Outre lʼécole unique de Cer- nay-lʼÉglise, dʼautres classes sont dans le collimateur du rec- teur dʼacadémie et menacées par une fermeture explique le syndicat SN.U.I.P.P.-F.S.U. Ainsi dans le Haut-Doubs, des fermetures sont envisagées dans les écoles élémentaires du Bizot, Chapelle-des-Bois, Montandon, le R.P.I. de Glè- re-Montancy-Bremoncourt-Vau- frey, Charquemont. Une fer- meture de Rased est pressentie à lʼécole Pergaud à Morteau. Pour les ouvertures, on parle de Charquemont (maternelle), Les Gras et Orchamps-Vennes (élémentaire).

te actuel est difficile car nous devrons rendre beaucoup de postes d’enseignants au ministre. 38 au total pour la Franche-Com- té. En 9 ans, j’aurai rendu 13 % de mes postes pour une baisse d’effectif de seulement 1,9 %. Pour exemple, si je veux rouvrir 10 classes, il faut que j’en fer- me 48 (38 + 10).Au recteur ensui- te d’officialiser car nous sommes en contrat d’association avec l’État. En clair, nous avons des droits et devoirs. Les droits : l’État rémunère tous nos enseignants, ils ont la même fiche de salaire (avec le brut) sans être fonction- naires (ils ne bénéficient pas des mêmes droits à la retraite). Nos devoirs : respecter les pro- grammes, la quantité horaire et sommes soumis aux mêmes contrôles pédagogiques. Càd : Vous dirigez 130 uni- tés pédagogiques privées en Franche-Comté. Lesquelles seront touchées par ces sup- pressions ? Le Haut-Doubs est en ligne de mire… P.P. : Les suppressions dans le premier degré ne sont pas enco- re dévoilées publiquement. Dans le Haut-Doubs, il y en aura très peu. Le Jura rendra plus de postes alors que pour le Doubs, je fer- merai deux classes dans les écoles.

sénatorial lors du vote du bud- get 2011. Cela vous rend-il opti- miste ? P.P. : Cette rallonge budgétai- re, nous ne l’avons pas vue ! Elle a été actée par le Sénat (4 mil- lions d’euros) mais il n’y a pas de création de postes. Càd : L’enseignement “catho” lance une campagne de pub :

Pour le second degré, nous avons une souplesse car nous comptons en heures et non en postes. Un prof de maths qui fait 15 heures est payé 15 heures. Càd : Quelle est l’évolution du nombre d’élèves ? Y a-t-il un regain d’intérêt pour le pri- vé ? P.P. : Depuis deux ans, nos effec-

disciplines (professeurs des écoles mais aussi en collège et lycées). Pour être titulaire, il faut le concours. Càd : Avez-vous le sentiment d’être le parent pauvre de l’éducation ? P.P. : Non. Si nous contestons ces rendus de postes, nous sommes d’accord de dire qu’il y a un équi- libre budgétaire à retrouver. Nous voulons participer à l’effort mais estimons qu’il y a d’autres solu- tions pour dégraisser le “Mam- mouth”. Càd : Quelle est la recette miracle ? P.P. : On propose l’annualisation des horaires, de jouer sur le temps

scolaire des élèves en enlevant des heures de cours à nos lycéens pour sauver des postes… Il faut utiliser d’autres leviers comme la formation à distance. On pro- pose de diminuer le nombre d’options à diminuer en lycée. Il y en a trop. Ces solutions ont été proposées au ministre. Càd : Car le temps presse… P.P. : Sans le savoir, Bercy met fin à nos petites écoles rurales. Dans le privé, nous n’avons pas la culture de nous plaindre. On trouve des remèdes et nous avons toujours été à la pointe de l’innovation grâce à notre sou- plesse. Propos recueillis par E.Ch.

“devenez enseignants”. Vous peinez à recruter ? P.P. : Oui.Avec les départs en retraite, nous allons perdre une bonne propor- tion de nos enseignants. Dans les 5 ans, nous

tifs ont augmenté d’1 % (25 000 élèves sont inscrits dans le privé en Franche- Comté). Càd : Vos établissements ont obtenu une rallon-

“Deux classes privées seront fermées.”

ge budgétaire (correspondant à 100 postes au niveau natio- nal) grâce à un amendement

devrons renouveler 30 % de nos 2 000 enseignants. Nous manquons de professeurs dans toutes les

Made with FlippingBook - Online catalogs