La Presse Bisontine 82 - Novembre 2007

DOSSIER

La Presse Bisontine n°82 - Novembre 2007

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AU BOUT DU PONT, LA MISÈRE… Ils sont là les S.D.F. aux extrémités du pont Battant, dans la Grande rue, sur les quais, devant les commerces. Elle est là cette “minorité visible”, dont la présence sur la voie publique dérange, tant son ivresse et son compor- tement sont parfois excessifs. Ces hommes et ces

femmes qui n’ont plus que la rue pour seul horizon sont un des reflets de la misère à Besançon comme dans la plupart des grandes villes. Et pourtant, quels outils mettre en place pour prendre en charge ce public ? Les services sociaux arpentent le terrain pour tenter d’ac- compagner ces sans domicile fixe et leur proposer une solution à leur situation. Mais parmi ces petits groupes, il y a ceux qui refusent l’aide, préférant le squat à l’hé- bergement social. Témoignage, reportage, le point sur cette forme de misère dans les rues bisontines.

ACCOMPAGNEMENT Travailleurs sociaux Le S.A.A.S. : la porte de sortie de la misère En 2006, le service accueil accompagnement social a aidé 1 600 personnes quali- fiées de “sans domicile fixe” à Besançon. Voilà comment Besançon gère la question.

S. A.A.S., comme service d’ac- cueil d’accompagnement social. Quatre lettres derriè- re lesquelles s’articule tout un réseau d’aide aux personnes sans domicile fixe. Le S.A.A.S. est un point d’ancrage pour ce public qui fréquente le 10, rue Champrond dans le quartier Battant. “À Besançon, il y a cette par- ticularité que l’accueil des S.D.F. est assuré par la ville. C’est une délégation d’une compétence d’État. Dans d’autres agglomérations, ce sont des associations qui assurent en général cette mission” rappelle d’emblée Laurence Vuillet, res- ponsable de la structure. Une équipe de travailleurs sociaux et d’infirmiers reçoit au quotidien des hommes, des femmes en détresse, sans domicile fixe. “Il y a bien sûr les gens visibles qui errent sur les places publiques. Mais aussi des familles en situation d’ex- pulsion, des jeunes qui sortent d’éta- blissement pour mineurs, des femmes battues. Les profils sont multiples. 17 % de notre public a entre 18 et 25 ans.” Tous sont des accidentés de la vie qui ne se retrouvent pas systématiquement

à la rue au sens propre du terme mais sans logement fixe. Ils sont hébergés par un ami, un frère, une sœur, des parents. Du provisoire qui dure parfois longtemps. Alors ils frappent à la por- te du S.A.A.S. dans le but d’obtenir de l’aide. “Quand on accueille une per- sonne, on travaille avec elle pour trou- ver ensemble des solutions à moyen ou à long terme. On va par exemple l’ai- der à accéder à ses droits, faire une demande de R.M.I., regarder pour une orientation au logement.” La relation est de confiance.

trente lits de nuit à la maison de l’ab- bé Pierre, de 53 places regroupées prin- cipalement sur Planoise pour loger les sans-abri. La journée, les S.D.F. peu- vent se restaurer en particulier au four- neau économique qui leur est ouvert à Battant. “500 personnes sur les 1 600 ont été hébergées dans ce dispositif. 20 % des personnes logées ont moins de 25 ans.” La durée moyenne d’hébergement varie d’une nuit, à deux à trois mois. Pendant l’hiver, 38 enfants ont été accueillis au S.A.A.S. Finalement, les S.D.F. qui traînent leur destin sur la place publique sous le regard horripilé des commerçants et des passants ne représentent qu’une petite partie des sans domicile fixe. Où peuvent-ils passer leur journée si ce n’est pas dehors, assis sur le bord d’un trottoir ? C’est vers eux que l’action de la cellule de veille mobile est dirigée pour inviter ces personnes à rejoindre l’accueil de jour. 99 % de ces personnes des personnes en errance à Besançon sont connues de ces services sociaux, qui y sont attentifs. T.C.

En 2006, le S.A.A.S. a accueilli 1 600 personnes différentes. “Un chiffre qui se stabilise. Par contre, la durée d’héber- gement augmente. Les centres d’accueil sont saturés et nous héber- geons aussi des publics dont la santé mentale est de plus en plus fragile” remarque Laurence Vuillet. Le S.A.A.S. dispose de

La Haute- Saône est particuliè- rement visée.

Le S.A.A.S. est un service du C.C.A.S.

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Rue Bersot BESANÇON Réservation : 03 81 82 27 14

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