Journal C'est à Dire 106 - Décembre 2005

15 D O S S I E R Ils font carrière dans l’hôtellerie de prestige Ils sont souvent jeunes, pleins d’am- bition et d’une incroyable motivation. Originaires du Haut-Doubs, ils ont choi- si un métier qui leur fait découvrir les plus beaux établissements hôteliers de France, voire du Monde. Certains sont issus du cours hôtelier de Besançon, d’autres ont choisi une autre filière. Mais tous ont aujourd’hui un métier dans le secteur de l’hôtellerie. Pour ce dernier numéro de l’année, nous avons choisi de faire découvrir une jeu- nesse entreprenante qui évolue dans des métiers où la rigueur et le profes- sionnalisme ne souffrent aucun relâ- chement. Visite parmi les hôtels les plus réputés en compagnie de ces personnes originaires du Haut-Doubs à qui nous consacrons un portrait dans ce dossier. Cathy Boillot : Mademoiselle V.I.P. du Carlton Cannes La ressortissante de Grand’Combe-Chateleu est attachée de direction relations clientèle au célèbre hôtel Carlton de Cannes, le plus beau palace de la Côte d’Azur où descendent les plus grandes stars du Monde.

O n peut dire que Cathy Boillot s’est faite tou- te seule. Elle n’a pas eu l’appui du cours hôtelier bisontin pour décro- cher son premier emploi. D’ailleurs, le rêve de Cathy était plutôt dans les airs, elle aurait voulu être hôtesse. C’est la rai- son qui l’a poussée à prendre la direction de Nice après son Bac aux Augustins à Pontar- lier, pour y suivre un B.T.S. tou- risme. Ce diplôme lui a ouvert les portes d’un premier stage en hôtellerie, en Allemagne. C’est là que se dessine son futur métier. Elle laisse de côté ses projets d’hôtesse de l’air pour se consa- crer aux métiers de l’hôtellerie. Deuxième expérience : une année en Angleterre, à Oxford, pour parfaire sa maîtrise de la langue. Ces bagages linguis- tiques en main, elle trouve un emploi de réceptionniste au Sofi- tel de Cannes. Deux ans plus tard, nouvelle opportunité : “Une de mes amies qui travaillait au Carlton avait décidé de par- tir, elle m’a informé qu’ils cher- chaient une remplaçante. J’ai immédiatement envoyé un C.V., eu un entretien et j’ai été enga- gée. Voilà 5 ans que je travaille ici” note Cathy. La jeune fille occupe désormais un poste-clé dans le palace can- nois : elle est attachée de direc- tion, chargée des relations avec la clientèle. En clair, c’est à elle que revient la lourde tâche d’ac- cueillir et de suivre au quoti- dien le séjour des grands de ce

Monde, V.I.P. et autres stars du show business . Face moins agréable du poste, elle doit aus- si gérer les éventuelles plaintes des clients. Et pas des moindres : cela va des stars du cinéma mondial - festival obli- ge - à ceux de la chanson com- me Mariah Carey, Jennifer Lopez ou Robbie Williams. Avec eux, on n’a pas droit à l’erreur. “Mon rôle est de connaître par- faitement leurs attentes et leurs préférences. On essaye de récu- pérer des informations à droi- te à gauche sur leurs goûts, afin de pouvoir les anticiper et qu’ils Une fois arrivées à l’hôtel, il s’agit d’accompagner ces stars jusque dans leur suite que Cathy aura pris soin de faire aménager et décorer selon la convenance du client. “On sau- ra s’il faut mettre des roses blanches dans le vase ou si mon- sieur préfère tel champagne ou tel whisky. Il s’agit aussi de tout inspecter, de A à Z, pour véri- fier que tout fonctionne bien, ne serait-ce que les lignes télépho- niques dans la chambre.” Tout cela pour éviter une réponse cinglante du genre : “I don’t like my room” ( “Je n’aime pas ma chambre” ). Dans ce cas, on ten- te de trouver une solution… La plus grosse activité du Carl- ton a lieu pendant le Festival de cinéma en mai. Mais Cannes vit toute l’année. En ce début n’aient ainsi aucune déception.” Il faut dire qu’à 10 000 euros la nuit pour certains, ils exigent le meilleur…

décembre, le palace abrite tou- te la délégation des Miss Fran- ce, l’élection a lieu au palais des festivals. À un autre moment, c’est le Midem, le salon international du disque avec notamment les “NRJ music awards” et sa pléiade de vedettes. “L’été, c’est plus une clientèle saoudienne. Les Saou- diens viennent avec une suite de 60 personnes, 300 bagages qui arrivent par camions. Pour eux, il y a une grosse prépara- tion, ils souhaitent un accueil irréprochable, avec haie d’hon- neur parfois et veulent que l’on se saoudienne réserve le 7 ème étage dans son intégralité, avec son ascenseur privé, pour son fils, et le 5 ème pour son confort personnel. “Il nous arrive de démonter des chambres pour en faire des coffee-rooms ou des salles de repos remplies de cana- pés.” Le service au Carlton ne s’ar- rête pas là. “Comme c’est sou- vent une clientèle qui arrive en bateau, il s’agit aussi de répondre aux demandes liées au yacht : décoration florale, service traiteur à bord du yacht…” Un autre monde, dans lequel Cathy Boillot a trouvé sa place, sans pour autant renier son Haut-Doubs natal qu’elle retrouve plusieurs fois dans l’année. ■ J.-F.H. décore les chambres ou qu’on les réaménage totalement” raconte Cathy. L’été par exemple, une princes-

300 bagages qui arrivent par camions.

Cathy Boillot (arrière-plan) aux côtés de George Lucas, le réalisateur de la saga Star Wars, à qui le personnel avait réservé une surprise pour son anniversaire.

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