La Presse Bisontine 94 - Décembre 2008

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 94 Décembre 2008

2 €

Le troisième mercredi du mois

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

Casse-tête de la circulation à Planois e D’importants travaux vont démar- rer dans le quartier de Planoise. Deux déviations en même temps et sur le même secteur, notam- ment un souterrain qui relie Ile- de-France à Cassin : les habi- tants craignent le pire. p. 14 Les industriels ont-ils le moral ? À l’occasion du salon Midest où plus de 40 entreprises régio- nales exposaient, le moral des industriels oscille entre atten- tisme et fatalisme. p. 36-37 Barbara Romagnan : les convictions d’une socialiste

ET SI C’ÉTAIT ELLE la Bisontine de l’année ?

La Bisontine Johanne Kervella

postule le 6 décembre au titre de Miss France. Elle est une des favorites. Un sourire bienvenu en ces temps de crise…

À 34 ans, la jeune conseillère générale du canton de Planoise porte un regard critique à la fois sur le fonctionnement des insti- tutions locales et sur son rôle d’élue de proximité. Interview. p. 8 Un parc d’attraction consacré à la monnaie Faire découvrir les monnaies de façon ludique et pédagogique, c’est l’objectif d’un parc d’attraction qui doit ouvrir ses portes au printemps prochain à Burgille, canton d’Audeux. p. 28

Lire l’événement p. 6 et 7

Photo D.E.R. - Rémy Gros

Qui sont les nouveaux pauvres ? Les Bisontins touchés par la crise Lire le dossier en p. 16 à 20

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - publipresse@wanadoo.fr

L’INTERVIEW DU MOIS

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La Presse Bisontine n° 94 — Décembre 2008

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Aline Bilinski, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Céline Garrigues, Jean-François Hauser, Katia Mairey. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2008 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, A.F.M., Conseil général, Isabelle Cuynet, D.E.R. Rémy Gros, Ville de Besançon-J.-C. Sexe, Laurent Vuillemin. Égotisme En politique, lʼorgueil est une valeur cardinale. Lʼapogée a été atteint le week-end du 15 novembre à Reims, théâtre grotesque de la tartuferie par- faite, où les acteurs “socialistes” appe- laient tous à lʼunité et au rassemble- ment sur scène, avant de se déchirer en coulisses dans des tentatives de basses manœuvres dignes dʼune pan- talonnade ratée de la commedia dell’arte . Comme on lʼa entendu dans les couloirs du congrès de Reims, il y aura bientôt plus de journalistes pour couvrir les congrès socialistes que de socialistes. Si le P.S. ne par- vient pas à donner le coup de pied salvateur au fond de lʼeau suite à ce naufrage, il ne sʼen remettra pas. Mais quel quʼait été ensuite le résultat final du vote des militants, le parti socia- liste français a certainement donné un coup fatal à son avenir et refermé définitivement la page glorieuse ouver- te en 1971 à Épinay. Que reste-t-il du P.S. ? Rien ni personne. Les quelques figures émergentes qui ont tenté de rafraîchir la façade de lʼédifice croulant de ce parti essoufflé, genre Benoît Hamon, ont été étouffées sous la lourdeur pesante des vieux fan- tômes du parti. Et même ceux que lʼon pensait incarner un certain renou- veau - Bertrand Delanoë, pourtant un des plus anciens caciques du parti - , en sont arrivés à renier leurs convic- tions en moins de deux jours et à se rallier à des alliances contre nature. Hélas, il semblerait que lʼincurie socia- liste nationale ait inspiré les cadres locaux du parti qui ont eu besoin dʼun nouveau psychodrame pour se dépar- tager et nommer, au raccroc, un nou- veau responsable départemental dans le Doubs. Chacun, là encore, y est allé de son petit accès dʼégotisme. Si même à la base les militants-diri- geants se livrent à de tels jeux des- tructeurs, on ne donne pas cher de ce parti pour la suite. Il est de bon ton de railler (souvent à juste titre), la droite la plus bête du monde (ce constat valait encore il y a peu pour la droite locale). On a désormais le parti socialiste le plus pitoyable dʼEurope. Dans ce vide intersidéral que constitue la gauche française, cʼest un révolutionnaire trotskiste - Olivier Besancenot - qui fait figure dʼépouvantail et dʼunique porte-dra- peau. Cʼest dire… ? Jean-François Hauser Éditorial

RECHERCHE

Téléthon 2008 les 5 et 6 décembre

Laurence Tiennot-Herment : “On est dans un pays exemplaire en terme de solidarité”

L’emploi du temps de la présidente de l’A.F.M. est bien rempli en novembre. Elle effectue son tour de France à la rencontre de tous les bénévoles et partenaires qui œuvrent au service du Téléthon. Objectifs : remercier, informer et donner du sens à cette croisade dont les réper- cussions serviront aussi à la guérison de maladies plus fréquentes.

L a Presse Bisontine : Comment présenteriez-vous cette nouvelle édition ? Laurence Tiennot-Herment : L’angle éditorial 2008 s’organise autour de plusieurs histoires. Le fil conduc- teur consiste à montrer les progrès réalisés depuis 21 ans. L.P.B. : Le scénario comprend différents épisodes ? L.T.-H. : Effectivement. Les 10 premières années étaient consacrées à la recherche fondamentale. Cette phase a permis la validation de médicaments innovants testés d’abord sur des modèles cellulaires et des animaux. Et depuis trois ans, on est passé

sera prochainement mis sur le marché. C’est une grande victoire qui marque l’aboutissement de douze années de recherches menées par l’équipe italienne du professeur Maria-Grazia Roncarolo. La thérapie mise enœuvre pourrait servir à d’autres maladies beaucoupmoins rares comme l’hémophilie. L.P.B. : Le second exemple ? L.T.-H. : Il se rapporte à la progéria. Cette maladie génétique du vieillissement accéléré touche les enfants dès la naissance et progresse ensuite de façon fulgurante. En une année, les enfants vieillis- sent de plus de 10 ans.Après avoir identifié le gène responsable de cette maladie très rare, l’équipe marseillaise dirigée par Nicolas Lévy a mis en évi- dence les effets de deux molécules sur des souris atteintes de progéria. Leur espérance de vie a dou- blé grâce à l’administration de ces médicaments. Un essai clinique européen chez 15 enfants a com- mencé en septembre dernier. En retardant l’évolution de la maladie, ces découvertes permettront de mieux comprendre les mécanismes du vieillissement natu- rel. L.P.B. : À chaque maladie sa stratégie thérapeutique et ses répercussions beaucoup plus larges ? L.T.-H. : En effet. On est dans le même schéma avec l’amaurose congénitale de Leber, une rétinite pig- mentaire entraînant précocement et irrémédia-

aux essais sur l’homme. Le grand virage des traitements est enfin amorcé. Grâce aux dons du Télé- thon, l’A.F.M. finance différentes pistes thérapeutiques.Aujourd’hui, une trentaine d’essais cliniques sont en cours ou en préparation. L.P.B. :Vous évoquiez différentes histoires, pouvez-vous nous en dire plus ? L.T.-H. : On s’appuie sur trois exemples. Le premier concerne le traitement par thérapie génique des 10 enfants-bulles atteints de l’A.D.A.- S.C.I.D. (affection génétique du sys- tème immunitaire). Ce traitement

Le grand virage des traitements

Actuellement en tournée pro- vinciale, Lau- rence Tiennot- Herment en appelle comme toujours à la générosité des Français dans cette croisade contre la maladie marquée aujourd’hui par des victoires reten- tissantes.

blement une quasi-cécité chez l’enfant. En 2005, l’équipe nan- taise du professeur PhilippeMoul- lier a mis au point un traitement par thérapie génique qui a per- mis à des chiots aveugles de recou- vrer la vue. On va passer aux essais sur l’homme d’ici 2009. Cette thérapie pourrait bénéfi- cier à une autremaladie fréquente de la vision, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (D.M.L.A.) qui touche 1,3 million de Fran- çais. L.P.B. : Ces histoires suggèrent-elles qu’on est finalement tous plus ou moins concerné par les avancées scientifiques liées à la guérison des maladies rares ? L.T.-H. : Les recherches sur les maladies rares constituent en quelque sorte un laboratoire de connaissance et de thérapie pour de nombreuses autres maladies fréquentes. C’est un élément sup- plémentaire pour mobiliser enco- re un peu plus le public autour du Téléthon.

est enfin amorcé.”

L.P.B. : À combien s’élevait le montant des dons en 2007 ? L.T.-H. : On avait collecté 102,9 millions d’euros et on espère faire aussi bien cette année malgré la fri- losité du contexte socio-économique. L.P.B. : Selon vous, la crise peut-elle avoir un impact sur le montant de la prochaine collecte ? L.T.-H. : On ne peut pas nier la baisse du pouvoir d’achat. Mais il y a aussi autour de ce phénomène un beau fantasme encouragé par les médias. Pour autant, je pense qu’on est dans un pays exemplai- re en terme de solidarité notamment vis-à-vis du Téléthon. Et c’est peut-être en période de crise que vont le mieux s’exprimer les valeurs de l’engagement et de la solidarité. En tout cas, nous voulons que force reste à la vie de nos enfants. L.P.B. : Vous semblez plus que jamais confiante sur la géné- rosité des Français ? L.T.-H. : Le choix de la date du Téléthon n’est pas anodin. Il s’apparente aujourd’hui au “14 juillet” de l’hiver. Ce n’est certainement pas un hasard si aujourd’hui 40 % des dons proviennent du terrain. Rappelons qu’à l’origine, le Téléthon n’était qu’un marathon télévisé qui a évolué vers une formule plus populaire. L.P.B. :Vous êtes certainement au courant du dérapage finan- cier dénoncé suite au dernier Téléthon du Val de Morteau. Quelle leçon peut-on en tirer ? L.T.-H. : On ne peut que recommander un surcroît de vigilance et respecter au mieux la règle de ges- tion en vigueur pour le Téléthon qui stipule que les dépenses ne doivent pas excéder 10 % des recettes. Le principe étant de s’appuyer sur le sponsoring pour couvrir les frais. Propos recueillis par F.C.

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 94 — Décembre 2008

L’actualité bouge, les dossiers évoluent.

A près sʼêtre positionnés jusquʼaux élections municipales en faveur du tramway, Philippe Gonon et ses amis du MoDem prennent désormais fait et cause pour le bus à haut niveau de service (B.H.N.S.) avant le choix défini- tif que devra faire la communauté dʼagglomération pour son futur transport en commun en site propre (T.C.S.P.). Le tramway, quʼil soit sur rails ou sur pneus, est aux yeux du MoDem une solu- tion beaucoup trop onéreuse pour les finances du Grand Besan- çon. Ce sont les conclusions que le parti centriste (qui a deux élus à la Ville) tire après avoir approfondi la question, chiffres à lʼappui. Et plus que de remettre en cause le choix éventuel du tramway, lʼéquipe de Philippe Gonon propose en même temps de “revoir le tracé général pour relier quelques zones oubliées” Le MoDem dénonce les dérapages du “T.C.S.P. Fousseret”

comme Châteaufarine, la rue de Dole, la zone Lafayette, les lycées Victor Hugo et Palente, la Bouloie… Mais cʼest le budget annoncé par lʼéquipe Fousseret qui fait bon- dir le MoDem. “Le versement transport servira certes à couvrir les investissements et le remboursement de l’emprunt, mais le fonctionnement n’est pas du tout couvert. Nous estimons à 8 mil- lions d’euros par an le montant de la subvention d’équilibre qui devra couvrir le fonctionnement. Le T.C.S.P. Fousseret n’est pas supportable financièrement pour l’agglomération bisontine” assè- ne Philippe Gonon qui estime le déficit cumulé du T.C.S.P. ver- sion Fousseret sur 35 ans à 297 millions dʼeuros. “Qui va payer cette somme supplémentaire ?” Pour le MoDem, un B.H.N.S. reviendrait à 13 millions dʼeuros le kilomètre (contre 19 millions pour le projet à lʼétude). Et avant de penser au T.C.S.P., “occupons-nous des liaisons routières pas achevées (Beure-Planoise) ou pas entamées (Liaison Nord- Est) et demandons la gratuité de l’A 36 entre Chemaudin et Mar- chaux.” Le choix définitif du mode de transport doit se faire début 2009 au maximum. Et si le B.H.N.S. (style Bus Way de Nantes) avait aussi les faveurs de lʼéquipe Fousseret ?

La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le 3 ème Pôle est enmarche

Une comtoise stylée roule les mécaniques à Monaco

C ette fois, cʼest signé. Le projet 3 ème Pôle a été offi- ciellement présenté en conseil municipal au début du mois. Ce sont surtout les objec- tifs et le cahier des charges du futur “événement artistique, cul- turel, festif et participatif” en lieu et place de Musiques de Rues qui a été dévoilé. Le contenu du projet lui, devrait lʼêtre dʼici la fin de lʼannée. “On souhaite que la ville soit rhabillée” note Yves-Michel Dahoui. Lʼadjoint à la culture rappelle quʼil ne sʼagit pas de “consommer un événe- ment artistique puis un autre mais bien trois jours de fête qui associent des compétences pour un événement qu’on ne peut trouver qu’à Besançon.” Le 3 ème Pôle, rappelons-le, ce sont quatre directeurs artistiques qui ont tous fait leur preuve : Jean-Marie Songy (festival dʼAurillac…), Jérôme Delormas (la Gaîté Lyrique), Vincent Carry (les Nuits sonores) et Philippe Franck (Transcultures, festival des arts sonores…). “Ce ne sont pas quatre propositions artistiques mais une confron- tation et un mélange d’influences des quatre direc- teurs” précise Franck Mon-

neur, conseiller municipal délé- gué aux Musiques actuelles et de rues. Et la ville compte bien sûr sur le carnet dʼadresses des quatre associés. “Ils sont venus voir ce qu’était la ville, ils ont envie de cet événement” remarque Jean-Louis Fousse- ret. Ouf ! Quant au nom, tou- jours pas arrêté, “il devra se rap- procher du contenu. Le choix se fera localement et aucun cen- time ne sera mis dans cette recherche” assure le maire. Seules pistes artistiques dévoi- lées pour lʼinstant : un univers à la Tim Burton dans la Cita- delle et une mise en valeur, à travers les arts sonores, du clas- sement de Besançon au patri- moine mondial de lʼUnesco. Encore à suivre.

H abillée par un billet de 1 dol- lar très stylé, cʼest une com- toise, dʼune rare élégance, qui a été remarquée le 8 novembre au Zébra Square de Monaco, lors de la 20 ème édition des World Music Awards. Cette fois-ci, il ne sʼagit pas de Johanne Kervella, future Miss France peut-être, mais dʼHortence. La belle a dévoilé sa silhouette lon- giligne de 2,20 m pour 37 kg, de quoi faire pâlir les stars internationales de la chanson présentes à lʼévénement. Hortence roule les méca- niques en mouvement, sans com- plexe, avec précision et sobriété. Cʼest une comtoise, une vraie…mais une horloge comtoise ! Son créateur est le Bisontin Philip- pe Lebru. Le fondateur de la socié- té Utinam a répondu à lʼappel du dis- tributeur monégasque de ses produits, qui lui a demandé de “faire quelque chose d’original pour lesWorld Music Awards” explique le fondateur dʼUtinam. Philippe Lebru a imaginé trois hor- loges de la collection Hortence dont le corps est une sérigraphie dʼun billet de 1 dollar. Il a baptisé ce trip-

tyque unique “Time is money”, le temps cʼest de lʼargent. “Un tiers du billet américain per- met de fabriquer le corps d’une horloge” indique Philippe Lebru. Il faut donc que les trois pièces numérotées soient réunies pour avoir un billet entier. Le créateur bisontin nʼa pas fait ce choix graphique par hasard. “Il y a derrière ce dol- lar, toute la symbolique de l’histoire américaine. “Time is money” (cʼest aussi le nom du deuxième album du rap- peur new-yorkais Styles P) est une manière de tourner en dérision et de rendre plus beau un système qui ne fonctionne pas aujourd’hui.” Philippe Lebru ne sait pas si le triptyque a été acquis par une star. Lʼimportant pour lui est la création. Il prépare actuellement sa nouvelle collection qui sera présentée en décembre au Carrousel du Louvre.

FESTIVAL

Du2au5octobre Musiques de Rues 2008 : la der des ders… MusiqueàtouslescoinsderuesdébutoctobreàBesançon.Avecunpetitarrière- goûtamerpourlesdeuxorganisateursévincésparlaville.

“L econtexteestparticulieretilnousestdifficiledeparler aveclemêmeenthousiasmequel’andernier.Onnesou- haitepasrefairelefilmetpolémiquer.Onferaçaaprès la3 ème édition” aprévenud’embléePascalEsseaulorsdelapré- sentationdel’ultimeéditiondeMusiquesdeRues.Auparavant, lemaireJean-LouisFousseretavaitrappeléquelechoixdene pasreconduirelefestivalpourlestroisprochainesannéesavait été “difficileàfaireetn’enlèverienautravaileffectué.” Étrange ambiance,malaisepalpable… Maispourl’heure,placeàlafête. “Profitonsdecedernierfesti- valpourrépondreànosdétracteursdefaçonfestive” lâchecelui quiavecFrançois-XavierRuanacrééetdirigél’événement. “MusiquesdeRues2008,festivaldecréation,c’estunesoixan- tainedecompagniesaccueilliespendantquatrejoursetplusde 120spectaclesàl’arrivée,avecdesfanfares,desinstallations sonoresetdesmusiquesdumonde,untriptyquequinechange pas” expliqueFrançois-XavierRuan.Leprogrammecommetou- joursestdense.Àchacund’yplonger,desefairesonproprefes- tival,entregrandspectacleetrendez-vousplusintimiste.En

enseignantsetlesplusgrands” selonArmelleSuarnet,coordi- natrice.MusiquesdeRues2008,c’estaussiun“Mysterybus”et sonconcertdansunlieusecret,desmassagesd’oreilles,ledocu- mentairedeSpikeLee“Whentheleveesbrokearequieminfour acts”etl’incontournableparadedudimanche. EtFrançois-XavierRuanannoncemême “unetrèsgrandetouf- feavecplusde100participants.” Vousignoreztoutdelafanfa- redelaTouffeetdesonconcept?Nelamanquezpas,c’estvotre dernièrechance.Lefestivalveuttirersarévérenceavecbrioet nuldoutequ’ilvayarriver. A.B.

HANDICAP

Ilsmilitentlocal

Pas de J.O.pour le Lesdéficientsmentauxnepeuventp paralympiques.Uneassociationbis etmilitepouruneréintégratio

ouverture,lacompagniebisontineLasala- mandrelivresadernièrecréationpleinede mélodieséthiopiennes.Aprèsetdansledésordre, onretrouveralesHot8(leurvenueen2006a marquélesesprits)etleursgrandsfrèresdu DirtyDozen,deuxBrassBanddelaNouvelle Orléans,LaFanfareenPétard(gagnantdu tremplin2007),Fantasio “pouruneambiance cabaretdébridé” lesoiràlaFabriqueouenco- relesBrésiliensdeMolequedeRua,enrési- dence15joursavantlefestivalpourconstrui- redesobjetssonores,joueraufootetrencontrer letissuassociatifdePlanoise. Unorguedeboisde50mdelong,desconcerts potagersouunétonnantcampingmusical s’installentàlaGared’eauquidevientlà “un terraindejeuxpourlesartistes,lesenfants,les

Créations, musique

végétaleet installation monumentale.

“L esoleilbrillepourtoutlemon- de” ouentoutcas,ildevrait. VoilàpourquoiCorinneGau- lardachoisidenommerainsisonasso- ciation.Éducatricesportive,ellea,il yaunan,créécettestructureenpar- tenariataveclecomitérégionalde sportsadaptésafindedéfendrespor- tivementlesdéficientsmentauxet surtoutmiliterpourleurréintégra- tionauxJeuxOlympiques.Leurexclu- siondatedesJ.O.deSydney,en2000. “Enbasket,l’Espagneatriché.Dans l’équipe,seulsdeuxjoueursétaient déficientsmentaux.Lesdixautres étaientvalides.” Lasupercherieayantétédécouverte, lapunitionestretombéesurtoutle monde.L’aventureparalympique n’aurapluslieu. “Onveutluttercontre cettediscrimination.Quandilyadopa- gesurleTourdeFrance,onn’arrête pasleTour” s’insurgeCorinneGau- lard,conscientequelesenjeuxfinan- ciersdel’événementn’ontriendecom- munavecceuxdusportadapté. “Le handicapn’estpasvisuel,nousn’avons pasdesponsors.Pourtant,enFranche- Comté,cenesontpasleschampions deFrancequimanquent!”

Alors,pour brillepurt dansuned mêmeoùd paralympiq si-générale don(Saône cientsmen Arc-et-Sen sous-Vaudr chdefoot dicapés,l informé,s l’incitantà sonnen’es

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L’ÉVÉNEMENT La crise économique plombe cette fin d’année, le pouvoir d’achat des ménages est en berne, des conflits sociaux larvés empoisonnent le cli- mat. Nous relatons cette actualité peu réjouissante dans le dossier du mois (voir en page 16). Raison de plus pour apporter un magnifique rayon de soleil aux sombres pages de l’actualité locale. La Presse Bisontine n’a jamais fait du strass et du people son fonds de commerce. En ces temps maussades et dans l’objectif de soutenir une Bisontine à un scrutin national - même futile -, il est apparu naturel et bienfaisant de faire une entorse à cette règle. Et après tout, si Johanne Kervel- la atteint son étoile, Besançon aura trouvé, enfin, l’ambassadrice qu’elle cher- chait désespérément pour sortir de sa discrétion.

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JOHANNE KERVELLA : un sourire dans la crise

CHALEZEULE

La future Miss France ?

Parce qu’elle le vaut bien… Qu’elle se termine en apothéose par un couronnement ou non, 2008 aura été une année pas com- me les autres pour Johanne Kervella. Élue Miss Besançon en février puis Miss Franche-Comté an août, elle sera peut-être la deuxième Miss France comtoise après Patricia Barzyk en 1980.

Plus le temps d’aller en cours… entre les 10 jours en Thaïlande et les 3 semaines de répéti- tion au Puy- du-Fou, le programme est chargé jusqu’au jour J pour

“M ieux vaut être une femme belle et rebelle que moche et re-moche” disait le grand Pierre Desproges. Il suffit d’observer Johanne Ker- vella quelques minutes pour comprendre que cette fille-là fait définitivement partie de la pre- mière catégorie, même si pour l’heure, son échar- pe de Miss lui impose une certaine réserve. À 23 ans, de belles dents, des mensurations parfaites (90-62- 90) et un Bac + 4, Johanne sera l’une des 36 filles à défiler en robe du soir puis maillot de bain devant des millions de téléspectateurs le 6 décembre prochain lors de l’élection de Miss

pas ce qu’elle pense du contrat de 10 pages qu’elle a signé en endossant l’écharpe de Miss Franche-Comté mais les nom- breuses interdictions qu’il contient - “ni marié ni pacsé, pas d’enfants, pas vivre à deux, pas fumer, pas de chirurgie esthétique ni extension de cheveux…” - la font sourire. Qu’importe, si elle est élue, elle jouera le jeu. “Miss France, c’est un tout, ça relie le social, la beau- té. On soutient beaucoup de causes, on aide les autres. On n’est pas Miss pour soi” affirme-t-elle. Et si par malchance, une plus grande qu’elle empor-

se rêve plus ingénieure chez L’Oréal que man- nequin, “trop éphémère” mais sait que l’élection “ouvre des portes.” Pourtant, elle aime strass et paillettes. “Johan- ne avait une grand-mère très coquette” confie la maman, Danièle Vallet. Prof d’E.P.S., elle n’a rien de ces mères hystériques qui poussent leur fille déguisée en dame et sachant à peine mar- cher sur des podiums. “C’est une éthique que je n’apprécie pas mais je respecte et je l’encourage.” Elle admet que sa fille “a toujours eu beaucoup de succès.” Maintenant que la machine est lan- cée et que “le plus dur est fait puisque tout le monde le sait, il faut y aller” , le 6 décembre, elle sera dans le public, au Puy-du-Fou. “Je me ferai discrète” assure-t-elle, se réjouissant que sa fille, “ancienne timide avec du caractère, soit aujour- d’hui rayonnante et bien dans sa peau.” En attendant le grand soir, Johanne Kervella fait beaucoup de sport et surveille ce qu’elle man- ge. “Ambitieuse, simple et généreuse” comme elle se définit, elle n’a qu’une idée en tête : se battre. Ses atouts sont sans doute son intelligence, sa spontanéité et son expérience de danseuse depuis l’âge de 5 ans. Seul handicap, sa taille : 1,70 m “Geneviève de Fontenay n’a jamais voté pour une fille de moins 1,74 m” lâche-t-elle, bien décidée à se démarquer autrement que par le seul phy- sique. Pas vraiment dans le moule de la Miss, la can- didate assume l’image parfois désuète qui colle au concours et balaie d’un revers de main les éventuels quolibets. “Je sais que beaucoup de filles aimeraient être à ma place.” Elle ne dira

Johanne Kervella.

France 2009. “La peur va venir progressivement” assure la can- didate. “J’ai toujours rêvé de par- ticiper à Miss France mais je vou- lais attendre d’être plus mature et surtout ne pas rater mes études.” Elle a du coup attendu au maxi- mum avant de se lancer avec brio dans la compétition, l’âge limite étant de 24 ans. Étudiante à l’I.S.I.F.C. (Institut supérieur d’ingénieurs de Franche-Comté), elle aurait pré- féré d’abord terminer ses études de biomédicale. À un an et demi du diplôme, elle les met momen- tanément entre parenthèses. “Miss France, c’est magique et merveilleux, le prolongement du rêve de princesse de petite fille.” Pourtant, à long terme, la belle

Être Miss, pas dans la culture familiale.

te le titre, elle est pré- parée. “Ce n’est pas la fin du monde. Je reprendrai ma peti- te vie.” L’Oréal ou d’autres auront peut-être eu le temps de la repé- rer. A.B.

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VOTE

Le 6 décembre sur TF1 Tous les Franc-Comtois appelés à soutenir Johanne

Un comité de soutien initié par le comité des fêtes de Besançon portera la candidature de Johanne Kervella jusqu’au Puy-du-Fou où se joue le titre de Miss France le 6 décembre.

Johanne avait été élue Miss Franche-Comté le 28 août dernier à Morvillars (Territoire-de- Belfort).

T out le monde ne pourra pas suivre Miss Franche-Comté jusqu’enVendée, au Puy- du-Fou, où son parcours national doit s’achever. À 150 euros la place, la socié- té de production Endemol a voulu trier son public sur le volet. Seuls les parents de Johanne devraient donc suivre leur fille jusque-là et c’est donc devant son téléviseur que Christian Bouillet, le prési-

Après le comité de soutien à la candidature de Vauban à l’Unesco, place au comité de soutien à la candidature de Johanne Kervella à Miss France. Pas le même enjeu certes, mais un peu plus glamour… Le problème cornélien auquel sont confrontés les fans de Johanne Kervella vient, une nouvelle fois, de la taille modeste de sa région d’origine, la Franche-Comté. Car dans le système de vote institué il y a quelques années, les voix des télé- spectateurs sont comptabilisées (tout comme le coût des appels téléphoniques qui tombent dans les poches de la société Endemol, le producteur de l’émission). Alors le comité des fêtes de Besan- çon incite les Franc-Comtois, tous les Franc-Com- tois, à se mobiliser pour pallier la faible repré- sentativité démographique de la Franche-Comté, qui ne pèse pas très lourd face aux grandes régions beaucoup plus peuplées comme P.A.C.A., Rhône- Alpes ou Nord-Pas-de-Calais. “Si on veut que Johanne ait une chance d’être élue Miss France, il faut que toute la Franche-Comté se mobilise et vote le soir de l’élection” martèle Christian Bouillet,

dent du comité des fêtes de Besan- çon, vivra l’émission de TF1. “On la suit depuis son élection com- me Miss Besançon, elle suit le comité des fêtes dans toutes les manifestations auxquelles nous participons. On fait tout pour l’aider à aller jusqu’au bout” com- mente M. Bouillet. C’est lui qui est à l’initiative de la réception organisée fin octobre à la mairie de Besançon. C’est le comité des fêtes qui est également à l’origine de cette initiative destinée à appor- ter le plus de soutien à Johanne.

“Elle n’a pas la grosse tête, c’est sa prin- cipale force.”

Le président du comité des fêtes n’est appa- remment pas le seul de cet avis. Chauvinisme franc-comtois mis à part, les forums Internet alimentés de toute la France concernant la pro- chaine élection font de Johanne Kervella une des favorites du scrutin.

fasciné par sa protégée sur laquelle il ne tarit pas d’éloges : “C’est une fille vraiment adorable. Elle n’a pas du tout la grosse tête, c’est une de ses principales forces. En plus, elle n’a pas du tout la pression familiale. Son aura naturelle peut vrai- ment faire la différence” pense-t-il.

RAPPEL

1 ère dauphine de Miss Monde Une Miss France locale, 28 ans après ? En cas de sacre national, Johanne Kervella serait la seconde Miss France originaire de Franche-Comté. Patricia Barzyk l’a devancée en 1980, elle est aujourd’hui comédienne.

E lle avait à peine 17 ans quand la jeune fille a revêtu l’écharpe de Miss France. Une gamine, qui a fait du chemin ensuite depuis le Pays de Montbéliard où ses parents résident toujours. Patri- cia Barzyk est à ce jour la seu- le Miss France franc-comtoise. Son élection nationale est pour- tant le fruit d’un petit imbro- glio - déjà à l’époque - dans le scrutin. Elle avait été élue pre- mière dauphine et doit sa cou- ronne de Miss France à la des- titution de Miss Tahiti qui avait eu les faveurs du scrutin. La même année, Patricia Barzyk postulait au titre de Miss Mon- de, elle finira sur la deuxième marche du podium en tant que première dauphine. Sa beauté a bien sûr été repé- rée par le monde du show-biz. Elle entame quelques années

Patricia Barzyk vit aujourd’hui à Paris, elle est la compagne depuis une dizaine d’années du réalisateur provocateur Jean- Pierre Mocky. En 1998, à Mont- béliard, Jean-Pierre Mocky pas- se une annonce pour une figurante de 10 ans dans “Tout est calme”. Une petite fille se présente : “Je m’appelle Bar- zyk.” “Où est ta maman ?” “Là- bas.” Patricia Barzyk, mère céli- bataire, est aussi engagée pour un rôle de secrétaire dans le film. Ils ne sont plus quittés depuis. Heureuse ironie de l’histoire : la propre fille de Patricia Bar- zyk, Sarah Barzyk, a été élue il y a quelques semaines…Miss Paris. Elle pourrait se retrou- ver le 6 décembre aux côtés d’une certaine Johanne Kervella, an concurrence pour la couronne nationale…

plus tard une carrière dans le cinéma avec un premier rôle dans le Soulier de satin, de Manoel de Oliveira. Les choses se compliquent pour elle suite à un autre film dans lequel elle joue le rôle d’une chanteuse

d’opéra qui se promène dévê- tue à Nice (“La machine à découdre”, qui n’est pas resté dans les mémoires des cinéphiles), et intente un pro- cès au réalisa- teur, estimant que pour la pro- motion de ce film, trop de photos d’elle nue sont publiées dans la presse…

Elle est la compagne du réalisateur Jean-Pierre Mocky.

Patricia Barzyk s’est lancée dans la comédie. En 1985, elle jouait dans

le Soulier de satin.

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L’INTERVIEW

La conseillère générale du canton de Planoise Barbara Romagnan : “Il n’y a pas assez de policiers à Planoise” La socialiste Barbara Romagnan, jeune élue du Conseil général, porte un regard décomplexé sur le système politique et économique actuel dont elle mesure les dérives dans son canton populaire.

L a Presse Bisontine : Vous êtes conseillère générale socialiste du canton Besançon-Planoise. Comment vous sentez-vous dans cette nouvelle fonction ? Barbara Romagnan : Le rôle d’élue m’intéresse. Com- me le Conseil général a des compétences sociales, j’ai le sentiment d’être utile à la population. C’est nous qui versons le R.M.I. Cette ressource finan- cière est une question de survie pour certains habi- tants. Sans l’action de notre collectivité, la situa- tion serait très difficile pour les personnes les plus fragiles. La cantine pour tous est aussi un pro- gramme auquel je tiens. C’est un enjeu éducatif. Si un enfant ne mange pas correctement, il ne peut pas travailler dans de bonnes conditions. Il n’y a aucune raison que des enfants subissent à l’école le fait que leurs parents soient pauvres. L.P.B. : Quels sont les rapports au sein de l’assemblée départementale entre la jeune trentenaire que vous êtes et les conseillers les plus anciens ? B.R. : Il y a des intérêts partout. Ce que j’apprécie au Conseil général, c’est que la quasi-totalité de mes collègues sont soucieux de faire le travail de conseiller général. Ils sont sérieux et occupent leur canton. Pour moi qui ai des choses à apprendre, ce comportement est une ressource. Il n’y a pas dans cette assemblée un mélange de prétentieux et de démagos, en tout cas s’il existe, je ne le per- çois pas. L.P.B. : Besançon-Planoise est un canton populaire et cos- mopolite. Est-ce un atout ou une faiblesse ? B.R. : C’est le canton le plus jeune et le plus pauvre du département. 40 % de l’allocation parent iso- lé (A.P.I.) est versée au quartier de Planoise qui ne représente pourtant que 17 % de la population bisontine. Ce chiffre en dit long sur les difficultés de ce territoire. Toutefois, sa richesse est la jeu- nesse qui est porteuse d’un véritable potentiel. L.P.B. : La crise financière actuelle a-t-elle des effets per- ceptibles sur ce canton ? B.R. : Le marché de l’emploi est plus tendu aujour- d’hui. Quand la conjoncture se durcit, les effets sont encore pires sur Planoise, un quartier qui est déjà confronté à un certain nombre de difficultés. Ici, le chômage touche surtout les jeunes. Ajou- tons à cela que lorsque vous avez un nom issu de l’immigration, vous n’augmentez pas vos chances de trouver un travail. Cependant, je suis toujours assez surprise du calme relatif qui règne dans nos quartiers les plus populaires alors qu’il y a des gens pour qui la situation va s’aggraver avec la crise. En France, 7 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, et autant sont guettées par ce risque. L.P.B. : Appauvrissement des uns, enrichissement des autres,c’est une conséquence du dysfonctionnement actuel du système capitaliste ? B.R. : Quand une entreprise réalise des bénéfices, les salariés n’y sont pas pour rien. Le problème est que l’on décide toujours du partage de la riches- se en faveur des actionnaires au détriment des salariés. Ce qui me gène dans le système actuel, c’est que la richesse ne sert pas non plus à l’investissement. Cela n’est pas tolérable. Je ne suis pas contre l’actionnariat, mais il me semble- rait intéressant qu’en France, les législateurs pro- posent de limiter le revenu des actionnaires afin que le reste des bénéfices puisse servir à soute- nir l’investissement dans la recherche par exemple. Car le système tel qu’il est conçu a un impact sur le réseau des petites et moyennes entreprises sous- traitantes de grands groupes qui sont aux mains des actionnaires. Si les majors n’investissent pas ou peu dans l’innovation, c’est tout le tissu de P.M.E.- P.M.I. qui perd en puissance et en com- pétitivité. L.P.B. : L’État dispose-t-il d’une marge de manœuvre pour réglementer la redistribution des bénéfices ?

L.P.B. : Comment jugez-vous l’implication de la Ville de Besançon dans le quartier de Planoise ? B.R. : L’implication de laVille est forte. Cela se voit dans les équipements de quartiers. Il y a un théâtre, une zone franche urbaine qui est là. La munici- palité fait beaucoup pour le cadre de vie. Mais là où ça pêche, sur un quartier comme Planoise, c’est quand à l’échelle nationale on décide de réduire la présence policière. Je prends un exemple très simple : chaque soir en été, nous assistons au bal- let des scooters dans Planoise. C’est une question de sécurité et de tranquillité. Si les jeunes en fai- saient autant au centre-ville, le problème serait vite réglé. Ici, il y a une forme de tolérance liée à une présence policière insuffisante. Ajoutons à cela que le commissariat est “caché”, ce qui don- ne probablement le sentiment à quelques-uns qu’ils sont les rois dans le quartier.À des descentes de police ponctuelles, je préférerais une présence permanente, affirmée, de policiers pour instaurer un climat de confiance. Ce rapport de proximité serait important tant pour les policiers qui pour- raient prendre le temps de connaître les habi- tants, que pour la population de Planoise. C’est une politique de bien-être qui fait défaut. On met les policiers dans des positions impopulaires alors qu’ils n’ont pas les moyens de faire leur travail. L.P.B. : Militante socialiste, vous étiez élue à Lyon avant d’arriver à Besançon. Votre avenir politique est dans cet- te ville ou ailleurs ? B.R. : J’ai passé une partie de mon enfance enAlgé- rie avant de rejoindre la Haute-Savoie. Lyon est la ville de mes études. Comme ancienne militan- te politique, je suis arrivée à Besançon pour des raisons personnelles. Je n’ai pas l’intention de quitter cette ville. Quand on fait de la politique, il faut éviter de changer d’endroit sans arrêt. L.P.B. : Qu’est-ce qui vous séduit à Besançon ? B.R. : Il y a quelque chose de saisissant dans cet- te ville. C’est la ville des inventeurs sociaux avec Fourier, Proudhon, Hugo pour ne citer que ceux- là. Pour ma part, je connaissais Besançon par les conflits de Lip. Peu de villes en France ont un tel passé social. C’est une richesse exceptionnelle. C’est dans cette direction “sociale” qu’il faudrait continuer à travailler, car c’est cela qui nous dis- tingue des autres villes et pas seulement le patri- moine bâti. L.P.B. : Vous êtes professeur de philosophie. La philoso- phie n’est-elle pas la grande absente de la politique ? B.R. : Les politiques et la politique sont empreints d’économie et rarement de philosophie. C’est un de nos problèmes. L’action manque de sens et de direction. Pourquoi on agit ainsi, au nom de quoi ? Où va-t-on ? On ne répond pas suffisamment à ces questions avant d’agir en politique. C’est un problème de culture. Mais le système est tel que nous l’avons fait. Or, les gens n’ont pas seulement besoin d’argent et de réalisation matérielle. La politique, ce n’est pas seulement investir dans des bâtiments, “des trucs” qui portent un nom, qu’on inaugure, histoire de laisser une trace de son pas- sage. Il faut donner du sens à tout cela en sachant à quoi tout cela sert. L.P.B. : Vous maintenez vos critiques à l’égard de Claude Jeannerot,président du Conseil général et désormais séna- teur pour ce cumul de mandat ? B.R. : Oui, ce cumul me gêne, et Claude Jeannerot le sait. Mais je ne me trompe pas de combat. Je préfère un sénateur-président de Conseil général du Doubs qui propose une alternative par des poli- tiques locales sociales, qu’un cumulard sénateur, issu des rangs de l’U.M.P., avec tout le respect que je dois aux élus de ce parti, qui votent les lois de Nicolas Sarkozy.

Barbara Romagnan a 34 ans, elle est professeur de philosophie à

Dannemarie- sur-Crète et à Besançon.

B.R. : La puissance publique doit avoir son mot à dire avec la mise en place d’un régime de taxa- tion propre à tous ceux qui font de la spéculation un métier. Actuellement, les fonds de pensions (N.D.L.R. : institutions financières qui collectent des cotisations d’épargne-retraite en provenance des particuliers ou des entreprises en garantis- sant en contrepartie le versement d’un capital) sont des rouages de l’économie. Peu importe qu’il faille affamer un pays en spéculant sur les den- rées alimentaires, du moment que cela rapporte de l’argent… À mon sens, il est temps de rendre coûteux ce genre de procédé pour ceux qui les exploitent. L.P.B. : Que faut-il changer d’après vous pour rendre le modèle économique plus équitable ? B.R. : Le système favorise l’actionnariat. C’est ce qu’il faut changer. Un client doit pouvoir décider de ce à quoi sert son argent quand il le place dans une banque. Il y a une véritable urgence à ce que soit créé un pôle public financier. Je suis favorable à la nationalisation de certaines banques. Ce serait le moyen d’orienter l’investissement dans des sec- teurs en adéquation, par exemple, avec le Gre- nelle de l’environnement. L.P.B. : Entre les Régions, les Départements, les Commu- nautés d’Agglomération,les Pays,les mairies,l’organisation des collectivités territoriales en France mériterait peut- être aussi d’être modernisé et simplifié ? B.R. : Il y a une véritable lourdeur née de la super- position des collectivités, qui coûte de l’argent et pose en plus un problème de lisibilité. Les citoyens ne savent pas qui s’occupe de quoi. C’est la raison pour laquelle je suis favorable à des regroupe- ments. Prenons l’exemple de toutes ces structures qu’on inaugure comme les équipements sportifs. Il y a toujours au moins trois partenaires enga-

gés sur ces dossiers dont la mairie, le Conseil géné- ral et le Conseil régional. Résultat, on perd du temps dans l’examen des dossiers, et de l’argent. N’est-il pas possible de clarifier les attributions de chacun ? L.P.B. : Comment réagissez-vous à l’idée que les Conseils généraux puissent être supprimés ? B.R. : Ce qui me dérange dans l’idée de restructu- rer les Conseils généraux, c’est qu’elle donne le sentiment que le seul objectif visé est de réduire les coûts sans se soucier de la qualité du service rendu. L.P.B. : Vous êtes à la tête d’un canton urbain qui englobe Planoise. La gestion du quartier est du ressort de la com- pétence de la Ville. N’y a-t-il pas dans ce cas redondance dans l’action des collectivités sur ce territoire. Finalement, ce canton ne pourrait-il pas être supprimé ? B.R. : Il faut raisonner au cas par cas. Nous sommes six conseillers généraux à Besançon. La présen- ce de ces six élus n’est peut-être pas justifiée même si on relaie sur le terrain les politiques du Conseil général qui ont un effet sur la ville, qu’il s’agisse de notre implication dans le développement des cantines scolaires ou dans le versement du R.M.I. Toutefois,lamunicipalité a desmarges demanœuvre plus importantes que les nôtres pour agir sur son territoire.Àmon avis, on peut imaginer fondre les compétences quand le conseiller général inter- vient dans le périmètre d’une ville ou d’une com- munauté d’agglomération. En revanche, en milieu rural, il est nécessaire de maintenir la présence du conseiller général. Si on ne constitue que des communautés de communes, les élus n’auront jamais les moyens de travailler. Il est important que les maires en milieu rural aient un interlocuteur qui porte leur voix à un plus haut niveau.

Propos recueillis par T.C.

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IMMOBILIER Environ 2 millions d’euros La Région est confiante sur la vente du 9 bis, rue de Pontarlier Le Conseil régional de Franche-Comté se sépare d’un ensemble immobilier acquis en 2003. Les conditions suspensives à la vente de ce bien à des acquéreurs privés ne sont pas encore levées.

E n 2003, pour 2,3 millions d’euros, le Conseil régio- nal de Franche-Comté alors présidé par Jean-François Humbert a acquis l’ensemble immobilier du 9 bis, rue de Pon- tarlier à Besançon. L’îlot qui s’étendait sur 28 ares comptait cinq bâtiments dont un gym- nase. L’objectif de cet investis-

qui devait donner de l’aisance aux services du Conseil régio- nal. Son successeur, le socialiste Ray- mond Forni, élu en mars 2004, ne donnera pas suite à ce dos- sier estimant que ce bien était “d’aucune utilité pour le Conseil régional” et qu’il constituait “pour le contribuable une char-

sement était de rénover ce patri- moine bâti pour dégager “envi- ron 2 300 m 2 de bureaux et de salles de réunion” précise la Chambre régionale des Comptes dans son rapport d’observation sur la gestion de la collectivité de 2002 à 2007. Jean-François Humbert n’a pas eu le temps de mener à bien cette entreprise

Le gymnase de la Cita est acquis par la ville.

ge exorbitante”. L’orgueil en poli- tique conduit parfois à des dérives excessives.À l’ensemble immobilier acquis par son rival Jean-François Humbert, Ray- mond Forni préféra investir, à Bregille, dans les anciens bâti- ments de France Ébauches qui abritent aujourd’hui des ser- vices du Conseil régional. Depuis quatre ans donc, les locaux du 9 bis, rue de Pontar- lier sont restés “largement inoc- cupés.” La majorité actuelle s’est résolue à les vendre en deux parties. Le gymnase de la Cita est acquis par laVille de Besan- çon pour une valeur d’environ 250 000 euros. La municipalité prévoit de conserver la salle de sport pour cette association. Le reste de l’îlot immobilier est en passe d’être cédé par le Conseil régional au G.I.E. de

Grammont, basé à Villersexel, pour un montant de 1,7 million d’euros. Le compromis de ven- te a été signé le 26 mars 2008. Dans les rangs de l’opposition, on s’inquiète de la lenteur de la transaction et on s’interroge sur la solvabilité des acquéreurs qui c’est vrai, “ ont eu des difficultés à réunir les prêts bancaires” confirme le Conseil régional.

nu de leur projet. “Le permis de construire a d’ailleurs été dépo- sé. Nous avons face à nous des acquéreurs qui sont engagés et qui ne montrent pas le signe d’un désengagement” ajoutent d’un ton confiant les services de la Région. Les réserves existent pourtant puisque les conditions suspensives de la vente n’ont pas encore été levées. Le per- mis de construire a été déposé mais pas accordé et les banques n’auraient pas encore donné leur accord de prêt. Le Conseil régional semble exclu- re pour l’instant que l’affaire ne puisse pas être finalisée avec ce candidat à la propriété. “Dans le cadre du budget primitif, nous inscrirons dans les recettes le montant de la vente des bâti- ments de la rue de Pontarlier.” T.C.

Néanmoins, la détermination du G.I.E. de Grammont serait intacte confirme la col- lectivité qui devait recevoir ses représen- tants jeudi 20 novembre pour qu’ils pré- sentent le conte-

“Des difficultés à réunir les prêts bancaires.”

Le G.I.E. de Grammont s’est porté acquéreur des autres bâtiments.

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VILLE Deux universités Besançon pousse plus loin le concept de démocratie participative Une enquête menée sur six ans auprès d’un millier de Bisontins

“représentatifs”, c’est la dernière trouvaille de la municipalité pour tâter le pouls de ses habitants. Coût de l’opération : au moins 360 000 euros.

S égolène Royal, chantre incontes- té de la notion de démocratie par- ticipative, ne renierait sans dou- te pas l’initiative validée début novembre par la Ville de Besançon qui lance une grande enquête pour “écouter certaines catégories d’usagers aujourd’hui fai- blement relayées.” Un panel de 800 à 1 000 Bisontins sera bientôt choisi et régulièrement interrogé sur les orien-

à des universitaires : l’institut demana- gement public et de gouvernance terri- toriale de l’Université d’Aix-Marseille et le laboratoire Théma de l’Université de Franche-Comté. Le fameux panel sera constitué d’ici la fin de l’année 2008, les critères de ce “sondage” seront éta- blis d’ici le début de l’année 2009 et les résultats de la première enquête tom- beront au printemps. Besançon est la toute première ville de France à adopter ce mode de fonction- nement. Le travail préparatoire,la consti- tution du panel et la préparation de l’enquête coûteront 20 000 euros. La même somme sera consacrée ensuite à chacune des trois ou quatre enquêtes annuelles, jusqu’en 2014…date des pro- chaines élections municipales. On ver- ra alors si les élus brandiront les résul- tats de ces enquêtes à l’approche du prochain scrutin. Ils l’assurent, ce n’est pas du tout l’objectif.

de la population bisontine” argumen- te Marie-Noëlle Schoeller, première adjointe au maire. Attention, les sondés ne se prononce- ront pas sur la politique Fousseret mais bien sur l’organisation des services municipaux et des politiques publiques menées par la Ville de Besançon. Une façon néanmoins de tâter le pouls de la population bisontine même si ses initiateurs se défendent de mettre en place un outil politique ou de propa- gande électoraliste. “Nous voulonsmieux comprendre ce que sont les attentes des citoyens, travailler sur leurs critères de satisfaction” insiste M me Schoeller. Une démarche qui permette aux édiles locaux “d’identifier les besoins, les attentes, les insatisfactions éventuelles. Ce qui fait que pourquoi les usagers ont été satis- faits ou non.” Exemple d’un thème qui sera abordé : tous les domaines liés à l’éducation comme lemode d’inscription dans les écoles ou dans les crèches… Cette démarche prospective a été confiée

La mairie aimerait savoir si ses services sont bien organisés.

tations du service public municipal. 20 000 euros seront consacrés à cha- cune de ses enquêtes (à la mairie, on n’aime pas le mot “sondage”) dont la fréquence doit varier entre trois et quatre par an, le tout sur six ans. “Nous voulons renforcer et fiabiliser l’écoute de l’usager en recueillant les observations et les avis d’un échantillon per- manent et représentatif

Les résultats de la première enquête au printemps.

MUSIQUE

Une nouvelle école

Sans partition mais avec méthode “On ne fera pas de vous des vedettes. Ici, on prend le temps et on fait de la musique d’abord pour son enrichissement personnel”, tel est le message distillé à ses élèves par l’EcMa, nouvel- le école de musique amplifiée bisontine. I ls ont pendant 10 ans organisé Utopia, concours de chansons fran- çaises. Aujourd’hui, lamême équipe se lance dans une nouvelle aven- ture en créant l’EcMa, École créative de musique amplifiée, affiliée à la F.E.M. (Fédération française de l’enseignement musical), “seule fédération reconnue par leministère de laCulture” souligneDanielMagnin, trésorier de cette nouvelle entité. “Les musiques amplifiées se transmet- tent oralement. 8 musiciens sur 10 ne sont pas lecteurs” note Catherine Borrini. La présidente poursuit : “Avec l’EcMa, nous voulons faire recon- naître cet enseignement oral et apporter le savoir professionnel à la pra- tique amateur.” Hormis un local pour ses stages, l’école n’a pour l’instant pas de locaux car chacun des sept enseignants travaille en individuel. “Tous sont aussi des praticiens et jouent régulièrement sur scène” précise Daniel Magnin et tous partagent le même projet pédagogique. Les tarifs sont également été harmonisés (20 euros de l’heure). “On utilise une méthode d’enseignement créative avec un travail collectif, le recours à l’audiovisuel, à l’autocritique. Les élèves peuvent jouer en grou- pe, faire leur propre choix artistique. C’est une ambiance de plaisir total” affirme Catherine Borrini, pianiste classique qui se dit “ravie d’établir des ponts entre ces deux mondes musicaux.” Grâce aux stages, “deuxième force de notre école” selon le trésorier, les élèves peuvent aller plus loin, travailler un répertoire, apprendre à faire une maquette ou appréhender la scène. “Par exemple, 4 guitaristes, 4 batteurs et 4 bassistes vont tra- vailler deux morceaux en cours et lors du stage, vont former des groupes et les interpréter devant leur prof.” Troisième volet d’action de l’école : des master-class avec un artiste invi- té donnant un cours magistral. Premier à s’adonner à l’exercice à Besan- çon : FaridMedjane, le batteur deTrust. Il vient en février. L’EcMAplanche aussi sur une audition de fin d’année, pour permettre aux élèves de se produire en orchestre.

J.-F.H.

URBANISME Démolitions Changement en face des 408 La place est vide pour l’instant. Armée et municipalité travaillent de concert à l’étude qui transformera le terrain de la caserne en nouveau quartier.

Place nette a été faite sur les terrains militaires.

D errière le mur de la caserne Joffre, le long de la rue Brûlard, le vaste hangar qui autrefois servait à stocker des véhicules militaires a laissé la place un terrain vague. “Il y a 15 ou 20 ans, c’était même l’atelier de répa- ration d’armes de petits calibres. Les travaux de démo- lition ont été sans souci” affir- me-t-on du côté des services des armées. “Il n’y avait pas de bâtiment d’habitation et la bâtisse à enlever était com- posée de tuiles, armatures métalliques et briques.” L’armée veut libérer son quar-

tier Vauban et tout regrou- per sur Joffre, la ville, elle veut urbaniser. L’emprise, d’une surface totale de près de 17 000 m 2 fait l’objet d’un important projet avec en par- ticulier, le passage du futur T.C.S.P. (transport en com- mun en site propre). “Une partie de l’emprise a été cédée il y a plusieurs années déjà” précise l’armée. “Nous sommes déjà propriétaires d’une bande le long de la caserne et nous voulions acquérir le reste du rectangle car on prévoit, à partir d’un nouveau rond-point, de créer une rue qui rejoindra d’un

réflexion. “Nous menons une étude sur l’ensemble des ter- rains acquis à l’armée ainsi que les terrains du Polygo- ne” poursuit l’adjoint. “Il y aura une dominante de loge- ments mais entre le site et la desserte en transport, il y a une mixité à trouver pour plus de cohérence.” Seule certitude pour l’instant, une urbanisation avec construction d’habitation est bel et bien prévue le long du T.C.S.P. “On aura besoin de ces terrains” assure Michel Loyat. Qu’abriteront-ils pré- cisément ? Il est bien trop tôt pour le dire.

côté la drue de Dole, de l’autre, l’avenue Mitterrand” confir- me Michel Loyat, adjoint en charge de l’urbanisme à la ville de Besançon. Un accord de principe d’acquisition a

Catherine Borini, pianiste classique et présidente de l’EcMA souhaite valoriser “la pratique amateur au sens noble.”

été trouvé par les deux par- ties. Ne reste plus qu’à fina- liser la vente. Hormis les futures voies de circulation, le terrain lais- sé vacant par l’armée fait actuellement l’objet d’une

“Il y aura une dominante

de loge- ments.”

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