La Presse Bisontine 94 - Décembre 2008

L’INTERVIEW DU MOIS

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La Presse Bisontine n° 94 — Décembre 2008

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Aline Bilinski, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Céline Garrigues, Jean-François Hauser, Katia Mairey. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2008 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, A.F.M., Conseil général, Isabelle Cuynet, D.E.R. Rémy Gros, Ville de Besançon-J.-C. Sexe, Laurent Vuillemin. Égotisme En politique, lʼorgueil est une valeur cardinale. Lʼapogée a été atteint le week-end du 15 novembre à Reims, théâtre grotesque de la tartuferie par- faite, où les acteurs “socialistes” appe- laient tous à lʼunité et au rassemble- ment sur scène, avant de se déchirer en coulisses dans des tentatives de basses manœuvres dignes dʼune pan- talonnade ratée de la commedia dell’arte . Comme on lʼa entendu dans les couloirs du congrès de Reims, il y aura bientôt plus de journalistes pour couvrir les congrès socialistes que de socialistes. Si le P.S. ne par- vient pas à donner le coup de pied salvateur au fond de lʼeau suite à ce naufrage, il ne sʼen remettra pas. Mais quel quʼait été ensuite le résultat final du vote des militants, le parti socia- liste français a certainement donné un coup fatal à son avenir et refermé définitivement la page glorieuse ouver- te en 1971 à Épinay. Que reste-t-il du P.S. ? Rien ni personne. Les quelques figures émergentes qui ont tenté de rafraîchir la façade de lʼédifice croulant de ce parti essoufflé, genre Benoît Hamon, ont été étouffées sous la lourdeur pesante des vieux fan- tômes du parti. Et même ceux que lʼon pensait incarner un certain renou- veau - Bertrand Delanoë, pourtant un des plus anciens caciques du parti - , en sont arrivés à renier leurs convic- tions en moins de deux jours et à se rallier à des alliances contre nature. Hélas, il semblerait que lʼincurie socia- liste nationale ait inspiré les cadres locaux du parti qui ont eu besoin dʼun nouveau psychodrame pour se dépar- tager et nommer, au raccroc, un nou- veau responsable départemental dans le Doubs. Chacun, là encore, y est allé de son petit accès dʼégotisme. Si même à la base les militants-diri- geants se livrent à de tels jeux des- tructeurs, on ne donne pas cher de ce parti pour la suite. Il est de bon ton de railler (souvent à juste titre), la droite la plus bête du monde (ce constat valait encore il y a peu pour la droite locale). On a désormais le parti socialiste le plus pitoyable dʼEurope. Dans ce vide intersidéral que constitue la gauche française, cʼest un révolutionnaire trotskiste - Olivier Besancenot - qui fait figure dʼépouvantail et dʼunique porte-dra- peau. Cʼest dire… ? Jean-François Hauser Éditorial

RECHERCHE

Téléthon 2008 les 5 et 6 décembre

Laurence Tiennot-Herment : “On est dans un pays exemplaire en terme de solidarité”

L’emploi du temps de la présidente de l’A.F.M. est bien rempli en novembre. Elle effectue son tour de France à la rencontre de tous les bénévoles et partenaires qui œuvrent au service du Téléthon. Objectifs : remercier, informer et donner du sens à cette croisade dont les réper- cussions serviront aussi à la guérison de maladies plus fréquentes.

L a Presse Bisontine : Comment présenteriez-vous cette nouvelle édition ? Laurence Tiennot-Herment : L’angle éditorial 2008 s’organise autour de plusieurs histoires. Le fil conduc- teur consiste à montrer les progrès réalisés depuis 21 ans. L.P.B. : Le scénario comprend différents épisodes ? L.T.-H. : Effectivement. Les 10 premières années étaient consacrées à la recherche fondamentale. Cette phase a permis la validation de médicaments innovants testés d’abord sur des modèles cellulaires et des animaux. Et depuis trois ans, on est passé

sera prochainement mis sur le marché. C’est une grande victoire qui marque l’aboutissement de douze années de recherches menées par l’équipe italienne du professeur Maria-Grazia Roncarolo. La thérapie mise enœuvre pourrait servir à d’autres maladies beaucoupmoins rares comme l’hémophilie. L.P.B. : Le second exemple ? L.T.-H. : Il se rapporte à la progéria. Cette maladie génétique du vieillissement accéléré touche les enfants dès la naissance et progresse ensuite de façon fulgurante. En une année, les enfants vieillis- sent de plus de 10 ans.Après avoir identifié le gène responsable de cette maladie très rare, l’équipe marseillaise dirigée par Nicolas Lévy a mis en évi- dence les effets de deux molécules sur des souris atteintes de progéria. Leur espérance de vie a dou- blé grâce à l’administration de ces médicaments. Un essai clinique européen chez 15 enfants a com- mencé en septembre dernier. En retardant l’évolution de la maladie, ces découvertes permettront de mieux comprendre les mécanismes du vieillissement natu- rel. L.P.B. : À chaque maladie sa stratégie thérapeutique et ses répercussions beaucoup plus larges ? L.T.-H. : En effet. On est dans le même schéma avec l’amaurose congénitale de Leber, une rétinite pig- mentaire entraînant précocement et irrémédia-

aux essais sur l’homme. Le grand virage des traitements est enfin amorcé. Grâce aux dons du Télé- thon, l’A.F.M. finance différentes pistes thérapeutiques.Aujourd’hui, une trentaine d’essais cliniques sont en cours ou en préparation. L.P.B. :Vous évoquiez différentes histoires, pouvez-vous nous en dire plus ? L.T.-H. : On s’appuie sur trois exemples. Le premier concerne le traitement par thérapie génique des 10 enfants-bulles atteints de l’A.D.A.- S.C.I.D. (affection génétique du sys- tème immunitaire). Ce traitement

Le grand virage des traitements

Actuellement en tournée pro- vinciale, Lau- rence Tiennot- Herment en appelle comme toujours à la générosité des Français dans cette croisade contre la maladie marquée aujourd’hui par des victoires reten- tissantes.

blement une quasi-cécité chez l’enfant. En 2005, l’équipe nan- taise du professeur PhilippeMoul- lier a mis au point un traitement par thérapie génique qui a per- mis à des chiots aveugles de recou- vrer la vue. On va passer aux essais sur l’homme d’ici 2009. Cette thérapie pourrait bénéfi- cier à une autremaladie fréquente de la vision, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (D.M.L.A.) qui touche 1,3 million de Fran- çais. L.P.B. : Ces histoires suggèrent-elles qu’on est finalement tous plus ou moins concerné par les avancées scientifiques liées à la guérison des maladies rares ? L.T.-H. : Les recherches sur les maladies rares constituent en quelque sorte un laboratoire de connaissance et de thérapie pour de nombreuses autres maladies fréquentes. C’est un élément sup- plémentaire pour mobiliser enco- re un peu plus le public autour du Téléthon.

est enfin amorcé.”

L.P.B. : À combien s’élevait le montant des dons en 2007 ? L.T.-H. : On avait collecté 102,9 millions d’euros et on espère faire aussi bien cette année malgré la fri- losité du contexte socio-économique. L.P.B. : Selon vous, la crise peut-elle avoir un impact sur le montant de la prochaine collecte ? L.T.-H. : On ne peut pas nier la baisse du pouvoir d’achat. Mais il y a aussi autour de ce phénomène un beau fantasme encouragé par les médias. Pour autant, je pense qu’on est dans un pays exemplai- re en terme de solidarité notamment vis-à-vis du Téléthon. Et c’est peut-être en période de crise que vont le mieux s’exprimer les valeurs de l’engagement et de la solidarité. En tout cas, nous voulons que force reste à la vie de nos enfants. L.P.B. : Vous semblez plus que jamais confiante sur la géné- rosité des Français ? L.T.-H. : Le choix de la date du Téléthon n’est pas anodin. Il s’apparente aujourd’hui au “14 juillet” de l’hiver. Ce n’est certainement pas un hasard si aujourd’hui 40 % des dons proviennent du terrain. Rappelons qu’à l’origine, le Téléthon n’était qu’un marathon télévisé qui a évolué vers une formule plus populaire. L.P.B. :Vous êtes certainement au courant du dérapage finan- cier dénoncé suite au dernier Téléthon du Val de Morteau. Quelle leçon peut-on en tirer ? L.T.-H. : On ne peut que recommander un surcroît de vigilance et respecter au mieux la règle de ges- tion en vigueur pour le Téléthon qui stipule que les dépenses ne doivent pas excéder 10 % des recettes. Le principe étant de s’appuyer sur le sponsoring pour couvrir les frais. Propos recueillis par F.C.

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