La Presse Bisontine 78 - Juin 2007

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n°78 - Juin 2007

2

Éditorial

CHANSON Elle brouille les pistes La chanteuse d’origine indonésienne poursuit son parcours sur les routes de France. Connue il y a dix ans avec son tube “La neige au Sahara”, elle s’est tournée vers un registre plus rock. Rencontre. Anggun : “Je n’aime pas qu’on me catalogue”

Ambiguïté L’élan de citoyenneté de la présiden- tielle à peine retombé que l’on deman- de à nouveau aux électeurs de se remo- biliser. Les élections législatives, un mois et demi après l’élection du prési- dent de la République, sont censées donner les moyens au nouveau chef de l’État d’appliquer le programme qu’une majorité de Français a soute- nu. Car les législatives, c’est bien de cela qu’il s’agit. Ce scrutin est une élec- tion nationale et non locale mais cette perception, certains citoyens ont bien du mal à l’admettre. Bien sûr, nos dépu- tés sont les représentants de notre ter- ritoire devant la Nation mais s’ils sont élus, c’est d’abord pour voter les lois. Et non, comme d’aucuns peuvent le croire, pour défendre tel ou tel intérêt particulier et local. Pour cela, il y a les élus locaux. Le Grand Besançon est concerné par les deux premières cir- conscriptions du Doubs, celles déte- nues jusqu’ici par la socialiste Paulet- te Guinchard et l’U.M.P. Françoise Branget. Si le peuple est logique, il est censé élire au soir du 17 juin les deux candidats U.M.P., Françoise Branget, donc, et Jacques Grosperrin, respec- tant ainsi les résultats obtenus dans ces deux secteurs à l’élection prési- dentielle. Mais la logique n’est pas l’apa- nage naturel de l’expression démo- cratique. L’argument actuel de la gauche est de brandir la menace d’une concen- tration du pouvoir dans les seules mains de la droite. L’antienne n’est pas nou- velle, elle était déjà servie en 1988, il y a près de vingt ans, mais par la droi- te cette fois, à l’issue de la réélection de François Mitterrand et à l’approche des législatives. Hélas, ces arguments ne sont pas recevables. Le mal est bien français de rejeter le lendemain ce que l’on a approuvé la veille. Mais les légis- latives sont aussi, et parfois surtout aux yeux des électeurs, une question de personnes. Et là, on ne peut pas leur en vouloir de choisir celui ou celle qui, à leurs yeux, incarnera le mieux la défen- se de leur territoire. Dans cette élec- tion, les candidats ont quatre semaines pour prouver qu’ils seront les plus dignes et aptes représentants du Grand Besan- çon à l’Assemblée Nationale. C’est tou- te l’ambiguïté de ce scrutin législatif qui permet d’élire ceux qui feront les lois françaises mais où la personnalité et le caractère des candidats prime sou- vent sur leur étiquette politique.

Anggun aime se produire dans des salles intimistes.

L a Presse Bisontine : Lionel Florence et David Hallyday ont collaboré à votre dernier album “luminescence.” Comment avez-vous rencontré ces deux auteurs ? Anggun : Lionel Florence, je l’ai provoqué. Je le connais- sais par son talent, et j’ai sollicité une collaboration. Avec David Hallyday, c’est différent. J’aime ses choix musicaux, nous avions déjà chanté en duo. Je lui ai demandé de m’écrire une chanson. Trois jours plus tard, il m’en envoyait une et me proposait qu’on la chante ensemble. J’aime quand les choses se passent comme ça, en dehors de la volonté des maisons de disque. Ce que je trouve intéressant chez ces deux auteurs-là, c’est qu’ils ont apporté leur propre uni- vers à l’album. L.P.B. : En 1997, “la Neige au Sahara” cartonne. L’album sui- vant, différent, est plus discret et aujourd’hui “Luminescence” est bien accueilli. Le public n’apprécie pas que vous sortiez des sentiers battus ? A. : En France plus qu’ailleurs, on aime cataloguer les artistes. On cherche à savoir s’ils appartiennent au mouvement rock ou à la variété française par exemple. Après “la Neige au Sahara”, j’ai eu l’im- pression de devoir toujours mettre en avant mes ori- gines à une époque où la world music émergeait. Mais je n’aime pas qu’on me catalogue comme la jeu- ne fille asiatique qui chante des chansons d’amour. Heureusement, les différentes collaborations que j’ai pu avoir (elle a chanté entre autres avec Zucchero) m’ont permis de brouiller les pistes. J’ai exploré ces dernières années des univers musicaux très diffé- rents. L.P.B. : “Luminescence” est pourtant plus électronique, avec des couleurs orientales. Le public a adhéré ? A. : Quand l’album Luminescence est sorti avec le premier titre “Être une femme”, le public a été sur- pris. Je pense avoir réussi à installer l’idée que je ne souhaitais pas être cataloguée. La musique est riche

et je revendique son éclectisme.

Bio express Anggun en quelques dates Anggun est née le 29 avril 1974 en Indoné- sie. Elle commence sa carrière de chan- teuse à l’âge de 9 ans. Elle remporte son premier succès dans son pays et dans la région du Sud-Est asiatique alors qu’elle n’a que 14 ans. Tout réussit à Anggun, pour- tant elle décide de changer de vie alors qu’elle n’a qu’une vingtaine d’années pour tenter une carrière internationale. Elle s’en- vole donc pour l’Europe en 1994 et s’ins- talle à Londres. Mais en Angleterre, ses projets n’aboutis- sent pas. Alors elle traverse la Manche et se tourne vers Paris. Elle rencontre Florent Pagny et ensuite Éric Benzi qui tombe sous le charme de son timbre de voix. Il lui écrit tout un album d’où est extrait le single “La neige au Sahara” qui propulse Anggun en une des charts en 1997. L’album reçoit un écho international et la chanteuse va le pro- mouvoir pendant trois ans. Anggun revient en France en 2000. Éric Ben- zi écrit son deuxième album qui ne ren- contrera pas le succès souhaité dans l’Hexa- gone. Après s’être expatriée à Montréal, la chanteuse retrouve la scène française grâ- ce à l’album “Luminescence” dont le pre- mier single est “Être une femme.” Anggun travaille désormais sur un nouvel opus.

L.P.B. : À quoi doit-on s’attendre avec votre prochain album ? A. : Je rentre en studio. Je suis en train d’écrire. La tournée de “Luminescence” s’achève en septembre après deux ans de concerts. Je vais me faire oublier un peu, le temps de réaliser cet album. Je travaille sur ce projet avec une équipe Hip Hop qui collabore habituellement avec Diam’s. Ensemble, nous allons essayer de faire du Hip Pop. L.P.B. : En dehors de la chanson, vous êtes également ambas- sadrice de l’O.N.U., et de la société suisse d’horlogerie haut de gamme Audemars-Piguet avec l’actrice Michelle Yeoh. A. : Audemars-Piguet est une des rares manufactures d’horlogerie à appartenir encore à la famille fonda- trice de l’entreprise. J’aime l’approche que cette socié- té a de la montre. Il y a une émotion qui se dégage de chacune des pièces. J’ai eu la chance de visiter le site du Brassus dans la vallée de Joux. Quand je vois une de ces montres, je ne peux pas m’empêcher de penser à toutes ces mains qui ont façonné chacune de ces pièces avec minutie. L’homme est cœur de cet- te horlogerie. Cela fait maintenant deux ans que nous collaborons avec Audemars-Piguet. J’en suis ravie, car c’est par ailleurs une marque qui se fémi- nise. L.P.B. : Pour vos concerts, vous semblez préférer les petites salles intimistes ? A. : En effet, il y a une ambiance particulière, com- me à Morteau dans le Haut-Doubs où j’étais récem- ment. Ce sont des salles chaleureuses et agréables. Ça me donne beaucoup d’idées pour la suite.

L.P.B. : Des concerts plus intimistes encore ? A. : Ou tout le contraire (rires).

Propos recueillis par T.C.

Jean-François Hauser

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction :

Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Julie Cottet, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Mai 2007 Commission paritaire : 1102I80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, Conseil général du Doubs, Guillaume Coppola, NanoJura, Syndicat du marais de Saône, VediorBis, Ville de Besançon.

Made with FlippingBook - Online magazine maker