La Presse Bisontine 78 - Juin 2007

DOSSIER La Presse Bisontine n°78 - Juin 2007

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DEUXIÈME CIRCONSCRIPTION Une femme de dossiers Marie-Guite Dufay : dans les pas de Paulette

Repères Marie-Guite Dufay en bref

ment sur les contacts en matiè- re économique qu’elle a noués ces dernières années. Les per- sonnes âgées et la petite enfan- ce sont à ses yeux les deux prio- rités de la circonscription. “Il faut notamment que dans le domaine de la petite enfance, les compétences soient clarifiées entre toutes les collectivités locales” dit-elle. Elle l’assure, dans cette cam- pagne comme dans les dossiers qu’elle empoigne à la ville ou à la Région, elle ira “au bout des choses.” J.-F.H. L’élue socialiste est arrivée en politique sur le tard, privilégiant dans un premier temps ses vies familiale et professionnelle. “J’ai abordé les étapes de ma vie petit à petit. Je suis incapable de ne pas faire les choses à fond” concède-t-elle. Marie- Guite Dufay est entrée au P.S. en 1992, sollicitée par le mai- re de l’époque Robert Schwint, alors qu’elle était cadre à l’A.N.P.E., chargée des reclas- sements des licenciés écono- miques. Elle intègre l’équipe municipale de l’époque en tant que conseillère de base, avant de devenir conseillère déléguée en 1995. Depuis 2001, elle est adjointe au maire, chargée de l’action sociale, et à ce titre, vice-présidente du C.C.A.S. de Besançon. En 2004, élue sur la liste de Raymond Forni, elle devient vice-présidente du Conseil régional, chargée de l’économie. Depuis cette date, elle s’est mise en disponibilité de son travail pour se consa- crer à 100 % à la chose publique. Marie-Guite Dufay est mariée, mère de trois enfants.

Elle a la lourde tâche de conserver la deuxième circonscription à gauche, tenue par une Paulette Guinchard qui se retire après dix ans et deux mandats. Marie-Guite Dufay trouvera notamment sur sa route un pugnace Jacques Grosperrin.

D ans certains couloirs, on dit queMarie-Guite Dufay n’est pas une franche adepte de la poignée de main et des “bonjours” en pagaille. Ce serait, d’après ses adver- saires, ce qui la différencie d’emblée de Paulette Guin- chard dont elle est censée reprendre le fauteuil de dépu- tée. À l’évocation de ce trait de caractère particulier, la can- didate, sans démentir totale-

ment, y voit une sincère expli- cation, dans ce que l’on peut analyser aussi comme de la réserve ou de la discrétion. “Je suis quelqu’un de très respec- tueux et surtout de très à l’écou- te. La façon dont j’aborde les gens, c’est sans doute une his- toire de façade. Je suis parfois distraite, sans doute un peu réser- vée” confesse-t-elle. Réminis- cence probable d’un des traits de caractère de ces gens de la montagne auvergnate pour cet- te fille originaire du Cantal. Mais c’est bien le sourire aux lèvres que Marie-Guite Dufay a démarré sonmarathon en février dernier, après que les militants du P.S. l’ont hissé au rang de candidate officielle, préférant sa force de travail à la fougue de Fanny Gerdil, fraîche trente- naire qui briguait également l’in- vestiture des socialistes. Comme les autres candidats, depuis quelques semaines, Marie-Guite Dufay arpente les 99 communes de sa circons- cription, enchaîne les réunions publiques et les rencontres de terrain. Gagner la partie, c’est forcément un challenge pour elle, surtout depuis les résul- tats de la présidentielle. Marie- Guite Dufay compte sur son enracinement dans les rouages institutionnels et les collectivi- tés locales, puis sur sa solide connaissance des questions éco- nomiques régionales pour convaincre l’électorat de sa cir- conscription. Elle dit s’inscrire “dans la continuité de Paulette” tout en voulant imprimer sa marque, en s’appuyant notam-

Marie-Guite Dufay compte succéder à Paulette Guinchard. Les deux femmes ont le même âge.

DEUXIÈME CIRCONSCRIPTION

La question du cumul

Jacques Grosperrin veut profiter de l’effet Sarkozy Le conseiller général de Besançon Est compte bien bousculer les cartes après dix ans d’ancrage à gauche de la circonscription. Le retrait de Paulette Guin- chard sur cette circonscription pourrait être son meilleur atout de réussite.

L e ton est donné dès l’entrée de sa permanence de campagne. Une tireuse à bière accueille le mili- tant ou le simple curieux. La convi- vialité est le mot d’ordre du candidat U.M.P. de la deuxième circonscription du Doubs. Le mot est affiché jusque dans le sourire gourmand de l’inté- ressé, décontracté. Le sourire peut être aussi carnassier. Car Jacques Grosperrin compte bien reconquérir cette deuxième circons- cription que Paulette Guinchard a su pendant dix ans faire pencher à gauche. Depuis le retrait de l’ancienne secré- taire d’État aux personnes âgées, on dit que le candidat U.M.P. a devant lui “un boulevard.” Mais l’analyse à la loupe de la circonscription laisse appa- raître un équilibre politique plus sub- til. Avec son suppléant, le maire d’Ornans Jean-François Longeot, il compte bien former le ticket gagnant, lui l’urbain, l’autre le rural. “En ville, j’ai une empri- se locale et associative très forte” assu- re le candidat. Lui qui est conseiller

général du canton de Besançon Est et conseiller régional a une idée toute relative du cumul des mandats. “Je pense que c’est un passage naturel d’une fonction de conseiller général à celle de député. Il y a une vraie hypocrisie de dire qu’on est contre le cumul. Il y a une liaison forte entre le conseiller général et le député. L’enjeu, en ayant les deux casquettes, est d’être plus effi- cace pour son secteur.” La devise du candidat Grosperrin est simple, voire simpliste : “Il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions.” Début mai, Jacques Grosperrin avait déjà fait le tour des 99 communes de sa circonscription. “Pour m’imprégner des préoccupations des maires.” De ces premières rencontres, il en a tiré ses premières priorités : “La préoccupa- tion fondamentale des gens, notam- ment en milieu rural, c’est tout ce qui touche au périscolaire, les haltes-gar- deries multiservices qui n’existent qua- siment pas. C’est ma priorité, avec le commerce de proximité.” En milieu urbain, le dada de Jacques Grosper-

rin tournera autour des questions “d’emploi et de sécurité.” Il égrène aus- si quelques dossiers pour lesquels il compte bien se “retrousser les manches” : voie des Mercureaux, Prés- de-Vaux… En mêlant parfois les pré- rogatives d’un député et d’un maire. À ce propos, celui qu’on disait inté- ressé par la mairie de Besançon assu- re qu’il ne sera “pas candidat aux municipales de 2008.” Peut-être plus tard. Jacques Grosperrin est encore un fringant quinqua. Il a l’âge d’un certain Sarkozy. Et comme lui, de l’énergie à revendre. J.-F.H.

Repères Jacques Grosperrin en bref

Jacques Grosperrin : “C’est un passage naturel d’une fonction de

Le candidat U.M.P. à la deuxième circonscription du Doubs est né en Alle- magne en octobre 1955. Ses parents sont installés à Baden-Baden, son père y est alors enseignant au lycée français. Après cette parenthèse outre-Rhin, Jacques Grosperrin a toujours vécu à Besançon. Depuis plus de vingt ans, cet ancien champion de France universitaire de judo et de lutte - il est 5 ème dan - est président du Dojo franc-comtois, un des principaux clubs de judo de la région. Dans la vie associative, il est le créateur de l’association “Coup de pouce” et fondateur, à la demande de son frère impliqué dans des O.N.G., d’un cabinet dentaire humanitaire, rue Fontaine-Argent à Besançon. Jacques Grosperrin est professeur agrégé à la faculté des sports de Besan- çon. Il est marié, a trois enfants.

conseiller général à celle de député.”

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