La Presse Bisontine 78 - Juin 2007

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°78 - Juin 2007

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MAMIROLLE Une tournée Internationale Guillaume Coppola, l’émotion au piano À 27 ans, ce garçon est pianiste professionnel. Son registre est celui du classique, un genre musical qu’il “colporte” sur les scènes du monde.

Guillaume Coppola :

“Je crois que l’on peut jeter des ponts entre les arts.”

C oppola. Avec un nom pareil, on se dit que Guillaume Coppola ne pouvait pas être autre chose qu’un artiste. Cécile, sa sœur cadette, non plus d’ailleurs. Tous les deux sont musiciens profes- sionnels. Lui, à 27 ans, diplô- mé du conservatoire national supérieur de musique de Paris, est pianiste. Elle, est violonis- te à l’orchestre national de Bor- deaux. Il y a des noms comme cela qui semblent prédestiner celui qui le porte et le poussent vers l’univers singulier de l’art. Le garçon et la fille ont donc quitté tour à tour Mamirolle où leur famille est installée, pour la Gironde et l’Ile-de-France où ils vivent chacun de leur côté leur passion. Guillaume Coppola admet bien volontiers que la vie parisien- ne lui plaît. “La vie culturelle est dense. Et puis c’est ici qu’on rencontre les personnes les plus

influentes” reconnaît-il. Un réseau qui une fois intégré pour- rait lui permettre de jouer plei- nement son rôle de concertiste, “ambassadeur” de la musique classique. “J’ai terminé mon cur- sus au conservatoire en 2004. Je m’installe dans le métier pas à pas. Il y a une étape délicate qui consiste à passer du statut d’étudiant à celui de pianiste.”

le seul Français à avoir été rete- nu cette saison par les Inter- national Holland Music Ses- sions (organisation qui assure dans le monde la promotion des jeunes artistes classiques) pour participer à la tournée inter- nationale. Le pianiste revient donc de Prague où ce genre de musique est encore profondément ancré dans la culture. C’est malheu- reusement moins le cas en Fran- ce, “où l’on a perdu la mémoire de ces sonorités” estime Guillau- me Coppola qui avoue son atti- rance pour Liszt et le répertoi- re romantique de Schubert et de Brahms. Cette nouvelle génération de musicien a un rôle à tenir pour “colporter” ces œuvres pour que le public dans son ensemble

apprivoise ce genre musical qui souffre d’une image trop élitis- te. C’est vrai que la musique classique est complexe parfois, qu’on ne pénètre pas cet uni- vers dès la première écoute. Il faut se laisser séduire, se lais- ser surprendre par ces harmo- nies. Guillaume Coppola enseigne le piano à l’école de musique d’Aul- nay-sous-Bois. Il amène donc par ce biais des élèves à se fami- liariser au classique. “La mis- sion de la nouvelle génération d’artistes sera de parvenir à renouveler le public de la musique classique. Assez peu de jeunes approchent ce genre musi- cal. Pour emmener la musique classique partout, il faut aller dans des endroits hors du com- mun” poursuit-il.Aussi, Guillau-

me Coppola va jouer régulière- ment dans les collèges par exemple, ou en clinique psy- chiatrique. Un juste retour des choses pour celui qui a décou- vert cette musique très jeune, à l’âge de 7 ans. Ses professeurs successifs l’on éveillé à ces har- monies, et l’ont aidé à chemi- ner dans cet univers où il a trou- vé sa place. Pour ce pianiste, le nouveau souffle pour cette musique sous- médiatisée est sans doute à cher- cher du côté du mélange des arts. “Je crois que l’on peut jeter des ponts entre les arts en orga- nisant pourquoi pas un concert poésie-musique.” Cette question de la perception de la musique classique en dehors d’un public d’initié pré- occupe Guillaume Coppola qui

rêve demain de partager son temps entre les concerts et accompagner un chanteur. Le pianiste est exigeant dans son travail, améliorant sans ces- se la technique, la dextérité, pour apporter les nuances dans le jeu. Tous les deux ou trois mois, le garçon revient à Mami- rolle. Ses partitions ne sont jamais très loin dans ses bagages. Car au piano le tra- vail “en solitaire” est quotidien, surtout en période de concert. Lorsqu’il rentre de Paris, Guillaume Coppola effectue sou- vent un crochet par le conser- vatoire de Besançon où il a enco- re ses attaches. Peut-être devrait-on le voir jouer en 2008 sur la scène du théâtre Bac- chus. T.C.

Comme lui, ils sont nombreux les jeunes talents à vouloir gagner la recon- naissance de leurs pairs et du public. Par son style, Guillaume Cop- pola a peut-être un temps d’avance. Ce n’est pas un hasard si le jeu- ne musicien est

“Parvenir à renouveler le public de la musique classique.”

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