La Presse Bisontine 78 - Juin 2007

ÉCONOMIE

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La Presse Bisontine n°78 - Juin 2007

EN BREF

SCIENCES

5 ans de recherche Petit vol et grand défi technologique Quatre élèves ingénieur de l’E.N.S.M.M. prépa-

Travaux La troisième branche de rénovation des appratements au-dessus de l’école de Bregille, rue du Docteur Heitz, arrive à son terme. Cette action a été menée par la C.A.P.E.B., l’institut de formation des métiers, l’association Intermed, le centre A.F.P.A. et la ville de Besançon. Université Initiative originale de l’Université de Franche-Comté : l’édition de marque- pages présentant des chercheurs de l’Université dans leur environnement de travail. Idée : sensibiliser le public à la diversité des métiers de la recherche. Renseignements au 03 81 66 58 11. créent un réseau franc- comtois partenaire du Don du sang. Les deux partenaires proposent aux petites entreprises de marquer leur engagement citoyen pour le don du sang. L’E.F.S. doit prélever tous les jours 500 dons du sang pour répondre aux besoins. Renseignements au 03 81 61 56 34. Sang La C.G.P.M.E. et l’établissement français du sang

L’équipe 2007 du projet µDrone est constituée de quatre élèves ingénieurs avec, de gauche à droite : Éric Poudevigne, Arnaud Bonneuil, Luc Mairiniac

rent le premier vol stationnaire d’un drone miniature promis à de multiples applications.

R êvons un peu, et si la capi- tale des microtechniques venait un jour à se diver- sifier dans la production de ces engins, concentrés de techno- logies miniaturisées à l’extrê- me ? Certains enseignants impli- qués dans le projet μDrone n’écartent pas cette éventuali- té à l’image de Bernard Lang, enseignant : “On pourrait ima- giner à terme que Besançon soit une ville où l’on fabrique des drones. Mais d’ici là, il faudra déjà le faire voler.” Ce défi technologique ambitieux et réaliste mobilise depuis 5 ans l’imagination de plusieurs pro- motions d’élèves ingénieurs ain- si que la recherche perpétuelle de partenariats financiers. “Le projet a été présenté fin 2006 à Jean-Louis Fousseret dans le but de solliciter le soutien de la C.A.G.B.” , indique Pascal Paquier, ingénieur de recherche chargé de coordonner un projet qui nécessite un budget annuel d’environ 15 000 euros. μDrone s’inscrivait à l’origine dans le cadre d’un partenariat industriel signé entre l’E.N.S.M.M. et la Sagem. Il concernait et concerne toujours

des élèves ingénieurs en 3 ème année qui achèvent leur cursus en préparant un projet en entre- prise. “On a ensuite répondu en 2003 à un appel à concours lan- cé par la Délégation Générale pour l’Armement (D.G.A.) et organisé par l’Office National d’Études et de Recherches Aéro- spatiales.” Il s’agit de concevoir un projet respectant un cahier des charges défini par l’armée et ayant com- me finalité la réalisation de drones miniaturisés capables d’effectuer des missions de sur- veillance en milieu urbain et ce,

(assis), Émeric Poupon.

projet de l’E.N.S.M.M. lui a per- mis de terminer en 3 ème position sur 20 dossiers présentés et de bénéficier à ce titre d’une bour- se de 40 000 euros. Une aubai- ne qui a permis de financer le projet jusqu’en 2005. En rem- portant ensuite le prix spécial du jury au salon Micronora, μDrone a obtenu trois aides suc- cessives d’Oseo Anvar de 2005 à 2007, agrémentées d’un par- tenariat conclu avec Alstom Transport à Ornans. En 5 ans, près de 70 élèves-ingé- nieurs, une vingtaine d’ensei- gnants-chercheurs, ingénieurs et techniciens se sont donc inves- tis dans cette aventure. “À l’époque du concours, on fonc- tionnait avec des groupes comp- tant jusqu’à 20 à 25 élèves. On s’est fixé des objectifs plus rai-

sonnables au fil des ans. On tra- vaille maintenant avec des équipes plus réduites” , poursuit Pascal Paquier. Plusieurs prototypes sont sor- tis des ateliers de l’E.N.S.M.M. Aucun n’a encore volé à ce jour même si le μDrone est néan- moins capable de décoller. “Le poids du drone est inférieur à 2 kg. Six petits moteurs élec- triques alimentent son système de propulsion composé d’une double hélice quadripale contra- rotative.” Les quatre élèves- ingénieurs qui travaillent sur le dernier prototype associent leurs compétences dans l’ob- jectif de lui faire effectuer son premier vol stationnaire. “Cet- te expérience nécessite d’inté- grer un pilotage automatique fiable et très robuste. Après avoir

maîtrisé cette contrainte, on pourra passer à l’ultime étape du vol en déplacement avec tous les équipements embarqués : caméra, système de positionne- ment G.P.S…” , indique Arnaud Bonneuil, l’un des quatre élèves- ingénieurs. Les possibles applications d’un tel drone miniature dépassent largement le cadre militaire. Elles s’étendent de l’inspection des ouvrages d’art à la sur- veillance des feux de forêts en passant par toutes les autres interventions en milieu périlleux. F.C. pascal.paquier@ens2m.fr Site web : http://www.ens2m.fr/dron

en totale auto- nomie. Un chal- lenge innovant dans le sens où il faut purement réinventer une plate-forme volante dont l’envergure ne dépasse pas 70 cm d’enver- gure et équipée d’une motorisa- tion électrique indétectable aux radars. La qualité du

Aucun n’a encore volé à ce jour.

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