HERMES_DOCUMENT_REFERENCE_2017

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RESPONSABILITÉ SOCIALE, SOCIÉTALE ET ENVIRONNEMENTALE

MATIÈRES

MATIÈRES

2.4

Tous les cuirs nécessaires aux besoins des manufactures sont ache- tés directement dans des tanneries, sans intermédiaire. La très grande majorité des besoins sont couverts par les tanneries de la maison, ainsi que par des tanneries françaises, italiennes, allemandes et espagnoles, toutes soumises à la réglementation européenne, qui est l’une des plus exigeantes du monde dans ce domaine. Hermès utilise plus de 30 cuirs différents pour la fabrication de ses objets, majoritairement des veaux issus d’élevages français (dont l’em- blématique « Box » issu d’une technique de tannage d’origine anglaise), mais aussi de la vache naturelle (dans la lignée des cuirs d’équitation), et des peaux dites exotiques. Ces peaux exotiques regroupent les peaux de crocodile, d’alligator, de lézard et d’autruche. Les peaux brutes de bovins et d’ovins, matières premières des tanne- ries, proviennent exclusivement d’animaux d’élevage, élevés pour leur viande. Les peaux de veau sont collectées dans les abattoirs au sein de l’Union européenne, en pratique quasi exclusivement en France. Hermès travaille avec ses partenaires tanneurs, dans un esprit de coo- pération à long terme, et consacre un budget annuel à l’organisation de programmes d’amélioration de la qualité de la filière avec les éle- veurs, leurs coopératives et leurs associations professionnelles. Dans le contexte européen d’élevages en majorité raisonnés, notre présence va dans le sens des pratiques d’une agriculture plus qualitative (un animal bien traité donnera une belle peau), de revenus locaux et contribue à la gestion des territoires et des paysages ruraux. Les tanneries exotiques utilisent pour l’essentiel des peaux de croco- diliens. Les peaux utilisées proviennent dans leur très grande majorité de fermes d’élevage situées aux États-Unis, en Afrique et en Australie. Toutes les fermes partenaires d’Hermès doivent respecter scrupuleu- sement les règles établies sous l’égide de l’ONU par la Convention de Washington qui définissent la protection des espèces en danger. Hermès impose à ses partenaires les plus hauts standards sur le traite- ment éthique des alligators et crocodiles suivant les recommandations de vétérinaires experts, des autorités locales comme par exemple aux États-Unis du Fish and Wildlife, organisme fédéral de protection de la nature. Ces pratiques d’élevage ont d’ailleurs contribué à sauver l’es- pèce aux États-Unis par le repeuplement des alligators dans leur milieu naturel. En complément du respect strict de la Convention de Washington, une étude a été menée en 2016 par Hermès avec l’aide d’une ONG inter- nationale pour évaluer l’empreinte environnementale et sociétale de la filièred’approvisionnement de l’alligator aux États-Unis. Lamission s’est poursuivie en 2017 et un plan de progrès a été établi avec ce partenaire. La maison a réalisé en 2017 un audit complet de la filière d’élevage des autruches (animal essentiellement élevé pour sa viande et ses plumes) entrant dans la production de ses articles de maroquinerie. Conduite par un vétérinaire, expert du sujet, et notamment des questions de trai- tement éthique des animaux, les recommandations ont été partagées avec les différentes parties prenantes sur les lieux d’élevage. Il sera suivi d’un plan d’actions en 2018.

La pérennité des activités d’Hermès repose sur la disponibilité des matières premières d’exception qui sont à l’origine des produits et de la singularité de lamaison. C’est en acteur conscient qu’Hermès respecte, protège et travaille à rendre durables les ressources naturelles dont il a besoin. Nos matières sont toutes naturelles, et renouvelables. Elles sont obtenues dans le souci du respect des réglementations et bonnes pratiques, et avec une constante recherche de la meilleure qualité et de l’éthique. L’approche du groupe, constante depuis des décennies, est de toujours mieux connaître ses filières d’approvisionnement, de les consolider pour assurer la qualité au plus haut niveau d’exigence, et de les dévelop- per pour préparer la croissance future. Chaque jour, en bons artisans, les efforts des sites se concentrent sur l’optimisation de l’utilisation de matières rares et précieuses. Le respect des matières premières commence évidemment par un respect par Hermès des réglementations qui les concernent. Il s’agit, notamment, des dispositions législatives permettant : s le respect de la Convention de Washington (CITES), un accord entre états protégeant les espèces de faune et de flore menacées d’ex- tinction dans le monde entier, et qui peut concerner des matières utilisées par la maroquinerie, des tanneries, ou encore certaines essences de parfums ; s de lutter contre l’exploitation forestière illégale, comme le Lacey Act en vigueur aux États-Unis ou le RBUE (Règlement sur le Bois de l’Union européenne). Cuir Le cuir est une matière d’origine animale, rendue imputrescible grâce à un traitement de tannage adapté, soit en mégisserie pour les peaux d’agneau, de mouton, de chèvre, soit en tannerie pour les peaux issues de bovins ou de reptiles. Les peaux utilisées en maroquinerie sont des sous-produits de l’élevage. On parle quelquefois de « 5 e quartier » pour les peaux, ce qui a pu faire dire de la tannerie qu’elle serait la plus ancienne industrie de recyclage du monde. Hermès n’utilise que des cuirs « pleine fleur », c’est-à-dire la partie supérieure de la peau, sans la modifier pour en améliorer l’aspect. Par souci d’homogénéité du produit fini, seules des peaux entières sont utilisées. Le cuir est un miroir de la vie de l’animal. Il garde traces de ses blessures et de soucis de santé, comme les parasites… Seul un animal bien traité présentera une belle peau. Ainsi, l’exigence de grande qualité des peaux influence-t-elle la filière en favorisant les modes d’élevage les plus respectueux du bien- être animal. 2.4.1 CONNAÎTRE LES FILIÈRES, RESPECTER LA RÉGLEMENTATION

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DOCUMENT DE RÉFÉRENCE 2017 HERMÈS INTERNATIONAL

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