MeeT and TRaVeL MaG n°80 novembre-décembre 2024

éDiTo La maison Boeing est-elle en péril ? La reconduite de la grève d’une majorité des 33 000 salariés du géant aéronautique de Seattle opposés aux dernières offres salariales de la direction, alors même que le groupe a accusé une perte de 6,17 milliards de dollars au troisième trimestre 2024, est un épisode de plus dans la crise que traverse l’avionneur américain, sans que rien ne semble devoir freiner sa descente aux enfers. Confronté depuis octobre 2018 à une série de crashs et d’accidents en Indonésie, en Éthiopie, et au Sénégal, jusqu’à la perte en plein vol en janvier dernier d’une porte d’un 737 Max opéré par Alaska Airlines, Boeing voit les “emmerdes” (qui volent en escadrille comme chacun sait…) s’accumuler et sa réputation fortement dégradée au niveau mondial. Trois mois après son arrivée à la tête du groupe, Kelly Ortberg vient d’annoncer une réduction de 10 % des effectifs, le report de la mise en service du nouveau 777-9 à avril 2026 et l’arrêt de la production du 767 en 2027. Des annonces qui ne suffiront probablement pas à sauver Boeing qui ne parvient plus à honorer les commandes passées par les grandes compagnies aériennes dont certaines s’agacent ouvertement, contraintes de conserver leur flotte actuelle plus longtemps que prévu, et qui ne vont pas manquer de négocier de juteuses indemnités. Il est plus qu’urgent de sauver le soldat Boeing comme le suggérait il y a quelques jours dans les colonnes de TourMag Jean-Louis Baroux, l’ancien Président et fondateur d’APG, au risque d’entraîner le secteur aéronautique dans de graves turbulences. Encore faudrait-il que certains ne scient pas l’aile sur laquelle ils sont assis !

Michel Foraud

NuMéRo 80

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NUMÉRO 80 | NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2024