La Presse Bisontine 125 - Octobre 2011

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 125 - Octobre 2011

EN BREF

L’Union des commerçants sans domicile fixe ? La ville s’apprête à vendre l’immeuble dans lequel est abritée l’association des commerçants bisontins. Estimé 460 000 euros, le bien est vendu à un promoteur bordelais pour 1,2 million. PATRIMOINE Défiscalisation Malraux

Architecture La Maison de l’architecture de

Franche-Comté (1, rue des Martelots) présente une exposition jusqu’au 19 octobre intitulée “La Cité des arts et de la culture : un chantier, deux lieux, trois expositions”. Rens. d’improvisation fait sa rentrée. En ouverture de la saison, un match d’impro exceptionnel : France-Québec le 13 octobre. Et trois nouveaux ateliers sont créés à Devecey, Rochefort-sur-Nenon et 03 81 83 40 60. Improvisation Le théâtre

L’immeuble sera cédé 1,230 million d’euros par la Ville.

prévoit d’aménager trois com- merces. Mais avant, il faudra régler le sort du siège de l’Union des commerçants de Besançon, hébergé dans l’immeuble. L’Union jouissait jusqu’ici d’un loyer mensuel dérisoire - de l’ordre de 130 euros. Le nou- veau propriétaire de l’immeuble a proposé à l’Union de récupé- rer le local voisin, beaucoup plus exigu, qui était occupé par la Prévention routière. Une solu- tion qui reste à peaufiner d’après Jérôme Cart, le président de l’Union des commerçants, qui ne cache pas son irritation d’avoir été mis devant le fait accompli. “On savait qu’un jour la Ville voulait vendre cet immeuble, mais on l’a appris officiellement par une lettre

se des Domaines. À travers cette acquisition, la société France Pierre Patrimoine met un premier pied à Besan- çon. Spécialisée dans la res- tauration d’immeubles anciens, elle peut se prévaloir d’un bilan flatteur selon laVille : “30 000m 2 restaurés par an en moyenne et 400 immeubles réhabilités en 25 ans.” Étrangement pourtant, cette société que nous avons tenté de joindre à Bordeaux res- te injoignable…Selon nos infor- mations, France Pierre Patri- moine prévoit de restaurer intégralement le bâtiment, via le dispositif de défiscalisation Malraux (sous réserve de l’approbation du plan de sau- vegarde du centre ancien), et de faire une douzaine de loge- ments, dont 3 logements sociaux pour donner suite au souhait de la Ville. Au rez-de-chaussée, le projet

recommandée au début de l’été. On a étémis devant le fait accom- pli et à aucun moment la mai- rie nous a proposé une solution alternative. On finit par être habitué, c’est la méthode mai- rie…” soupire Jérôme Cart. Si l’Union reste hébergée dans l’immeuble de la rue Jean-Petit, le loyer sera multiplié sera sans doute au moins “par 5. Résul- tat, nous ne pourrons plus ver- ser d’aide à l’Office du commerce rétorque Jérôme Cart. L’Union des commerçants n’a pas des moyens illimités.” Le prochain conseil d’administration de l’Union, le 4 octobre, risque d’être houleux. L’adjoint au commer- ce Jacques Mariot y est atten- du de pied ferme. J.-F.H.

M ais comment raisonne France Domaine ?À croi- re que le service d’État chargé d’estimer le prix des biens immobiliers appartenant aux collectivités locales a dix ans de retard sur la réalité du marché. Édifié à la fin du XVIII è- me siècle, l’immeuble des 2 et 2 bis, rue Jean-Petit (à côté du marché beaux-arts) est une

suivante : 460 000 euros, soit à peine 561 euros du mètre car- ré, dans une ville où les prix de l’ancien ne se négocient pas à moins de 2 000 euros le mètre carré. Certes, “les neuf logements sont en très mauvais état” sou- ligne Michel Loyat, l’adjoint bisontin à l’urbanisme. Cette estimation a – heureuse- ment pour les finances com- munales – été largement dépas- sée par l’acquéreur futur qui déboursera finalement 1,230mil- lion d’euros, “la proposition la plus élevée” ajoute la mairie. Soit 1 500 euros du mètre car- ré. C’est la société bordelaise France Pierre Patrimoine qui a remporté la mise, tous les autres candidats, dont des Bison- tins, avait fait une offre large- ment inférieure, plus proche de l’estimation étonnamment bas-

Montagney. Rens. François Aviles au 03 81 80 79 12 ou 06 50 62 34 62.

Rhodia Lundi 3 octobre à

20 h 30, une réunion publique (qui devrait avoir lieu à la Rodia) évoquera l’avenir de la friche industrielle de la Rhodiaceta en présence du maire, de l’adjoint à l’urbanisme, du conseil consultatif d’habitants, des riverains…

noble bâtisse de quatre étages d’une surface glo- bale de 820 m 2 , au cœur de la ville et à deux pas du futur tramway. Chargé par la Vil- le de Besançon d’en estimer la valeur, France Domaine est arri- vé à la conclusion

“400 immeubles réhabilités en 25 ans.”

PATRIMOINE Un rendez-vous avec l’histoire Éclatante Porte Noire ! Les Journées du Patrimoine ont eu une saveur particulière à Besançon. Samedi 17 septembre, un peu avant 22 heures, le rideau qui cachait la Porte Noire est tombé, laissant apparaître un monument d’une splendeur éclatante.

L es Bisontins ont bravé la pluie pour venir assister au dévoilement de la Porte Noire. La foule était massée entre le square Castan et le pied de l’édifice, attendant avec impatience que tombe le rideau. “Nous allons découvrir cette porte comme aucun Bisontin ne l’a jamais vue depuis quinze siècles” a rap- pelé Jean-Louis Fousseret dans un bref discours, ajoutant encore que “ce monu- ment majeur est, en dépit de son prestige, un de ces rescapés de l’histoire. La Porte Noire gardera son nom de façon à piquer la curiosité de ceux qui la découvrent.”

Percevant l’empressement de la foule, Marie-Guite Dufay, la présidente de Région ne s’est pas éterni- sée au pupitre. Elle a confié être venue en “voisine” , pas- sant par là quotidiennement pour se rendre à l’Hôtel de Région. “Je ne peux être que très heureuse de voir ce fleu- ron du patrimoine renaître” a-t-elle déclaré. Claude Jean- nerot, président du Conseil

“La Porte Noire gardera son nom.”

général, n’a pas traîné non plus : “C’était un devoir sacré que de réaliser sa restau- ration.” Le député Jacques Grosperrin a parlé lui de “passage de témoin” à propos de la valorisation de ce patrimoine collec- tif. Le préfet Christian Decharrière a signé la conclusion : “Il y a six arcs de ce type en France. Besançon peut s’enorgueillir d’en avoir un.” Samedi 17 septembre, un peu avant 22 heures, le rideau est enfin tombé, lais- sant apparaître une porte d’une blancheur éclatante sous les projecteurs. Clameurs et applaudissements de la foule qui s’est pressée sous l’arc monumental, comme si elle le découvrait pour la première fois. La scène était comparable à un pèlerinage. Les badauds avançaient pas à pas, les yeux levés vers la voûte sculptée, s’émerveillant devant ce travail de restauration. La Por- te Noire a retrouvé son éclat, espérons-le pour longtemps. La foule s’est massée sous l’arc comme si elle le découvrait pour la première fois.

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