La Presse Bisontine 103 - Octobre 2009

L’INTERVIEW DU MOIS

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La Presse Bisontine n° 103 - Octobre 2009

Apparences Dans le combat pour lʼinstant virtuel auquel se livrent à distance depuis plusieursmois déjà, la présidente de RégionMarie-Gui- teDufay et le secrétaire dʼÉtatAlain Joyan- det, cʼest sans douteM me Dufay qui mène aux points. Contrairement aux appa- rences. Ces apparences, elles sont pour- tant nombreuses. Premièrement, lagauche est divisée, gangrenée par ses intermi- nables discussions avec les Verts qui se sentent désormais pousser des ailes et par lʼétat de mort cérébrale du P.S. en France. Ensuite, Marie-Guite Dufay ne fait pas le poids par rapport au rouleau compresseur Joyandet qui a fait des quatre départements francs-comtois ses terres de labour privilégiés. Troisième- ment, la présidente actuelle est arrivée au sommet de la Région par les cir- constances malheureuses du décès de Raymond Forni et nʼétait là que pour assurer lʼintérim. Enfin, Marie-GuiteDufay nʼest pas lʼanimal politique quʼil faudrait pour maintenir cette Région à gauche. Mais ces mêmes apparences sont trom- peuses. Dʼabord, il apparaît sous le ver- nis que lʼunité affichée de lʼU.M.P. en rangs serrés derrière son leader vésu- lien ne soit pas si évidente que cela. Alain Joyandet cristallise autour de sa per- sonne autant dʼadmiration et dʼenthousiasme que de doutes. Car quel- le image a-t-il commencé à distiller aux yeux des Francs-Comtois en se mon- trant accroché comme bernique au rocher à son idée que lʼon pourrait à la fois être un brillant ministre et un excellent prési- dent de Région, ce qui nʼest dʼailleurs pas lʼavis de son ami président de la République. Ensuite, il y a les quelques maladresses liées à une communication peut-être trop enthousiaste qui lʼont fait se positionner inopportunément sur la crise du football bisontin. Mais à quel titre agissait-il vraiment ? La stratégie adop- tée jusquʼici par Marie-Guite Dufay, qui préfère travailler ses dossiers plutôt que de travailler ses salves anti-Joyandet, contrairement aux autres barons locaux du P.S., paraît en apparence timorée et pourrait faire dʼelle une candidate man- quant sérieusement de relief. Mais, plus finaude que certains voudraient lʼentendre, elle mise tout sur ce contraste - appa- rents - entre la petite postulante aux ambitions locales et le redoutable can- didat au destin national. Dans ce premier round virtuel, cʼest peut-être elle qui a marqué le premier point.AvantageMarie- Guite. Malgré les apparences… Jean-François Hauser Éditorial

SANTÉ

Il publie un livre

“Les médias en font trop

sur la grippe A”

L a Presse Bisontine : France 3 supprime l’émission sur la santé que vous animiez en prime time. La derniè- re a été diffusée le 21 septembre. S’agit-il d’un pro- blème d’audience ? Michel Cymes : La raison est double. D’abord il y a une question de programmation puisque le lundi soir sera désormais consacré aux docus. Il y a aus- si la question des audiences qui n’étaient pas très bonnes. Lors de la dernière émission, nous avons tout de même réuni 2 millions de téléspectateurs. Effectivement, on peut être déçu par l’audience. Pour ma part, je me dis que ce sont 2 millions de personnes qui ont appris les gestes qui sauvent. L.P.B. : À l’inverse les quotidiennes “Le magazine de la san- té” et “Allô docteur” que vous animez avec Marina Carrère d’Encausse sur France 5 cartonnent. Comment l’expliquez- vous ? M.C. : Il y a le duo avec Marina qui plaît aux télé- spectateurs. Ils remarquent notre attitude déten- due. On déconne ensemble. De cette manière, nous parvenons à faire digérer aux téléspectateurs des sujets parfois difficiles. Le fait que nous soyons médecins tous les deux nous donne de la crédibili- té. Les téléspectateurs viennent apprendre et cher- cher des informations qu’ils n’ont pas ailleurs. L.P.B. : La décision de France 3 peut surprendre, surtout dans le contexte actuel. On pouvait s’attendre à ce que le service public accorde une importance particulière au décryptage de sujets importants comme la grippe A à travers une émission comme la vôtre ? M.C. : Paradoxalement, la grippe A n’a pas joué en notre faveur. Les gens en entendent parler toute la journée. Le soir, quand ils rentrent chez eux, ils n’ont pas envie de se poser devant la télévision pour regarder une émission de santé. L.P.B. : Que pensez-vous justement du traitement médiatique de la grippe A ? M.C. : Aujourd’hui, je suis plus enclin à dire que les médias en fond trop. Trop par rapport à l’attente des gens dont une majorité n’est pas inquiète.Annon- cer chaque mort de la grippe A et en faire un évé- nement international, est excessif. C’est oublier les milliers de personnes qui chaque année décèdent de la grippe saisonnière. santé sur le petit écran. Le point sur son actualité. Animateur télé et médecin spécialiste, Michel Cymes décrypte chaque jour les questions de

“Il ne faut pas devenir virophobe.”

L.P.B. : Il y a de quoi devenir hypocon- driaque ? M.C. : Si par rapport à la grippe A les gens deviennent hypocondriaques et que la situation les incite à res- pecter des règles d’hygiène, comme se laver les mains régulièrement, alors ce n’est pas grave. Par contre, il ne faut pas devenir virophobe. L.P.B. : Vous signez aux éditions Jacob- Duvernet “Hypocondriaques, je vous ai compris”. Comment est venue l’idée de ce livre ? M.C. : C’est mon expérience de méde- cin qui m’a poussé à écrire ce livre. Lorsqu’en consultation je rencontre un hypocondriaque, je le vois tout de suite. L.P.B. : Pourtant, l’entame de chaque cha- pitre n’est pas de nature à rassurer les hypocondriaques. Par exemple, “j’ai une boule dans la gorge”, vous commencez par dire que ça peut être une tumeur, avant d’évoquer en fin de chapitre que c’est le plus souvent lié au stress ? M.C. : Quand je vois un hypocon- driaque, si je lui parle de choses bénignes, il ne m’écoute pas puis-

Michel Cymes lors des Mots Doubs : “J’ai été impressionné par le nombre de visiteurs et par l’accueil.”

qu’il est persuadé de souffrir d’une maladie grave. On arrive à la rassurer lorsque l’on comprend son problème. L.P.B. : Vous êtes un homme de télé, néanmoins vous conti- nuer à exercer votre métier de médecin spécialiste. C’est important pour vous de ne pas négliger la pratique de la méde- cine ? M.C. : Tout d’abord, j’ai fait 12 années d’étude de médecine. Ce n’était pas facile. Ensuite, j’ai tou- jours besoin du contact avec le patient. J’ai dû arrê- ter la chirurgie à regret. Mais je continue à consul- ter. Dans tous les contrats, qu’il s’agisse de radio ou de télévision, une des conditions est que je puis- se continuer à consulter deux matinées par semai- ne. L.P.B. : Quelle impression vous a laissé le salon du livre les Mots Doubs auquel vous avez participé à Besançon ? M.C. : C’était génial. J’ai été impressionné par le nombre de visiteurs et par l’accueil. Franchement, j’ai été également surpris par le nombre de per- sonnes qui ont assisté à la conférence que j’ai été invité à animer. C’était très sympa et décontracté. J’ai trouvé ça super.

L.P.B. : Que vous disent les gens que vous rencontrez dans les salons ? M.C. : Ils viennent pour me voir et me serrer la main. Dans la majorité des cas, ce sont toujours des mots gentils. Mais il arrive parfois qu’on me demande une consultation du genre “Vous qui savez tout doc- teur, que pensez-vous de ce doigt qui me fait mal ?” Parfois, il s’agit de choses très personnelles, com- me cette dame qui se plaignait de démangeaisons au niveau de ses parties intimes (sourire). Évi- demment, je réponds poliment que je ne fais pas de la médecine de foire. L.P.B. : Quels sont vos projets pour la télé ? Vous reverra-t- on en première partie de soirée ? M.C. : Il y a aura des prime times sur France 5 dès le mois de décembre. J’ai d’autres projets qui sont pour l’instant sur le bureau de France Télévisions.

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Propos recueillis par T.C.

Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2009 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, B.A.P.A., Chambre des notaires du Doubs, Citadelle, Le Citron Vert, R.F.F., Ségécé.

À lire “Hypocondriaques, je vous ai compris” Éditions Jacob-Duvernet

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