La Presse Pontissalienne 143 - Septembre 2011

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 143 - Septembre 2011

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Simplicité Quel contaste ! Tandis que le monde de la finance perd la boule, victime de ses propres turpitudes et totale- ment dévoyé de sa vocation premiè- re, d’autres tentent d’insuffler un autre élan, loin, bien loin des soubresauts de la bourse et du cannibalisme des spéculateurs. On a assisté en même temps que se déréglaient les marchés financiers à un élan spirituel orches- tré pourtant par un vieil homme contes- té mais qui, paradoxalement, a éveillé chez des millions de jeunes une fer- veur spirituelle hors normes. Les Jour- nées Mondiales de la Jeunesse qui se sont déroulées à Madrid ont empor- té même le scepticisme de ceux qui, contestataires idéologiques, se sont ridiculisés en tentant de ridiculiser ces jeunes du monde entier. On se trom- pe si on pense que l’élan des J.M.J. est purement catholique. En ces temps tourneboulés, cet élan est avant tout spirituel, nuance. Le message est d’autant plus fort qu’il est véhiculé par les jeunes qui, d’ailleurs à la maniè- re de ceux que là-bas on appelle les “indignés” (et qui se sont indignés aussi contre les J.M.J.) ont certaine- ment voulu montrer que dans ce mon- de où tout va désormais trop vite, où les niveaux de vie et de revenus sont écartelés entre le trop et le rien, il émerge comme naturellement un ins- tinctif souhait de spiritualité. On a sans doute grand besoin de simple. Ainsi on repense, huit siècles plus tard, au message qu’a su faire fructifier à la seule force de sa simplicité, celui qu’on a appelé le poverello , le petit pauvre d’Assise, Saint-François. Ancien “fils à papa” de l’époque, il a pris la déci- sion ferme et cruelle de se dépouiller de tout pour porter son message à toute la région de son enfance, l’Ombrie, puis à toute l’Italie médié- vale de l’époque, et fait des émules à travers le monde grâce à ses mes- sages d’une simplicité pure qui pas- serait aujourd’hui pour de la naïveté. Loin de nous bien sûr le souci de convertir le lecteur à l’idéologie du petit pauvre d’Assise. Mais quelles leçons auraient bien à tirer de la vie simplissime de François certains des nouveaux maîtres du monde qui pré- cipitent, en sont-ils vraiment conscients, le monde à sa perte et la leur avec. Un peu de recul, et le mon- de tournera sans doute un peu mieux en cette rentrée déjà folle. J ean-François Hauser Éditorial est éditée par “Les Éditions de la Presse Pontissalienne”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Thomas COMTE Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Thomas Mourey. Agence publicitaire : S.A.R.L. BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Septembre 2011 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Micropo- lis, P. Todeschini, S.A.M., F. Spagnoli, R. Tempesta, J. Varlet.

SUISSE

Banque Cantonale Neuchâteloise “Le pouvoir d’achat des travailleurs frontaliers est surfait”

Arnaud LeCoultre et Giorgio Ardia de la direction de la Banque Cantonale Neuchâteloise pointent du doigt les risques d’un franc suisse fort, tant pour la Suisse que pour les régions frontalières comme le Haut-Doubs. L a Presse Pontissalienne : Votre situation monétaire est liée selon vous à un recul de l’euro ou à un renforce- ment du franc suisse ? Arnaud LeCoultre et Giorgio Ardia : Les deux sont justes. Il y a d’un côté le franc suisse qui est une valeur refuge. Il est très demandé par les marchés inter- nationaux. De l’autre, il y a la Banque Centrale Européenne qui fait fonctionner la planche à billets pour sauver un pays comme la Grèce. Mais en contrepartie, l’euro se déprécie. L.P.P. : Beaucoup d’entreprises helvétiques qui exportent demandent à la Banque Nationale Suisse de mettre rapide- ment en place des outils afin de limiter la hausse du franc suisse défavorable au commerce extérieur. Ces outils exis- tent-ils ? A.L. et G.A. : Il y a des outils qui existent. La B.N.S. procède actuellement à l’impression de francs suisses et à la création de monnaie comptable afin d’augmenter le nombre de francs suisses en cir- culation. Ces deux leviers permettent de dimi- nuer la valeur du franc suisse sur les marchés. La B.N.S utilise cette arme actuellement. L.P.P. : La Suisse ne court-elle pas un risque en faisant fonc- tionner à son tour la planche à billets ? A.L. et G.A. : Il est évident que ce genre d’outil ne peut pas être utilisé sur le long terme car le risque est en effet d’entraîner une inflation en Suisse.

Arnaud LeCoultre,

responsable Finances et gestion des risques à la Banque Cantonale Neuchâteloise.

tant. Le taux de change resterait flottant mais dans une valeur qui fluctuerait autour de 1,35. L.P.P. : Il semble que tous les secteurs qui exportent ne vivent pas tous comme un handicap majeur l’évolution du franc suisse ? A.L. et G.A. : Les secteurs liés aux produits de luxe sont moins sensibles aux variations du taux de change. En revanche, les produits courants le sont beaucoup plus. Par exemple une montre manu- facturée, produite en petite série, se vendra tou- jours même si son prix est plus cher de 40 ou 50 %. En revanche, le taux de change est très défavo- rable pour commercialiser à l’extérieur des pro- duits de consommation courante qui sont en plus très concurrencés. Mais quoi qu’il en soit, si la situation perdure, elle finira par gripper l’industrie d’exportation dans son ensemble. L.P.P. : En revanche, la situation profite aux consommateurs suisses qui ont intérêt à consommer dans les pays de la zone euro. Ce n’est pas un hasard si dans les commerces du Haut- Doubs, on observe un retour important de la clientèle helvé- tique ? A.L. et G.A. : Les résidents suisses procèdent à tout type d’achat et le phénomène est en grande expan- sion, notamment via Internet, auprès des mar- chés européens et américains. Les types de pro- duits achetés sont très divers, comme par exemple

les produits informatiques, alimentation, voitu- re, immobilier, voyage, marché de l’art, journaux. Afin d’éviter que les consommateurs suisses aillent consommer massivement en France, il y a actuel- lement en Suisse une volonté de la part de grands groupes de faire pression sur les distributeurs afin qu’ils répercutent sur les prix les différences de change. On peut en effet s’étonner qu’en Suis- se, un produit de consommation courante, impor- té de la même manière qu’en France, soit com- mercialisé à un prix consommateur plus élevé. Cela signifie que des importateurs profitent de la situation. L.P.P. : Le taux de change est actuellement hyper-favorable aux travailleurs frontaliers. Est-ce que cela vous interpelle ? A.L. et G.A. : Il est clair que la situation du franc suisse augmente considérablement le pouvoir d’achat des travailleurs frontaliers. Ce n’est pas sans conséquence sur les territoires limitrophes comme le Haut-Doubs où les prix augmentent dans l’immobilier par exemple. Ce pouvoir d’achat est surfait par rapport aux travailleurs non-fron- taliers résidents en France. La Banque Nationa- le Suisse mène une politique qui vise à soutenir l’économie du pays, mais elle n’est pas insensible aux enjeux frontaliers. Il est très important d’être attentif à l’équilibre des régions Propos recueillis par T.C.

Toute la difficulté de la situation est de trouver un équilibre sub- til. L.P.P. : L’idée d’amarrer le franc suisse à l’euro pour éviter les fluctuations aux- quelles on assiste a été émise. Où en est-on dans cette réflexion ? A.L. et G.A. : Il semble qu’un calcul soit à l’étude pour déterminer un taux de change entre l’euro et le franc suisse qui se situe aux alentours de 1,35. L.P.P. : Le taux de change serait donc bloqué ? A.L. et G.A. : Pas exactement, puisque la Suisse a adopté depuis longtemps le taux de change flot-

“Trouver un équilibre subtil.”

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AOÜT2011 N°142

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BilanduloupdansleHaut-Doubsau15juillet: 44animauxattaqués,17morts.

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RÉTRO

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Photo :P. Raydelet

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