La Presse Pontissalienne 121 - Novembre 2009

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 121 - Novembre 2009

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Le nombre d’accidents

Amnésie Voilà que le “vieux” lion est sorti de son repaire. Le Haut-Doubiste Jean- François Humbert qui a fait de la poli- tique son métier dès le plus jeune âge, nʼa pas dit son dernier mot. Après tout, il nʼa “que” 57 ans et pense-t-il une belle carte à jouer dans la prochaine bataille électorale qui se profile à la sortie de lʼhiver. Il est candidat aux régionales, douze ans après son écla- tante victoire et six ans après sa défai- te face aux socialistes et aux Verts. Mais douze ans, cʼest une éternité en politique. En 1998, lʼélu aux mous- taches rousses représentait pour beau- coup de futurs conseillers régionaux de droite un modèle de vertu, de droi- ture, de dynamisme. En 2004, dʼautres candidats et futurs élus quʼil a entraî- nés dans son sillage continuaient à voir en lui le symbole dʼune Franche- Comté qui avance. Six ans plus tard, beaucoup de ceux quʼil a contribué à faire élire sont frappés dʼune soudai- ne amnésie et nʼont dʼyeux que pour un autre leader qui entre-temps est devenu, et ce nʼest pas rien aux yeux de ses nouveaux admirateurs, secré- taire dʼÉtat et ami du président. Aux oubliettes M. Humbert, les yeux doux sont désormais dirigés vers Alain Joyandet. La politique est ainsi, cruel- le et versatile. Jean-François Hum- bert a commencé à compter ses amis. On connaît déjà beaucoup de ceux qui suivront les yeux fermés la marche du maire de Vesoul vers lʼHôtel de Région. Mais combien seront-ils enco- re à miser sur le rebelle de lʼU.M.P. et sur la victoire apparemment impro- bable du battu de 2004 ? Cette bataille à droite qui rappelle, toutes propor- tions gardées, celle qui avait opposé en son temps un Jacques Chirac que tout le monde disait fini à un Édouard Balladur que tous ou presque por- taient au pinacle, nʼarrange pas une fois de plus lʼimage de la droite régio- nale. Alors qui du “vieux lion” ou du “jeune coq” - les clichés sont trom- peurs car une quinzaine de mois seu- lement les séparent à lʼétat civil - sor- tira vainqueur de ce duel à distance ? Sʼil a sans doute peu de chance de réussir son pari, payant le prix fort son attitude par trop indépendante ces dernières années, Jean-François Humbert jettera au moins le trouble dans cette élection qui sonnera pour lui comme lʼultime combat contre lʼordre préétabli. J ean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

à nouveau en hausse

E n septembre dans le Doubs, on a déploré 49 accidents de la circula- tion qui ont provoqué des bles- sés. 37 en zone de compé- tence police (ville) et 12en zone gendarmerie (campagne). Ces accidents ont fait 52 blessés et 3 tués. Par rapport à sep- tembre 2008, les statistiques delʼaccidentologiesontenhaus- se. “Le nombre d’accidents est en augmentation :49 contre 46 en septembre 2008, soit + 6,52 %” précise la préfec- ture du Doubs. Le nombre de tués en septembre 2009 est égal au nombre de tués de septembre 2008 : 3, et le nombre de blessés est en bais-

Saveurs du terroir, le renouveau

se : 52 contre 60 en sep- tembre 2008, soit - 13,33 %. Depuis le début de lʼannée, le bilan sécurité routière nʼest pas bon. “L’accidentologie au cours des neuf premiers mois de l’année 2009 présente un bilan contrasté par rapport à 2008” reconnaît la préfectu- re. Petite satisfaction néan- moins : le nombre de tués est en diminution. 36 accidents de plus sur les neuf premiers mois de lʼannée 2009 par rap- port à 2008, soit + 10,75 %, 11 tués de moins (- 30,56 %) mais 71 blessés de plus (+ 17,36 %). Ce petit relâ- chement de la vigilance doit être corrigé.

A près bien des vicis- situdes, ce groupe- ment de produc- teurs fermiers de Chaffois a trouvé son salut en travaillant sur plusieurs marchés franc-comtois. Désistements des producteurs locaux, vols à répétition au magasin du rond-point de Chaffois désormais fermé, avec toutes ses mésaventures beaucoup auraient abandon- né. Cʼest méconnaître lʼentêtement de Pierrot Mas- son qui fut à lʼorigine de ce projet de vente directe. Du genre on ferme la porte, il rentre par le soupirail, il a dʼabord recentré lʼactivité sur le laboratoire aménagé dans une ancienne ferme de Chaf- fois. “On a développé la pres- tation de découpe au service des agriculteurs et profes-

Saveurs du Terroir mobilise maintenant trois unités de main-dʼœuvre. “On recherche même un boucher-charcutier ou une personne motivée pour nous seconder au laboratoi- re.” Signe qui ne trompe pas, le téléphone se manifeste beaucoup plus souvent quʼavant. Des commandes en perspectives. De plus en plus à lʼétroit dans le laboratoire, Saveurs du ter- roir se projette dans la construction dʼun nouveau local sur la parcelle qui lui appartient toujours au rond- point de Chaffois. “On n’écarte pas non plus l’idée de rouvrir à cet endroit un magasin.” Comme quoi il ne faut jamais baisser les bras surtout quand on est prêt à se retrousser les manches pour aller au bout de ses projets.

sionnels des métiers de bouche. Parallèlement à ça, on s’est organisé pour se rendre sur différents marchés.” Le groupement réunit aujour- dʼhui 15 producteurs sur les secteurs de Frasne et Aman- cey. “Ils nous approvisionnent en porc, veau, bœuf et agneau.” Le réseau de vente sʼest progressivement étoffé aux marchés de Salins-les- Bains, Arbois, Pugey, Morre, Mesmay, Quingey et Velotte. Résultats : lʼactivité moribon- de a repris des couleurs. “Le tonnage a évolué dans le sens où l’on s’en tire plus par nous- mêmes que par les autres.” La part de lʼactivité presta- tions de service est passée de 40 % à 10 % du global. La clef de ce retournement de situation réside avant tout dans le travail et la motivation.

O n signalait le mois dernier la disparition de Bata et dʼEram à Pontarlier. Cette constatation ne signifie pas pour autant que la chaussure a tota- lement déserté le centre-ville. “Vous citez ceux qui par- tent mais rien sur ceux qui restent” , réagit Céline Levaufre du magasin Chaussures Saint-Pierre qui existe depuis plus de 30 ans. Avec Fox Trot, il nʼy a donc plus que deux bou- tiques 100 % chaussures dans la rue de la République même si lʼobjet de lʼarticle ne consistait pas à recenser toutes les enseignes. On pourrait également ajouter à la liste dʼautres commerçants indépendants ou pas qui pro- posent un rayon chaussures en complément de leur acti- vité principale : confection, articles de sport… Céline Levaufre reconnaît que le contexte est parfois diffi- cile pour ceux qui restent au centre. “Moi, j’ai de la chan- ce d’avoir une clientèle solide et fidèle.” Les fermetures de Bata et Eram nʼauront aucune incidence sur son commer- ce. “Ce n’est pas moi qui vais récupérer leur clientèle.” Ses produits sont trop différents. Affaire de goût, de style et peut-être de budget. Pas forcément pessimiste, elle estime quʼil y a encore moyen de sʼen sortir au centre-ville pour ceux qui se positionne- ront sur des créneaux quʼon ne retrouve pas dans les zones commerciales. “Il y a de l’avenir si et seulement si l’on pro- pose du conseil, de la qualité et un accueil digne de ce nom. On travaille toujours avec les Suisses. Certes moins qu’avant mais certains restent fidèles. On a même des Bisontins à la recherche de produits qu’ils ne trouvent plus chez eux ou alors pas au même prix.” Des raisons dʼespérer. Encore des résistants dans la chaussure Deux fermetures simultanées Le centre-ville ne trouve plus chaussure à son pied Présentesdepuisdesdécenniesen ville, lesboutiquesEram et Bata disparaissent en même temps du paysage commercial. L e centre-ville perdrait-il de son attractivité ? Pas vraiment puisque ces beaux emplacements sitôt libérés ont déjà trouvé preneurs. Boutique de lingerie Etam en remplacement d’Eram et installation des opticiens Atoll à la suite de Bata. Si la chaussure déserte le centre, l’optique semble beaucoup s’y plaire. La concurrence risque d’être sévère puisqu’ils seront six à officier en ville. On annonce aussi en zones l’arrivée de deux autres enseignes dans la même branche d’activité. La population du Haut-Doubs a-t-elle plus de problèmes de vue qu’ailleurs ? Peu plausible. Il semblerait que la clientèle suisse fréquente encore assez régulièrement les opticiens locaux. La disparition des deux principales enseignes de chaus- sures françaises interpelle surtout par leur simultanéité. Bata com- me Eram qui n’a pas toujours été remplacé dans la rue de la Répu- bliquefaisaientquasimentpartiedupatrimoinecommercialpontissalien.

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Le plus grand choix de toute la région à des prix imbattables ! l x La Presse Pontissalienne n° 120 - Octobre 2009 PONTARLIER Une grande émotion Un résistant pontissalien sous l’Arc de Triomphe Guy Fumey était porte-drapeau lors du Congrès de l’Association des Combattants Volontaires de la Résistance le 13 juin dernier à Paris. 10 PONTARLIER

est éditée par “Les Éditions de la Presse Pontissalienne”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction :

tion, j’ai préféré rester à Paris car je n’avaisplusde famille à Pontarlier. Ma mère était décédée pendant la guerre et mon frère fait partie des résistants sau- vagement tuéspar lesAllemandslorsde la bataille du Larmont.” Il n’aura de cesse d’ailleurs en revenant s’établir à Pontarlier en 2000 d’intercéder auprès des autorités locales pour que soit (enfin) érigée la stèle commémora- tive sur les lieux du combat. Guy Fumey n’a jamais couru après la reconnais- sance. Ce que d’aucuns considéreraient à juste titre comme un parcours héroïque, lui estime avoir juste servi la nation. En ce 13 juin justement, la nation ne pou- vait lui faire un plus bel honneur que d’officier en première ligne en mémoire de tous les combattants de la liberté.

Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire :

Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2009 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, 13 ème Régiment du génie, C.F.D., Christophe Corne, Pier- rick Duvoisin, Itinérances,Thévenin-Ducrot, Zikapontium.

À 85 ans, cet ancien résistant et sol- dat volontaire dans l’armée d’Afrique ne s’attendait pas à un tel honneur. C’est avec fierté et émotion qu’il s’est acquitté de cette mission qui consistait tout de même à rester plus d’une heure au garde-à-vous, sans bou- ger, face à la flamme du soldat inconnu. “Pendant la minute de silence qui a sui- vi la sonnerie aux morts, j’ai vécu l’un desmomentslesplusémouvantsde mon existence. J’ai même senti monter une larme tellement la pression était forte” , avoue Guy Fumey. Rien n’était pro-

par la Gestapo, l’ouvrier de la Tricote doit se résigner à fuir en zone libre. Il va alors s’engager quatre ans dans l’armée d’Afrique et notamment au sein du Corps expéditionnaire français qui œuvrera aux côtés des Américains. Bataille de Cassino, libération de Rome, Sienne, Flo- rence, débarquement en Provence, il fut de toutes les campagnes. “J’étaisdans la colonne qui a libéré une partie de la Franche-Comté par le Sud-Ouest. On est passé à Lure,Montbéliard avant de pour- suivre jusqu’en Allemagne. À la Libéra-

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