Journal C'est à Dire 130 - Février 2008

V A L D E M O R T E A U

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Menaces sur les collèges : encore beaucoup d’incertitudes Éducation L’inspecteur et la rectrice d’académie sont venus à Villers-le-Lac il y a trois semaines pour tenter de rassurer la communauté éducative et les parents d’élèves. Mais beaucoup de questions demeurent. Les doutes sont les mêmes à Pierrefontaine-les-Varans.

À Villers-le-Lac, on s’interroge. Alors que les premières discussions sur la rénovation du col- lège “Saut du Doubs” ont été ouvertes en 2002 - lemaire JeanBourgeois en attes- te -, toujours pas de travaux à l’horizon dans l’établissement vil- lérier. Pendant ce temps-là, de nombreux établissements ont fait l’objet de chantiers de rénovation dans le cadre de l’ambitieux pro- gramme “Collèges Doubs 2010.” Mais à Villers, comme à Pierre- le collège, comme les écoles, ça fait partie de notre “fonds de commerce” pour attirer de la population à Pierrefontaine.” Les inquiétudes ont grandi quand a été évoqué en fin d’année dernière dans les rangs du Conseil général le projet de fusionner les directions de cer- tains établissements. Ce sera déjà le cas par exemple à Saint- Hippolyte dont l’administration doit être regroupée avec celle du collège de Pont-de-Roide. fontaine d’ailleurs, on ne voit rien venir. “On a des inquiétudes, confirme François Cucherousset, le maire de Pierrefon- taine-les-Varans. Il faut rester très vigilant car

À Villers-le-Lac, le climat n’est pas encore apaisé. Pour tenter d’y voir plus clair, le principal Christian Tourneret a convoqué un conseil d’administration extraordinaire jeudi 7 février auquel étaient invités la rectrice et l’inspecteur d’académie. Selon les informations distillées à cet- te réunion de crise, quatre solu- tions seront proposées pour les petits collèges, c’est-à-dire ceux ayant moins de 250 élèves en zone urbaine et 200 en zone rurale, ce qui est le cas à Villers notamment : le maintien en l’état de nistration, ou enfin sa ferme- ture pure et simple. Le collège de Villers-le-Lac se situe dans les établissements dont les effec- tifs sont en baisse mais dont les résultats sont jugés bons, notam- ment en matière de réussite au brevet ou de par son taux de passage en seconde. “Le gros point noir du collège de Villers- le-Lac est la baisse continue de ses effectifs depuis quatre ans. Mais au regard des effectifs actuels du primaire, la barre des l’établissement, sa mise en réseau avec un col- lège voisin, sa fusion avec un autre collège avec dis- parition de son admi-

200 élèves devrait être à nou- veau atteinte à la rentrée 2010” résume un membre de la com- munauté éducative. Mais le problème se situe enco- re ailleurs : 37 enfants de Vil- lers-le-Lac sont actuellement scolarisés au collège Jeanne- d’Arc de Morteau. Les profs du collège de Villers s’interrogent : “Pourquoi, alors que l’établissement présente de brillants résultats, une forte acti- vité culturelle, une innovation permanente dans le domaine des nouvelles technologies entre autres, son image n’est-elle pas meilleure ?” À cette question, personne n’apporte la répon- se. Les enseignants et les parents d’élèves préviennent : “Il faut que les parents qui inscrivent leurs enfants à Jeanne-d’Arc prennent conscience du dan- ger qu’ils font courir quant au maintien du collège et sur l’impact que cela a sur la vie communale dans sa globalité.” Ils poursuivent, véhéments : “C’est leur droit d’inscrire leurs enfants dans le privé mais qu’ils arrêtent de dénigrer notre col- lège !” Les enseignants et les parents d’élèves qui se disent “pas ras-

Le collège de Villers-le-Lac fait parmi des plus petits du département.

surés” attendent toujours des précisions sur le sort du collège de Villers. Ils dénoncent “le fait que l’on privilégie les critères économiques par rapport aux critères pédagogiques, ce qui a pour effet la désertification de nos campagnes et le classement

sions devraient permettre d’y voir plus clair après la mi-mars. Mais le plan à l’étude concer- nant l’avenir des petits collèges ne sera connu dans le détail qu’en octobre prochain.

de Villers-le-Lac en cité-dortoir.” Fin février, pour cause d’élections municipales imminentes, la rec- trice d’académie, est en période dite “de réserve”. Elle n’a donc pas pu apporter d’éclaircissements nouveaux aux interrogations. D’autres préci-

“Qu’ils arrêtent de dénigrer notre collège !”

J.-F.H.

Le premier atelier de mont d’or fermier Les Fins Trois mois après son lancement, cette diversification initiée au G.A.E.C. Mamet semble couronnée de succès. Le produit a très vite trouvé sa place en vente directe, notamment chez les crémiers bisontins.

S ans quotas supplémen- taires, comment sortir un quatrième revenu sur la ferme ? Avec une référence laitière de 400 000 kg de lait, l’exploitation Mamet subvenait correctement aux besoins d’un G.A.E.C. réunis- sant les parents François et Alphonsine et leur fils Henri. Après avoir travaillé trois ans à la coopérative de Frasne, ce fro- mager de formation est venu les rejoindre en 2004. Mais, dans une famille dont le nom est inti- mement lié à celui de la race montbéliarde, la passion de l’élevage se décline de généra- tion en génération au masculin comme au féminin. Aussi a-t-il bien fallu trouver une solution quand Reine, la sœur d’Henri, a émis le désir d’intégrer le G.A.E.C. familial à l’issue de son B.T.S. agricole. “ Ç a devenait un peu trop compliqué” , reconnaît Henri. Cette production fermière relè- ve donc d’un besoin économique. Elle s’appuie également sur les compétences acquises dans une coopérative développant une peti- te activité de mont d’or. “Sans ça, je ne me serais jamais lancé.” La famille Mamet aménage l’atelier de fabrication à l’intérieur d’une remise, après avoir obtenu le feu vert du syndicat interprofes- sionnel de l’A.O.C. Mont d’Or. Le montant de l’opération avoisi- ne 150 000 euros. “Le plus com-

Henri Mamet n’hésite pas à se démarquer en affinant ses mont d’or fermiers quatre à cinq semaines au lieu des trois réglementaires.

sur la qualité du lait et donc la nourriture des vaches. “Il nous faut du lait assez riche. On pri- vilégie des aliments comme la luzerne, le tourteau de lin ou la pulpe de betterave. Cela permet d’équilibrer les fourrages quand ils sont déficitaires en énergie et en matières azotées.” Augmenter les revenus de l’exploitation ne signifie pas, pour

On s’est vite rendu compte que tout dépendrait de la qualité du produit.” La phase d’agrément sanitaire qui autorisait unique- ment la vente directe a permis d’optimiser la fabrication. Cet- te phase coïncidait avec les fêtes de fin d’année qui s’est avérée particulièrement propice aumont d’or. Résultat : les premiers fro- mages sont très bien partis. Ce produit fermier a vite trouvé sa place auprès d’une clientèle de particuliers et de crémeries bisontines. Histoire d’apporter davantage de personnalité gus- tative à son mont d’or, Henri n’hésite pas à prolonger la durée d’affinage d’une ou deux semaines supplémentaires. Du coup, il n’a même pas eu besoin de se posi- tionner vis-à-vis de la grande dis- tribution. “En libérant du temps en période estivale, la saisonna- lité du produit correspond éga- lement assez bien au fonction- nement d’une exploitation laitiè- re” dit-il. F.C.

autant, transformer la totalité de la production laitière en mont d’or fer- mier. Cette diversifica- tion absorbe seulement 50 000 litres de lait, le reste est toujours livré à

pliqué fut probablement de régler les questions sanitaires.” Tout doit être en ordre et même plus pour ce fromage très sen- sible. “La fabrication est assez technique. Le prin-

Résultat : les premiers fromages sont très bien partis.

la fruitière des Frenelots. “Pour le mont d’or, on travaille direc- tement en lait chaud juste après la traite” , poursuit le fromager qui effectue trois fabrications par semaine, soit 400 fromages d’un poids avoisinant 700 g l’unité. La commercialisation du produit s’est orchestrée de façon assez déconcertante. “Au départ, on envisageait une étude de marché.

cipe consiste un maximum d’humidité dans le fromage. La réponse est immédiate. Il est très facile de louper une fabrication. En chauffant le lait à 38 °C contre 58 °C pour le comté, le risque de contamination est plus rapi- de” explique le fromager. Ce tra- vail nécessite d’être très vigilant sur tous les points. Cette exigence s’applique d’abord

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