La Presse Bisontine 211 - Juillet-Aout 2019

DOSSIER I

La Presse Bisontine n°211 - Juillet-août 2019

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l Tourisme Quatre pays traversés La Via Francigena se met en marche vers l’Unesco L’itinéraire de plus de 1 800 km entre Canterbury et Rome, qui traverse le Doubs et la

l’association européenne des chemins de la Via Francigena, désignée référente officielle de la sauvegarde et du développe- ment de l’itinéraire par le Conseil de l’Europe. Son siège opérationnel français se trouve à Champlitte, en Haute-Saône, à quelques kilomètres de Besan- çon. “Nous œuvrons à une reconnais- sance plus large du parcours. On parle beaucoup de randon- nées et de culture en oubliant parfois qu’il s’agit aussi d’un chemin de pèlerinage.” Cette voie retrace en fait le parcours de Sigéric, archevêque de Can- terbury, qui se rendit en 990 à Rome pour y recevoir le pallium des mains du pape Jean XV. Elle passe par l’Angleterre, la France, la Suisse et l’Italie et s’effectue aussi bien à pied qu’à vélo. S’il est difficile d’en juger la fré- quentation, en l’absence de moyens de comptage officiel, on liques jusqu’à Dole, ville natale de Louis Pasteur. “Le parcours est assez aisé et se conclut par une nuit au Moulin des Écorces” , précise Stéphane Triboulet pour Hello Dole. La troisième étape, plus vallonnée avec un dénivelé de 918 m, conduit à la traversée du massif de la Serre et à la découverte de la vallée de l’Ognon et des villages de Pesmes (parmi les 100 plus beaux de France), Marnay et Gy sur 83 km. Cette fois, on ne cache pas que ce sera un peu plus spor- tif, mais une autre variante de 52 km est possible, avec là encore un joli point de chute à l’hôtel Pinocchio. “Le séjour est complè- tement adaptable et le boom du vélo électrique permet une nou- velle dynamique. Des cyclistes aguerris peuvent être accompa- gnés de personnes moins spor- tives” , remarque Stéphane Gros, responsable commercialisation pour Doubs Tourisme.

estime que 1 500 marcheurs ont traversé Besançon sur cette route ancienne l’an dernier.Tan- dis qu’en Toscane, ils étaient 50 000. “La partie italienne, déve- loppée depuis plus longtemps, est souvent privilégiée par les marcheurs. Beaucoup choisissent également de partir de Besançon en faisant l’économie de la partie plus au nord de la France et de l’étape anglaise qui ne fait que 34 km.” La Franche-Comté est traversée sur environ 200 km, partagés entre la Haute-Saône et le Doubs. “Cela commence à Cham- plitte, Dampierre-sur-Salon, Seveux, Bucey-les-Gy et on rejoint Cussey-sur-l’Ognon, Geneuille, École-Valentin, Besançon, avant de repartir du côté de Montfau- con, Ornans, Mouthier-Haute- Pierre, Pontarlier, Jougne.” L’as- sociation veille sur place au développement du balisage, rendu souvent plus compliqué

en ville qu’à la campagne et dans les secteurs sauvegardés comme autour de la Citadelle. “Mais on y travaille” , souligne Leslie Maussang, qui voit dans la perspective de l’inscription Unesco “une forte plus-value pour les territoires que la voie traverse, en termes de promotion et de développement touristique.” Les documents préparatoires à la candidature seront examinés d’ici la fin 2019 avec les minis- tères compétents des quatre pays. n S.G.

U n colloque, organisé à la mi-juin au centre- ville de Besançon, est venu présenter les tra- vaux en cours et les projets autour de la Via Francigena. L’itinéraire qui fait partie des trois pèlerinages majeurs de la Chrétienté, avec Saint-Jacques- de-Compostelle et Rome, reste moins connu que ses voisins. Pour y remédier, les différents partenaires travaillent ainsi à sa promotion. “Cela passe par toutes sortes d’actions aussi bien sur l’animation culturelle que sur l’aide aux pèlerins” , remarque Leslie Maussang de Haute-Saône, a entamé les démarches pour être inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. P aysages bucoliques et vil- lages classés parmi les plus beaux de France sont à découvrir le long de cet itinéraire des “trois vallées”, qui nous mène en quatre étapes duVal d’Amour à la vallée de l’Ognon en passant par la vallée du Doubs. “Le tou- riste s’affranchit des frontières administratives et c’est bien dans cet esprit que nous avons conçu ce séjour” , remarque Jean- Jacques Sombsthay, président de Destination 70. Ici, l’itinérance, la découverte du patrimoine et les plaisirs gour- mands sont rois. Développé en collaboration avec Doubs Tou- risme et Dole Tourisme, le par- cours de 250 km démarre à Besançon, file sur l’EuroVélo 6 et sa variante jusqu’à la Saline royale d’Arc-et-Senans. Une pre- mière étape de 52 km qui permet d’apprécier deux sites classés au Patrimoine mondial de l’Unesco et de dormir au cœur même de la cité conçue par Claude-Nicolas Ledoux.Avant d’enchaîner le jour suivant par des paysages buco- en faisant une boucle au départ de Besançon ou Dole. À partir de 298 euros par personne. Un séjour clé en main de quatre jours et trois nuits propose de relier à vélo les départements du Doubs, de la Haute-Saône et du Jura,

L’itinéraire emprunte des routes champêtres à faible circulation, des chemins en pierre ou en herbe, des sentiers de montagne…

Ginko vélo : ça roule pour l’électrique dans le Grand Besançon l Mobilité 80 à 100 km d’autonomie Le nouveau service de location de vélos électriques, proposé aux habitants de l’Agglomération sur moyenne et longue durée, reçoit déjà une forte demande. 300 vélos seront mis à disposition à la rentrée.

Trois vallées offertes l Cyclotourisme Un circuit de 250 km

au bout du guidon

C’ est à Pouilley-les- Vignes que les pre- miers coups de pédales ont pu être donnés, début juin, à l’occasion de l’ou- verture de la nouvelle voie modes doux reliant Champ- vans-les-Moulins et Cham- pagney. Un choix qui n’était pas dû au hasard. “Ce nouveau service est destiné à l’ensemble des Grands Bisontins” , a rap- pelé Michel Loyat, vice-pré- sident de l’Agglomération en charge des transports. Le but étant de favoriser l’intermo- dalité et l’adoption de modes doux pour les déplacements quotidiens “domicile travail” dans la ville, mais aussi en provenance de l’extérieur. En septembre,une application Ginko’Voit sera également mise en place pour faciliter le covoiturage. L’Aggloméra- tion semble ainsi vouloir pas- ser à la vitesse supérieure sur les déplacements alternatifs aux bus et au tramway. Le président et maire de Besan- çon s’est toutefois dit réfrac- taire aux trottinettes, “quand je vois ce qui se passe à Paris.” Reste à savoir si cela permet- tra de désengorger le trafic… En attendant,on se réjouissait sur le secteur de Pouilley-les- Vignes de l’arrivée de cette nouvelle piste cyclable de 2,4 km qui a mobilisé 410 000 euros (avec le soutien financier du Département et

à la fin août. En fonction du succès rencontré, il pourrait y en avoir 600 d’ici 2021 pour un coût global de 650 000 euros, subventionné en partie par l’A.D.E.M.E. (48 000 euros), l’État (150 000 euros) et les fonds européens F.E.D.E.R. (63 500 euros). n S.G. Comment ça marche ? Le service de location sera géré par Kéolis Besançon Mobilités. Une fois le contrat établi à la boutique Ginko avec une pièce d’identité, un jus- tificatif de domicile et un chèque de caution, le vélo (antivols et accessoires option- nels) sera à récupérer au “Café Vélo”, rue Victor-Hugo. Une révision obligatoire et gratuite est prévue tous les six mois à ce même endroit. Toutes réparations, non liées à l’usure normale, seront fac- turées. Comptez 50 euros pour un mois, 100 euros pour un trimestre et 240 euros à l’année. Les abonnés Ginko bénéficient, eux, de tarifs à moitié prix, soit 120 euros à l’année. n

de la Région). “Les élèves pour- ront rentrer en toute sécurité et les usagers pourront aller faire leurs courses et prendre le bus pour Besançon en venant à pied ou à vélo” , remarquait Florent Bailly, maire de Champvans-les- Moulins. “Cette réalisation répond depuis longtemps à une demande de nos admi- nistrés” , s’est félicitée de son côté la première édile de Pelousey,Catherine Barthelet, appelant de ses vœux la pour- suite de cette voie jusqu’à sa commune. Ici comme ailleurs, les usagers pourront donc circuler avec leur “GinkoVélo” (sous réserve d’avoir plus de 15 ans et de résider ou d’étudier dans le GrandBesançon).Conçus spé- cialement par l'entreprise bisontine Proxy Cycle, ils dis- posent d’un moteur pédalier performant de 80 Newtons- mètres avec quatre niveaux d’assistance. Leur autonomie est de 80 à 100 km.

panel de services : location de vélo traditionnel ou à assistance, paniers déjeuners…” Pour attirer les personnes extérieures à la région, la remise du vélo de loca- tion et la prise en charge des bagages sont même prévues à l’arrivée en gare de Besançon ou Dole. La dernière étape du séjour qui relie Gy à Besançon sur 59 km, s’achève sur une succession de villages dont font partie Fondre- mand et Boult avec la rencontre d’artisans potiers et céramistes. Ouvert à la réservation d’avril à octobre (via le guichet unique de DoubsTourisme : www.doubs.tra- vel), ce séjour comprend l’héber- gement en hôtel, la demi-pension (hors boissons), l’entrée à la Saline ainsi que la visite des caves de Charcenne. Le reste des options est en supplément. Lancé en juin 2018, il a fait l’objet d’une nouvelle promotion en 2019. “Nous sommes en contact avec plusieurs clients belges” , se réjouit Stéphane Gros. Il s’agira cepen- dant déjà de toucher la clientèle française “qui méconnaît la vallée de l’Ognon” , d’après Yves Krat- tinger, président du Conseil départemental de la Haute- Saône. Comme les autres acteurs impliqués ici, il a fait de l’itiné- rance cycliste un axe majeur du développement touristique de son territoire. n S.G.

Ce dernier rappelle au passage que les points de départs du circuit peuvent varier en fonction de la disponibilité des hôtels (qui constituent géné- ralement le point noir de ces for- mules séjours). “Nous proposons par ailleurs tout un

50 vélos ont été dans un pre- mier temps attribués (35 par tirage au sort sur Besan- çon et 15 sur rendez-vous dans le Grand Besançon). 250 de plus suivront sur inscription

Le plus ? La prise n charge à l’arrivée en gare.

Développé avec Proxy Cycle.

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