La Presse Bisontine 211 - Juillet-Aout 2019

LE GRAND BESANÇON 36

La Presse Bisontine n°211 - Juillet-août 2019

LARNOD

La lettre de Fertet, c’est par elle À la mémoire des résistants du Grand Besançon Jean-Marie Ligier et Christiane Dormois œuvrent de concert pour l’entretien de la mémoire en faisant la promotion du spectacle “Ami, entends-tu ?” auprès du jeune public.

S on père avait 15 ans quand il a été arrêté. Trop jeune pour être embarqué, le jeune résistant aura la vie sauve. Il a compté parmi les quelques survivants du groupe Guy Mocquet à Larnod et son fils Jean-Marie est là aujourd’hui pour témoigner de l’héroïsme de ces jeunes même pas sortis de l’adolescence. Parmi eux, le jeune Henri Fertet, fils d’instituteur deVelotte, qui a fait partie, lui, des fusillés de la Citadelle. Sa mémoire a été rappelée en plus haut lieu lors du 75 ème anniversaire du Débarquement le 5 juin dernier par le président Emmanuel Macron qui a lu la lettre que le jeune Henri, 16 ans, avait écrite à ses parents juste avant de quitter la prison de la Butte pour être fusillé. Ces extraits résonnent encore : “…Je lègue ma petite biblio- thèque à Pierre, mes livres de classe à mon cher papa, mes collections à ma chère maman, mais qu’elle se méfie de

secrétaire d’État chargée des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq. Je me suis dit qu’il était impossible qu’on laisse cette lettre dans l’oubli” observe Christiane Dormois.Avec Jean- Marie Ligier, président de l’Amicale à la mémoire du groupe de résistants Guy Mocquet, ils s’attachent à faire perdurer le souvenir de ces jeunes Bisontins que la guerre a fauchés. Ce sont ces survivants du groupe Guy Mocquet qui ont érigé le rocher de Valmy sur les hauteurs de Larnod où chaque année une cérémonie entretient leur mémoire. “La cérémonie a toujours lieu, mais pour des raisons pratiques liées à l’âge de certains participants, elle est désormais organisée au centre de Larnod où un monument a été érigé. La prochaine est programmée le dimanche 22 septembre” note Jean- Marie Ligier. Afin de perpétuer la mémoire de cette période troublée, et rendre hommage

la hache préhistorique et du fourreau d’épée gaulois… Je meurs pour ma patrie, je veux une France libre et des Français heureux, non pas une France orgueilleuse et première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête…Adieu, la mort m’appelle, je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous. C’est dur quand même de mourir… Henri Fertet, au ciel, près de Dieu.”

Jean-Marie Ligier œuvre à l’entretien de la mémoire des résistants, Christiane Dormois à la reconnaissance des droits des orphelins de guerre.

à ceux qui en ont été les héros, les deux partenaires ont prévu plusieurs pro- jections, dans le département et dans d’autres régions françaises, d’un spec- tacle mémoriel intitulé “Ami, entends- tu ?”, à destination des lycéens et col- légiens de 3 ème . “Deux projections sont d’ores et déjà programmées le 13 sep- tembre à Pontarlier avec la présence attendue du réalisateur de ce spectacle. Nous sommes soutenus par le recteur d’académie. Ce spectacle a déjà été dif- fusé en mai au Kursaal à Besançon dans le cadre du 75ème anniversaire de la Libération, d’autres dates de ce spectacle labellisé par l’Office national des anciens combattants sont en train d’être calées” ajoute Christiane Dormois

qui, dans le cadre de l’association qu’elle préside, milite également pour que soient reconnus aux 30 000 à 35 000 orphelins de guerre et pupilles de la Nation encore vivants en France (leur moyenne d’âge est de 80 ans), une reconnaissance et des droits qu’ils n’ont jamais eus. “La mort de nos pères n’a jamais eu de réparation réelle. Nous plaidons pour une rente à partir de 65 ans pour cause d’enfance volée et au regard du statut de nos pères à qui on doit aussi que la France soit libre.” Christiane Dormois continue à plaider cette cause auprès du ministère des Armées et des Anciens combattants. Inlassablement. n J.-F.H.

“Je veux une France libre et des Français heureux.”

Si le président Macron s’est emparé des mots si forts du jeune Fertet, on le doit à une Bison- tine, Christiane Dor- mois, la présidente de la section du Doubs de la fédération nationale autonome des pupilles de la Nation et orphelins de guerre. “Je l’avais envoyée en avril à la

CIREY-LES-BELLEVAUX

Reconstitution historique

Reconstitution de campements médiévaux en août à Cirey- les-Bellevaux.

Une fête médiévale qui s’annonce grandiose Cirey-les-Bellevaux, à une demi-heure de

pour que tout le monde s’amuse et que ce soit professionnel” résume le président. À l’image d’un Puy-du-Fou, toutes propor- tions gardées. Si l’abbaye a disparu, il en reste quelques vestiges avec le cloître. Tout commence en 1119 avec l’arrivée de 12 moines venus de Morimond, vers Langres, qui s’installent sur les terres données par le seigneur Pons de La Roche, dans une belle vallée (BelaVallis), le long de l’Ognon, à 25 km de Besançon. Ce sont les premiers moines cisterciens en Franche-Comté. À la Révo- lution, l’abbaye et ses dépen- dances sont vendues, scellant l’histoire glorieuse de ce site. Une fresque historique - avec 55 figurants - retracera l’histoire de l’abbaye de Bellevaux à tra- vers ses illustres personnages à l’instar de Pierre deTarentaise, moine qui a donné sa

Besançon, fête les 900 ans de son abbaye fin août. L’occasion de replonger dans l’histoire ce lieu qui connut grandeur et décadence.

L’abbaye a disparu. Reste le château.

V oilà près de deux ans que l’association “4 AB” planche sur l’événement, le premier du genre à

Cirey-les-Bellevaux. Samedi 24 et dimanche 25 août, 260 béné- voles, des professionnels de la voltige à cheval, des animations de fauconnerie, de tir à l’arc, des joutes, des combats à pied avec campements médiévaux, 12 moines en tenue, un marché médiéval de 65 exposants, des ménestrels, jongleurs, danseuses, troubadours… investiront et animeront le château de Cirey- les-Bellevaux, dans la vallée de l’Ognon, à 10 minutes de Deve- cey. Un véritable plongeon dans l’an- cien temps. “C’est le propriétaire du château, FélixAckerman, qui m’a proposé de commémorer l’ar- rivée des moines en 1119, il y a 900 ans. Nous avions déjà orga- nisé une fresque historique avec la Libération du village. Nous avons réfléchi et rapidement dit oui” raconte Jean-Jacques Noël, le président de l’association et maire du village. Les organisateurs ont voulu faire un événement professionnel en s’inspirant d’autres manifesta- tions de ce type. “On veut faire

“Proposer quelque chose de professionnel.”

renommée au site, et Jean de Vienne, le Sei- gneur de Rou- lans enterré là. Un travail his- torique mené avec les archives départemen- tales de

Haute-Saône a permis la réali- sation d’une exposition qui sera visible dans le château. Les visi- teurs apprendront notamment que le centre de séjour de Bel- levaux, quai de Strasbourg à Besançon, tire son nom de l’ab- baye. Les moines avaient acheté l’ensemble du quartier en guise

de placement financier. Dans un passé plus récent, beaucoup se souviendront des colonies de vacances ou des retraites de com- munion organisées il y a moins d’un demi-siècle. Pour financer cette manifesta- tion, l’association peut compter sur 12 sponsors locaux, l’apport

financier de 9 communes du sec- teur et sur 3 comités des fêtes, le Conseil départemental de Haute-Saône, ainsi que sur ses 170 adhérents. Les bénéfices assureront la réfection du porche. Plusieurs milliers de visiteurs sont attendus. n E.Ch.

Le fantôme de Jean de Vienne sera là…

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