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Patrice Rigoult : le saunier du soir

Avec la pêche, la pomme de terre et les huîtres, le sel est une production phare de Noirmoutier. C’est la plus importante en surface : les marais salants occupent le tiers de l’île. Parmi la centaine de sauniers, Patrice Rigoult est le seul à emmener des touristes en balade. Cela se passe le soir, quand le soleil décline. Une randonnée de 2 heures entre les œillets, où il raconte le sel, la nature, les plantes… Peut-être le fait-il « car le métier de saunier, cela peut rendre fou. Il faut être équilibré, ne pas gamberger. » On soupçonne

Balade au crépuscule dans le marais salant ou de jour à vélo (2 heures). Départ du port de Morin, à l’Épine. 5,50 € par personne. 0663328666.

toutefois ce Breton d’avoir gardé de son ancien métier de commercial le goût de la communication. Celui qui voulait « travailler au bord de la mer » a approché la saunerie sur l’île de Ré et s’est reconverti il y a dix ans. « J’ai découvert à Noirmoutier un paysage extraordinaire. À la vue du sel, quelque chose de magique se produit. » Il a choisi cette île car les exploitations sont à taille humaine. Il loue 30 œillets, travaille 10 à 12 heures par jour et peine à se verser un SMIC mais l’espoir est là. « Mieux gérer l’eau, améliorer la productivité, c’est possible. » La coopérative à laquelle il appartient produit 2000 t mais veut doubler la capacité d’ici dix ans. Le condiment de l’île a un atout: il est plus doux que d’autres et sa fleur de sel sent la violette, un goût apprécié des spécialistes.

Ludovic Michaud : le fouleur du Gois

Il arrive en tenue de joggeur, baskets et t-shirt rouges. « Je viens de faire la traversée aller-retour. Pour participer aux Foulées du Gois, il faut s’entraîner au moins deux fois par semaine. » Pompier volontaire, 39 ans, triathlète, Ludovic Michaud a quatre courses à son actif. La prochaine aura lieu le 6 mai.

Depuis Beauvoir-sur-Mer, sur le continent, elle met aux prises des milliers de participants qui font l’aller-retour sur le passage submersible. La course des athlètes professionnels, elle, se fait à marée montante. « Les as partent avec de l’eau aux chevilles et certains finissent avec de l’eau à la taille! » Meilleurs temps des champions : entre 15 et 20 min. « Mon record est de 34 min sur 8,3 km. » Il dispute la course des amateurs, parfois avec l’association Grandir

Ensemble, en poussant le fauteuil d’un enfant handicapé. « C’est une course très physique. La principale difficulté est la ligne droite. Mais la foule nous encourage, cela fait oublier la fatigue. On court plus vite au retour car, en général, on a des vents portants. » À voir l’invasion de la chaussée du Gois et ses abords à marée basse (voitures, vélos, marcheurs…), on imagine le délire le jour des Foulées.

lesfouleesdugois.com

www.detoursenfrance.fr / Mars 2018 / 206

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