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ÉDITO NUMÉRO 200 6

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« Par-dessus le manteau d’Arlequin / Où les œillets se fendent sous le sol de Saint- Guénolé / Tournez, tournes les ailes du moulin de Guérande… » (Gilles Servat, Le Moulin de Guérande ). Si les moulins ne sont plus, les marais salants guérandais bénéficient d’un classement en zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique.

Tuul and Bruno Morandi / Détours en France

U N B O N H E U R S I M P L E

adulte, il a écrit son « cycle vendéen », une série de romans historiques (Les Mouchoirs rouges de Cholet, La LouvedeMervent…) qui plonge au cœur d’unpays secret. LaCôtedesLumièresdéploied’interminablesplages de sable fin qui promettent d’insouciantes vacances. Mais pour saisir l’épaisseur du mystère, enfoncez-vous dans les marais. Qu’ils soient poitevin, breton-vendéen ou d’Olonne, leur univers d’étiers, d’« écours », de « cunjhes », de chenaux bordés de saules émondés qui vous font unedrôlede trogneet oùsemuchent quelques malicieux farfadets, est ensorcelant. Quelques coups de pigouille bien appuyés et, de votre barque, gagnez les profondeurs du bocage. Monotone, le bocage? En- core une idée reçue! La glèbe bocagère est pétrie d’une histoire mal connue, héroïque et sanglante, celle de ses soldats-paysans qui s’insurgèrent contre l’État révolutionnaire. Ce n’est pas une raison, parce qu’elle est la plus éloignée de nos côtes après la Corse, qu’il

« Nantes: peut-être, avec Paris, la seule ville de France où j’ai l’impressionquepeutm’arriverquelquechosequi en vaut la peine, où certains regards brûlent pour eux- mêmesdetropdefeux, (…) oùpourmoi la cadencede la vie n’est pas la même qu’ailleurs, où un esprit d’aventure au- delà de toutes les aventures habite encore certains êtres. Nantes, d’où peuvent encore me venir des amis… » Signée du poète André Breton il n’y a pas loin d’un siècle, cette déclaration sur le fil de l’émotion se vérifie encore! Ré- gulièrement sur le podium des enquêtes où il fait bon vivre en France, Nantes est une sacrée séductrice. Depuis le quartier de la Petite Hollande, au bout de l’île Feydeau, suivez le fil d’Ariane du Grand Fleuve. D’une seule coulée, vous voilà face à l’Océan. Au nord de l’estuaire, la presqu’île de Guérande, la Grande Brière, la Côte sauvage piquetée de ports et de villes balnéaires. Au sud, Pornic, le pays de Retz, la baie de Bourgneuf… constituent la porte d’entrée de la Vendée. « Un jour, je me suis dit: qu’est-ce qu’il y a derrière cette Vendée dont on parle si mal? » C’est l’écrivain, critique et historien de l’art, Michel Ragon qui s’inter- roge. De son enfance à Fontenay-le-Comte, misérable sur un plan matériel mais heureuse car très libertaire, il conserve des souvenirs immarcescibles. Devenu

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faut « oublier » l’île d’Yeu. Comme « un grain tombé du rosaire des îles bretonnes » (Jean Yole), Yeu est à la fois un peu bretonne et très… mé- diterranéenne. Bref, une vraie Ven- déenne. Sous sa réserve apparente sourd un fort tempérament.

P A R D O M I N I Q U E R O G E R RÉDACTEUR EN CHEF

Bertrand Rieger / Détours en France

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www.detoursenfrance.fr / Mars 2018 / 206

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