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Le château des Ducs de Bretagne. Côté cour: un palais ducal de style gothique, à la blancheur éblouissante. Il abrite le musée d’Histoire.

Bertrand Rieger / Détours en France x 2

Si vous voulez éviter de vous perdre dans Nantes, commencez par retirer un plan à l’office de tourisme, rue des États, au cœur du quartier du Bouf- fay: les noms sont ici trompeurs, qui baptisent « quai » une simple rue, et « île » un quartier qui n’est pas entouré d’eau. Souvenirs d’un temps où la Loire et l’Erdre, son affluent, batifolaient au détour des ruelles: Nantes, comme Venise, s’est bâti sur l’eau! Ce n’est qu’au début du xx e siècle qu’une partie de leurs cours a été déviée ou couverte, modifiant la physionomie de la ville. Juste en face, granitique et souverain, le palais des Ducs de Bretagne est une invitation à découvrir l’histoire de la ville. Dans la cour intérieure, le tuffeau et les loggias à l’italienne sont un écho aux châteaux de la Vallée de la Loire. Œuvre du duc François II et de sa fille, Anne de Bretagne, il abrite aujourd’hui un passionnant musée de l’Histoire de Nantes : divisé en sept séquences, le parcours fait découvrir notamment

le sang y coulait tant, que les Nantais ont fait peindre les pavés en rouge pour le masquer. À Nantes, il est vrai, offi- ciait Jean-Baptiste Carrier, de sinistre mémoire. Envoyé pour lutter contre l‘insurrection vendéenne en 1793, il a résolu le problème de la surpopulation carcérale en noyant les prisonniers, empilés dans des chalands… Il est temps de rejoindre la pimpante église Sainte-Croix, où Jules Verne fut baptisé (1828). Un entrelacs de ruelles y mène. Il y subsiste çà et là des édifices à pans de bois du xv e siècle : lamaison des Apo- thicaires au 2 rue des Carmes; au 7 rue

la vie des mariniers de l’estuaire, le commerce du sucre et la traite des esclaves, à l’origine de la richesse nan- taise et de ses armateurs. Pour clore la visite, faites un tour sur les remparts, qui offrent un bel aperçu de la ville. UN ENTRELACS DE RUELLES À vos pieds, le quartier Bouffay, héri- tage du Moyen Âge. Qu’il faut explorer à partir de la place éponyme. À présent envahie de terrasses, elle était jadis le lieu d’échanges commerciaux. LaRévo- lution lui octroya un rôle sinistre: elle en fit la place des exécutions. On dit que

Le château des Ducs de Bretagne. Côté ville, une forteresse dont les chemins de ronde (500 m) sont en accès libre pour la promenade.

Les noms ici sont trompeurs. Ils baptisent « quai » une rue, et « île » un quartier qui n’est pas entouré d’eau.

206 / Mars 2018 / www.detoursenfrance.fr

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