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Le clocher de l’église Saint-Nicolas ( xvii e siècle). Un marin, rescapé « par miracle » d’un naufrage, aurait posé sa première pierre: Nicolas est le saint patron des navigateurs.

La jetée Saint-Nicolas. Commencé en 1764, l’ouvrage a été finalisé en 1910 avec la construction du phare sur le musoir (pointe extrême).

un village à part… et un avant-poste religieux et militaire. Au xi e siècle, des moines bâtissent le prieuré Saint-Nico- las. Les bénédictins de Sainte-Croix- de-Talmont, à l’origine de l’édifice, n’imaginaient pas les tumultes à venir. Pillé lors des guerres de Religion, restauré sous Louis XIII, « il devient un fortin militaire et un lieu de stockage de munitions de 1779 jusqu’à la fin du xix e siècle », éclaire Hervé Retureau. Il défend ainsi le port contre les corsaires anglais. Aujourd’hui transformé en lieu d’expositions, il domine majestueu- sement l’entrée du chenal, flanqué de sept canons du x viii e siècle. DEUX COMMUNES DISTINCTES Le second monument de La Chaume est la tour d’Arundel. Dominant égale- ment le chenal, c’est un vestige du châ- teau Saint-Clair, construit au xv e siècle par les princes de Talmont. Son histoire

de la Mer. « Sa fonction était de surveil- ler l’entrée du port. Aujourd’hui, avec son phare posé à son sommet, et ses 33 m de hauteur, la tour est un repère important pour les marins » , précise l’historien. En plus d’accueillir les équipes TV lors du Vendée Globe, c’est aussi un belvédère sur les toits de La Chaume. Où l’on voit bien, avec les tuiles claires concen- trées autour du clocher gris de l’église Saint-Nicolas, qu’il s’agit d’un village! Arrivés dans le sillage des moines et des princes de Talmont, les habitants vont vite faire de la pêche leur moyen de subsistance. D’abord à la baleine, au xv e siècle, puis à la morue. « Entre le milieu du xvii e siècle et le début du xviii e , période où cette pêche fut prospère, La Chaume comptait 15000 habitants. On a même recensé 74 bateaux morutiers en 1664. » De l’autre côté du chenal, une nouvelle ville existe déjà, bâtie sur le sable et fortifiée par Louis XI, à la fin >

ne fut pas moins troublée. Pris en 1622 par le chef protestant Soubise, il a abrité une garnison sous Louis XIII, fut bom- bardé par les Anglo-Hollandais en 1796, racheté par l’État en 1835 puis restauré de 1986 à 1994, afin d’abriter le musée

À La Chaume, territoire des marins- pêcheurs, le contraste est saisissant avec l’urbanisme triomphant des Sables.

www.detoursenfrance.fr / Mars 2018 / 206

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