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Poids, calibrage, qualité… déterminent à la criée le prix du poisson. À Saint-Gilles-Croix-de-Vie, les Viviers de Noirmoutiers est le principal mareyeur.

Charlot, pêche à la ligne des poissons nobles : bars, lieux jaunes… « Je vends à la criée. Mes meilleurs mois? Entre septembre et décembre: avant Noël, le bar double de valeur », confirme-t-il. S’il fallait des preuves supplémentaires que la pêche est le pilier de l’iden- tité gillocrucienne, voici trois autres exemples. Bénéteau, premier construc- teur mondial de voiliers basé en ville, est né à Croix-de-Vie en 1884 comme chantier de chalutiers à voile ; l’entre- prise a fabriqué des bateaux de pêche jusque dans les années 1970. La com- mune abrite la conserverie Gendreau, créée en 1903 et symbole de la sardine en boîte. Fin 2016, elle a été déclarée « Entreprise du patrimoine vivant ». Tout simplement. Et, depuis 1991, la Confrérie de la sardine, issue de la ren- contre entre marins et restaurateurs, valorise le petit poisson bleu de Saint- Gilles. Tous les ans, en octobre, elle organise son grand chapitre. SPÉCIALITÉS LOCALES Vous en voulez encore? Cap sur les restaurants de la ville, et notamment le Boisvinet, belle table de Croix-de- Vie. « La sardine de Saint-Gilles a une saveur plus fine, elle est différente », dévoile le chef Sylvain Maran. Lui la fait mariner deux jours avec des aromates.

Le Banc des sardines, quai Marcel- Bernard. Sur place ou à emporter, il ne vend que du poisson issu de la pêche responsable pratiquée au large de Saint-

Gilles et de l’île d’Yeu.

aux mareyeurs, d’autres encore aux conserveries. » Prix: entre 1,20 et 5 € le kilo. Un seul pêcheur, Gaétan, vend en direct au public, durant la saison qui court de mai à septembre. Il suffit de voir la file des clients s’allonger sur le quai pour comprendre que la sardine fraîche, cela n’a pas de prix. « C’est un poisson qui doit être mangé dans les 24 à 48 heures maximum », souligne Jean- François Biron. Alors, pérenne la pêche à la sardine? « Bruxelles n’a pas instauré de quotas. Dans quatre à cinq ans, il fau- dra assurer la relève des pêcheurs mais comme ici, le monde maritime gagne plu- tôt bien sa vie… » Eux ne pêchent pas la sardine mais ils s’en sortent aussi. Sté- phane Boulineau porte beau la vareuse et la barbe. Il est caseyeur. À bord du Koala II, il traque surtout le homard . « Je

n’ai pas trop d’horaires mais je me lève en même temps que ma famille. On n’est pas malheureux… », dit-il sobrement. Cyril Barault, patron du palangrier le P’tit

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Surgissant des quais de La Vie, l’église Saint- Gilles ( ix e et fin xi x e siècles). De l’édifice d’origine subsistent le clocher et une partie de la nef.

206 / Mars 2018 / www.detoursenfrance.fr

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