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À LA RECHERCHE DU VRAI NATUREL

Attention à l’allégation de façade « sans parabens » qui cache des formulations à base d’huiles synthétiques aux conservateurs « bien pires que les parabens », prévient Anne Dubost, rédactrice du blog La Vérité sur les cosmétiques. Ne prenez pas non plus pour argent comptant la mention « à l’huile d’amande douce bio », ingrédient qui peut être noyé parmi des composants moins reluisants. Certains conservateurs de synthèse – acides benzoïque, sorbique ou salicylique, alcool benzylique, acide déhydroacétique – peuvent d’ailleurs être considérés comme « doux ». Le plus simple consiste à choisir des produits labellisés, avec cahier des charges strict : BDIH, Cosmébio, Cosmos, Ecocert, ÉcoGarantie, Nature et Progrès, Icea, Natrue et Soil Association en Europe.

aussi de manière combinée (effet cocktail), les arguments épidémiologiques s’accumulent pour les incriminer dans la baisse de la fertilité, l’obésité, les cancers du sein et de la prostate. F PROTÉGER LES PERSONNES LES PLUS FRAGILES En septembre 2017, une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale s’est intéressée à leur implication dans des troubles du comportement des jeunes enfants (repli sur soi, hyperactivité). Pour l’OMS, la priorité est de protéger les périodes de la vie où l’organisme est le plus réceptif à ces dérèglements, c’est-à-dire les 1000 premiers jours de la vie en partant de la vie fœtale et la puberté. Apprendre à lire les étiquettes s’impose, afin de supprimer les produits pour bébés, enfants, ado et femmes enceintes, qui contiennent des ingrédients problématiques (voir page suivante). F LES PRODUITS À BANNIR S’il fallait éviter certains cosmétiques en priorité, commencez par les colorations pour cheveux et les vernis à ongles, qui accumulent le plus de substances chimiques différentes. Sachez aussi que 71 %des fonds de teint

contiennent des PE, contre 40%enmoyenne pour les autres cosmétiques, selon une étude de l’agence de notation environnementale Noteo. Quant à l’hygiène, l’Agence nationale de sécurité dumédicament et des produits de santé indique que le lien de causalité entre sels d’aluminium, présents dans les antitranspirants, et cancer du sein n’est pas prouvé, mais elle pointe un risque de neurotoxicité à forte concentration. En revanche, dans lamesure où ils se rincent, les gels de douche sont moins sujets à caution pour les adultes. Celia Ravel, chef du service de biologie de la reproduction du CHU de Rennes, conseille globalement d’avoir lamain légère sur les cosmétiques et de privilégier les produits bio, car « en changeant quelques habitudes, on peut limiter l’effet cocktail ». Isabelle Thomas, dermatologue à Levallois-Perret (92), a pour sa part cessé de prescrire les crèmes de laboratoire contenant des conservateurs PE et des irritants: « Comme hydratants, je préconise l’huile de tournesol, de karité, d’olive ou de jojoba. » Pour se protéger du soleil, elle recommande de se couvrir et de limiter la crème au visage et auxmains.

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Dossier familial 93

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