LE DERNIER CARRÉ DES GORILLESC
tués par infection d’anthrax, et ce sans liens établis avec des êtres humains ou du bétail (Leendertz et al ., 2006). Ce n’est qu’en formant effectivement des équipes pluridisci- plinaires rapprochant spécialistes en conservation et chercheurs que nous pourrons comprendre comment s’articulent les pres- sions anthropogéniques et la sélection naturelle sur les popula- tions de primates sauvages. Ces équipes doivent pouvoir répondre de manière satisfaisante au développement de théories intégrées et de méthodes et de technologies de nouvelle génération, le tout en maintenant une standardisation permettant des méta-analyses pertinentes et la formulation de modèles intégrant les questions de santé animale, de santé humaine et de santé environnementale (Leendertz et al. , 2006; Gillespie et al. , 2008). EBOLA, MENACE MAJEURE POUR LES GRANDS SINGES Les liens entre santé et préservation de la biodiversité sont de plus en plus reconnus. Dans le domaine de la conservation des grands singes, les dangers liés aux maladies sont aujourd’hui au centre de l’agenda. Ainsi, la fièvre hémorragique à virus Ebola (FHE) est considérée comme une des causes majeures du déclin des popula- tions et l’une des princiales menaces pour la survie des gorilles et des chimpanzés en Afrique, rivalisant avec la chasse et la perte
Espérance de vie dans le Parc national Odzala-Kokoua
Probabilité cumulative de survie
1,0
0,8
0,6
Mâles solitaires Individus vivant en groupe
0,4
0,2
Note: ce taux représente la probabilité qu’un gorille donné soit encore vivant aux dates indiquées sur le graphique.
Epidémie Ebola
0
2003
2004
2005
2002
Victimes du virus Ebola parmi les animaux sauvages Pourcentages sur un échantillon de 500 individus déclarés au Gabon et au Congo
80
70
Singes non spécifiés
60
50
Mandrills
40
Figure 16: Les foyers de virus Ebola à travers le bassin du Congo sont une menace de premier plan pour les gorilles et touchent par- ticulièrement les quelques petites populations qui sont les moins exposées au braconnage et à la perte de leur habitat. Figure 17: le virus Ebola est particulièrement dangereux pour les gorilles dont la population a connu des pertes sévères à la suite d’apparitions de foyer du virus. Sachant que ces pertes s’ajoutent à celles qui sont imputables aux braconniers et à la perte de leur habi- tat, les foyers de virus Ebola peuvent devenir extrêmement préjudi- ciables aux gorilles.
Chimpanzés
30
20
Gorilles
Mammifères non spécifiés Antilopes
10
0
Source: Caillaud, D., et al., 2006;Lahm, S., A., 2006.
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