La Presse Bisontine 160 - Décembre 2014

LE PORTRAIT

43 La Presse Bisontine n° 160 - Décembre 2014

BESANÇON

Miss France le 6 décembre Anne-Mathilde, la Miss globe-trotteuse

A u pays desMiss, le parcours d’Anne- Mathilde Cali a commencé un peu par hasard, à Morteau. “Je n’avais jamais songé à ça, c’est une copine qui m’a imprimé le dossier en me disant que je n’avais rien à perdre. J’y suis allée comme ça…” Non seulement Anne-Mathil- de n’a rien perdu, mais pour l’instant, elle a plutôt brillé. Première marche : le 28 juin, elle était élue Miss Doubs à Morteau devant six autres prétendantes. Second palier : le 18 octobre, Miss Doubs était couronnée Miss Franche-Comté à Port- sur-Saône, première parmi les 15 postu- lantes au titre. Pour sa couronne dépar- tementale, elle n’y croyait tellement pas qu’elle n’avait prévenu quasiment per- sonne, tout juste ses copines et sa proche famille. “Les autres candidates avaient leur fan-club avec des dizaines de sup- porters. Pour moi, à peine huit personnes dans le public. Je commençais à repartir en coulisses quand on a annoncé mon nom. J’étais élue Miss Doubs…” sourit la belle brune. Plus de monde pour l’entourer et un peu plus de stress aussi pour l’élection de Miss Franche-Comté le 18 octobre. “Et une semaine et demie pour réaliser que la Miss Franche-Comté élue ce soir-là, c’était bien moi” ajoute-t-elle. Cette fois, c’est donc la marche ultime qu’elle va tenter de gravir devant des mil- lions de téléspectateurs sur TF1 le 6 décembre, en direct d’Orléans. Avant cela, Anne-Mathilde et les prétendantes des autres régions françaises révisent leurs gammes sous le soleil de la Répu- blique Dominicaine, jusqu’au 22 novembre. Puis du 22 novembre au 6 décembre, deux semaines de répétitions à Orléans. “C’est là qu’on va être jugées, observées, avec plein de critères différents pris en compte. Je vais tout donner” commente celle qui semble se prendre au jeu avec malice. “Devenir Miss n’a jamais été pour moi un rêve de petite fille, mais au fur et à mesu- re que les choses avancent, il faut bien avouer que tout cela fait un peu rêver.” couronne de Miss France le 6 décembre. Loin d’être un aboutissement pour elle, ce challenge est une nouvelle étape d’une vie déjà riche en voyages et en expériences. La Bisontine Anne-Mathilde Cali, élue Miss Franche-Comté le 18 octobre dernier, sera une des 33 prétendantes à la

Anne-Mathilde Cali, 24 ans. Derrière

le sourire éclatant, déjà un vrai parcours.

Pour la Bisontine, c’est une aventure qui arrive à point nommé. Anne-Mathilde Cali, 24 ans - elle est née le 24 décembre 1989, à quinze jours près elle atteignait l’âge limite pour postuler aux Miss -, vient tout juste de terminer ses études en obte- nant deux diplômes coup sur coup : édu- catrice socio-sportive (licence profession- nelle) et le diplôme d’État de conseillère en économie sociale et familiale. Une double compétence qui pourra lui ouvrir les portes de plusieurs métiers en lien avec le milieu associatif, les jeunes ou encore les personnes âgées. Cette fibre éducative et sportive, elle la tient direc- tement de ses parents : son père est prof de maths, sa mère est actuellement direc- trice départementale de l’U.N.S.S. (le sport scolaire). Ces mêmes parents qui ont don- né à Mathilde la fibre des voyages et de la découverte. Au fil des mutations de ses parents ensei- gnants, Anne-Mathilde est née en région parisienne. Toute jeune, elle les suit aux Pays-Bas où la famille Cali passera neuf ans en tant que travailleurs expatriés. Ils découvriront Besançon ensuite où la famil- le passera 5 ans, “une ville à laquelle on s’est vraiment attachés” note la Miss. Nou-

veau changement de cap ensuite alors qu’Anne-Mathilde entame son adoles- cence : direction l’Indonésie où la jeune fille passera toutes ses années lycée. Une expérience qui lui donnera cette belle ouverture d’esprit. “L’Indonésie a énor- mément joué dans mon orientation, j’ai côtoyé la misère de près” dit-elle pudi- quement, elle qui passait tous ses mer- credis à s’occuper des petits Indonésiens dans un orphelinat de Djakarta. Son Bac

ses parents sont rentrés à Besançon, la famille Cali à nouveau réunie. Si au soir du 6 décembre par bonheur elle se trouve parmi les 12 dernières candi- dates et donc soumise à la terrible épreu- ve du micro tendu par Jean-Pierre Fou- cault, elle aura de quoi alimenter la conversation avec le maître de céans. “Si dans cette soirée faite de paillettes j’arrive à faire passer unmessage lié à l’humanitaire et faire reconnaître les métiers du social, ce sera très bien.” En attendant, la belle profite de son séjour au soleil de Punta Cana pour enrichir son C.V. de globe-trot- teuse avant le grand oral du 6 décembre. Pour le reste, elle va laisser le destin l’emmener au gré des hasards. Et si sa vie ne bascule pas ce soir du 6 décembre, elle sait que l’essentiel n’est pas là. Des orphelinats de Djakarta aux paillettes de Miss France, Anne-Mathilde Cali a déjà bien fait la part des choses. Lucide sur la magnifique expérience qu’elle vit sous les projecteurs, elle connaît néanmoins les priorités d’une vie dont elle a déjà choisi l’orientation, résolument tournée vers les autres.

Bio express

Née le 24 décembre 1989 en région parisienne. Passe son enfance aux Pays-Bas, à Bergen, puis son adolescence en Indonésie, à Djakarta où elle passe son Bac S. Titulaire depuis octobre d’un diplôme d’État de conseillère en économie sociale et familiale. Élue Miss Doubs le 28 juin à Morteau et Miss Franche-Comté le 18 octobre à Port- sur-Saône. Candidate à la couronne de Miss France le 6 décembre prochain à Orléans.

S en poche, elle rentrera seule en France afin d’entamer ses études supé- rieures. Le goût de l’aventure, toujours : pour son B.T.S., elle sera quasi- ment la seule à postuler et obtenir une place en Mar- tinique. “À ce moment-là, mon petit frère était à Lyon, mes parents toujours en Indonésie et moi à Fort-de- France. Ce n’était pas évi- dent mais avec le recul, je suis très heureuse d’avoir fait ces choix-là” dit-elle. Après la licence pro qu’elle a obtenue ensuite à Dijon,

Tous ses mercredis dans un orphelinat de Djakarta.

J.-F.H.

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