Journal C'est à dire 205 - Décembre 2014

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D O S S I E R

Plateau de Maîche Deux associations complémentaires Désormais dans les mêmes locaux à la Rasse, l’épicerie sociale et les Restos du Cœur poursuivent un même but, aider les familles en difficultés. Une complémentarité qui se traduit néanmoins par des approches différentes dans la distribution des denrées alimentaires.

“L’ année dernière, nous avons aidé 75 familles des cantons de Saint- Hippolyte, Maîche et Le Russey, ce qui représente plus de 150 per- sonnes” explique Marie-Noëlle Monnin, responsable locale des Restos du Cœur. Tout au long de l’année, une fois par semai- ne ou deux durant l’hiver, les bénéficiaires retenus sur dos- sier retirent leur nourriture, gra- tuitement. “Nous avons une aug- mentation lente et régulière de personnes en difficultés ces der-

tuelle. Des soucis financiers pas- sagers à pallier pour ne surtout pas sombrer. “Une solution de

bénéficiaires malheureusement de plus en plus nombreux. “Des retraités par exemple quand tom-

nières années, souvent des per- sonnes seules ou des familles monoparentales” poursuit-elle. “À chaque fois des accidents de la vie.” Cette désolante réussi- te des Restos du Cœur sur le secteur pousse même les res- ponsables à intervenir désor- mais pour aider au retour à l’emploi et proposer du micro- crédit. De son côté, l’épicerie sociale “Le petit cabas” apporte son aide à des personnes en situations dif- ficiles mais de façon plus ponc-

dépannage qui res- ponsabilise puisque nous demandons une participation de 10 % de la valeur des den-

be la taxe d’habitation ou une grosse facture d’électricité.” Les jeunes et les familles ne sont pas épargnés par la cri-

Dépanner pour ne pas voir empirer…

se… “Souvent notre aide se limi- te sur une période de 1 à 6 mois et nous accompagnons ces per- sonnes pour les sortir de là au plus vite.” Une approche concluante puisque rares sont ceux qui reviennent à l’épicerie sociale ou voient leur situation perdurer après un premier coup de pouce. Mais l’accroissement spectaculaire du nombre de dos- siers traités entre les deux der- niers exercices, près de 50 % en plus, est une vraie source de pré- occupation pour ces bénévoles.

rées emportées. C’est aussi une façon de rester dans le circuit de la société de consommation, en contact avec la réalité du coût de la vie” souligne le président Gérard Mauvais qui déplore lui aussi faire face à un nombre de

Saint-Hippolyte Solidarité chez les anciens combattants Unis au front quand ils ont servi dans l’Armée Française, les anciens combattants le sont aussi dans leurs associations. L’U.N.C., union nationale des combattants, tient particulièrement à ce caractère social de son action inscrite d’ailleurs en bonne place dans ses statuts.

L’ U.N.C. est née d’un don de 100 000 francs or, somme reçue d’une richissime veuve dont le mari et le fils unique venaient de donner leur vie pour la Fran- ce. “Faites quelque chose pour nos poilus” , avait-elle ajouté. De fait, ancrée au plus profond des fondations de l’U.N.C. créée quelques jours à peine après l’armistice de la Grande Guer- re, l’action sociale est inscrite dans les statuts dès l’article 2 qui commence ainsi : “L’U.N.C. exerce son action en venant en aide à ses adhérents et à leurs familles.” L’action sociale est conduite par les départements qui transmettent leurs demandes à la commission natio- nale qui tranche au final. Quelques centaines de cas chaque année.

Les membres de l’épicerie sociale partagent désormais l’occupation de leurs locaux en alternance avec les Restos du Cœur qui avait besoin d’un lieu d’accueil plus adapté.

“Ces aides sont d’abord des demandes de secours” explique Marcel Brulport, responsable de la section A.N.C. du canton de Saint-Hippolyte. “Il s’agit d’identifier les personnes en dif- ficultés financières ponctuelles et de leur venir en aide. Ces aides ponctuelles sont accordées en fonction des conditions de res-

crètement, tout en sauvegardant la confidentialité de l’intéressé, pour garder sa confiance dans notre solidarité” note le res- ponsable avant d’évoquer d’autres interventions possibles de l’association : “Les demandes d’aides sociales peuvent concer- ner des frais d’obsèques, une aide pour le maintien à domicile, un

sources, de la situa- tion familiale et du type de dépenses” poursuit-il avant de donner quelques exemples : “achat

complément financier pour travaux.” Un lar- ge panel de coups de pouces possibles jus- tifiés par une phrase chère à l’U.N.C. : “Si

Discrétion entre camarades.

d’appareillages dentaires ou auditifs, aide à l’installation d’équipements adaptés pour faci- liter la vie quotidienne.” Ces aides sont actuellement pla- fonnées à 1 000 euros pour gar- der le côté exceptionnel de l’intervention. “Et tout cela dis-

efficaces que soient les disposi- tions législatives réglementaires ou sociales concernant les anciens combattants, jamais une admi- nistration attentive ne rempla- cera le geste, la présence et la générosité discrète d’un cama- rade.”

Derrière les drapeaux, la solidarité perdure au-delà des champs de bataille pour les anciens combattants (ici lors du congrès national de l’U.N.C. en juin dernier à Besançon).

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