La Presse Bisontine 54 - Avril 2005

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 54

Avril 2005

Toujours plus de délocalisations Cette année, près de 20 % des entreprises francs-comtoises auraient un projet de délocalisa- tion. Dans le Grand Besançon, plus d’une dizaine d’entreprises seraient concernées. p. 30-31 Les commerçants victimes d’arnaques L’arnaque aux publicités prend de nouvelles proportions à Besançon. Plusieurs commer- çants ont été victimes de ce gen- re de pratique. Le préjudice est de plusieurs milliers d’euros à chaque fois. p. 14-15 Soupçons d’agressions au pôle espoir lutte 1,80 € Le troisième lundi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

Où construire à Besançon et sa région à Besançon et sa région commune par commune Spécial immobilier

- Commune par commune, quelles sont les disponibilités foncières actuelles. - Les projets de toutes les communes

Une enquête a été ouverte par le procureur suite à une plainte pour agressions sexuelles. Les faits impliqueraient des mineurs sportifs, champions de lutte à Besançon. p. 6-7 Le phénomène du hard discount à Saint-Vit La mutation du paysage com- mercial de Saint-Vit se poursuit. Face à la pression des magasins à bas prix, lamairie veut maîtriser son développement. p. 23

du Grand Besançon. - Le prix des terrains, les endroits les moins chers ou les plus recherchés.

Lire le dossier p. 10 à 17

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La Presse Bisontine

L’ INTERVI EW DU MOIS

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Éditorial

H ÔPITAL

Réforme de la santé

Patrick Pelloux : “On ne doit pas gérer l’hôpital comme une entreprise”

Boomerang Interrogées par la Banque de France de Besançon début 2005, 18% des entreprises francs-comtoises osent avouer qu’elles ont dans les cartons un projet d’investissement à l’étranger. Faut-il pour autant en déduire que près d’une entreprise sur cinq a prévu de quitter le sol régional pour des territoires plus accueillants ? Non. La plupart d’entre elles prévoient d’investir dans une unité à l’étranger pour être au plus prêt des futurs marchés porteurs tels que la Chine par exemple. Cette nuan- ce n’est pas pour autant rassurante. Les deux pages que nous consacrons ce mois-ci au “phénomène de la délo- calisation” donnent une première leçon, c’est qu’aucun organisme, aucun syn- dicat professionnel, aucune institution, aucune collectivité locale n’a lamoindre idée précise du nombre d’entreprises locales qui prévoient d’investir à l’étran- ger. Personne ne prend la peine de recenser - sauf cette étude la Banque de France mais qui ne repose que sur un échantillon de 650 entreprises - l’am- pleur de ce phénomène qui risque de percuter de plein fouet, tel un boome- rang, la consciencedes décideurs locaux dans deux ou trois ans. Pour certains observateurs, comme le président de la Chambre de Commerce et d’Indus- trie, il serait plutôt réjouissant de voir nos fleurons de l’industrie localemettre un pied à l’étranger. Il ne faudrait pas parler de délocalisation, expression taboue. Mais en vérité, c’est au contact des premiers concernés - les chefs d’en- treprises eux-mêmes - que l’on s’aper- çoit à quels points certains sont au pied du mur : ils n’investissent pas à l’étran- ger par stratégie de développement, mais souvent par obligation. Obligation de survie. Au risque de perdre leurs don- neurs d’ordre qui compressent de plus enplus les prix. Une seule solution alors : produire là où ça coûte le moins cher. Les syndicats de salariés, bien sûr, n’ad- mettent jamais de telles explications. Pourtant, les dirigeants d’entreprises ne font que suivre un mouvement inéluc- table qui devrait conduire au schéma suivant : ici les départements recherche, développement, commercialisation, pro- duction à haute technicité, là-bas, tout ce qui relève de la production de gros volumes ne nécessitant pas un savoir- faire pointu. Schématique ou alarmiste, ce scénario n’en est pas moins réalis- te. Les chefs d’entreprises en sont, pour la plupart, convaincus. !

La France a découvert l’urgentiste Patrick Pelloux au cœur de la canicule de l’été 2003. (photo A.F.P.)

Médecin urgentiste à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, Patrick Pelloux a été le premier à tirer la sonnette d’alar- me en pleine canicule d’août 2003. À la tête de l’asso- ciation des médecins urgentistes hospitaliers de Fran- ce, il fustige toujours lemanque demoyens des hôpitaux et les réformes amorcées par le gouvernement.

L.P.B. : Que pensez-vous de la réforme instaurant le principe du médecin référent ? P.P. : Dès le début, nous avons combattu cette reforme de l’assurance maladie car on craignait qu’elle n’aboutisse à un accès au soin limité. Mais on aurait aimé voir toutes les contestations actuelles au moment où la loi a été votée. Maintenant, il faudrait qu’el- le aille jusqu’au bout de son échec, pour prouver que le

L.P.B. : Que pensez-vous de la réforme de l’hôpital engagée par le gouvernement, qui prévoit notamment la rémunération des établissements à l’acte ? P.P. : C’est une catastrophe. C’est intéressant tout de même de noter que le gou- vernement emploie ce mot de tarification à l’activité. À aucun moment, il ne parle de la qualité des soins, du ser- vice public, de l’accès au soin. Derrière un objectif que tout

L a Presse Bisontine : Deux ans après la cani- cule, avez-vous l’im- pression que la situa- tion au sein de l’hôpital s’est améliorée ? Patrick Pelloux : Non, certai- nement pas. Tout d’abord par- ce que ce qui s’est passé à l’été 2003 n’a pas empêché le gouvernement de mener sa politique de réforme de l’hô- pital, ce qui est une erreur. La rationalisation des moyens est de pire en pire. Cette année, l’objectif national des

meilleur systè- me qui soit est l’assurance sup- portée par tous, pour tous. L.P.B. : Quelle serait la solution pour réduire le déficit de

le monde peut comprendre - réfor- mer l’hôpital, pour qu’il fonctionne mieux - ce plan cache “l’hôpital entreprise” : prendre l’entre- prise commemodè-

tique. Les personnes âgées de demain, c’est nous. Et lors- qu’on voit comment elles sont considérées, comme des sous- problèmes de la société, c’est inquiétant. Mais c’est un pro- blème de société. La même question se pose d’ailleurs pour les handicapés, les défi- cients mentaux... L.P.B. : Et aux urgences ? P.P. : Aux urgences, on prend tout de plein fouet. La fin de la permanence de soir, que le

sait cette année, est-ce qu’on pour- rait y faire face cette fois-ci ? P.P. : Je n’en sais rien et per- sonne ne le sait. C’est vrai qu’il y a eu une évolution, qui a été comprise par la popu- lation. Mais en même temps, je sens que je ne pourrais pas alerter l’opinion publique com- me je l’ai fait en 2003. Ce n’est pas simple de faire du syn- dicalisme et d’être médecin, on vous met des bâtons dans les roues en permanence. Ceci dit, je ne suis pas devin, mais si l’hôpital devait faire face à la même affluence, ça sera difficile. Les épidémies de grippe et de gastro-entérite des dernières semaines l’ont montré. Des grèves se pré- parent d’ailleurs dans les ser- vices urgentistes pour les pro- chaines semaines, contre le manque de moyens. Et il y a des aberrations. À Paris, qui a été la région la plus tou- chée par la mortalité des per- sonnes âgées à l’été 2003, 600 lits de gériatrie vont être fer- més. C’est du non-sens.

“Les malades ne sont pas des boîtes que l’on manipule.”

Jean-François Hauser

l’assurance maladie ? P.P. : Le gouvernement négli- ge tout ce qui concerne la poli- tique de prévention. La seu- le qui ait vraiment été menée, ça a été pour la route et la prévention routière. Et on s’est aperçu que, lorsqu’il y a moins d’accident, il y a aus- si moins de blessés, de han- dicapés, de jours d’hospitali- sation… Donc, ça coûte moins cher à la sécurité sociale. Une politique globale de santé publique doit s’inscrire dans la continuité, dans la pré- vention. C’est primordial et il faudrait que cela soit élar- gi au tabac, à l’alcool… !

le pour l’hôpital. Mais on ne peut pas gérer l’hôpital com- me une entreprise. Parce que les malades ne sont pas des boîtes d’emballage que l’on manipule, ce sont des êtres humains. Au nom de la ren- tabilité, il faut aller toujours plus vite, libérer les lits dès que possible, ne plus prendre de temps pour écouter le patient. On altère la qualité des soins. Il y a une réforme par contre qui mériterait d’être menée, celle du lien entre hôpital et université. En France, on a tendance à croire qu’en dehors du centre hospitalier universitaire, il n’y a pas de salut. Et les hôpi- taux sont les plus malmenés en termes de budget notam- ment.

gouvernement a voulu, et qui a pour conséquence qu’il n’y a plus de méde- cin de nuit en vil- le, a apporté un afflux de patients supplémentaires. Mais si on ne nous

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue - BP 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

“Sans plus de moyens, impossible de faire face.”

dépenses pour l’as- surance maladie a été fixé à 3,6 % de l’augmentation des dépenses hospita- lières, alors qu’il aurait été néces-

E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Solène Davesne,

donne pas plus de moyens, c’est impossible de faire face. Vous pouvez toujours essayer de faire tenir deux litres d’eau dans une bouteille d’un litre, vous n’y arriverez jamais.

saire de le fixer à 5 %. Il n’y a pas eu d’évolution. Certes, les petites mesures d’urgen- ce ont été plus ou moins sui- vies suivant les endroits. Concernant maintenant la prise en charge des personnes âgées, c’est toujours drama-

Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 67 90 80

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Mars 2005 Commission paritaire : 1102I80130

Propos recueillis par S.D.

Crédits photos : La Presse Bisontine, Florent Cardinaux, Hôpital Saint-Antoine, Jean-Pierre Sergent.

L.P.B. : Si la canicule se reprodui-

VOS RÉACTIONS

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Courrier

Chaque mois, une rubrique est consacrée au “courrier des lecteurs”. Retrouvez aussi sur le site de besac.com une sélection d’articles parus dans La Presse Bisontine. Nous en publions quelques extraits.

des lecteurs

Une gare en ville, c’est mieux

U ne fois de plus, on ne peut que consta- ter et déplorer le manque d’intérêt de la municipalité envers cet ancien lieu culturel qui rendait bien des services. C’est une des grandes spécialités bisontines : on laisse des édifices publics se décrépir len- tement mais sûrement, jusqu’au jour où il devient trop coûteux de les remettre en état. Ensuite, on rase… C’est tellement plus simple ! Les exemples de ce type ne man- quent pas. J’étais personnellement assez attaché à cette salle : j’ai vécu des années à Montra- pon, et j’y ai donné mon premier concert en juin 91. À l’époque, la salle était déjà dans un état inquiétant. Mais bon, puisque notre ville en a décidé autrement, il n’y a donc pas à épiloguer sur la possibilité de conserver et de reconvertir cette salle. Ne nous voilons pas la face : il est clair que vu l’état dans lequel elle se trouve, personne n’en voudra. Et il paraît difficile de recons- truire un édifice public à cet emplacement, car il n’y a pas de parking. Il ne faudra donc pas s’étonner de voir apparaître un immeuble d’ici quelques mois… Et tout le monde applaudira en criant “vive le progrès!” ! A.J. - Besançon Sauvez le Montjoye

Les syndicats à Planoise

O n peut comprendre la réticence de certains à venir dans un lieu qui n’est pas central géographique- ment. Le syndicalisme est une affaire de proximité, et je vois mal un salarié qui n’aurait pas de délégué dans son entre- prise venir dans un quartier excentré où on s’y perd facilement. Personnellement, je fréquentais un groupe dont les locaux ont déménagé du centre-ville à Palente, et je n’y vais plus depuis… Ceci dit, tous les syndicats ne sont pas fermés et je pen- se que le fait que ce soit Planoise n’est pour rien dans leur décision. Peur de se Je voudrais rectifier une petite chose. Le Montjoye fut avant tout un cinéma construit par la paroisse Saint-Louis de Montrapon et effectivement, il y avait des salles sous le cinéma pour des réunions. La ville de Besançon l’a racheté à la paroisse pour en faire une salle de concert mais pas une sal- le de cinéma. Ce fut un cinéma de quartier paroissial qui fonctionnait très bien comme le Pax, le Lux, Le Stella et bien d’autres salles qui n’existent plus aujourd’hui. Nous étions une équipe de jeunes béné- voles chargés de faire fonctionner le ciné- ma. La salle était moderne, grand écran,

croiser et de constater au quotidien la sur- division syndicale, problèmes dans les modalités d’attribution avec la querelle des syndi- cats dits “représentatifs” et les autres ? Et pourquoi cette tendance à ghettoïser : les syndicats dans un coin, les pôles d’ex- cellence industriels dans l’autre, les mai- sons bourgeoises ailleurs… La dispersion géographique, c’est aussi le lien social, et personne ne m’a jamais convaincu de l’utilité du zonage. ! une scène qui permettait de faire des spec- tacles à l’entracte, une salle de projection d’avant-garde, un bar. Je n’ai pas de sou- venir des dates exactes mais c’était dans les années 60-65 . Aujourd’hui, effectivement cela coûterait trop cher de rénover cette friche mais une volonté politique pour sauvegarder ce bâti- ment avant qu’il soit une friche a manqué. Je suis dégoûté de voir le peu d’intérêt que les municipalités ont pour entretenir les bâti- ments municipaux et ce n’est pas du fait spécialement de Besançon. ! Yvon L. - Besançon Frédéric Moreau - Besançon

S i nos élus locaux étaient plus débrouillards ou plus intelli- gents, qu’ils essaient d’attirer les entreprises, commerces, etc., cette ville ne serait pas vouée au déclin. À la différence de Besançon, Dijon a une politique de dévelop- pement beaucoup plus dynamique. Et d’ailleurs, pour faire le lien avec les gares, Dijon a su conserver sa gare en ville…car si l’on veut qu’une ville se développe, il faut en effet que les moyens de transports soient pratiques et facilement accessibles. Or, si on déplace une partie du tra- fic à Auxon (alors qu’un référendum avait d’ailleurs été fait et que les Bisontins s’étaient déclarés contre cette décision, mais encore une fois, nos chers politiciens se sont moqués

du résultat…) et donc qu’on ajoute au moins une demi-heure de trajet, etc. etc., cela desservira encore un peu plus la ville, déjà peu dynamique. Donc pour moi c’est une décision suicidaire que de faire cette gare à Auxon. La gare de Besançon a été toute rénovée (à cause du passage du Tour de France l’année dernière, ce qui était une bonne chose) et cela ne va même pas servir ? On repaye des travaux à Auxon ? C’est un vrai délire !

Sauvegarder le patrimoine

Vraiment, il y a bien des choses à revoir dans la politique de la ville si l’on veut qu’elle se développe… en commençant par la rendre acces- sible facilement pour les gens d’ailleurs. V.P. - Besançon Retrouvez notre offre d’abonnement en page 38

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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Le centre commercial de La Grette renaît de ses cendres l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Skate park : le site de Chamars ne fait pas l’unanimité

M algré l’opposition d’une associa- tion de riverains, un skate park devrait être installé d’ici l’été à Cha- mars. Cet équipement sportif avait été réclamé par les amateurs de planches à roulette, il faisait partie des promesses électorales du candidat Fousseret. Un pre- mier site avait été pressenti, au pied des remparts de Battant, sur l’actuelle aire de stationnement gratuit. L’opposition des riverains de Battant, ajoutée à la désap- probation de l’architecte des bâtiments de France, avait eu raison de ce premier choix. La mairie s’est alors rabattue sur Chamars, site jugé plus propice. Le ska- te park doit être érigé à cet endroit, sur un terrain actuellement dévolu à la pratique du handball. “Les travaux doivent démar- rer dès les beaux jours. Le skate park doit être opérationnel avant l’été” note Fran- çoise Fellmann, adjoint au maire chargé du projet. Ce nouvel emplacement n’est pas du goût de tous. Une association s’est créée en janvier pour contester le choix fait par la municipalité. À la tête de l’as- sociation “protection des rives de Canot”, Jean-François Suagher se montre déter- miné : “Nous sommes farouchement réso- lus pour que ce skate park ne se fasse pas à cet endroit. Nous nous opposons à sa juillet dernier auprès des instances euro- péennes, le projet a été officiellement vali- dé. JurAlp est un réseau européen des places fortes. Pour l’instant franco-suisse, il regrou- pe une dizaine de sites touristiques et cul- turels répartis côté français, en Franche- Comté et en Rhône-Alpes et côté suisse, dans les cantons de Vaud et du Valais. Ces 10 sites totalisent quelque 1,2 million de visi- teurs par an. En France, outre la Citadelle de Besançon, on trouve notamment le châ- teau de Joux, le fort des Rousses, la bas- tille de Grenoble. En Suisse, le château d’Aigle, le fort de Vallorbe et le château de Morges font entre autres partie du réseau. L’Union européenne, dans le cadre de son programme Interreg III, abonde à hauteur de 220 000 euros le budget global (623 000 euros) de ce nouveau réseau. “Ce budget

réalisation.” Les arguments avancés par ces opposants sont uniquement liés aux craintes de nuisances sonores. “En face de ce site, de l’autre côté du Doubs, il y a une clinique. On comprendra dès lors les craintes que nous avons. Nous ne sommes pas du tout opposés à la construction d’un tel équipement spor- tif, mais pas n’importe où, pas dans ces conditions.” La mairie se veut ras- surante. “Ce skate park ne sera pas éclairé, donc il ne fonctionnera pas la nuit. Quant aux études de bruit, elles sont très rassurantes. Le revêtement en béton choisi est plus silencieux que sur l’actuelle piste de Chamars. Les riverains ont toutes les raisons d’être rassurés” assure Françoise Fellmann. Pour assurer une plus gran- de discrétion, le futur équipement doit être entouré d’une clôture et d’une haie. L’adjointe précise : “C’est un équipement sportif installé sur un terrain de sport. Ce n’est pas un lieu qui sera fréquenté par des jeunes désœuvrés, il le sera par des spor- tifs qui viendront s’y entraîner. Les riverains n’ont pas à s’inquiéter.” Le coût de ce futur skate park est estimé à “150 000 euros.” ! servira à créer un site internet commun, à éditer des brochures communes, à monter des expositions itinérantes entre tous les sites, à faire de la formation de nos per- sonnels, voire de l’échange de personnel, etc.” présente Gérard Humbert, le directeur de la Citadelle. La première illustration concrète de l’intégration de la Citadelle au réseau JurAlp sera l’installation dès cet été d’un système multimédia à base d’écran plasma destiné à faire la promotion du réseau. “Cet écran doit être installé dans la salle de la maquette, à l’entrée de la Cita- delle. Cet écran sera doublé d’une borne interactive à destination des visiteurs.” En 2006, une exposition commune doit être montée. À plus long terme, ce réseau doit élargir son horizon. “Nous sommes en contact avec l’Autriche, l’Italie et la Slo- vénie, confie Gérard Humbert. L’idée pré- sente en filigrane est de faire de toutes ces forteresses des paysages de paix.” !

L’ incendie qui avait ravagé le centre commercial des 408 en 2002 n’est plus qu’un mauvais souvenir pour les habitants du quartier. Ils ont retrouvé un point de ralliement avec l’ouverture du supermar- ché discount ED, inauguré le 22 mars. Le nouveau centre com- mercial dispose de plusieurs cel- lules commerciales, réparties autour de cette surface alimen- taire. La deuxième cellule (sur- face de 142 m 2 ) sera occupée par une pharmacie. “Elle doit ouvrir ses portes d’ici début mai” confie la mairie de Besançon. L’ancienne pharmacienne revient sur son lieu d’origine, après une parenthèse de trois ans pendant lesquels elle était employée par une autre pharmacie bisontine. Il reste une troisième cellule à remplir, d’une surface de 67,50 m 2 . Pour l’instant, aucun commerce n’a confirmé son intention de s’installer. Le bureau de tabac ne reviendra certaine- ment pas. Son ancien gérant, M. Bassang, a repris un autre tabac-presse, avenue Carnot à Besançon. “La législation en

matière de tabac a évolué. Depuis décembre 2003, les nouvelles installations sont gelées. Elles peuvent uniquement être issues d’un transfert d’activité. Per- sonne ne s’est porté candidat pour transférer son tabac-pres- se ici. Il n’y aura donc certaine- ment pas de bureau de tabac dans le nouveau centre com- mercial” confie Luana Sussi, res- ponsable de la commercialisa- tion du centre pour le compte de la société Les Arches. Quant à la coiffeuse qui était installée avant l’incendie, elle ne revien- dra pas non plus. Elle a créé son activité de coiffure à domicile. Même constat pour la société informatique B.M.I. qui s’est ins- tallée en zone périphérique et pour le boucher qui est parti en retraite. De son côté, la mairie souhaiterait voir s’installer une boulangerie-pâtisserie. L’ouver- ture du magasin ED doit per- mettre à la situation de se décan- ter rapidement. Le retour des consommateurs au centre com- mercial de La Grette devrait inci- ter un troisième commerçant à venir s’y installer. !

La Citadelle de Besançon en réseau L e haut lieu touristique de la Franche- Comté - 276 000 visiteurs l’an dernier - intègre le réseau JurAlp. Déposé en

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L’ÉVÉNEMENT ’

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Le pôle lutte de Besançon rattrapé par la justice

Une enquête judiciaire est ouver- te à l’encontre de plusieurs jeunes lutteurs, sportifs de haut niveau évoluant au pôle espoir de lutte à Besançon. Suite à une première plainte déposée par une famille de Besançon, les jeunes cham- pions sont accusés d’agressions sexuelles sur mineure. Jusqu’ici, les instances officielles de la lut- te sont restées très discrètes. L’af- faire prendrait actuellement un nouveau tournant, avec d’autres personnes entendues par la jus- tice. Le substitut du procureur chargé des mineurs et le procu- reur de la République se sont emparés du dossier. Enquête.

J USTICE Pas de sanction Des élèves du pôle lutte soupçonnés d’agressions sexuelles

Une plainte a été déposée contre X pour attouchements sexuels en réunion. Les sportifs du pôle espoirs de lutte sont dans la ligne de mire. L’affaire est entre les mains du procureur de Besançon.

N ous l’appellerons Patricia. Élève au lycée Jules-Haag de Besançon, elle est en seconde générale option sport-études handball. À 15 ans, elle fait partie d’une des équipes espoirs de l’E.S.B.-F. Le lycée Jules-Haag est l’établissement support des pôles espoirs handball et lutte à Besançon. Jeudi 23 septembredernier, à17heures, Patricia sort du lycée pour se rendre, en bus, à son entraînement de hand- ball. Composée d’espoirs du hand et de la lutte, la classe de Patricia ne com- prend que des sportifs. Tous ensemble, ils se dirigent vers les pôles lutte et handball, deux bâtiments voisins sur le secteur desMontboucons. “Trois lut- teurs ont commencé à chahuter ma fille. Ils lui ont dit : ce soir, tu ne vas à l’entraînement, tu viens avec nous” raconte la mère de Patricia. Le jeu a rapidement pris une tournu- re dramatique. “Elle n’a pas pris peur tout de suite, d’autant que ce sont des camarades de classe.” Puis ils la font entrer au centre international de séjour, où sont logés nombre de ces sportifs originaires de toute la France. “Devant son refus de les suivre, l’un d’eux l’a

Lamère de Patricia est furieuse : “Par cette décision, le soupçon était presque mis sur ma fille.” Une quinzaine de jours plus tard, Patricia réintègre son lycée. La jeune fille, toujours très per- turbée par cette affaire, bénéficie enco- re à ce jour d’un suivi psychologique. Aujourd’hui, les parents de la hand- balleuse veulent établir la vérité et éloigner tout autre danger potentiel pour elle. “Nous ne voulons pas qu’ils fassent de la prison, mais au moins

portée, ils l’ont entraîné dans une chambre. Trois autres gars sont venus les rejoindre poursuit la mère. Ils lui ont demandé de se trémousser sur de lamusique, ce qu’elle a refusé.” La sui- te vaudra la qualification suivante : “attouchements sexuels en réunion”, retenue dans la plainte déposée le soir même par lamère de l’infortunée spor- tive. Elle poursuit le récit : “En début de soirée, nous avons reçu un coup de téléphone de Joëlle Demouge, la res-

qu’ils quittent Besançon. Pour que notre fille n’ait pas peur de les croiser quand elle va en ville. Nous voulons aussi que l’on recon- naisse que notre fille n’a pas menti.”

ponsable du pôle handball, nous prévenant que notre fille avait été agressée sexuellement.” Dans le même temps, le respon- sable du pôle lutte a convo- qué les élèves impliqués : ils auraient reconnu les faits.

“Nous voulons qu’ils quittent Besançon.”

Aucune sanction judiciaire, pas plus que sportive, n’a été prise à l’encontre des jeunes lutteurs incriminés. Deux d’entre eux ont été sacrés champions de France cadets le mois dernier… Le cas de la jeune handballeuse bison- tine ne serait pas isolé. Selon nos infor- mations, une autre jeune fille de sport- études aurait été violée. Une enquête policière a été ouverte. ! J.-F.H.

Sanction immédiate prise par le pro- viseur du lycée Jules-Haag : le trans- fert immédiat de deux des lutteurs dans un autre établissement bisontin. “Le troisième, le plus dur, était déjà en lycée professionnel.” Patricia quant à elle, a été écartée du lycée Jules-Haag “par mesure conservatoire et pour une durée indéterminée.” Le lycée motive sa décision “parmesure de précaution.”

Les jeunes sont hébergés au centre international de séjour. Le bâtiment jouxte le pôle sportif des Montboucons.

7 L’ÉVÉNEMENT

R ÉACTION

E NQUÊTE Jusqu’à 7 ans de prison Une expertise psychiatrique des auteurs présumés La justice bisontine semble prendre l’affaire très au sérieux. Une enquê- te est en cours. Les auteurs risquent une peine d’emprisonnement.

Pas de conseil de discipline

Les instances de la lutte n’ont pris aucu- ne mesure disciplinaire à l’encontre des jeunes. Le responsable du pôle lutte de Besançon, choqué par cet épisode, veut en tirer toutes les leçons. L’affaire a secoué le pôle lutte

D ans un courrier adres- sé à la famille de la victime dès le lende- main de l’agression, la Fédération française de lut- te avait promis des sanctions à l’encontre des trois lutteurs incriminés. Signé notamment du directeur technique natio- nal Charles Dumont, cette lettre précise qu’une “décision immédiate d’exclusion du pôle a été prise contre ces lutteurs et une procé- dure disciplinaire est d’ores et déjà engagée.” Sixmois après les faits, les trois jeunes n’ont reçu ni sanction spor- tive, ni sanction disci- plinaire… Apparem- ment, les instances de la lutte attendent que la justice se prononce pour réagir. Du côté du pôle lutte de Besan- çon, on ne cache pas son embar- ras… et sa colère. Mustapha Dib est le responsable du pôle lutte. Il ne nie pas la gravité

des faits. “Ces trois jeunes ont eu un comportement inaccep- table. S’ils ne sont pas encore passés en conseil de discipline, c’est qu’entre temps, il y a eu des élections à la Fédération française de lutte” justifie-t-il. Mustapha Dib ajoute, ulcéré par ces faits : “Il est hors de question que je cautionne quoi que ce soit de ce qui a été com- mis, ils ont fait une erreur

S uite à l’affaire, une enquête judiciaire a été ouverte. D’après Ber- nard Belotte, le substi- tut du procureur chargé des mineurs au tribunal de Besan- çon, “tout le monde a été enten- du, auteurs et victime. L’en- quête est toujours en cours. J’espère que cette affaire sera bouclée le plus rapidement pos- sible.” D’après le substitut, “c’est la première fois qu’une telle affaire a lieu à Besançon.” Il précise : “Dans l’enquête poli- cière, les faits sont qualifiés d’agression sexuelle aggravée.” Selon les informations trans- mises par le parquet, “une exper- tise psychiatrique et psycholo- gique des jeunes a été faite. Les résultats ne sont pas encore connus.” S’agissant de mineurs, l’affai-

re sera ensuite transmise dans les parquets compétents une fois l’enquête terminée. Les trois jeunes concernés, bien qu’ils suivent leurs études sur Besançon, ne sont pas origi- naires de Franche-Comté. Contrairement aux majeurs qui sont jugés par le parquet dont dépend le lieu de l’in- fraction, les mineurs le sont sur leur lieu d’origine. Enmatière d’agression sexuel- le aggravée, la peine maxima- le encourue est de 7 ans d’em- prisonnement en ce qui concerne une personne majeu- re. “En général, la peine est divisée par deux de plein droit si l’auteur est âgé de moins de 16 ans. Si l’auteur a entre 16 et 18 ans, le juge peut décider de la maintenir à 7 ans maxi- mum.” !

monumentale. Une de mes priorités est de fai- re comprendre aux jeunes lutteurs, qu’en tant que sportifs de haut niveau, ils ne doivent pas penser qu’ils ont tous les droits, notam- ment vis-à-vis des filles. C’est hélas parfois le cas. L’athlète de haut niveau

“Ils m’ont massacré un temps de travail énorme.”

Le pôle espoir de Besançon est le seul de France à être spécialisé dans la lutte gréco-romaine. Les meilleurs champions en sont issus.

a d’abord des devoirs, et une image à véhiculer. C’est pour cela que ce qui s’est passé me choque profondément. J’ai les boules, ça me fait énormément de mal lâche-t-il. Par rapport à des athlètes qui ont des pers- pectives olympiques, c’est into- lérable.” Deux de ces jeunes ont été cou- ronnés en février dernier cham- pions de France cadets de lut- te gréco-romaine. Leur statut de sportif de haut niveau les classerait-il dans la catégorie des “intouchables” ? “Certai- nement pas, répondMustapha Dib. Si la justice confirme leur responsabilité, je les exclus du

pôle.” Il reconnaît néanmoins l’erreur des instances de la lut- te “de ne pas avoir sanctionné les jeunes plus tôt que ça.” Cet épisode douloureux est en totale contradiction avec les valeurs queMustapha Dib ten- te de véhiculer à Besançon, unique pôle espoir français spé- cialisé dans la lutte gréco-romai- ne. “Ils m’ont massacré un temps de travail énorme par rapport à l’image de notre sport. Ma mission est de sortir des championsmais enmême temps de construire des individus. Dans cette optique, j’ai mis en place un double projet, sportif,

mais aussi théorique, fait de séances et de cours où toutes ces notions de citoyenneté sont inculquées. Je veux leur apprendre qu’ils ne sont pas des gladiateurs.” Le responsable du pôle espoir, entraîneur national, ajoute que “cette affaire a aumoins leméri- te d’avoir servi de leçon à tous les autres lutteurs. Il n’y aura pas le moindre écart toléré avec les nouvelles recrues du pôle” , termine Mustapha Dib, visi- blement éprouvé par les agis- sements de ses protégés. ! J.-F.H.

X avier Sauvaget est tombé dans l’in- formatique quand il était petit. À 5 ans, il maniait déjà son premier ordi- nateur. 22 ans plus tard, ce jeune féru de nouvelles technologies crée sa propre entreprise, après 5 ans passés dans l’Armée en tant qu’administrateur de réseau et res- ponsable de la sécurité informatique au centre de transmission de Besançon. Créée le 10 janvier dernier, la société Dep'in- fo est spécialisée dans le dépannage, l’as- sistance et la formation à domicile. “Je me rends au domicile des clients que j’accom- pagne avec leur propre matériel et leur façon de travailler. L’objectif est plus d’amener l’in- formatique à eux, qu’eux à l’informatique. Je m’adapte vraiment aux besoins concrets des personnes” explique Xavier Sauvaget. Le res- ponsable de Dep’info est aussi à l’aise avec le traditionnel système Windows que sur Macintosh ou Linux. “Mes interventions les plus fréquentes consistent à aider les per- sonnes à configurer leur matériel pour l’A.D.S.L. Je propose également de la vente d’acces- soires pour P.C.” Le tarif de ses interventions est tout à fait modique : 45 euros de l’heure. “Dans le Grand Besançon, je ne compte pas de frais de dépla- cement.” Xavier Sauvaget propose aussi des forfaits “premiers pas dans l’informatique” P U B L I - I N F O R M A T I O N Dep’info : l’informatique à votre domicile Une nouvelle entreprise au service des particuliers et des entreprises pour le dépannage informatique à domicile : Dep’info. Disponible du lundi au same- di de 8 heures à 20 heures pour le dépannage, l’assistance et la forma- tion en informatique.

G RAND ANGLE Un cas récent en Bretagne

Le tribunal de grande instance de Dinan (Côte d’Armor) vient de condamner un chef d’établissement pour non dénonciation, suite à des agressions sexuelles. La justice lutte contre la non dénonciation

sur plusieurs heures ainsi qu’un système de crédit-temps pour ses interventions à domi- cile. “La personne souscrit par exemple un forfait de 10 heures, pour 400 euros, valable sur plusieurs années et qu’elle peut utiliser à sa guise.” La rédaction de C.V., de rapports et tout travail de saisie informatique fait éga- lement partie de son savoir-faire. Rapidité, convivialité et efficacité : selon Xavier Sauvaget, “l’informatique doit être simple, facilement mise en œuvre et accessible à tous.” C’est précisément l’objectif de Dep’in- fo, une entreprise où le service à la person- ne n’est pas un vain mot. ! DEP’INFO D ÉPANNAGE INFORMATIQUE À DOMICILE 20, avenue de la 7 ème Armée américaine 25000 BESANÇON Tél. : 06 09 38 65 76 E-mail : depinfo25@free.fr Votre interlocuteur : Xavier Sauvaget

“F in 2004, j’ai poursuivi un chef d’établissement pour n’avoir pas dénoncé des faits qualifiés de viol par le juge d’instruction. Ce responsable d’établissement a été jugé par le tribunal cor- rectionnel de Dinan et condamné.” Le ton d’Éric Bouillard, procureur de la République à Dinan est gra- ve. Cette affaire de mœurs impliquant des mineurs a été prise très au sérieux dans cette région de la Bretagne. Le responsable de l’établissement en ques- tion - l’É.R.E.A. de Taden -, a écopé d’une peine de 1 200 euros d’amende. Ce chef d’établissement aurait largement atté-

nué les faits lorsqu’il avait été entendu par la justice. L’article 434-3 du code pénal est clair : “Quiconque ayant eu connais- sance de privation, mauvais traitement

ou agression sexuelle sur mineur de 15 ans, n’informe pas les autorités judiciaires ou administratives, est pas- sible d’une peine d’empri- sonnement de 3 ans et de 45 000 euros d’amende.” En l’espèce, le responsable

Ce chef d’établissement aurait largement atténué les faits.

de l’É.R.E.A. a bénéficié de certaines cir- constances atténuantes, notamment du fait “qu’il est à la tête d’un établissement d’enseignement difficile et qu’il était proche de l’âge de la retraite.” Le chef d’établis- sement a fait appel de la décision. !

BESANÇON

8

D OUANES

En bref

Une cinquantaine de manquements par an

Deux Bisontins revenaient de Suisse avec 500 000 euros en liquide Les services douaniers ont réalisé une saisie record à la fron- tière franco-suisse de Vallorbe. Les deux “promeneurs” avaient dissimulé le passage de 500 000 euros, en petites coupures. L’affaire est remontée à l’administration nationale.

" Chien “Tout chien non tenu en laisse pourra être mis en fourrière”. C’est le sens d’un arrêté muni- cipalsignépar lemairedeBesan- çon. Par ailleurs, il est désormais interdit de promener son chien, même en laisse (!), sur les trois sites suivants : clos Barbizier, espacesvertsde l’esplanadedes Droits de l’Homme et square Castan.Cetarrêtéentreenvigueur le 1er avril. ce n’est pas unpois- son…Besançoncompte14 000 chiens qui produisent chaque jour 3,5 tonnes de déjection. " Cyclo La 11 ème édition de la Bisontine aura lieudimanche 10 avril. Cet- te épreuve V.T.T. est organisée par le club Besançon Cyclos Randonneurs (B.C.R.). Rendez- vous au gymnase de la Mal- combe (départs entre 8 heures et 10heures). Troisparcours sont proposés :25,35ou50km.Inno- vation cette année : unparcours supplémentaire Run and Bike de 10 km par équipes de deux. RenseignementsauprèsdeJean- PierreBonjour au03 81 55 75 97 ouJulesCurtyau03 81 81 24 24. " Commerce LaCommission départementa- le d’Équipement Commercial a donné son accord pour la créa- tiond’un salonde coiffure-esthé- tique à l’enseigne Éric Pannaux, au centre commercial Ile-de- France à Besançon-Planoise.

L es faits remontent à fin février. Une voiture est arrêtée au poste-frontiè- re de La Ferrière-sous-Jougne pour un contrôle de routine. “Qu’avez-vous à déclarer ?” “Rien.” Méfiants, les douaniers décident de pousser plus loin leur investigation. Surprise quand ils découvrent dans le véhicule, la bagatelle de 500 000 euros (3,280millions de francs) en liquide. L’information qui n’a pas, à ce jour, fait l’objet de procédure judiciaire, a été confir- mée par la direction régionale des Douanes de Besançon. Si l’entrée de devises sur le ter- ritoire suisse n’est pas inter- dite, elle est soumise à une réglementation spécifique. “Dès lors que la valeur des sommes, titres, devises ou bijoux, dépas- se 7 600 euros, il y a obligation de déclarer au passage en doua- ne indique la direction régio- nale des Douanes. Nous deman- dons de justifier la provenance de ces valeurs. Dès lors que la somme est déclarée, les per- sonnes peuvent passer libre- ment, sans retenue, sans amen- de. Si l’origine n’est pas justifiée

nières années. Les principaux points de passages dans notre département sont les trains internationaux et les postes- frontières, particulièrement celui de Jougne, “une place for- te de nos constatations. Il y a des gens de la région mais pas seulement. Le milieu écono- mique dijonnais ou parisien est parfois concerné.” Enmoyenne ces deux dernières années, les Douanes francs- comtoises ont déjoué une cin- quantaine de cas semblables, soit presque un par semaine, sur des sommes variant de

ou alors douteuse, nous enga- geons des investigations com- plémentaires.” Si les douaniers fouillent et découvrent - souvent dans des caches aménagées - le pot-aux- roses, il y a alors “manquement à l’obligation déclarative”. “Dans le cas présent, on a certaine- ment affaire à des “économies” placées en Suisse.” Si la per- sonne arrive à justifier l’origi- ne et la destination régulière de ces fonds, elle écopera jus- te d’une amende douanière pour défaut de déclaration. L’origi- ne des fonds peut être fraudu-

C’est à la douane de Jougne-Vallorbe que de tels contrôles sont les plus fréquents en Franche-Comté.

quelques milliers d’euros à plusieurs centaines. La som- me totale d’argent ou contre-valeurs non déclarés avoi- sine 1,6 million d’euros l’année dernière. Lorsque

leuse ou non : ven- te illicite de cigarettes ou de stupéfiants, ou tout simplement, “argent au noir” ressorti de Suisse après l’avoir fait fructifier, comme

Les Douanes ont déjoué une cinquantaine de cas semblables.

contentieux douaniers sont réglés par des transactions et ne sont pas portés en justice.” Les amendes infligées dans le cadre d’une transaction “à l’amiable” peuvent atteindre 1 à 3 fois la valeur des mar- chandises contrôlées. Quand c’est de l’argent non déclaré, les amendes sont en général inférieures, mais ensuite, c’est le fisc et l’U.R.S.S.A.F. qui peu- vent s’en mêler… ! J.-F.H.

sactionnel : ils restituent l’ar- gent après paiement d’une amende.” Parfois, les Douanes peuvent décider de porter l’af- faire en justice. Cela peut arri- ver lorsque le contrevenant refuse de payer l’amende for- faitaire. Les dossiers les plus importants, en valeur ou en matière de dédouanement pour les entreprises importatrices par exemple, peuvent relever de la compétence nationale voi- re ministérielle. “90 à 95 % des

la somme dépasse une certai- ne valeur, c’est le cas ici, la direction régionale ne dispose plus de son pouvoir transac- tionnel. “Quand cela ne dépas- se pas une certaine somme, nos agents ont un pouvoir tran-

cela semble être le cas. “Nous ne sommes pas dans un cadre de blanchiment d’argent” pré- cisent les services régionaux. La fréquence de ce genre d’ar- restations serait en augmen- tation sensible ces deux der-

A RNAQUES Plusieurs milliers d’euros Des commerçants bisontins victimes de l’arnaque à la fausse pub

Des démarcheurs proposent de faux encarts publicitaires et encaissent l’ar- gent. De nombreux commerçants de Besançon ont déjà été victimes de l’ar- naque. Et les méthodes deviennent de plus en plus raffinées

P hilippe Monin cherche un long moment dans sa boutique de matériel pour culture hors sol, avant de remettre la main sur les trois fax à l’en-tête de sociétés obs- cures. Il venait juste d’ouvrir son com- merce rue de Dole depuis trois mois. Alors, lorsqu’une personne l’a démar- ché, en octobre 2003, pour lui vendre un encart publicitaire, il ne s’est pas méfié. “J’étais débordé. Lorsque vous débutez, il y a des tas de choses àmettre au point. Et puis la boutique ne désem- plissait pas.” Il reste des espaces publicitaires dans sa publication, Philippe doit se déci- der vite, s’il veut en profiter, lui affir- me l’homme au bout du fil. “Ils vous mettent sous pression. Il faut que vous donniez votre accord dans la journée. Et ils vous appellent systématique- ment quand la boutique est pleine” , se souvient-il. Philippe signe et envoie le chèque. Rien n’est paru. Et le scé- nario s’est répété trois fois, avec trois sociétés différentes. Pour un total de plus de 5 000 euros. Des commerçants victimes d’arnaques comme celle-ci, l’avocate Isabelle Che- val en reçoit pratiquement un par semaine dans son bureau. “Et il faut

aucun des réseaux derrière ces socié- tés factices n’a été identifié jusqu’à présent. Une des pistes remonterait jusqu’en Roumanie. Les malfaiteurs n’hésitent pas à har- celer leurs victimes, pour qu’elles envoient les chèques. “Ils sont même allés jusqu’à envoyer un coursier, cas-

ajouter à ce nombre, tous ceux qui pré- fèrent se taire, explique l’avocate, qui représente 25 clients. C’est toujours le même mode opératoire. Ils proposent par téléphone puis par fax des encarts dans des publications. Puis ils encais- sent les chèques et disparaissent.” Les publications enquestionbien sûr n’exis- tent pas.

qué, réclamer de l’argent à une de mes clientes” , ajou- te M e Cheval. Une fois les chèques envoyés, les vic- times n’ont plus aucun recours possible. Et les socié- tés fictives s’évanouissent dans la nature. “Au bout de quatre mois, lorsque j’ai

Deux mille plaintes devant le tribunal de Bobigny.

Au départ, l’arnaque tou- chait essentiellement des commerçants de Besan- çon. Désormais, le Haut- Doubs et Pontarlier sont aussi ciblés. Sur les fax envoyés, les sociétés affi- chent une adresse sur les

Champs-Élysées à Paris, se dotent de faux numéros d’inscription au registre du commerce. Et lesméthodes deviennent de plus en plus raffinées. “Ils jouent sur les noms, utilisent des sigles qui peuvent prêter à confusion avec des parutions officielles. Ou envoient des bons à tirer factices” , reprend l’avocate. Deux mille plaintes, concernant des arnaques similaires, ont été déposées au tribunal de Bobigny et une enquê- te est en cours. Des plaintes ont éga- lement été déposées à Besançon. Mais

voulu les rappeler pour leur réclamer mon argent, la ligne n’était plus attri- buée” , affirme Philippe Monin. Seule solution pour les commerçants, la prudence. “Des propositions dou- teuses, j’en reçois parfois plusieurs fois par semaine. Il faut être vigilant. Et demander systématiquement un exemplaire de la publication en ques- tion, avant de payer” , rappelle Jean- Charles Diéterlé, le président de l’Union des commerçants de Besan- çon. ! S.D.

Philippe Monin a dû payer 5 000 euros à trois sociétés différentes.

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10 DOSSIER

Où acheter du terrain, où construire DANS LE GRAND BESANÇON ?

L’accession à la propriété est une des pré- occupations des ménages. Il y a un cer- tain empressement à vouloir investir dans un bien immobilier à tout prix ! Les taux d’intérêt historiquement bas viennent doper ce marché qui se développe de manière frénétique. La demande ne flé- chit pas, alors que l’offre foncière se raré- fie. Ce déséquilibre est à son tour res- ponsable d’une hausse des tarifs remarquable dans le domaine de la construction de maison individuelle. En un an, entre 2003 et 2004, les prix se sont encore envolés de plus de 10% dans la communauté d’agglomération ! Et cela ne suffit pas à dissuader les acquéreurs à l’af- fût d’une parcelle de terre où ils pourront s’installer. D’un autre côté, s’ils n’achètent pas maintenant, le pourront-t-ils demain si les prix continuent à grimper ? À cette question, les professionnels de l’immo- bilier estiment que cette fois-ci un pla- fond est atteint. Prix, disponibilités fon- cières, situation des lotissements, dans ce numéro spécial, La Presse Bisontine entre dans le détail de ce marché marqué par des spécificités locales.

I NFLATION Le point sur le grand Besançon La fièvre s’abat sur les prix du terrain

Plus 15,4% de hausse en un an ! Les statistiques donnent le ver- tige. Pourtant la flambée des prix sur le marché de la construc- tion de maison individuel ne dissuade pas les acquéreurs.

sur les finances de l’acheteur. Pour réduire le montant de cet investissement “soit, en effet, vous achetez un terrain plus petit, soit vous rognez sur la construction de votre maison en utilisant des matériaux moins coûteux, ou pour- quoi pas en la construisant vous-même. Il vous reste encore la solution d’aller vous installer loin de Besançon” poursuit Patrick Marceau. La Haute-Saône par exemple. Partout des lotis- sements sortent de terre. La durée de commercialisation “est de 5 à 12 mois. Assez rapide” selon la S.A.F.C.

viabilisé” constate Patrick Marceau de l’agen- ce départementale d’information sur le loge- ment. Il ajoute : “À titre de comparaison en 2000, sur le même secteur, nous étions à 55 euros par m 2 pour les endroits les moins chers, à 73 euros par m 2 pour les mieux côtés.” Entre 2003 et 2004, les prix au m 2 ont augmenté de 15,4% ! À l’échelle du Grand Besançon, les prix varient entre 55 euros le m 2 (ex : Geneuille) pour des- cendre jusqu’à 26 euros (ex : Char- nay.)

M ontferrand-le-Château : “ Vend terrain 850 m 2 , non viabilisés, 57 000 euros.” Devecey : “Vend terrain viabilisé 9 ares, 100 euros le m 2 .” Châteaufarine : “Hors lotis- sement, vend parcelle de 10 ares, 105 000 euros.” Ces trois petites annonces piochées au hasard dans la presse sont des indicateurs sur l’état dumarché de l’immobilier dans la communauté d’agglomération du Grand Besançon. Plus pré- cisément sur la fièvre qui s’abat sur le prix du m 2 de terrain constructible. C’est une évidence, le marché de la maison indi- viduelle surfe sur le haut de la vague. Selon une récente étude réalisée par le Crédoc pour le compte de l’union nationale des construc- teurs de maisons individuelles (U.N.C.M.I.), 82% des personnes interrogées affirment sou- haiter vivre dans une maison et 89% voudraient en être propriétaires. Les acquéreurs plébisci- tent ce type d’habitat. Les taux d’intérêt his- toriquement bas les encouragent à claquer la

porte du locatif pour prendre leur indépendance immobilière. Malgré des tarifs à première vue prohibitifs, les prétendants à l’accession à la propriété sautent le pas, quitte à se coller sur le dos un emprunt bancaire de 25 ans (300 mois). “C’est très long. Mais on constate que ça ne rebute pas les acquéreurs qui sont relative- ment jeunes. Les mentalités ont changé. Les gens se disent “advienne que pourra” observe Alain Pointurier président de la Chambre régio- nale des notaires. Les incertitudes de la conjonc- ture économique n’ont visiblement pas d’effet sur le comportement des investisseurs. La demande est soutenue dans l’aggloméra- tion. La plupart des secrétariats de mairie sont assaillis de coups de fil de personnes à la recherche d’une parcelle constructible. Mais l’offre foncière se raréfie, ce qui contribue aus- si à entretenir la hausse des prix. “En lotisse- ment, à Besançon il faut compter entre 70 euros et 85 euros par m 2 hors taxe pour un terrain

“Nous devons

Dans ces conditions, rien qu’en ache- tant le terrain, l’investisseur plombe sérieusement son capital. C’est la rai- son pour laquelle la taille des par- celles a tendance à diminuer. “Il y a 5 ans, dans une commune comme Châ- tillon-le-Duc, la surface des terrains imposée était de 9 ares. Aujourd’hui, on est entre 6 et 7 ares. Nous devons

De son côté, la Direction régionale de l’équipement enregistre des records au service des dépôts de permis. “En 1994, à l’échelle de la Franche-Comté, on enregistrait 3 000 permis de construi- re pour du logement collectif et autant pour de la maison individuelle. 10 ans plus tard, nous sommes à 4 500 per-

réduire la taille des parcelles.”

mis déposés pour des maisons individuelles et 2 000 pour l’habitat collectif.” Sur l’ensemble des logements mis en chantier, 70% sont des maisons individuelles ! Il y a en ce moment, sur le marché de l’immobilier, comme une peti- te envie de propriété et d’indépendance. ! T.C.

réduire la taille des parcelles pour rester dans niveaux prix abordables pour l’acquéreur” insis- te un promoteur bisontin. Ce n’est pas le tout d’avoir un terrain, mais il faut penser à y mettre la “tente.” Là encore, le prix moyen d’une maison individuelle est pas- sé en deux ans de 150 000 euros à 200 000 euros. Un bond en avant qui se répercute à son tour

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