un autre choix

Pourtant, il nous faut joindre cet esprit d’aventure à notre don : il nous faut unir cet enthousiasme, cette confiance candide en un soutien supérieur, cette audace envers et contre tout, ce sens noble du défi, à notre aspiration. Face à l’énormité et la complexité de la tâche, face à la force de l’épreuve, nous comprenons très concrètement combien ce travail d’unification est essentiel : le feu de vie, loin d’être rejeté ou condamné, doit être mis en présence du Feu intérieur de discernement et d’amour psychique, tout comme le feu de l’intelligence aussi doit s’offrir au service du devenir psychique et contribuer à sa progression manifeste. Parce que ce feu vital est, nous le savons par nos multiples expériences de la chute et de la dérive, capable de se ruer dans les directions les plus contraires, nous avons cette tendance morale à le répudier, ou à nous en méfier, mais l’être intérieur est un conquérant et aspire à servir un devenir entier et intégral – et libre de toute séparation, de toute discrimination, de tout jugement, de toute réticence.

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Notre ego, c’est-à-dire la formation temporaire distincte de notre présente personnalité frontale, permet une identification partielle de la force vitale et de la force mentale.

Par ce procédé d’accrétion de notre présent ego personnel, influencé par de nombreux facteurs - tels la transmission génétique, l’environnement immédiat, le milieu social, la culture dominante, mais aussi l’âge intérieur et le type d’expérience que l’âme a choisi pour cette existence, nous puisons des natures physique, vitale et mentale universelles ce que nous pouvons faire « nôtre » et adapter à nos besoins.

Et ces éléments viennent ainsi constituer notre propre nature personnelle unique – ils sont désormais considérés comme « moi » : voici, telle est « ma » nature, « je » suis ainsi.

Ce procédé – celui de la formation de notre ego – est celui d’une nécessité : nous ne pourrions exister autrement, cette identité est notre structure et notre coque, notre sauvegarde et notre moyen de communiquer. Il s’effectue et se poursuit depuis l’enfance du corps, par opportunisme plutôt que par une volonté ou un plan quelconque, jusqu’à graduellement et par approximation nous pourvoir individuellement d’une instrumentation relationnelle avec le monde et les autres.

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