un autre choix

A présent que nous savons un peu mieux qui nous sommes et quel est le véritable destin de l’être humain, à présent que nous avons pu recouvrir un peu de la capacité de choisir, la possibilité de procréer nous apparait dans une perspective bien différente.

Procréer par attachement, par besoin affectif, par fierté, par devoir, par accident, comme un investissement, pour se conformer aux valeurs et aux priorités dominantes ?

Procréer, tirer ou appeler ou forcer un autre être dans ce corps qui naîtra de nos cellules associées, avec la transmission inévitable de nos subconscients respectifs et de notre bagage génétique, de nos travers et de nos faiblesses et de nos fortunes ou de nos misères ?

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La honte, le dégoût, la répulsion, la trahison de sa propre image – et ce spectre que la mort nous inflige par procuration, le sens du pêché, de la faute -, et leurs répondants – la dépravation, l’attrait de l’abîme, de l’oubli, de la chute et du déni : voici, tel est notre paysage interne, que nous partageons tous.

Alors, comment retrouver la propreté, la transparence et la joie d’être ?

A coups de couteau, de sermon, de sacrifice ?

Par la vertu de l’abnégation, de l’austérité ?

Notre humanité est bien malmenée !

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Dans le calme profond de la présence qui voit, nous apparaissons à la fois ridicules et orphelins, enfants égarés parmi des constructions monstrueuses.

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