La Presse Bisontine 124 - Septembre 2011

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans SEPTEMBRE 2011 N° 124 2, 20 €

SPÉCIAL EMPLOI I I LES 70 ENTREPRISES LES PLUS DYNAMIQUES DU GRAND BESANÇON

- La situation de l’emploi - Le palmarès par effectifs - Les secteurs d’activité qui recrutent

LE DOSSIER en p. 19 à 24

ÉCONOMIE p. 38 et 39 BESANÇON ET L’AÉRONAUTIQUE Le secteur de l’aéronautique est en plein essor. Les entre- prises locales qui participaient au salon du Bourget comp- tent bien tirer profit de cette conjoncture favorable.

PATRIMOINE p. 14 et 15 La Porte Noire dévoilée En avant-première, La Presse Bisontine a eu accès à un des joyaux du patrimoine bisontin : la Porte Noire. Voilà plus de 5 ans qu’elle est en rénovation. Son dévoilement prohain risque de surprendre.

Victoria

*Le moins cher, hors "promo" et "prix nets" jusqu'au 10.09.11

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 124 - Septembre 2011

Les femmes à la rue

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets

Simplicité Quel contaste ! Tandis que le monde de la finance perd la boule, victime de ses propres turpitudes et totalement dévoyé de sa vocation première, d’autres tentent d’insuffler un autre élan, loin, bien loin des soubresauts de la bourse et du can- nibalisme des spéculateurs. On a assisté en même temps que se déréglaient les marchés financiers à un élan spirituel orchestré pourtant par un vieil homme contesté mais qui, paradoxalement, a éveillé chez des millions de jeunes une ferveur spirituelle hors normes. Les Jour- nées Mondiales de la Jeunesse qui se sont déroulées à Madrid ont emporté même le scepticisme de ceux qui, contestataires idéologiques, se sont ridiculisés en ten- tant de ridiculiser ces jeunes du monde entier. On se trompe si on pense que l’élan des J.M.J. est purement catholique. En ces temps tourneboulés, cet élan est avant tout spirituel, nuance. Le message est d’autant plus fort qu’il est véhiculé par les jeunes qui, d’ailleurs à la manière de ceux que là-bas on appelle les “indignés” (et qui se sont indignés aussi contre les J.M.J.) ont certainement voulumontrer que dans ce monde où tout va désormais trop vite, où les niveaux de vie et de revenus sont écartelés entre le trop et le rien, il émer- ge comme naturellement un instinctif sou- hait de spiritualité. On a sans doute grand besoin de simple. Ainsi on repense, huit siècles plus tard, au message qu’a su fai- re fructifier à la seule force de sa simpli- cité, celui qu’on a appelé le poverello , le petit pauvre d’Assise, Saint-François. Ancien “fils à papa” de l’époque, il a pris la déci- sion ferme et cruelle de se dépouiller de tout pour porter son message à toute la région de son enfance, l’Ombrie, puis à toute l’Italie médiévale de l’époque, et fait des émules à travers le monde grâ- ce à ses messages d’une simplicité pure qui passerait aujourd’hui pour de la naï- veté. Loin de nous bien sûr le souci de convertir le lecteur à l’idéologie du petit pauvre d’Assise. Mais quelles leçons auraient bien à tirer de la vie simplissime de Fran- çois certains des nouveaux maîtres du monde qui précipitent, en sont-ils vrai- ment conscients, le monde à sa perte et la leur avec. Un peu de recul, et le mon- de tournera sans doute un peu mieux en cette rentrée déjà folle. Jean-François Hauser Éditorial

Cuisine centrale : le préfet saisit la Chambre régionale des comptes abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

sine au rapporteur chargé de l’instruction” écrit Christian Decharrière à Jean Rosselot qui qua- lifiait ce projet “d’échec total” lors du dernier Conseil municipal, et qui méritait “un éclaircis- sement.” Les attaques successives du leader U.M.P. sur ce dossier, agacent le maire Jean- Louis Fousseret. “Je vous remercie de marte- ler les 7 millions d’euros pour que tout le mon- de perçoive que c’est un scandale lui répondait lemaire avec ironie, mais je pense que je n’arriverai pas à vous faire comprendre que nous sommes victimes. Les 7 millions d’euros engagés par la ville font déjà l’objet d’une demande de rem- boursement au titre du préjudice subi.” L’expert qui travaille sur le dossier pour déterminer les responsabilités dans ce dossier devrait rendre ses conclusions à la fin de l’année.

L epréfetChristianDecharrièrea répondu favo- rablement à la demande de Jean Rosselot. Le 16 juin, le représentant de l’État a saisi la Chambre régionale des comptes à propos de la cuisine centrale comme le leader de l’opposition municipale l’avait invité à le faire un peu plus tôt par courrier. Le souhait de Jean Rosselot est que la juridiction financière fasse “toute la lumiè- re” sur l’investissement de la ville de 7 millions d’euros dans cette cuisine hyper-moderne, devant permettre la fabrication de 5 000 repas pour les enfants des écoles maternelles et pri- maires de Besançon, mais qui ne fonctionne pas. “La Chambre régionale des comptes vient de me faire savoir qu’un examen de la gestion de la commune de Besançon avait été ouvert le 29 avril 2011 et qu’elle avait transmis ma sai-

Au départ appelée rue Pierre-Curie, la voie a finalement été rebaptisée Pierre et Marie-Curie.

avaient donné leur nom à des rues et que, pour deux d’entre elles, on pouvait croire qu’il s’agissait de personnes du sexe masculin ? Nous avions parmi les élues l’écrivain Colette (rue baptisée en 1953) et Anne Frank (1967). On connaissait la “rue Grenot” depuis 1911, sans savoir qu’elle rendait hommage à une bienfaitrice prénommée Jeanne-Françoise (1777- 1856). Il en a été de même plus tard pour la rue Camil- le-Charvet dont la plaque portait la mention “profes- seur mort en déportation”. Homme ou femme ? Rien ne nous l’indiquait.” L’intitulé de la plaque a été changé. Autre détail relevé par l’auteure bisontine : Pierre Curie a été honoré en 1931. Personne n’avait pensé à Marie. La municipalité de Besançon a réparé cette injustice lors de la “journée internationale des droits de la femme”. Depuis février 2003, la voie jus- qu’alors dédiée uniquement à Monsieur se nomme “rue Pierre et Marie-Curie”.

B aptiser une rue, une allée, une voie, un che- min, de tel ou tel nom de personne n’est finalement pas si simple. En juin, La Presse Bisontine consacrait un article sur la faible pro- portion de rues érigées en l’honneur de femmes. Lamai- rie rappelait que ce choix n’avait rien de “machiste”. L’explication est historique. Plusieurs courriers sont par- venus à la rédaction com- mentant cette question de la parité. Conseillère muni- cipale de 2001 à 2008, Clai- re Casenove apporte une précision : “J’avais proposé lors de mon mandat que Geneviève Anthonioz-De Gaulle récemment disparue, soit ainsi mise à l’honneur. Il m’a été opposé un tas d’arguments contre ce pro- jet. Peut-être parce que cet- te personne n’était pas socia- liste” émet-elle. Éveline Toillon, auteure de “Les rues de Besançon”, constate de son côté les “pro- grès” faits dans ce domai- ne. “Savez-vous qu’en 1988 quatre femmes seulement

La Chambre régionale des comptes devrait décortiquer à son tour l’épineux dossier de la cuisine centrale.

Passage Pasteur, l’opération suit son cours

L ors du dernier Conseil municipal, les élus bison- tins ont découvert le Pas- sage Pasteur d’une maniè- re originale. Ils ont eu droit à la projection sur écran d’une animation virtuelle de quelques minutes mettant en scène un personnage che- minant dans le futur centre commercial avant de se rendre dans un des appar- tements que compte le com- plexe immobilier en cours de construction au centre-vil- le. Une manière de dire que le chantier suit son cours, et qu’après 15 ans, il touche enfin au but. “Le centre com- mercial doit ouvrir à la fin de l’année 2014. La fin de l’opération est prévue en 2015” confirme Michel Loyat, adjoint à l’urbanisme. Quelques mises au point ont été faites par rap-

port aux enseignes commer- ciales censées venir s’implanter là comme la FNAC. “Aujourd’hui, la FNAC est d’accord pour s’installer Pas- sage Pasteur. Mais rien n’est signé. Cependant, les derniers contacts que j’ai eus avec le Cégécé, c’était “oui” poursuit le maire. Jean-Louis Fousse- ret répondait ainsi à Pascal Bonnet de l’opposition qui demandait si avant d’engager l’opération Pasteur, la majo- rité avait pris le temps d’analyser l’échec commer- cial du centre Saint-Pierre. “On ne peut pas dire d’un côté il faut dynamiser le commer- ce au centre-ville et critiquer de l’autre un projet comme celui-ci” enchaîne Jean-Louis Fousseret. Jacques Mariot, l’adjoint au commerce, a indi- qué par ailleurs que la phase

de recherche d’enseignes allait débuter “dès le mois de sep- tembre de façon à ce que nous ne retrouvions pas les mêmes commerces dans le Passage Pasteur et aux Marnières.” Ce sont moins les enjeux com- merciaux du projet que la question énergétique qui pré- occupe Catherine Thiébaut du groupe Europe Écologie-Les Verts. “C’est très joli, mais c’est très cher. En plus, il est prévu de climatiser l’espace sous verrière. Nous souhai- tons que ce projet soit res- pectueux des économies d’énergie. On veut que l’opérateur réfléchisse par exemple à un système de ven- tilation naturelle plutôt qu’à une climatisation.” Une fois encore, Jean-Louis Fousse- ret s’est voulu rassurant : “La demande a été faite.”

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Thomas Mourey. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Août 2011 Commission paritaire : 1112i80130

C’est en 2014 que l’on devrait pouvoir déambuler dans la nouvele galerie commerciale (crédit photo Hérita- ge virtuel - architectes Shapman-Taylor - Laffly-Morel).

Crédits photos : La Presse Bisontine, Conseil général, F.G. Grandin, SEVE, Ville de Besançon.

25 ÈME ANNIVERSAIRE DU MAGASIN DE BESANÇON

L’INTERVIEW DU MOIS

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POLITIQUE

Le sénateur du Doubs Jean-François Humbert : “Je n’ai plus l’âge de forcer ma nature”

L a Presse Bisontine : Membre de la com- mission des affaires européennes du Sénat, vous avez rédigé récemment plu- sieurs rapports d’information après vous être rendu dans plusieurs pays européen en cri- se : Grèce, Irlande, Portugal… Les affaires européennes vont intéressent désormais plus que la vie politique française ? Jean-François Humbert : Je rappelle jus- te que des dizaines de décisions prises par la Commission Européenne influent sur la vie quotidienne des Françaises et des Français. La mission que le Sénat m’a confiée était de vérifier, de facto, ce qui se passe dans ces pays. J’ai auditionné beaucoup de respon- sables dans ces pays et obtenu des informations de première main qui m’ont permis de rédiger ces rapports parlementaires.À chaque fois, en deux jours sur place, les rendez se sont enchaînés non-stop du matin au soir. Si ça peut rassurer, je n’y étais pas pour faire du tourisme… L.P.B. :Vous avez rencontré des interlocuteurs déprimés par la situation de leur pays ? J.-F.H. : Non, mais des gens bien conscients des difficultés qui sont devant eux. L’Europe connaît actuel- lement de graves difficultés qui rejaillis- sent sur l’euro, ce qui montre qu’il y a plus que jamais lieu de travailler pour conforter l’euro et donc l’Europe. Dans des pays comme la Grèce, s’il n’y avait pas eu l’euro, la situation du pays aurait été encore bien pire. L.P.B. : Vous qui avez commencé votre enga- gement politique en soutenant Valéry Giscard- d’Estaing, vous continuez donc à croire aux vertus de l’Europe ? J.-F.H. : Je reste un Européen convain- cu. Mon engagement politique repose en effet sur certaines valeurs, dont l’engagement européen. Je continue bien évidemment à y croire. Le seul bémol que je pourrais apporter, c’est qu’en passant d’un coup à 27 membres, le dernier élargissement est certaine- ment un peu lourd à digérer. Mais la constitution d’une Europe solide res- te indispensable pour l’avenir de tous ses pays membres. L.P.B. : Vous dites aussi que ce travail parle- mentaire vous permet de vous ouvrir à autre chose. Marre de la politique française ? Et où en êtes-vous dans vos rapports avec l’U.M.P. ? J.-F.H. : Je suis toujours membre, jus- qu’à preuve du contraire, du groupe U.M.P. au Sénat. Ce qui ne m’oblige pas à être adhérent à l’U.M.P. J’ai quit- té l’U.M.P. du Doubs il y a trois ans. toujours comme un élu “libre et indépendant.” Le sénateur Humbert fait état de son actualité, mais aussi des échéances passées. Franc et direct, et pas là pour plaire à ses anciens amis. On le dit isolé, en rupture avec l’U.M.P., il se définit

Jean-François Humbert, sénateur “libre et indépendant”, ne mâche pas ses mots.

Miroir fait que je ne voulais pas finir “à poil”.Voilà la vraie rai- son. La deuxième, c’est le travail de sape de certains élus pour détricoter ma liste. L.P.B. : Et cet autre rendez- vous manqué aux munici- pales de 2008 à Besan- çon…Aura-t-on l’occasion de vous revoir un jour can- didat ? J.-F.H. : Je n’ai jamais eu de plan de carrière.

ça apporte un plus. Mais on n’a pas à négocier quand on voudrait nous impo- ser une liste. L.P.B. : Alors pour Besançon en 2014, chat échaudé… ? J.-F.H. : Je suis convaincu que Besan- çon sera encore une fois très difficile à faire basculer à droite. Si il y a un candidat meilleur que moi, je le sou- tiendrai. L.P.B. : Il y a l’hypothèse Jacques Grosperrin à droite ? J.-F.H. : … L.P.B. : Où en est votre association “Certifié Franche-Comté” en sommeil depuis son lan- cement en 2010 ? J.-F.H. : J’ai justement l’intention de la réactiver avec un certain nombre de personnalités qui viendront livrer leurs analyses sur l’évolution de cette région. L.P.B. : Une mini-polémique au début de l’été était née suite au versement à tous les séna- teurs français d’une prime de plus de 3 500 euros correspondant à un “rattrapage exceptionnel sur un complément d’indemnité représentative de frais de mandat.” L’avez- vous touchée ? J.-F.H. : Ils me la donnent, je la prends. Il ne faut pas être hypocrite, je n’ai jamais pleuré michotte, mais cette “pri- me” correspond à 99 euros par mois sur trois ans. Je vois ce que je gagnais avant d’être élu, je vois ce que je gagne maintenant. Avec les heures que ça représente, je ne suis pas avantagé aujourd’hui. L.P.B. : Borloo ou Sarko ? J.-F.H. : J’attends de voir quel sera le projet de chacun pour me positionner. J’ai loyalement soutenu jusqu’à main- tenant le président de la République. Je n’ai pas pour habitude de changer mes habitudes. L.P.B. : Un secrétariat d’État en ligne de mire ? J.-F.H. : J’ai passé l’âge et encore une fois, je ne cours pas après les respon- sabilités. Propos recueillis par J.-F.H.

J.-F.H. : J’en avais assez de ferrailler avec l’U.M.P. Dans ma situation, je conserve au sein de mon groupe par- lementaire toute ma capacité d’expression et de choix. Mais sur le plan local, je suis en désaccord pro- fond avec les dirigeants locaux de l’U.M.P. (N.D.L.R. : le président dépar- temental de l’U.M.P. est le député Jean- Marie Binétruy). J’emploie volontiers cette formule au sujet de l’U.M.P. du Doubs : “On ne change pas une équi- pe qui perd…” L.P.B. : Vous êtes dur… J.-F.H. : On ne se sent bien dans une formation politique que lorsqu’on a son mot à dire.Maintenant, je n’ai plus envie d’assumer les revers de straté- gie de ce parti : il suffit de regarder les résultats des dernières munici- pales, des dernières régionales et plus récemment encore des dernières can- tonales. On ne peut pas dire que ce soit bien brillant pour l’U.M.P. duDoubs. L.P.B. : Y compris dans votre ancien canton du Russey qui a basculé à gauche ! J.-F.H. : Daniel Leroux a voulu pousser son fils et ne voulait voir que lui à sa place, c’est un cuisant échec. J’avais voulu rester neutre pendant la cam- pagne en évitant de venir sur le can- ton. Mais si on m’avait dit de revenir pour tenter de conserver ce canton à droite, je serais revenu.

65 ans et me retirer à même pas 61 ans. Je rappelle juste pour certains que je suis toujours le plus jeune séna- teur du Doubs… L.P.B. : On n’oublie pas que vous n’avez été réélu qu’à 9 petites voix en 2008… J.-F.H. : C’est neuf fois plus que Robert Schwint à l’époque qui n’avait été élu qu’à une voix ! (rires). Une fois de plus, l’U.M.P. du Doubs s’est complètement trompée sur cette élection sénatoria- le. Annie Genevard était venue vers moi en m’annonçant triomphante qu’elle était investie par le parti. On a vu le résultat : elle a terminé bonne dernière ! Je pense que l’U.M.P. aurait été bien inspirée de fouiller un peu plus les bons candidats potentiels. Quant à moi, si j’ai été élu avec neuf voix d’avance seulement, c’est aussi parce que je ne suis pas sûr que tous les élus U.M.P. aient voté pour moi… L.P.B. : Le dialogue est donc totalement rom- pu avec ces élus U.M.P. ? J.-F.H. : Ma grand-mère qui était direc- trice d’école m’a appris une chose notamment, c’est la notion de polites- se. Alors je leur dis bonjour… Ensui- te, on n’est pas obligé de poursuivre une conversation… Je n’ai plus l’âge aujourd’hui de forcer ma nature. Je n’ai pas à être souriant, loquace et sympathique avec des gens qui ne sont ni loquaces ni sympathiques avec moi. Désormais, je fais ce que je veux, quand je veux. Je suis libre et indépendant. L.P.B. : Votre candidature avortée aux der- nières régionales ne vous a-t-elle pas un peu plus marginalisé ? J.-F.H. : La situation a voulu que celles et ceux qui ne doivent qu’à moi seul le fait d’être des élus régionaux ont préféré courir après “l’idole des jeunes” (N.D.L.R. : Alain Joyandet). Encore une fois, on a vu le résultat… Je vais vous dire la véritable raison pour laquel- le j’ai dû renoncer : c’est une histoire d’argent. J’ai “bouffé” 35 000 euros pour la pré-campagne. Si j’allais jus- qu’au bout, c’était 70 000 euros. Ma sagesse d’homme de Plaimbois-du-

“Je fais ce que je veux, quand je veux.”

Pour être candidat à une telle élec- tion, il faut qu’il y ait concordance entre une volonté et la situation telle qu’elle se présente à ce moment pré- cis. Il ne faut jamais dire “jamais” en politique. Mais je le répète, mon objec- tif actuel est d’assumer pleinement et totalement mon mandat de sénateur que j’essaie de remplir le mieux pos- sible au Sénat et dans mon départe- ment. Je suis certainement le seul sénateur de Bourgogne et Franche- Comté à rendre visite à tous les maires de mon département. Je soutiens de plus en plus le mandat unique. Les semaines de 120 heures de travail, ça va bien quand on a 45 ans. Il y a un âge pour tout. L.P.B. : Pourquoi donc cette élection munici- pale avait été avortée à Besançon ? J.-F.H. : Quand on est candidat à une élection par scrutin de liste, la per- sonne chargée de mener la liste a plein pouvoir pour composer sa liste. On voulait m’imposer Jean Rosselot en tout début de liste alors que je lui avais proposé la 8 ème position. Quand on a un peu de caractère, on ne se soumet pas à ce genre de demandes. Là enco- re, on a vu le résultat des municipales avec la liste conduite par Jean Rosse- lot. L.P.B. : Mais la politique, c’est aussi l’art de savoir composer ! J.-F.H. : On compose avec des sensibili- tés ou des courants différents quand

L.P.B. : Vous semblez vous isoler de plus en plusM. Hum- bert. Quel est votre avenir politique localement ? J.-F.H. : Mon objectif aujourd’hui est d’assumer pleinement mon mandat de séna- teur. L.P.B. : En visant déjà un troi- sième mandat de sénateur en 2014 ? J.-F.H. : Clairement oui, je serai candidat en 2014. Je ne peux pas avoir voté la retraite à

“On ne change pas une équipe qui perd…”

L.P.B. : Pourquoi cette rupture ?

BESANÇON

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P our beaucoup, un électrochoc. Ou un mauvais rêve. Avec le 11 septembre 2001, chacun nourrit une anecdote rangée dans un coin de sa tête. Sarah, Bisontine de naissance, s’en souvient très bien.À l’époque, l’annonce est intervenue alors qu’elle faisait ses courses dans le quartier des Halles à Paris : “J’étais devant un magasin de Hi-Fi qui a été obligé d’éteindre toutes les télés, sinon, c’était l’émeute. Tout le monde voulait regar- Et vous, que faisiez-vous le 11 septembre 2001 ? Dix ans après les attentats, les Bisontins n’ont pas oublié l’instant où ils ont appris la nouvelle. Ils racontent. SOUVENIRS 10 ème anniversaire du 11-Septembre

Sarah (à droite) était à Paris alors que Stéphanie a appris la nouvelle dans une boutique de prêt-à- porter.

Aline (à droite) était en vacances en Espagne alors que Anaïs rentrait de l’école primaire. André (à droite) et Aldo jouaient à la pétanque le 11 septembre 2001 au Parc Micaud. Dix ans plus tard, ils seront au même endroit.

der les chaînes d’infos.Ma mère m’a même appelée en me disant que c’était la troi- sième guerre mondiale.” Pour Stéphanie, l’annonce est intervenue par l’intermédiaire de la radio alors qu’elle essayait une robe dans un magasin de prêt-à-porter à Audincourt. “J’ai cru à un gag avant de voir vraiment les images.” Grégory, alors jeune étudiant, avait appris la nouvelle en sortant du lycée : “C’est en arrivant à mon entraînement de foot (au Clemenceau) que nous en avons pris la mesure de l’événement avec les copains. J’étais abasourdi.” Certains en ont profité pour changer de vie. C’est le cas de l’acteur et humoriste François-Xavier Demaison. Promis à une belle carrière dans le domaine des affaires à New-York, il a réalisé qu’il était “sur la mauvaise voie” dit-il. Le 11 septembre fut un électrochoc. “Après cette date, j’ai compris que la vie était courte, qu’il fal- lait vivre ses rêves.” A bon entendeur.

“C’était l’émeute.”

Grégory (ici avec son neveu) sortait du lycée.

L’ÉVÉNEMENT

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PRIMAIRE SOCIALISTE : SIX POUR UN FAUTEUIL Les candidats à la primaire socialiste ont à peine plus d’un mois pour convaincre. Cette campagne- éclair, inédite à cette échelle dans la politique française, met en émoi les sympathisants de gauche dont certains ténors de la gauche bisonti- ne ou franc-comtoise qui n’ont pas tardé à se positionner pour tel ou tel candidat après la chute de D.S.K. que nombre d’entre eux soutenaient. L’élection primaire aura lieu les 9 et 16 octobre prochains en cas de second tour. Dans le Doubs, les électeurs pourront se rendre dans 77 bureaux de vote (au moins un par canton), 7 à Besançon. Les socialistes du Doubs espèrent mobiliser au moins 8 000 électeurs pour paraître crédibles à l’occasion de cette première démocratique. L’occasion de savoir quel candidat soutiennent les barons locaux de la gauche.

POLITIQUE

7 bureaux de vote à Besançon Les socialistes du Doubs battent le rappel Un mois pour convaincre les électeurs de se déplacer aux urnes pour choisir le futur candidat à la présidentielle de 2012. À Besançon, les comités de soutien se font entendre.

P ayer 1 euro et signer une char- te selon laquelle on se recon- naît dans les valeurs de gauche… Pas vraiment com- pliqué ni contraignant, mais sera-ce suffisant pour que les sympathisants de gauche se déplacent en masse aux urnes les 9 et 16 octobre prochains ? Sur le plan national, les socialistes tablent sur au moins 1 million de votants pour venir départager les six candidats en lice - MartineAubry, Ségo- lène Royal, François Hollande,Manuel Valls,ArnaudMontebourg et le radical Jean-Michel Baylet. Le P.S. du Doubs compte 1 100 adhérents (200 000 sur le plan national). “Si on se base sur

Les bureaux de vote dans le Doubs.

Les bureaux de vote à Besançon.

confondre. Il s’agit là de choisir celui ou celle qui sera lamieux placée pour rem- porter l’élection présidentielle. Le sou- tien des grands ténors à tel ou tel can- didat ne pèse pas beaucoup. Ségolène Royal avait fait 60 % à la primaire de 2006 alors que la plupart des grands élus soutenaient D.S.K.” ajoute Nicolas Bodin qui ne souhaite pas dévoiler sa préférence pour tel ou tel candidat, devoir de neutralité oblige (il était un pro-D.S.K. avant la chute de l’ex-direc- teur du F.M.I.). L’heure est pour l’instant à la mobili- sation des futurs électeurs à cette pri- maire, mais aussi aux militants pour l’organisation et la tenue du scrutin. “Il nous faut 300 personnes les 9 et 16 octobre. On a déjà tous les prési- dents des bureaux de vote et les 3/4 des assesseurs.” Reste aux socialistes du Doubs à convaincre les milliers de sympathi- sants potentiels dans un cercle qui doit largement dépasser celui des militants purs. Une gageure ? J.-F.H.

1million de votants en France, il en fau- drait 8 500 dans le Doubs. Ce serait un bon résultat” estime Nicolas Bodin, le secrétaire départemental du P.S. Dans leDoubs,77 bureaux de vote seront répartis dans 51 communes. À Besan- çon, 22 urnes seront réparties dans 7 bureaux de vote différents : Palais des Sports, salle Mandela, centre Luther- King, gymnase Résal, salle Courbet, maison de quartier de Saint-Ferjeux et M.J.C. de Palente. Coût de la location des salles municipales : 7 000 euros pour le P.S. “Il n’y aura pas possibilité de voter par Internet ni de faire une pro- curation” précise le représentant du P.S. qui réfute le risque de voir cette primaire tourner à la foire d’empoigne entre les candidats. “Tout s’est bien pas- sé en 2006 entre D.S.K., Fabius et Royal. On est sur le point d’adopter un code de bonne conduite, il n’y a aucune raison pour que ça ne se passe pas aussi bien cette année.” Et cette primaire socia- liste ne doit pas s’apparenter selon le secrétaire départemental du P.S. à un congrès du P.S. “Il ne faut pas tout

Nicolas Bodin, secrétaire départe- mental du P.S. dans le Doubs compte mobiliser au moins 8 000 élec- teurs à la primaire.

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LES LOCAUX Le choix politique de nos élus avant la primaire Frank Monneur et Emmanuel Dumont votent Montebourg “Donner un coup de barre à gauche”

Claude Jeannerot vote Hollande “Un homme politique de premier plan”

Au moins deux conseillers municipaux bisontins soutiendront Arnaud Montebourg. Le candidat à la primaire milite pour la “démondialisation”.

“S i on est chef d’entreprise, que l’on paye des impôts, que l’on est indigné de voir Total ne pas en payer : on vote Monte- bourg ! Si on est paysan et que l’on souffre des prix fixés par la grande distribution : on vote Montebourg ! Si on se sent en insécurité : on vote Monte- bourg !…” Emmanuel Dumont, adjoint à la Ville de Besançon en charge du quartier Battant, de la communication et tech- niques de l’information - utili- se assez bien la métaphore pour soutenir Arnaud Montebourg. Avec FrankMonneur (conseiller municipal à la ville de Besan- çon), il milite pour les idées avancées par le député P.S. de

Saône et Loire. Des idées qu’ils jugent “sortir de l’ordinaire.” “Montebourg aborde des idées que le P.S. n’a jamais voulu abor- der, annonce Emmanuel Dumont. Il faut aller chercher l’argent là où il est : auprès des entreprises du C.A.C. 40 et toutes ces entreprises qui ont leur siè- ge social en Suisse comme Car- refour à l’inverse de Super U qui est coopératif. Nous sommes pour un capitalisme coopératif, le non-cumul des mandats, la mise sous tutelle des banques, l’ouverture du capital aux sala- riés. Il faut donner un coup de barre à gauche.” Idée-force des “Montebourriens”, le capitalisme coopératif est un capitalisme qui contient une

Le président du Conseil général du Doubs place l’emploi et les solidarités au cœur du débat. Il soutient Hollande . L a Presse Bisontine : Qui soute- nez-vous et pourquoi ? Claude Jeannerot (Président du Conseil général) : Je soutiens François Hollande. Il a les compétences d’un homme poli- tique de premier plan. Il por- te un programme dont les priorités essentielles sont l’économie, l’emploi, la fisca- lité, ou encore l’éducation et la santé. D’abord responsable politique national de premier plan, il a acquis l’expérience et la maturité nécessaires à l’exercice de la fonction pré- sidentielle. Ensuite, élu local, il est ancré au cœur de nos territoires. Enfin, sa person- nalité : c’est un homme cha- leureux. L.P.B. : L’affaire D.S.K. a-t-elle fait évoluer votre choix ? C.J. : Je ne peux pas vous dire

Le président du Conseil général du Doubs insiste sur les compétences politiques de

part de socialisme en son sein car il organise la copropriété de l’outil de travail entre les mains des salariés. “C’est la meilleu- re arme contre la délocalisation et pour de meilleures conditions de travail et de salaires. Mais nous ne sommes pas contre l’euro” poursuit Frank Mon- neur. Les pro-Montebourg espè- rent peser de tout leur poids dans le débat. Frank Monneur soutien- nent la démondialisation. Les Bisontins Emmanuel Dumont (à gauche) et

François Hollande.

calité plus juste et redistri- butive, garantir la protection pour tous, favoriser la recherche et l’innovation au service des entreprises et au bénéfice de l’emploi, soutenir l’école, reconsidérer les ser- vices publics comme un outil d’intérêt général, lutter contre toutes les formes de discri- mination et favoriser l’intégration, permettre à cha- cun de disposer d’un loge- ment décent et de la garan- tie d’une protection sociale tout au long de la vie…Enfin nous avons le devoir de redon- ner à la jeunesse l’espoir et l’épanouissement. Propos recueillis par E.Ch.

le contraire…Tant que nous ne saurons pas la vérité, n’attendez pas de moi que je me livre à des commentaires. La justice doit faire son tra- vail. J’avais soutenu D.S.K. en 2006 et je l’aurais à nou- veau soutenu. L.P.B. : Quel sera le thème straté- gique de campagne ? C.J. : Il nous faut réussir les primaires. En ce qui concer- ne le point stratégique, je dirais l’emploi bien sûr mais aussi tout ce qui concerne les solidarités : sociales, territo- riales. Le projet socialiste fixe les priorités : réduire la det- te, mettre en place une fis-

Paulette Guinchard vote Aubry “Martine Aubry a une plus grande largeur de vue”

L’ ex-secrétaire d’État bisontine met toute sa confiance dans son ancienne collègue au gouvernement. Pour plusieurs raisons : “C’est une femme d’une grande exigence vis-à- vis d’elle-même et des autres, vis-à-vis des comptes publics et qui s’intéresse aux gens, c’est essen-

tiel. Elle a une grande largeur de vue, elle croit à l’action politique. En plus, elle a su redresser le parti socialiste de façon très dynamique. J’ai beaucoup de respect pour François Hollande aus- si mais j’ai vu la différence à l’œuvre entre les deux.”

Marie-Guite Dufay vote Aubry “Pour une politique économique de solidarité”

Jean-Louis Fousseret (maire de Besançon) vote Hollande “Hollande défend les idées de D.S.K.”

J ean-Louis Fousseret est le mandataire de campagne de François Hollande pour le département du Doubs. Strauss-kahnien au départ, le maire de Besançon a choisi com- me Claude Jeannerot, de voter Hollande, un homme qu’il juge “d’expérience, de conviction, doté d’une grande proximité. Son dis- cours est clair” dit le premier magistrat de la capitale régio- nale. Avec PierreMoscovici (ani- mateur de campagne et dépu- té du Doubs), le maire de Besançon a longuement réflé- chi avant d’officialiser son choix : “Celui qui représente et défend le mieux les idées de D.S.K., c’est François Hollande. Je l’ai côtoyé durant cinq ans, j’ai lu son pro- gramme : il a une vision de la France s’appuyant sur les ter- ritoires et j’adhère à sa vision du développement économique. Il défend une vision environne- mentale et sait prendre du recul et de grandes décisions…”

L a présidente de Région Marie-Guite Dufay, seule femme avec Ségolène Royal à la tête d’une Région, soutient la can- didature de Martine Aubry. Mieux, elle fait partie de l’équipe de campagne présentée le 12 juillet et portera ses idées et son expé- rience dans le domaine de l’économie socia- le et solidaire. Elle se confie et explique son soutien pour le maire de Lille : “Martine Aubry est un modèle de détermination et de courage. J’aime son discours sur les valeurs de la gauche et son éthique. Comme elle, je suis contre le cumul des mandats… Ce n’est pas parce que c’est une femme que je la sou- tiens mais pour son combat pour le social et l’économie. Les 35 heures sont un choix de société. Sans elles, la crise de 2008 aurait été encore plus dramatique… Ce qui me guide, c’est cette idée de mettre en place une banque publique d’investissement, d’assurer le par- tenariat public-privé en matière économique, que l’on rétablisse les services publics en créant par exemple ces visio-guichets…Dans sa campagne, Martine Aubry place la notion de bien-vivre, l’aide à la dépendance : tout cela m’exalte.”

Marie-Guite Dufay est directement impliquée dans la campagne de Martine Aubry. Elle gère le domaine “économie sociale et solidaire”.

Strauss-kahnien au départ, Jean-Louis Fousseret apporte son soutien à Hollande.

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La Presse Bisontine n° 124 - Septembre 2011

POLITIQUE Le député lance un pavé dans la mare Éducation : nouvel oral pour Jacques Grosperrin Dans un rapport d’information, le député du Doubs propose la suppression des concours de l’enseignement : C.A.P.E.S., agrégation, professeur des écoles. Son texte a essuyé un refus et des critiques. Le député dénonce “l’irresponsabilité des socialistes”. Il le (re)présente fin septembre.

Jacques Grosperrin propose

L a Presse Bisontine :Votre rap- port d’information présenté le 29 juin à l’Assemblée natio- nale sur la formation initiale et le recrutement des enseignants a été rejeté. Pourquoi ? Jacques Grosperrin (député U.M.P. du Doubs) : Car sur les 20 proposi- tions que j’ai faites,une (N.D.L.R. : la 20 ème ) a été rejetée car elle a été mal comprise. Elle concerne la suppression des concours de l’enseignement pour les profes- seurs des écoles, le C.A.P.E.S. et l’agrégation d’ici 15 ans. L.P.B. : Même certains députés de la majorité (U.M.P.) et notamment Ber- nard Debré ou Marc Bernier ont voté contre votre rapport. C’est un échec ! J.G. : Pas du tout.Tous ont recon- nu le travail réalisé par la com- mission. Même les socialistes ont retenu et vanté les 19 points… mais ils se sont foca- lisés sur ce point 20 qui parle

leurs amis (1). C’est une erreur, un vieux fantasme. Croyez-vous qu’un directeur embaucherait une personne non compétente parce qu’elle est un de ses amis ? Je ne crois pas. Les concours nationaux : il n’y a plus que dans l’éducation que cela exis- te. L.P.B. : Le président de la République vous a-t-il imposé des choses dans ce rapport relatif à l’éducation ? J.G. : Certains ont voulu le fai- re croire. C’est faux et ce serait me donner beaucoup d’importance…D’ailleurs, Jean- Baptiste De Froment (N.D.L.R. : conseiller éducation à l’Élysée) m’a demandé que je lui envoie le rapport après sa présenta- tion. Preuve que le président ne l’avait lu avant. L.P.B :Votre rapport dénonce les dérives de l’éducation à la française. Il n’est

de la suppression des concours de l’enseignement. Ils sont d’accord avec moi quand je dénonce les lacunes de l’éducationmais sont contre moi quand je fais des propositions. Les socialistes en refusant ce texte refusent le débat. L.P.B. :Vous vous sentez victime d’une manœuvre politique ? J.G. : Disons que les socialistes ont voulu réaliser un coup poli- tique et faire plaisir à leurs amis syndicalistes et enseignants. C’est électoraliste et irrespon- sable car cela coupe du débat démocratique. Je représenterai en septembre ce rapport et il sera publié ! Il est indispensable. L.P.B. : Mais pourquoi la suppression des concours fait-elle autant contro- verse ? J.G. : Certains ont peur que les directeurs d’école embauchent

également le changement du statut des enseignants. Il lance le débat avant la présidentielle de 2012.

d’ailleurs “l’alibi intelligent de l’U.M.P.”. Je le répète : je me sens bien à l’U.M.P. car on peut porter ses idées et débattre. Propos recueillis par E.Ch.. (1) : Diplômés d’un master 2, les enseignants seraient recrutés par les autorités académiques ou les établissements sur la base d’un entretien professionnel, comme dans les pays anglo- saxons.

masters préparant au métier d’enseignant sont peu profes- sionnalisants, il faut également revoir les rythmes scolaires en remettant l’école le mercredi matinet des journées plus courtes. L.P.B. : On dit pourtant que vous avez une sensibilité de gauche sur ce sujet… J.G. : C’est un peu vrai. Peut- être parce que mon père était ouvrier. Le député socialiste Yves Durand m’appelle

pas tendre avec la politique de la majo- rité. Dites-nous en plus. J.G. : Il faut déjà changer le sta- tut des enseignants qui date de 60 ans ! Il faut augmenter leur présence dans les établissements, qu’elle passe de 18 heures à 27 heures Je compterais 15 heures d’enseignement, 3 heures d’accompagnement sco- laire, 3 heures pour les réunions parents-profs, 2 heures pour le tutorat… Autre problème : les

SPORT

De la boxe au Parc Lafayette Une troisième salle de boxe et un champion À la rentrée, une salle de boxe ouvrira au Parc Lafayette avec Khedafi Djelkhir comme entraîneur-boxeur. Des créneaux horaires supplémentaires pour les quatre clubs. A près la patinoire et la piscine, le Parc Lafayette se dote d’une salle de boxe dans les anciens locaux des services

des sports de la Ville de Besançon. Ce nou- vel équipement arrive à point nommé pour les clubs bisontins, qui avec environ 250 pratiquants, ont besoin de créneaux horaires pour permettre à leurs membres de frap- per le sac. Le Besançon ring athlétique occupera cet espace de 200 m 2 avec salle de ring et salle de frappe. Le médaillé olym- pique Khedafi Djelkhir sera un de ses membres. Cette troisième salle s’ajoute à celle d’Orchamps et celle de la rue Bersot. “Nous aurons un rendez-vous avec les quatre clubs pour prévoir les créneaux horaires. Le but est que tout le monde y trouve son comp- te” explique le directeur des sports de la Ville. Président du comité régional de boxe, le Bisontin Mario Accogli parle de “bonne nouvelle pour la boxe bisontine.” Élu depuis juin à la tête du comité régional, il espè- re insuffler une nouvelle dynamique esti- mant “que le nombre de rencontres entre boxeurs n’est pas assez important dans la région. Depuis Khedafi, il n’y a plus per- sonne (susceptible d’accéder au haut niveau)” lâche-t-il. En janvier 2012, Besançon accueillera les 32 èmes et 16 èmes de finale de boxe anglaise au Palais des Sports. Des centaines de par- ticipants sont attendues. Preuve que la boxe anglaise est bien enracinée.

Les clubs bisontins Besançon Boxe Anglaise : Président. Chabert Gérard. 03 81 52 82 66 Besançon Ring Athletic : Amrani Nadir. 03 81 52 34 67 Olympia Besançon Boxe : Beschat Janine. 03 81 85 03 75 Ring Olympique Bisontin : Danesi Alain-Jean. 06 61 89 94 42 Nouveau président de la boxe régionale, le Bisontin Mario Accogli se réjouit de l’arrivée de cette salle au Parc Lafayette.

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 124 - Septembre 2011

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COMMERCE Plus de marché depuis 1960 Le marché de Saint-Ferjeux est repoussé à 2012

Un marché devait voir le jour sur la place de la Bascule à partir du 18 septembre tous les dimanches matins. Faute de commerçants, c’est retardé de quelques mois.

A u cours du conseil municipal du 7 juillet, l’adjoint au maire au commerce et à l’artisanat, Jacques Mariot a présenté le projet de marché dans le quartier de Saint-Fer- jeux. Le projet accepté, Fran- çoise Roiron, présidente du C.C.H. de Saint-Ferjeux-Rose- mont attend désormais le impa-

tiemment la première édition du marché. Cependant, elle n’est pas inquiète. “Les premières études ont montré une véritable attente des habitants du quar- tier” explique la représentan- te du quartier. “Les seules exi- gences sont le lieu : la place de la Bascule, et le jour : le dimanche” continue-t-elle. Le C.C.H. a également choisi de

mettre à l’honneur les denrées locales. “Les commerçants pro- poseront plutôt des produits ali- mentaires et des végétaux venant du travail des producteurs locaux” précise Françoise Roi- ron. Bien que la plupart des adhérents du syndicat des com- merçants non-sédentaires de la ville soient des vendeurs de tex- tiles, sa présidente, Renée Vigot

La place de la Bascule doit troquer tous les dimanches ses places de parking contre les étals de producteurs locaux.

de commerçants volontaires. Tout avait pourtant été réfléchi pour que ce rendez-vous domi- nical soit une réussite dans un quartier dépourvu de marché depuis la fin des années 1960. Ce “nouveau” marché de Saint- Ferjeux devait ouvrir ses étals d’abord au printemps dernier, puis le 18 septembre comme le conseil municipal l’avait annon- cé au début de l’été. Ce ne sera finalement pas en 2011. Les anciens du quartier doivent res- ter philosophes : voilà plus de 30 ans qu’ils en attendent un. À ce rythme-là, on n’est pas à six mois près…

se réjouit de cette ouverture pro- chaine. “Un marché qui ouvre, c’est toujours une bonne nou- velle” s’exclame-t-elle. “La mairie avec Jacques Mariot a fait accélérer le dossier au début de l’année et a poussé pour

faire l’ouverture à la rentrée” explique M me Roiron. Seulement, la même mairie vient d’annoncer le report du pro- jet de quelques mois encore. “Pas avant le début de l’année 2012.” En cause, le manque

Une vingtaine de producteurs locaux.

T.M.

EN BREF

Radio R.C.F. Besançon fête ses 20 ans. À cette occasion, le 15 octobre à 20 h 30 au Théâtre musical de Besançon, un concert d’Yves Duteil aura lieu. Il sera donné au profit de l’aménagement d’un studio d’enregistrement de R.C.F. Tarif unique : 27 euros. Rens. 03 81 82 38 38. Accidents En juillet, le département du Doubs a connu un bilan sécurité routière négatif, tous les indicateurs sont au rouge : 19 accidents de plus qu’en juillet 2010, 1 tué de plus et 26 blessés de plus. Exposition Le club Soroptimist organise une exposition de peinture à la galerie de l’Ancienne Poste du 17 au 21 septembre. Deux femmes peintres - Edmée Bailly et Sophie Petetin-Bressand, toutes deux originaires de Franche-Comté unissent leurs talents pour proposer paysages francs-comtois, bouquets éclatants, mais aussi marines et bords de mer. 15 % des ventes seront versés au profit des Enfants des parkings, association qui aide les enfants des cités à aimer et à respecter la nature.

Concours L’I.U.F.M. de Franche- Comté propose à la rentrée une préparation au concours de recrutement des Professeurs des écoles. Cette préparation au concours s’adresse aux personnes déjà titulaires d’un master 2, aux mères de 3 enfants et aux sportifs de haut niveau. Épreuves d’admissibilité prévues les 27 et 28 septembre. Renseignements au 03 81 65 71 28. Rodia The “Incredible Drum Show” met les batteurs à l’honneur, le mercredi 21 septembre à La Rodia (Besançon). C’est un événement inédit qui se déroulera à Besançon le mercredi 21 septembre prochain. Organisé conjointement par le batteur bisontin Serge Migneret (Livin’in a TreeHouse, Tom Cat Blues, pédagogue reconnu…), Sylvain Bombled (Généric - Data Music Batterie) et La Rodia, il mettra en lumière, une fois n’est pas coutume, ceux qui sont toujours au fond de la

scène : les batteurs. www.larodia.com

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EN BREF

RENTRÉE

À partir de 135 euros par mois

Le logement étudiant, sans forte pression Dans les rangs étudiants, mieux vaut déjà avoir trouvé son logement. À Besançon, plus de 20 000 étudiants ont dû rechercher un appartement ou une chambre pour l’année universitaire. Plusieurs solutions leur étaient proposées.

Diplôme Trois Francs-

Comtois sur dix sans diplôme qualifiant. Selon l’I.N.S.E.E., la proportion de personnes âgées de 16 à 64 ans qui ne possèdent aucun diplôme qualifiant ne cesse de baisser. De 52 % en 1990, leur part passe à 39 % en 1999 et à 31 % en 2006. La zone d’emploi de Besançon est celle où la part de personnes sans diplôme qualifiant est la plus faible (25 %). Jalmalv L’association Jalmalv Besançon (Jusqu’à la mort accompagner la vie) propose une conférence intitulée “La tyrannie du bien vieillir” présentée par Michel Billé, sociologue spécialiste du vieillissement. Jeudi 29 septembre à 20 h 30 à l’I.R.T.S., 1 rue Alfred-de-Vigny à Planoise. Participation : 3 euros (gratuit pour

L e C.R.I.J. (Centre Régional Infor- mation Jeunesse) a été l’un des acteurs de la recherche de loge- ment pour de nombreux étudiants. e directeur de ce centre, Sébastien Maillard, estime à 250 le nombre de bailleurs privés vers lesquels l’organisme qu’il dirige a orienté des étudiants. C’est un rôle d’intermédiaire que le C.R.I.J. entend jouer. Via son site Internet (www.jeunes-fc.com), il recensait les quelque 500 annonces de logements à pourvoir. Bien entendu, les informations étaient par la suite communiquées aux étudiants sur le site mais aussi aux bureaux du centre. “Nous avons des exi- gences, les bailleurs privés avec qui nous travaillons doivent proposer des logements de petites tailles et à des loyers modérés” précise le directeur du C.R.I.J. “Nous essayons même d’avoir des retours de la part des jeunes pour savoir si nous pou- vons continuer de travailler avec un par- ticulier” continue-t-il. D’autres étudiants ont pu solliciter le C.R.O.U.S. de Besançon (Centre Régio-

nal des Œuvres Universitaires et Sco- laires). Avec 3 500 lits, il figure parmi les plus importants offreurs dumarché. Chan- tal Vionnet, Directrice adjointe du C.R.O.U.S. de Besançon estime que “la pression sur le logement est moins forte à Besançon par rapport à certaines aca- démies.” Les déçus sont donc peu nom- breux. Pour bénéficier d’une chambre ou d’un studio dans cet établissement, il fal- lait d’abord remplir un dossier social étu- diant, via le site internet du C.R.O.U.S. Puis les affectations se font suivant dif- férents critères définis nationalement.

Le C.R.O.U.S. de Besançon séduit de nombreux étudiants avec sa nouvelle offre : les “studettes”.

Francs-Comtois par exemple propose près de 270 studios ou appartements, la Sodere propose elle aussi environ 250 logements. Beaucoup des locataires sont attirés par la proximité avec les centres d’études. Avec des chambres et des stu- dios au campus de la Bouloie ou vers les lycées Victor-Hugo ou Jules-Haag, les universitaires comme les élèves de classes préparatoires aux grandes écoles sont satisfaits. Les prix que pratiquent ces agences sont supérieurs à ceux du C.R.O.U.S. Cependant, les A.P.L. per- mettent de réduire le montant du loge- ment de près de la moitié pour les étu- diants. La Sodere aide même ses clients à remplir les formalités administratives. Enfin, pour ceux qui s’y sont pris trop tard ou qui ont choisi une autre offre, les agences immobilières classiques et les particuliers ont pris le relais. T.M.

mité avec les restaurants universitaires est aussi un avantage pour ce type de loge- ment” continue-t-elle. Mais ce sont aussi les faibles loyers qui attirent (157 euros pour une chambre simple ou 235 euros pour une chambre avec confort sanitaire). Pour ce type de logement, les étudiants bénéficient de l’A.L.S. Les étudiants peuvent aussi apprécier des logements neufs. “95 % du parc de chambres a été rénové sur le cam- pus, et les travaux de la cité Canot seront bientôt terminés. Nous offrons également des studettes qui plaisent beaucoup, ain- si que des appartements qui sont éligibles aux A.P.L.” précise M me Vionnet. Pour ceux qui n’ont pas pu trouver à se loger au C.R.O.U.S., peut-être ont-ils été dirigés vers des agences immobilières étudiantes. Elles proposent des loge- ments uniquement à une clientèle estu- diantine. L’agence Logements Étudiants

“Les étudiants bénéficient de la proximité avec leurs établissements d’études que ce soit à la Bouloie, à Canot et Mégevand au centre-ville ou à Agora à Planoise” précise la direc- trice adjointe. “Sur le cam- pus, ils ont accès à des activités culturelles variées, notamment au Petit Théâtre. La proxi-

À proximité des centres universitaires.

chômeurs, étudiants).

HANDICAP

64 places

La crèche des Clairs-Soleils s’ouvre à la différence Le 29 août, la nouvelle crèche des Clairs-Soleils ouvre ses portes. Cette structure gérée conjointement par la municipalité et l’A.D.A.P.E.I. accueille des enfants polyhandicapés.

Le bâtiment vert pomme de la nouvelle crèche des Clairs-Soleils accueille des enfants poly- handicapés.

“C’ est certainement une première en France” se féli- cite Bruno Ubbiali, le directeur du secteur enfance de l’A.D.A.P.E.I., en fai- sant référence à la nouvelle crèche. Les enfants sont ame- nés à y rencontrer la différen- ce et à la respecter. Dans ses nouveaux locaux, l’établissement d’accueil prend en charge soixan- te-quatre enfants, soit onze de plus qu’auparavant. Parmi la dizaine de nouveaux pension- naires, six sont des enfants poly- handicapés. De façon générale, vingt-six bambins sont désor- mais accueillis en crèche col- lective, cinq le sont en halte- garderie alors que trente-trois autres bénéficient d’un service d’accueil familial, géré par la nouvelle structure. Le repré- sentant de l’A.D.A.P.E.I. se veut clair sur le sujet : “Les places

réservées aux enfants polyhan- dicapés ont été ajoutées, ces enfants ne prennent pas la pla- ce d’autres.” Françoise Fellmann, deuxième adjointe au maire de Besançon chargée de la petite enfance, est ravie de l’ouverture de cet espa- ce. “Depuis 2001, j’avais cette idée en tête. En 2002, j’en ai par- lé avec M. Ubbiali qui était aus- si très motivé.Avec le P.R.U. (Pro- jet de Rénovation Urbaine) lancé

public attendu. “L’équipe de l’A.D.A.P.E.I. travaille avec cel- le de la mairie depuis près de deux ans et nous assurons aus- si une formation du personnel municipal” note M. Ubbiali. Les deux formations ont même pas- sé quelques jours dans les centres respectifs de leurs futurs collègues. Cela leur a permis d’avoir une meilleure connais- sance d’environnements sou- vent distincts. De plus, le per- sonnel est préparé et motivé puisque la municipalité a lais- sé le choix aux employés de res- ter sur ce même site ou de tra- vailler dans une autre crèche. Cependant, le personnel de l’A.D.A.P.E.I. reste plus spécia- lement occupé au suivi des

jeunes polyhandicapés. Le ser- vice proposé est donc similaire à celui offert dans une structu- re spécialisée. Toutefois, le res- sentiment n’est pas le même. “Il est plus facile pour les parents de laisser son enfant dans une crèche que dans un institut” explique le directeur du secteur enfance de l’A.D.A.P.E.I. Les autres enfants pourront eux aus- si bénéficier du contact avec les jeunes polyhandicapés. La ren- contre avec la différence est, à ne pas en douter, une riche expé- rience. Le travail effectué devrait permettre de prendre en char- ge dès l’été prochain six enfants polyhandicapés. Deux d’entre eux étant d’ores et déjà placés à la crèche des Clairs Soleils.

Cette ouverture s’inscrit dans un cadre plus vaste. En effet l’accueil des enfants handica- pés, au handicap moins lourd, était déjà possible dans les crèches. Ceux-ci ont pu aussi faire partie intégrante de classes de primaire. “Ils sont en per- manence avec les autres élèves, en classe, dans la cour de récréa- tion ou au restaurant scolaire” se réjouit M. Ubbiali. L’adjointe au maire ne veut pas en rester là. “Pour les trois dernières années du mandat, le but est d’accompagner ces enfants poly- handicapés vers la scolarisa- tion” confie-t-elle. Il n’y a pas d’âge pour apprendre la diffé- rence. T.M.

l’architecte toutes les contraintes liées à la venue de jeunes poly- handicapés” poursuit l’élue.Deux salles sont donc réservées aux soins thérapeutiques nécessaires pour les enfants polyhandica- pés. Le bâtiment dans son ensemble a été pensé pour accueillir un jeune public. L’ancien préfabriqué a laissé sa place à un bâtiment aux formes arrondies et de couleur vert pom- me qui lui donnent un côté réso- lument enfantin. “L’accessibilité ne fait que répondre à la loi de 2005 sur le handicap qui rend obligatoire l’accès aux handi- capés dans les lieux publics” note d’ailleurs M. Ubbiali. L’encadrement s’est aussi adap- té aux besoins spécifiques du

sur le quartier des Clairs-Soleils et la rénovation de la crèche, nous avions l’opportunité de réaliser ce projet” explique-t-elle. Tout a été réfléchi pour un accueil facilité du public. “Les études ont été menées en amont pour donner à

Une première en France.

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