La Presse Bisontine 124 - Septembre 2011

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 124 - Septembre 2011

Les femmes à la rue

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets

Simplicité Quel contaste ! Tandis que le monde de la finance perd la boule, victime de ses propres turpitudes et totalement dévoyé de sa vocation première, d’autres tentent d’insuffler un autre élan, loin, bien loin des soubresauts de la bourse et du can- nibalisme des spéculateurs. On a assisté en même temps que se déréglaient les marchés financiers à un élan spirituel orchestré pourtant par un vieil homme contesté mais qui, paradoxalement, a éveillé chez des millions de jeunes une ferveur spirituelle hors normes. Les Jour- nées Mondiales de la Jeunesse qui se sont déroulées à Madrid ont emporté même le scepticisme de ceux qui, contestataires idéologiques, se sont ridiculisés en ten- tant de ridiculiser ces jeunes du monde entier. On se trompe si on pense que l’élan des J.M.J. est purement catholique. En ces temps tourneboulés, cet élan est avant tout spirituel, nuance. Le message est d’autant plus fort qu’il est véhiculé par les jeunes qui, d’ailleurs à la manière de ceux que là-bas on appelle les “indignés” (et qui se sont indignés aussi contre les J.M.J.) ont certainement voulumontrer que dans ce monde où tout va désormais trop vite, où les niveaux de vie et de revenus sont écartelés entre le trop et le rien, il émer- ge comme naturellement un instinctif sou- hait de spiritualité. On a sans doute grand besoin de simple. Ainsi on repense, huit siècles plus tard, au message qu’a su fai- re fructifier à la seule force de sa simpli- cité, celui qu’on a appelé le poverello , le petit pauvre d’Assise, Saint-François. Ancien “fils à papa” de l’époque, il a pris la déci- sion ferme et cruelle de se dépouiller de tout pour porter son message à toute la région de son enfance, l’Ombrie, puis à toute l’Italie médiévale de l’époque, et fait des émules à travers le monde grâ- ce à ses messages d’une simplicité pure qui passerait aujourd’hui pour de la naï- veté. Loin de nous bien sûr le souci de convertir le lecteur à l’idéologie du petit pauvre d’Assise. Mais quelles leçons auraient bien à tirer de la vie simplissime de Fran- çois certains des nouveaux maîtres du monde qui précipitent, en sont-ils vrai- ment conscients, le monde à sa perte et la leur avec. Un peu de recul, et le mon- de tournera sans doute un peu mieux en cette rentrée déjà folle. Jean-François Hauser Éditorial

Cuisine centrale : le préfet saisit la Chambre régionale des comptes abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

sine au rapporteur chargé de l’instruction” écrit Christian Decharrière à Jean Rosselot qui qua- lifiait ce projet “d’échec total” lors du dernier Conseil municipal, et qui méritait “un éclaircis- sement.” Les attaques successives du leader U.M.P. sur ce dossier, agacent le maire Jean- Louis Fousseret. “Je vous remercie de marte- ler les 7 millions d’euros pour que tout le mon- de perçoive que c’est un scandale lui répondait lemaire avec ironie, mais je pense que je n’arriverai pas à vous faire comprendre que nous sommes victimes. Les 7 millions d’euros engagés par la ville font déjà l’objet d’une demande de rem- boursement au titre du préjudice subi.” L’expert qui travaille sur le dossier pour déterminer les responsabilités dans ce dossier devrait rendre ses conclusions à la fin de l’année.

L epréfetChristianDecharrièrea répondu favo- rablement à la demande de Jean Rosselot. Le 16 juin, le représentant de l’État a saisi la Chambre régionale des comptes à propos de la cuisine centrale comme le leader de l’opposition municipale l’avait invité à le faire un peu plus tôt par courrier. Le souhait de Jean Rosselot est que la juridiction financière fasse “toute la lumiè- re” sur l’investissement de la ville de 7 millions d’euros dans cette cuisine hyper-moderne, devant permettre la fabrication de 5 000 repas pour les enfants des écoles maternelles et pri- maires de Besançon, mais qui ne fonctionne pas. “La Chambre régionale des comptes vient de me faire savoir qu’un examen de la gestion de la commune de Besançon avait été ouvert le 29 avril 2011 et qu’elle avait transmis ma sai-

Au départ appelée rue Pierre-Curie, la voie a finalement été rebaptisée Pierre et Marie-Curie.

avaient donné leur nom à des rues et que, pour deux d’entre elles, on pouvait croire qu’il s’agissait de personnes du sexe masculin ? Nous avions parmi les élues l’écrivain Colette (rue baptisée en 1953) et Anne Frank (1967). On connaissait la “rue Grenot” depuis 1911, sans savoir qu’elle rendait hommage à une bienfaitrice prénommée Jeanne-Françoise (1777- 1856). Il en a été de même plus tard pour la rue Camil- le-Charvet dont la plaque portait la mention “profes- seur mort en déportation”. Homme ou femme ? Rien ne nous l’indiquait.” L’intitulé de la plaque a été changé. Autre détail relevé par l’auteure bisontine : Pierre Curie a été honoré en 1931. Personne n’avait pensé à Marie. La municipalité de Besançon a réparé cette injustice lors de la “journée internationale des droits de la femme”. Depuis février 2003, la voie jus- qu’alors dédiée uniquement à Monsieur se nomme “rue Pierre et Marie-Curie”.

B aptiser une rue, une allée, une voie, un che- min, de tel ou tel nom de personne n’est finalement pas si simple. En juin, La Presse Bisontine consacrait un article sur la faible pro- portion de rues érigées en l’honneur de femmes. Lamai- rie rappelait que ce choix n’avait rien de “machiste”. L’explication est historique. Plusieurs courriers sont par- venus à la rédaction com- mentant cette question de la parité. Conseillère muni- cipale de 2001 à 2008, Clai- re Casenove apporte une précision : “J’avais proposé lors de mon mandat que Geneviève Anthonioz-De Gaulle récemment disparue, soit ainsi mise à l’honneur. Il m’a été opposé un tas d’arguments contre ce pro- jet. Peut-être parce que cet- te personne n’était pas socia- liste” émet-elle. Éveline Toillon, auteure de “Les rues de Besançon”, constate de son côté les “pro- grès” faits dans ce domai- ne. “Savez-vous qu’en 1988 quatre femmes seulement

La Chambre régionale des comptes devrait décortiquer à son tour l’épineux dossier de la cuisine centrale.

Passage Pasteur, l’opération suit son cours

L ors du dernier Conseil municipal, les élus bison- tins ont découvert le Pas- sage Pasteur d’une maniè- re originale. Ils ont eu droit à la projection sur écran d’une animation virtuelle de quelques minutes mettant en scène un personnage che- minant dans le futur centre commercial avant de se rendre dans un des appar- tements que compte le com- plexe immobilier en cours de construction au centre-vil- le. Une manière de dire que le chantier suit son cours, et qu’après 15 ans, il touche enfin au but. “Le centre com- mercial doit ouvrir à la fin de l’année 2014. La fin de l’opération est prévue en 2015” confirme Michel Loyat, adjoint à l’urbanisme. Quelques mises au point ont été faites par rap-

port aux enseignes commer- ciales censées venir s’implanter là comme la FNAC. “Aujourd’hui, la FNAC est d’accord pour s’installer Pas- sage Pasteur. Mais rien n’est signé. Cependant, les derniers contacts que j’ai eus avec le Cégécé, c’était “oui” poursuit le maire. Jean-Louis Fousse- ret répondait ainsi à Pascal Bonnet de l’opposition qui demandait si avant d’engager l’opération Pasteur, la majo- rité avait pris le temps d’analyser l’échec commer- cial du centre Saint-Pierre. “On ne peut pas dire d’un côté il faut dynamiser le commer- ce au centre-ville et critiquer de l’autre un projet comme celui-ci” enchaîne Jean-Louis Fousseret. Jacques Mariot, l’adjoint au commerce, a indi- qué par ailleurs que la phase

de recherche d’enseignes allait débuter “dès le mois de sep- tembre de façon à ce que nous ne retrouvions pas les mêmes commerces dans le Passage Pasteur et aux Marnières.” Ce sont moins les enjeux com- merciaux du projet que la question énergétique qui pré- occupe Catherine Thiébaut du groupe Europe Écologie-Les Verts. “C’est très joli, mais c’est très cher. En plus, il est prévu de climatiser l’espace sous verrière. Nous souhai- tons que ce projet soit res- pectueux des économies d’énergie. On veut que l’opérateur réfléchisse par exemple à un système de ven- tilation naturelle plutôt qu’à une climatisation.” Une fois encore, Jean-Louis Fousse- ret s’est voulu rassurant : “La demande a été faite.”

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C’est en 2014 que l’on devrait pouvoir déambuler dans la nouvele galerie commerciale (crédit photo Hérita- ge virtuel - architectes Shapman-Taylor - Laffly-Morel).

Crédits photos : La Presse Bisontine, Conseil général, F.G. Grandin, SEVE, Ville de Besançon.

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