Ensemble #2 - Crédit Agricole Des Savoie

OR

ACHEVÉ DE RÉDIGER AVANT LA CRISE COVID-19

Or : faut-il acheter ou vendre ?

Après avoir progressé de près de 19 % (USD 1522/oz) en 2019, soutenus notamment par la demande des banques centrales,

les cours de l’or ont poursuivi sur leur lancée en 2020 pour atteindre 1 700 dollars l’once début mars, avant de consolider et repasser en deçà des 1 600 dollars l’once. Est-ce le moment d’en acheter ou au contraire de s’en défaire ? C PR Asset Management gère des fonds aurifères investis essentiellement dans des

de Mme Lagarde pour la BCE, nous allons rester dans un environnement monétaire très accommodant. De fait, à moins d’observer une forte reprise économique, les taux d’intérêts n’ont pas un potentiel de reprise très impor- tant », souligne Arnaud du Plessis. Le second facteur est l’évolution du dollar US. « Comme beaucoup de matières premières, le cours de l’or évolue souvent (deux tiers des cas) dans le sens inverse de celui du dollar. Cela n’a pas été le cas depuis le début de l’année, le dollar et l’or ont progressé tous les deux, soulignant l’inquiétude des investisseurs », remarque Arnaud du Plessis. Dans les périodes incer- taines, le dollar apparaît lui aussi comme un actif refuge. Globalement, les marchés direc- teurs restent bien positionnés car on ne voit pas tellement de remontée forte des taux d’intérêts réels et si la FED se met à réadopter un discours plus accommodant, cela pourrait in fine faire baisser le dollar, ce qui don- nerait un élément supplémentaire pour l’or. « Il faut également suivre l’évolution

compagnies minières productrices dont l’évolution est directement liée au cours de l’or. « Pour un particulier, le premier intérêt de détenir de l’or est de diversifier son portefeuille », affirme Arnaud du Plessis. L’or physique est considéré comme un actif relative- ment défensif avec une faible volati- lité, surtout en cas de crise. « Au-delà des incertitudes écono- miques ou géopolitiques, par nature difficiles à anticiper, deux facteurs clés peuvent influer sur le cours de l’or », poursuit Arnaud du Plessis. Le premier est l’évolution des taux d’intérêts, en particulier les taux d’intérêts réels, c’est-à-dire la diffé- rence entre les taux d’intérêts et les perspectives d’inflation. « Quand les taux d’intérêts réels sont élevés, l’or a tendance à baisser car les investisseurs se rabattent vers des classes d’actifs générant du rendement. À l’inverse, lorsque les taux d’intérêts sont faibles ou négatifs, non seulement détenir de l’or ne vous retire pas une opportunité,

Arnaud du Plessis Gérant actions thématiques spécialisé sur l’or et les ressources naturelles, CPR Asset Management

«Pour un particulier, le premier intérêt de détenir de l’or est de diversifier son portefeuille. »

mais peut même vous éviter de perdre de l’argent », explique Arnaud du Plessis. Cette corrélation entre les taux d’intérêts réels et le cours de l’or est celle qui fonctionne le mieux sur une longue période. « Les perspectives inflationnistes demeurent en deçà des objectifs des banques centrales, de l’ordre de 2 % et, d’après les discours de la FED aux États-Unis ou

de l’or dans votre devise », conseille Arnaud du Plessis : libellé en euro, l’or a dépassé son point haut his- torique cet été alors que, libellé en dollar, il en est encore loin. Plus qu’une matière première qui sert à fabriquer des bijoux, l’or est aussi une réserve de valeur qui protège contre une dépréciation poten- tielle de votre monnaie. •

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