La Presse Pontissalienne 116 - Juin 2009

VALDAHON - VERCEL

La Presse Pontissalienne n° 116 - Juin 2009

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ÉLECTIONS EUROPÉENNES En visite dans le Haut-Doubs Jean-François Kahn sillonne les chemins de l’Europe

L’ex-patron de presse et journaliste se lance dans la course aux Européennes sous la bannière du MoDem. Il était dans le Haut-Doubs début mai. Il illustre ce carnet de campagne pour tenter de comprendre les enjeux locaux de l’Europe.

Le candidat du MoDem s’est fait expliquer par les employés de la scierie R.H.D. de Fournets- Luisans, le marché des résineux.

“V ous vous battez donc pour que la catégorie d’A.O.C. puisse être attribuée au type de bois résineux qu’on travaille dans cette région ?” La ques- tion, un peu naïve, n’est pas très assu- rée. Le candidat découvre la campagne, dans tous les sens du terme, essaie de comprendre, écoute. Le président des scieurs de Franche-Comté résineux,

Didier Lamotte, lui explique alors dans le détail la démarche entreprise par la filière bois qui cherche à obtenir une reconnaissance et une protectionA.O.C. pour tenter de se démarquer de la féro- ce concurrence que livre la forêt alle- mande aux scieurs franc-comtois. Voilà l’Europe : des pays voisins, amis, mais dont la gestion forestière est rigou- reusement différente de la nôtre et qui

entraîne une distorsion de concurren- ce de plus en plus mal supportée par la filière bois locale. Nous sommes à Fournets-Luisans, Haut-Doubs, Jean-François Kahn apprend son futur métier de député européen. “Et avec ça, vous faites aus- si du bois d’isolement ?” (au lieu d’isolation…). Toujours en apprentis- sage M. Kahn, mais le métier rentre,

à force de visites, de réunions publiques et de débats. Autre incompréhension du président des scieurs : “L’Europe nous impose une norme des poussières de bois que l’on respire à 0,5 mg par litre d’air inspiré et la France, seule, a décidé d’imposer 0,1 mg. Quand vous serez au Parlement, on compte sur vous pour expliquer aux députés français qu’il est inconcevable d’exiger des normes 5 fois plus contraignantes qu’à nos voi- sins !” revendique M. Lamotte. Jean- François Kahn écoute encore. Autre doléance de la filière bois : “Nous vous demanderons d’être plus vigilants par rapport aux aides que l’Europe octroie aux entreprises du bois. Les scieurs alle- mands arrivent à obtenir jusqu’à 40 % d’aide pour leurs investissements, c’est loin d’être le cas en France…” Même pas élu et déjà harcelé de sollicitations. Jean-François Kahn a beau être, de par sa réputation, en très bonne place pour devenir un des futurs députés européens issus du MoDem français, on lui en demande déjà beaucoup… L’ancien journaliste sillonne les routes de France. Paradoxalement, entre une U.M.P. qui a eu tous les maux du mon- de à boucler ses listes et un P.S. qui se C’ est à l’occasion de la visite du secrétaire d’État à l’Industrie Luc Chatel fin avril à Besançon qu’a officiellement été nommé un commis- saire à la réindustrialisation. Gilles Cas- sotti, habitué des cabinets préfectoraux, n’est pas un inconnu dans la région puis- qu’il travaille depuis plusieurs années au S.G.A.R. (secrétariat général aux affaires régionales) à Besançon. C’est le deuxième poste de ce type créé en France en cette période de crise. Sur le plan national, 500 000 chômeurs sont venus gonfler les rangs des services de l’emploi depuis le début de la crise à l’automne dernier. En Franche-Comté, on déplore 6 000 demandeurs d’emploi supplémentaires. En France, la produc- tion industrielle a connu la plus forte baisse depuis 1975 et le second choc pétro- lier. Le travail de Gilles Cassotti consiste à “coordonner les moyens de l’État en Franche-Comté.” Les commissariats à la réindustrialisation sont dotés d’une enve- loppe nationale de 100 millions d’euros. Sur le bureau de Gilles Cassotti, les pre- miers dossiers à traiter se nomment Diehl Augé Découpage (Besançon), Faurecia ou encore Key Plastics.

cherche, c’est peut-être les candidats du MoDem qui réussissent le mieux à surnager dans l’indifférence quasi géné- rale que provoque ce scrutin européen du 7 juin. Les quelques problèmes sou- levés par la filière bois franc-comtoise, qui avec ses 13 000 salariés est le cin- quième employeur industriel de la région, sont pourtant des questions concrètes que jusque-là, l’Europe n’a jamais su traiter. “Si je me suis engagé dans cet- te campagne, c’est pour prôner une autre voie, tenter de trouver une alternative de société. C’est ça ou la barbarie. Je veux une société où l’on remette l’homme au centre” confie l’ancien journaliste. Et il promet que s’il est élu, il sera “un élu à plein-temps. Les problématiques européennes demandent une bataille de tous les jours. Pour moi, les Européennes ne sont pas un tremplin pour des scru- tins nationaux. Quand je fais quelque chose, je le fais à fond, etc., etc.” S’il le candidat MoDem n’a pas encore saisi toutes les subtilités de la filière bois franc-comtoise, le métier d’homme poli- tique commence déjà à rentrer. Il en a déjà les habitudes lexicales et le sens des promesses… J.-F.H.

La Valdahonnaise Marie-Jacques Chalumeau, fidèle du MoDem, est une des seules can- didates du Haut-Doubs aux Européennes du 7 juin.

Un commissaire pour sauver l’industrie INDUSTRIE

Gilles Cassotti, nouveau commissaire à la réindustrialisation.

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