Areva - Document de référence 2016

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FACTEURS DE RISQUES

4.4 Risques industriels et environnementaux

4.4.1. RISQUES NUCLÉAIRES

4.4.1.1. RISQUES D’ORIGINE NUCLÉAIRE Les risques d’origine nucléaire sont liés aux caractéristiques des substances radioactives. Ils concernent donc toutes les installations industrielles du groupe où se trouvent ces substances, qu’il s’agisse d’INB, d’INBS, d’ICPE ou d’exploitations minières. La prévention des risques est basée sur une analyse systémique et systématique des risques spécifiques à chaque installation ou activité exercée et sur la définition de moyens de prévention des événements redoutés, de détection, de maîtrise des incidents et des accidents et de limitation de leurs conséquences potentielles, sur la base des principes de la défense en profondeur. Ces principes consistent à analyser systématiquement les défaillances techniques, humaines ou organisationnelles potentielles, et à définir et mettre en place des lignes de défense successives et indépendantes pour se prémunir des conséquences de ces défaillances. Ces principes sont mis enœuvre dès la conception des installations, lors des phases de production industrielle et des opérations d’assainissement et de démantèlement consécutives à l’arrêt des activités de production. Dissémination de matières radioactives pouvant entraîner une contamination Des matières radioactives (solides, liquides, gazeuses) peuvent se disperser et entraîner une contamination de l’homme et de l’environnement si elles sont insuffisamment confinées. Maîtriser ce risque consiste avant tout à limiter la dispersion de ces substances dans toutes les situations de fonctionnement (normale ou accidentelle) des installations, ainsi qu’après l’arrêt d’activité, notamment par l’interposition de barrière de confinement et de systèmes de ventilation adaptés. Les rayonnements ionisants Il y a risque d’exposition aux rayonnements ionisants chaque fois qu’une personne se trouve en situation de travailler en présence de matières radioactives. L’évaluation de l’impact biologique d’un rayonnement sur le corps humain s’exprime généralement en millisievert (mSv). Les limites réglementaires annuelles sont les suivantes : p dans l’Union européenne, 1 mSv/an pour le public en supplément de la radioactivité naturelle, et 100mSv pour les salariés sur cinq années consécutives, à condition de ne pas dépasser 50 mSv sur une année quelconque ; p aux États-Unis, 1 mSv/an pour le public et 50 mSv/an pour les salariés ; p en France, la limite réglementaire maximale pour les salariés est de 20 mSv/ an. AREVA a repris à son compte cette limite maximale pour l’ensemble de son personnel et de ses sous-traitants, sur l’ensemble de ses installations et activités, quel que soit le pays où elles se trouvent. Des dispositifs de protection et de surveillance collectifs sont installés pour atténuer les rayonnements à la source et optimiser les doses reçues à des niveaux aussi bas que raisonnablement possible. En complément et si nécessaire, le temps de présence des opérateurs est limité. Le groupe applique le principe « ALARA » ( As Low As Reasonably Achievable – « Aussi faible que raisonnablement possible »), selon lequel toute action permettant de réduire l’exposition aux rayonnements est mise en œuvre dès lors qu’elle est raisonnable des points de vue technique, économique, social et organisationnel. Les différents services de radioprotection s’assurent en permanence du respect de ce principe d’optimisation. Tous les opérateurs et intervenants classés au titre de la radioprotection, après étude de poste et accord du médecin du travail, font l’objet d’un suivi médical et radiologique rigoureux. Des séances de formation sont régulièrement organisées afin de maintenir leurs connaissances au niveau approprié, conformément à la réglementation applicable.

Les résultats enregistrés (voir Annexe 3. Responsabilité sociale environnementale et sociétale ) attestent de l’efficacité de ces pratiques et du bon niveau de maîtrise de la radioprotection dans le groupe. La criticité Le risque d’accident de criticité correspond au risque de développement incontrôlé d’une réaction en chaîne avec émission brève et intense de neutrons, accompagnée de rayonnements. Cet accident aurait pour conséquence une irradiation des personnes situées à proximité de l’événement, engendrant chez elles des lésions de gravité proportionnelle à l’intensité du rayonnement reçu. Ce risque est pris en compte dès lors que les installations sont susceptibles de recevoir des matières fissiles. La prévention de ce risque est fondée sur la limitation des paramètres qui gouvernent l’apparition de réactions en chaîne divergentes. Ceci est pris en compte à la conception (par exemple via la géométrie des équipements) ou par des prescriptions opératoires : limitation demasse à titre d’exemple. Cette démarche de prévention est complétée dans les parties les plus exposées au risque des installations par la présence d’écrans de protection qui atténuent très fortement les conséquences sur le personnel d’un incident de criticité éventuel, et l’installation d’un réseau de détection, d’alarme et de mesure d’accident de criticité. La sûreté-criticité des transports est vérifiée, dans les conditions normales et dans les conditions accidentelles. Les règlements de transports précisent les règles d’entreposage en transit, notamment vis-à-vis du risque de criticité. Les dégagements thermiques et la radiolyse Lorsque le rayonnement est intense, l’énergie associée, absorbée par la matière, peut provoquer un échauffement. Pour maîtriser les effets de cet échauffement, l’énergie produite est évacuée, empêchant ainsi une dispersion de matières radioactives. Le refroidissement est assuré par des circuits redondants avec échangeurs thermiques et par la ventilation. Le phénomène de radiolyse correspond lui à la décomposition d’un composé hydrogéné (l’eau tout particulièrement) sous l’action d’un rayonnement, conduisant au dégagement d’hydrogène. Les installations sont conçues pour limiter en fonctionnement normal la concentration en hydrogène par introduction dans les équipements concernés d’un flux d’air de balayage. Lorsque la perte du balayage normal conduit à une montée de la concentration jusqu’à la valeur limite en quelques heures ou dizaines d’heures, un système de secours est ajouté. Il existe aussi, comme dans toute activité industrielle, des risques liés au fonctionnement des installations et à la présence de personnel. Dans l’industrie nucléaire, la prévention de ces risques est importante, car ils sont de nature à affecter les équipements participant à la maîtrise de la sûreté. La prévention est basée sur la prise en compte par conception ou par consignes opératoires des causes potentielles de dysfonctionnements, et sur la limitation de leurs conséquences éventuelles. Les risques classiques le plus souvent rencontrés sont : p les risques liés à la manutention et à l’usage d’appareils de levage, de transport ou de positionnement ; 4.4.1.2. RISQUES INTERNES POUVANT ENTRAÎNER UN RISQUE NUCLÉAIRE

p les risques d’incendie et d’explosion interne ;

p les risques liés à l’usage de réactifs chimiques ou dematières premières toxiques comme l’HF ou l’UF 6 ;

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