Areva - Document de référence 2016

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FACTEURS DE RISQUES

4.4 Risques industriels et environnementaux

p les risques liés à l’utilisation d’appareil à pression ;

p en dehors des espaces aériens contrôlés ;

p les risques liés aux utilités (électricité, eau, vapeur, gaz industriels…). Ces différents risques font l’objet de mesures de maîtrise des risques, comme pour les risques d’origine nucléaire, adaptés à leur nature et en application des réglementations définies dans chaque domaine technique : organes de sécurité, sectorisation incendie, détection, règles ATEX (atmosphères explosibles), séparation des produits chimiques incompatibles…Ces dispositions techniques sont associées autant que de besoin à des contrôles de conformité réglementaire, à des opérations de vérification et de maintenance périodique et à des dispositions de formation et/ ou d’habilitation des opérateurs. Des mesures de limitation des conséquences d’une défaillance sont mises en place dès que la sûreté nucléaire peut être impactée. Des systèmes automatiques de détection d’un incendie permettent d’alerter précocement les personnes formées à intervenir sur le départ de feu, des moyens d’intervention sont également prévus (exemple : sapeurs-pompiers en cas de départ de feu). Un des risques très spécifiques à l’activité du groupe est lié à l’utilisation d’UF 6 . Lors d’opérations liées à l’activité d’enrichissement, l’uranium est manipulé sous la forme chimique UF 6 (hexafluorure d’uranium). L’UF 6 est solide en conditions normales de température et de pression. Il devient directement gazeux lorsqu’il est chauffé (sublimation aux alentours de 56 °C). Ce gaz peut réagir au contact de la vapeur d’eau contenue dans l’air, et former ainsi de l’oxyde d’uranium et de l’Acide Fluorhydrique. Ce dernier composé est hautement toxique pour l’homme, les animaux et la flore. Les quantités d’UF 6 manipulées sur les sites de production sont importantes, et les risques induits sont pris en compte dès la conception des installations (double barrière de protection, contrôle automatique des zones à risques, etc.). D’autres risques tels ceux liés aux coactivités et aux facteurs organisationnels et humains sont également pris en compte. La coordination préalable des activités et des intervenants et la mise en place d’une organisation adaptée, associées à la formation des personnels, concourent notamment à réduire ces risques. Contrairement aux risques d’origine interne, il n’est pas toujours possible d’agir directement sur les risques d’origine externe, liés à l’environnement de l’installation. Il est cependant nécessaire de prendre en compte les phénomènes dont ils résultent, pour en réduire et maîtriser les conséquences, notamment radiologiques. La protection recherchée est obtenue en considérant notamment des niveaux d’aléas hautement hypothétiques dans le contexte de chaque site. Séisme Le séisme, et ses répercussions éventuelles telles qu’un tsunami, peut induire des dégâts susceptibles de remettre en cause les dispositifs propres à garantir la sûreté nucléaire. Pour les installations manipulant des matières nucléaires, le risque de séisme est pris en compte dans la conception des matériels, systèmes et structures. L’analyse consiste à démontrer qu’aucun dommage remettant en cause la sûreté nucléaire de l’installation n’est susceptible de se produire pour le niveau d’aléa retenu. Chute d’aéronef La chute d’un aéronef ou d’une partie de celui-ci constitue un risque pour une installation. Sa probabilité d’occurrence dépend du nombre d’aéronefs susceptibles d’atteindre l’installation sans contrôle, et sa gravité potentielle résulte du type d’aéronef et de la surface des parties sensibles de chaque atelier. Chaque site est caractérisé par une localisation : 4.4.1.3. RISQUES EXTERNES POUVANT ENTRAÎNER UN RISQUE NUCLÉAIRE

p en dehors des zones d’évolution des appareils militaires ;

p éloignée de tout aéroport. Des études sont effectuées afin d’évaluer le risque de chute d’aéronef et de déterminer les moyens permettant d’en limiter les conséquences (prise en compte de l’organisation de l’espace aérien, de la nature des vols, des statistiques d’accidents connus…), y compris vis-à-vis d’agressions volontaires. Les installations nucléaires font l’objet de mesures de protection contre le terrorisme, mesures renforcées dans le cadre de plans nationaux de protection (plan Vigipirate en France). Ces mesures ne peuvent pas, par nature, faire l’objet d’une communication publique. Ce risque est pris en compte à la conception en fonction des conditions météorologiques locales potentielles. Toute condition météorologique défavorable est annoncée, et les consignes précisent pour chaque installation les dispositions complémentaires à prendre, qu’il s’agisse d’une surveillance accrue ou d’actions particulières. Les risques d’inondation externe sont pris en compte à la conception et par des dispositions opératoires, en fonction de leur origine possible (crue fluviale, pluies locales, rupture de digue, tsunami). Les crues fluviales de récurrencemillénaire sont prises en compte, notamment en implantant les installations à des cotes supérieures à la cote de crue millénale. D’autres risques induits par ces agressions externes potentielles telles que la perte de fourniture en énergie ou en utilités (eau, vapeur, air comprimé…) sont également pris en compte, par la mise en place de moyens redondants ou de secours indépendants. Suite à l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon, en complément de toutes les dispositions prises à la conception des installations et lors des exploitations, des études spécifiques d’évaluation de la robustesse des installations au-delà de leur dysfonctionnement ont été effectuées (évaluations complémentaires de sûreté). Suite à ces études, des programmes spécifiques d’amélioration du niveau de protection des installations ont conduit à la réalisation de travaux et d’actions (voir l’Annexe 3, Section 2. Informations environnementales du Document de référence 2015 ). En accord avec les décisions de l’ASN applicables aux installations nucléaires du groupe, d’autres mesures sont en cours de déploiement. TRANSPORT DE MATIÈRES RADIOACTIVES Pour protéger les populations, les biens et l’environnement contre les effets des rayonnements lors de transports de matières radioactives sur le domaine public, ces transports sont soumis, comme les autres activités nucléaires, au concept de « défense en profondeur ». Celui-ci consiste à mettre en place des barrières successives (systèmes de sûreté, procédures, contrôles techniques ou administratifs…) pour prévenir les accidents et en limiter les effets. La conception de l’emballage en est la principale composante. Cette activité, comme toute activité nucléaire, est strictement réglementée dans un cadre international. Si lamatière transportée dépasse un certain seuil d’activité fixé par la réglementation, l’emballage doit garantir, en conditions normales et accidentelles : 4.4.1.4. Prise en compte des situations météorologiques défavorables et d’inondation

p le confinement de la matière ;

p le maintien de la sous-criticité en cas de transport de matières fissiles ;

p la maîtrise de l’intensité de rayonnements ;

p la protection contre les dommages causés par la chaleur des matières transportées.

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