Journal C'est à dire 252 - Mars 2019

D O S S I E R

Tout va bien pour le lynx Félin Lentement mais sûrement le lynx boréal conforte sa présence dans le massif jurassien même si la partie n’est jamais gagnée. Une colonisation naturelle qui tend à s’étendre en direction des Vosges et vers les Alpes du nord. état des lieux.

A rrivé de Suisse dans les années quatre- vingt, le lynx est dés- ormais présent dans une bonne partie des massifs forestiers jurassiens. “Rappelons qu’il s’agit d’une espèce qui vit exclusivement enmilieu forestier. Au niveau des effectifs, on estime

matrice du réseau loup - lynx. En France, il existe un autre noyau de population dans le massif vosgien qui peine à se développer. On trouve aussi des lynx dans les Alpes du Nord, une nouvelle aire de présence issue de l’extension de la popu- lation jurassienne. Le noyau vos-

qu’il y a entre 100 et 150 lynx en France dont 80 % dans le massif jurassien français. À l’échelle franco-suisse, cela représenterait aussi une population de 100 à 150 individus”, explique Del- phine Chenesseau, ingénieur à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage et ani-

Évolution des superficies de présence régulière du lynx dans les différents massifs français. (Source O.N.C.F.S., réseau loup - lynx)

Avec le chevreuil, le chamois représente l’une de proies principales du lynx. (photo A. Guerin).

gien provient d’introductions effectuées dans les années qua- tre-vingt-dix. Il y a très peu d’échanges avec le Jura. Une opération est en cours en Alle- magne dans la forêt du Palatinat

se charge de collecter tous les indices : témoignages humains, photos, empreintes, cadavres de proies.Tout est consigné sur des fiches traitées ensuite au niveau national. “Pour le lynx, la resti- tution, c’est une cartographie basée sur des mailles de 100 km 2 de présence régulière ou occa- sionnelle.” L’aire de présence détectée du lynx en France s’étend en 2017 sur une 8 700 km 2 , soit la superficie maximale enregistrée depuis le début du suivi de l’espèce en France initié en 1982. n

se porte bien même si l’espèce reste sensible comme en témoigne la mortalité sur les routes. Contrairement au loup, le nom- bre de petits lynx par portée se limite souvent à un ou deux indi-

où il est prévu de relâcher une vingtaine d’individus en cinq ans. L’un d’eux a déjà été repéré vers Gérardmer. À la diffé- rence du loup, le lynx

vidus avec un taux de mortalité de 50 % la pre- mière année.” Responsa- ble national de la photo- identification du lynx, Delphine Chenesseau

80 % dans le massif jurassien français.

étend son territoire lentement, de proche en proche toujours en restant inféodé au milieu fores- tier. “Dans le Jura, la population

anime aussi le réseau loup - lynx qui fédère des professionnels et des bénévoles naturalistes. Fort de 350 correspondants, ce réseau

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