Journal C'est à dire 252 - Mars 2019

D O S S I E R

Les apiculteurs tuent-ils l’abeille de montagne ? Hyménoptères Déjà affaiblies par les pesticides, les abeilles de montagne s’associent à celles importées lors des transhumances par les apiculteurs. Chronique d’une mort annoncée.

Ici, le couvain est sphérique, typique de la race montagnarde. Il en reste peu.

L’ abeille noire, propre à notre massif, capable de résister à de longs hivers, se raréfie. “La raison réside comme souvent dans la modification des pra- tiques agricoles, des disparitions des milieux, et des erreurs api- coles”, témoigne Jean-Yves Cre- tin, naturaliste et enseignant

chercheur à l’université de Franche-Comté, administrateur de l’Office pour les insectes et leur environnement en Franche- Comté. Selon lui, l’utilisation de reines “sélectionnées”, la trans- humance et les changements climatiques sont les principaux facteurs du déclin de notre abeille locale de race mellifère.

“Les abeilles noires s’hybrident avec les abeilles importées qui sont propres à tout, mais bonnes à rien. Elles ne savent pas gérer les conditions hivernales comme savent le faire les abeilles de montagne d’où une mortalité plus forte. Les apiculteurs ne font pas le nécessaire. Il ne faut plus utiliser d’abeilles de type Buck- fast. Un retour en arrière est dés- ormais impossible” s’alarme ce dernier. Grâce à des techniques spécifiques de

Les abeilles “importées” résistent moins aux hivers.

des populations fortement dif- férenciées et à contribuer ainsi à les homogénéiser. Ces pratiques s’opposent donc aux forces de la sélection naturelle qui différencie les populations. Par exemple, en

Allemagne, des races importées ont rem- placé les populations d’abeilles mellifera. La situation est qua- siment identique en Suisse et au Luxem-

construction d’un cou- vain sphérique, la race montagnarde parvient à résister. Dans la haute vallée de Joux, des apicul-

Les reines sélectionnées mises en cause.

teurs suisses ont introduit des abeilles Buckfast que l’on retrouve désormais de ce côté de la frontière. “Certaines pra- tiques apicoles, telles que les importations de reines et la trans- humance des colonies, ont ten- dance à accélérer de manière artificielle les migrations entre

bourg, où les abeilles de la lignée synthétique Buckfast ont été très introduites” souligne une analyse de la biodiversité du cheptel français de l’abeille domestique mené par l’Union européenne. L’harmonisation des espèces ne veut pas dire adaptation. n E.Ch. 7+ ns Comto

La transhumance des abeilles existe depuis plus d’un demi-siècle.

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