Journal C'est à dire 252 - Mars 2019

D O S S I E R

Le Haut-Doubs n’a plus la main verte Flore 41 espèces de plantes sont menacées d’extinction en Franche-Comté. Un plan de sauvegarde de la saxifrage œil-de-bouc est mené à Bannans, Malpas, aux Pontets. Suffira-t-il ?

P our la première fois, le risque de disparition de l’ensemble de la flore vasculaire en France (métropolitaine) a été évalué grâce à une collaboration asso- ciant le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (U.I.C.N.) la Fédération et le réseau des Conservatoires bota- niques nationaux (C.B.N.), l’Agence française pour la bio- diversité (A.F.B.). Une quaran- taine de botanistes experts, dont une dizaine du C.B.N. de Franche-Comté à Besançon, ont

l’étude. Les principales menaces : “la surfertilisation des sols, les herbicides, le labour profond, l’urbanisation, le drai- nage des marais et des tour- bières. 18 % des plantes humides sont menacées ou quasi mena- cées” explique Justine Amiotte- Suchet pour le conservatoire botanique de Franche-Comté. Et d’ajouter : “il faut une prise de conscience collective.” Le C.B.N. veut informer et donner des pistes comme se renseigner sur la provenance des plantes dans les produits pharmaceu- tiques, se renseigner sur le carac-

Présente à La Chenalotte, la minuartie dressée s’est éteinte

C’ est l’histoire d’une extinc- tion. Ne cherchez pas cette petite plante aux abords des tourbières de la Che- nalotte, vous ne l’y trouverez plus. En effet, la minuartie dres- sée fait partie de ces espèces considérées aujourd’hui comme “Disparue” de France. Cette plante de moins de 10 cm, à la tige filiforme portant des petites feuilles et des fleurs blanches à pétales, est une espèce typique des tourbières. Elle n’était signa- lée en France que dans le massif jurassien et n’a plus été́observée dans la région depuis 1958. Elle était auparavant indiquée dans de nombreuses tourbières du Doubs autour de La Chenalotte notamment. “Si la destruction de son habitat naturel est bien sûr la conséquence principale de sa disparition, la minuartie dressée

La spiranthe d’été a elle aussi connu une très forte régression.

tère envahissant des plantes exotiques que l’on peut installer dans son jardin, favoriser la biodiversité avec, par exemple, un mur en

été mobilisés. Ils ont synthétisé près de 30 millions de données floristiques et édité une base scientifique inédite que constitue cette liste

à Bannans il y a encore quelques saxifrages.

de grandeur, la population de saxifrage œil-de-bouc à Bannans était d’environ 1 000 individus avant le lancement du projet. Lancé en 2017, le grand projet de réintroduction de l’espèce en milieu naturel a été très positif. De nouveaux sites ont été asso- ciés : Malpas, Les Pontets et un autre site aux Rousses. Un suivi est mené sur ces sites. En 2023 : 5 nouveaux sites seront ajoutés au projet pour un chiffre total de 10 000 saxifrages replan- tées. n E.Ch.

populations n’ont cessé de régresser, jusqu’en 2007, où il n’existait alors plus que deux stations connues : une à Ban- nans et une auxAmburnex (côté suisse du massif). La régression de cette plante est principalement due au drai- nage des tourbières, à la modi- fication du niveau des lacs, au captage d’eau potable, à la pol- lution…Un plan national d’ac- tion pour préserver la saxifrage œil-de-bouc est lancé. Objectif : réintroduire 10 000 individus d’ici à 2027. Pour avoir un ordre

a probablement été la victime malheureuse d’une autre menace : les collectionneurs qui ont réduit dangereusement le nombre d’individus de popula- tions déjà fragiles et participant ainsi involontairement à leur extinction…” témoigne Max André, chercheur. n

pierre. La Franche-Comté, et le Haut-Doubs en particulier, sont touchés par ces disparitions de plantes (lire par ailleurs). Un plan de réintroduction de la saxifrage œil-de-bouc, plante qui n’existe en France que dans le massif jurassien, est mené. On connaissait au début du siè- cle dernier près de 20 stations dans le massif jurassien, et les

rouge. Cette dernière “doit aider à réorienter les stratégies de pré- servation de la biodiversité à l’échelle nationale et locale.” Cette évaluation inédite est sans appel : 742 plantes sont mena- cées sur 4 982 en France. “Cette particularité confère à la France une responsabilité supplémen- taire dans la lutte contre l’effon- drement de la biodiversité” dit

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