Journal C'est à dire 213 - Septembre 2015

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Fleurey

Saint-Hippolyte

Des centaines de personnes pour un ultime hommage à Fanny

Qui a tué le balbuzard du Dessoubre ? Espèce rare et à ce titre protégée, le balbuzard pêcheur n’est pas un occupant cou- tumier de la vallée du Dessoubre. La femelle qui y était présente au début du mois de septembre n’en repartira jamais. Sa mort n’était pas un accident. Consternant.

Jeudi 24 septembre, 600 pompiers de France et la com- mune de Saint-Hippolyte rendaient un dernier hommage au sapeur Fanny Simon, décédée en mission.

A iles coudées, plumage marqué entre son dos noir et son ventre blanc, il est facilement recon- naissable. Encore présent dans les pays baltes, la Norvège et l’Allemagne, ce bel oiseau se fait beaucoup plus rare en France où, selon la ligue de protection des oiseaux (L.P.O.), tout juste une trentaine de couples subsiste, prin- cipalement dans la région orléa- naise et en Corse. L’individu retrouvé dans la vallée du Des- soubre devait quant à lui être en pleine migration vers l’Afrique qu’il rejoint habituellement pour l’hiver. “Le balbuzard pêcheur se nourrit exclusivement de pois- sons capturés à la surface de l’eau, il attrape sa proie avec ses serres” , explique-t-on au centre Athenas à L’Étoile dans le Jura. C’est en effet là que l’animal a été conduit pour tenter de le sauver. En vain. Ce sont des pompiers qui ont recueilli l’animal blessé le mer- credi 2 septembre, entre Saint- Hippolyte et Fleurey. Un simple accident fréquent au bord des routes… Une aile brisée et une truite à ses côtés. “On pense alors qu’il a été percuté par un véhi- cule.” Confié aux spécialistes de la faune sauvage du centre Athe- nas grâce à la chaîne de soli- darité mise en place par ses cor-

respondants bénévoles, la peti- te femelle adulte d’1,3 kg est opérée mais décède le lende-

dentelle : la présence de plombs de chasse ! L’enquête est en cours pour

A près le choc et l’émotion, le recueillement. Jeudi 24 septembre,600 sapeurs- pompiers venus de toute la Fran- ce, une délégation de soldats du feu venue de Suisse,un village,un département, des amis, des ano- nymes, les proches biensûr,se sont recueillis àSaint-Hippolyte auprès dusapeur1 ère classe Fanny Simon, décédée dimanche 20 septembre à l’âge de 18 ans dans un acci- dent de la route alors qu’elle par- tait en mission. Le camion-citer- ne conduit par un soldat du feu a alors quitté la route au niveau de la vallée du Dessoubre. Il a percuté un muret en pierres. Fanny, sapeur-pompier volon- taire, n’a pas survécu. Les autres pompiers ont été blessés. Ce drame a causé une seconde onde de choc lorsque le parquet de Montbéliard a révélé deux jours plus tard que le chauffeur du camion de 24 ans était sous l’emprise de l’alcool, 2 grammes par litre de sang. Une informa- tion judiciaire a été ouverte pour homicide et blessures involon- taires. “Les gens ont été choqués par cette nouvelle mais les habi- tants sont derrière leurs pom- piers” dit le maire Serge Cagnon. Au-delà du drame, le maire juge

main des suites d’une hémorragie pulmo- naire. “Il avait reçu un sacré choc et per- du beaucoup de sang” explique alors le direc-

retrouver l’auteur de cet acte regrettable pour lequel il encourt une peine maximum de six mois d’emprisonnement et

Toutes les espèces ne sont pas en voie de disparition…

teur du centre Gilles Moyne, loin de se douter que l’autopsie va révéler une tout autre réa- lité, bien loin de la thèse acci-

de 15 000 euros d’amende. Si le balbuzard est une espèce en voie de disparition, l’idiot, lui, ne l’est malheureusement pas.

600 pompiers venus de toute la France.

certains commentaires inad- missibles : “Sur les réseaux sociaux, certains ont dit qu’il y avait eu le midi une fête au centre. C’est faux. D’ailleurs, les pom- piers qui sont partis en opéra- tion avec lui n’ont pas vu qu’il avait bu” commente ce dernier. Jeudi, l’ambiance était lourde dans cette localité de la vallée du Doubs. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a rendu hommage à Fanny Simon par l’intermédiaire d’un message de condoléances adres- sé à sa famille, ses proches, et aux sapeurs-pompiers. Arrivée à Saint-Hippolyte en 2006 avec sa famille, la jeune femme s’était bien intégrée. Pas-

sée par le collège, elle y est reve- nue pour travailler à l’école maternelle. Elle venait depuis trois mois de s’installer avec son ami, lui aussi pompier volon- taire. “Elle était très estimée, motivée” commente le maire. Comment le centre de secours pourra-t-il se relever d’un tel drame ? “Ils sont sonnés mais assez costauds pour se relever, répond le premier magistrat. Il faudra du temps. Ils possèdent un chef (Boris Loichot) qui fait du bon travail.” Après l’hommage national ren- du sur l’esplanade du village, la cérémonie religieuse s’est pour- suivie à l’église du village. E.Ch.

Il ne reste plus qu’une trentaine de balbuzards pêcheurs en France.

A compter du 1 er janvier 2016,

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