Journal C'est à dire 213 - Septembre 2015

P O L I T I Q U E

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Politique “Je suis une adepte de la politique par la preuve” Tête de liste aux prochaines élections régionales, la socialiste Marie-Guite Dufay se prononce sur les enjeux qui atten- dent le nouveau territoire Bourgogne-Franche-Comté.

Christian JOUILLEROT www.christian.jouillerot.swisslife.fr đ !0. %0! đ É , .#! đ ( !)!*0 đ .h2+5 * ! đ 10+ đ +0+ đ %0 0%+* đ +%/%./ đ +))!. !/ đ *0.!,.%/!

C’ est à dire : La plupart des candidats ont ren- contré des difficultés à constituer une liste. Cela a- t-il été votre cas ? Marie-Guite Dufay : Nous venons de clore un épisode qu’il me tardait de voir s’achever. Pour constituer la liste, il a fallu trou- ver des compétences, veiller à ce que chaque bassin de vie soit représenté, s’ouvrir à des per- sonnes de la société civile et accorder de la place à nos alliés. Càd : Une fois de plus, les Verts ont refusé de faire alliance avec le P.S. au pre- mier tour de l’élection. La gauche se présente désunie face à une droite unie. Vous le regrettez ? M.-G.D. : Je ne peux en effet que le déplorer d’autant que nous avons très bien travaillé avec les Verts en Franche-Comté pendant tout le mandat. C’est domma- geable. Mais je ne peux rien contre cette décision nationale. LesVerts veulent faire entendre leur voix au premier tour. En revanche, ce qui dépend de moi, c’est de par- venir à créer le rassemblement le plus large possible à gauche malgré l’absence des Verts. Je suis intransigeante sur les alliances au premier tour. Nous nous retrouverons avec les Verts au second tour, à condition qu’ils fassent plus de 5 %. Càd : Le contexte de politique en France est défavorable à la gauche. Avez-vous hésité à conduire cette liste en sachant que la partie s’annoncerait difficile ? M.-G.D. : J’ai hésité à me pré- senter. Mais finalement je ne regrette pas mon choix. Je sais que la situation est compliquée, qu’il y a des doutes dans notre famille politique, que les gens sont inquiets, mais c’est juste- ment pour cela qu’il est néces-

saire d’amener du débat, du dia- logue, des explications. Ce qui compte pour moi, c’est de défendre les valeurs qui m’animent. Le moment est cru- cial pour cela. Perdre une élec- tion fait partie du jeu, mais je rentre dans le jeu avec ma propre musique. Il y a des énergies. Je vais les fédérer. Càd : La vice-présidente du Conseil régional de Bour- gogne, Safia Otokoré, a indi- qué qu’elle refusait de faire partie de votre liste, estimant ce qu’elle ne pouvait pas “se contenter du flou” après avoir travaillé avec “l’homme d’exception” François Patriat. Comment recevez-vous cette critique indirecte à votre égard ? M.-G.D. : C’est son jugement, point. Je ne suis pas à l’abri des coups. Càd : Redoutez-vous que le déficit d’image que vous avez en Bourgogne vous soit pré- judiciable ? M.-G.D. : Je me donne les moyens de me faire connaître en Bourgogne en sillonnant le ter- ritoire. Je reçois un accueil cha- leureux là où je vais. Du point de vue de la notoriété, Fran- çois Sauvadet (N.D.L.R. : le can- didat Union de la Droite) ren- contre en Franche-Comté le même problème que moi en Bourgogne. Càd : Si vous êtes élue, com- ment espérez-vous donner sa cohérence à cette nouvelle grande région ? M.-G.D. : Ce qui change la don- ne, c’est que la carte a changé. Il faut parvenir à constituer un territoire. Cela prendra au moins un mandat. C’est une élection régionale, mais pour une nou- velle région. L’enjeu est de créer la dynamique qui va nous per-

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Marie-Guite Dufay : “Ce monde a des besoins et on peut y répondre.”

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mettre de donner son identité à ce nouveau territoire et d’amener les habitants à y adhérer. C’est un défi. Il faut mettre à contri- bution tout le monde. Cela pas- se par la culture qui, à mon sens, doit tenir une place importan- te pour faire naître cette iden- tité nouvelle, et par la mise en mouvement de tous les habi- tants. Je le répète, cela prendra sept ans, mais la campagne élec- torale dans laquelle je suis enga- gée donne le “la”. Càd : Votre bureau sera à Dijon. N’allez-vous pas de prendre vos distances avec le territoire franc-comtois par la force des choses ? M.-G.D. : En tant que présidente, je passe aujourd’hui plus de temps sur le territoire que dans mon bureau à Besançon ! Ma place est aux côtés de celles et ceux qui prennent des initiatives qui peuvent déboucher sur un développement local. Je suis attentive à tout ce qui se crée dans nos bassins de vie. Nous sommes en pleine mutation. Les repères d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui. Notre rôle d’élu est de préparer le monde de demain en encourageant l’initiative, tout en assurant la protection sociale de ceux qui en ont besoin. Si je suis élue, je ne serai pas à Dijon, mais je serai

présente partout en Bourgogne- Franche-Comté. Vous défendez “l’économie de la qualité”. De quoi s’agit-il ? M.-G.D. : Je vais me battre pen- dant cette campagne pour défendre l’économie de la qua- lité qui n’est pas soumise au dik- tat des marchés et de la finan- ce. Je parle de l’économie de nos T.P.E. et P.M.E., des entreprises familiales, des entreprises qui innovent. L’économie de la qua- lité, c’est l’économie des res- sources locales et en particulier de l’économie verte, de l’économie sociale et solidaire. Càd : Quel genre de région voulez-vous construire ? M.-G.D. : Je crois en la force du territoire. Je veux construire une région solidaire, une région res- ponsable engagée dans la muta- tion écologique et énergétique. La mutation est aussi démo- cratique. Le politique perd le lien avec la population. Je veux que le Conseil régional ait un lien avec les habitants, comme il l’a été lors des journées citoyennes que nous avons organisées. Nous sommes d’ailleurs la seule région à l’avoir fait. Je ferai des pro- positions en ce sens. Sur le plan financier, je viserai également la sobriété, comme je l’ai fait au Càd :

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Conseil régional de Franche- Comté qui a été le mieux géré de France. Je veux tenir un langage de véri- té car les gens sont inquiets dans ce monde en mutation. Il est nécessaire d’expliquer ce qui est en train de se passer, et de s’appuyer sur ce qui va bien pour ouvrir des perspectives d’avenir. Càd : Vous prétendez vouloir défendre l’emploi. Or, on le voit, le taux de chômage ne cesse de croître y compris dans la plupart des bassins d’emplois de Franche-Comté. Une région a-t-elle réellement le pouvoir de changer le cours des choses sur le plan de l’emploi ? M.-G.D. : Il y a des emplois per- dus, mais il y en a de nouveaux qui se créent. Il faut investir dans la recherche pour que les entre- prises innovantes produisent de la valeur ajoutée. L’union de la Bourgogne et de la Franche-Com- té permet de donner du tonus à tout cela. Arrêtons de nous plaindre. Il y a des initiatives positives. Il faut savoir les repé- rer et les accompagner. Je veux m’appuyer sur tout ce qui est source d’espoir. De l’espoir, il y en a aussi dans la société civile. Càd : Quelles sont les chances de la Bourgogne-Franche- Comté dans la concurrence des territoires en France et sur le plan international ? M.-G.D. : Ce monde a des besoins et on peut y répondre. Nous avons sur notre territoire, des start-up , des entreprises de luxe, des chercheurs. Le véhicule du futur, c’est ici qu’on l’invente ! Sur le plan de la santé, à Dijon comme à Besançon, des labo- ratoires travaillent sur les thé- rapies de demain pour lutter, par exemple, contre le cancer. Nous

avons aussi une industrie de luxe. Ce n’est pas un hasard si Hermès s’installe à Héricourt. Le premier atout de la Franche- Comté est l’habileté de sa main- d’œuvre et la performance de ces filières de formation. Pour les énergies nouvelles, il y a Alstom, Le Creusot. La Bourgogne- Franche-Comté a des atouts pour construire le monde de demain. Elle a des armes pour affron- ter des défis mondiaux. La cam- pagne électorale est l’occasion de le rappeler. Je suis une adep- te de la politique par la preu- ve. Mais dans cette période de transition, il faut faire en sor- te de protéger les salariés qui sont inquiets. Càd : Que dites-vous à ceux qui contestent encore cette réforme territoriale ? M.-G.D. : Je ne regarde pas en arrière, mais vers l’avenir. La grande région ne va pas boule- verser le quotidien des gens. Il y a beaucoup de fantasmes autour de cela. Si on fusionne, c’est pour se donner les moyens de booster l’action économique principalement. En unissant nos forces, nous aurons un budget plus fort et nous pèserons davan- tage aux yeux de l’Europe pour obtenir des financements euro- péens. Càd : Quel rôle va tenir Besançon dans ce nouveau territoire ? M.-G.D. : La D.I.R.E.C.C.T.E., la D.R.E.A.L., l’A.D.E.M.E. res- tent à Besançon. Cela montre que l’État qui a voulu cette réfor- me ne veut pas paupériser les villes qui ne sont plus capitales régionales. Il faut que Dijon et Besançon, deux villes qui se sont longtemps ignorées, croissent ensemble désormais. Propos recueillis par T.C.

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