Journal C'est à dire 213 - Septembre 2015

V A L D E M O R T E A U

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Villers-le-Lac Patrick Bohard

au sommet de son art L’aubergiste du Chauffaud a remporté le Tor des Géant en Italie. Un exploit. Il est venu à bout des 330 km et 24 000 mètres de dénivelé positif après 80 heures d’effort et 2 h 04 de sommeil. Cela laisse des traces.

S ur la route menant à l’auberge de la Roche au Chauffaud, un “bravo Patrick” est inscrit à la peinture orange sur le goudron. Les amis et supporters de Patrick Bohard ont voulu graver dans l’asphalte l’exploit réalisé par ce Jurassien d’origine (il est natif de Foncine-le-Haut) devenu à 51 ans l’une des stars des trails longues distances. Ces félicitations rap- pellent ô combien l’athlète d’1,73m - arrivé en 1989 au Chauffaud - a puisé au fond de lui et de ses 63 kg. Vainqueur le 16 septembre après 80 heures d’effort et 2 h 04 de sommeil en trois jours du Tor des Géants disputé dans la Val- lée d’Aoste en Italie, Patrick est encore exténué une semaine après sa victoire. Après l’équivalent d’un parcours Mor- teau-Valence à pied, il peine à se lever pour ouvrir la porte de sa demeure au Chauffaud. Ses jambes sont dures et rem- plies d’eau. En quelques jours, son corps a repris 10 kg (en eau). Il doit donc se reposer et évi- ter toute complication qui pour- rait être dangereuse pour la san- té. Mais l’homme se connaît.

C’est à dire : Mesurez-vous votre exploit ? Était-ce une galère ? Patrick Bohard : Non, je ne réalise pas, même si j’ai reçu beaucoup de message de félici- tations que je n’ai pas encore pu tous lire. Je m’attendais à arri- ver complètement fracassé. Hon- nêtement, j’ai perdu mes jambes au 300 ème km (il en restait 30 en descente). Je finis avec 25 minutes d’avance sur le second et je peux dire que j’ai traversé cette course dans le plaisir. J’ai géré. La course s’est déroulée comme je l’avais calculée. Càd : Quels sont ces calculs ? P.B. : Je savais que je ne devais pas dépasser 150 pulsations par minute (rythme cardiaque) pour

Patrick Bohard, se repose chez lui au Chauf- faud, après son exploit retentissant au Tor des Géants.

terrain diabolique.

moi je ne le veux pas. Je pro- gresse encore à 51 ans mais le jour où je perds mon niveau, j’arrête. Je fonctionne au plai- sir. Et mon métier à l’auberge me plaît, j’aime ça. Càd : Derrière l’exploit, cer- tains peuvent s’interroger : y a-t-il du dopage ? P.B. : Aux organisateurs, je leur ai fait part de mon regret qu’il n’y ait pas de contrôle anti-dopa- ge à ce niveau-là. Il y en a dans d’autres courses. J’ai déjà été contrôlé. Une athlète a derniè- rement été contrôlée positive. Je regrette également que nous ne disposions pas de balises G.P.S. car c’est dangereux. Je

remercie en tout cas ma femme (Virginie) qui a réalisé mon assis- tance, n’a pas dormi plus que moi, a parcouru 1 000 km en voi- ture pour me suivre ! Càd : L’acteur touristique que vous êtes aura-t-il retrouvé l’énergie pour poursuivre l’organisation de la G.T.J. 200 à ski de fond que vous aviez mise sur pied ? P.B. : C’est déjà reparti. Cette course de ski de fond longue dis- tance partira le 4 mars de Giron (Ain) pour arriver au Meix-Lagor. Nous allons passer de 80 à 120 équipes. Elle s’appellera G.T.J. 200 Marcel-Petite car ce par- tenaire a voulu s’associer.

Càd : Vous l’ex-chanteur et guitariste qui a fait des pre- mières parties de Noir Désir ou des Infidèles acceptera-t- il de pousser la chansonnet- te face à ses amis pour mar- quer cette victoire ? P.B. (ries) : Non. Tout le mon- de veut que je ressorte mes cas- settes. C’est du passé même si nous avons tourné durant 7 ans avec le groupe Lucky Lou entre 1980 et 1987 pendant la grande période du rock. Je vivais de la musique. Je me suis lan- cé ensuite dans le classique (vio- lon et flûte traversière) mais j’ai tout planqué… Propos recueillis par E.Ch.

Càd : La météo n’a pas épar- gné les concurrents… P.B. : Nous avons mis beaucoup plus de temps que les précé- dentes éditions car il a plu, même neigé sur certains sommets

ne pas dépenser trop d’énergie. J’ai été le pre- mier à dormir au niveau des favoris au km 100. J’avais prévu un casque de chantier pour

(3 200 mètres). La nuit, dans le brouillard, on ne voyait rien. On per- dait 30 minutes à chaque descente.

“Certains en vivent mais moi je ne le veux pas.”

Càd : Vous entrez dans la légende de l’ultra-trail. Sou- haitez-vous en faire votre métier ? Le pourriez-vous d’ailleurs ? P.B. : Certains en vivent mais

m’endormir vite dans un camp de base. Ça a marché. J’ai dormi trois fois 25 minutes et une fois 15 minutes Je m’étais également dit qu’il ne fallait pas chuter. J’ai évité les grosses chutes. C’est un

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