La Presse Bisontine 122 - Juin 2011

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 122- Juin 2011

COMMERCE

Fermeture le 30 juin

Librairie Cart, la fin d’une histoire À l’automne, ce ne sont plus des livres que les clients viendront acheter rue Moncey, mais des denrées alimentaires. Jérôme Cart arrête l’activité librairie. Il a cédé le droit au bail au groupe Casino.

Jérôme Cart rend aussi hommage à ses sept collabora- teurs “des hyper-pros dans chacun de leur domaine.”

L a librairie n’est pas en péril, mais Jérôme Cart a tran- ché. Le 30 juin, il fermera boutique de façon définitive, et le 15 juillet, il aura libéré les lieux. “C’est le fruit d’une évo- lution personnelle. Cela fait tren- te ans que je fais ce métier. J’ai envie de changer de vie, de fai- re autre chose à un autre ryth- me” confie-t-il, avec une pointe de lassitude. Le commerçant ne reviendra pas sur sa décision qui est l’aboutissement d’une longue réflexion. Il n’a jamais caché à son entourage que pas- sé l’âge de cinquante ans, il chan- gerait d’orientation profession- nelle. Par ailleurs, le commerce du livre qui s’est durci et la concurrence qui va encore s’intensifier sur le marché bison- tin “saturé” avec l’implantation de Cultura à Châteaufarine le confortent dans son envie d’évoluer maintenant.

C’est donc avec lui que prend fin la saga Cart. Elle a débuté en 1932, au 33, rue Mégevand, avecAndré, le grand-père, lequel a transmis les clefs de la librai- rie à son fils, Jean-Marie qui déplacera l’enseigne en 1970 rue Moncey, après avoir acquis le droit au bail d’une ancienne banque. “Mon père est décédé en 1979, épuisé par le boulot. C’est ma mère,Madeleine, qui a repris

l’affaire jusqu’en 1999” raconte Jérô- me Cart qui est entré dans l’entreprise en 1982. Le commerçant tourne la page, sans grande émo- tion, satisfait du travail accompli avec son équipe. Il tire sa révérence aux habitués de la

Jérôme Cart quitte la librairie mais ne tourne pas le dos au commerce. Il va s’impliquer dans la comptabilité de Cart Enca- drement qui emploie trois per- sonnes dont son épouse Fran- çoise Cart, et la gestion de l’atelier de fabrication ou tra- vaillent deux personnes. Il gar- de également sa fonction de pré- sident de l’Union des Commerçants. T.C.

librairie, en sachant bien que sa décision suscitera des réac- tions. “Les clients vont être sur- pris. Pour eux, j’aimerais que l’on finisse en beauté. Ils sont finalement les premiers action- naires de l’entreprise. Je sou- haite les remercier. C’est la fin d’un épisode, d’un style de ven- te, d’une prestation.” À l’automne, ce ne sont plus des livres que l’on viendra acheter rue Moncey, mais des denrées

alimentaires. Jérôme Cart a cédé le bail au groupe Casino, qui installera un supermarché sur 297 m 2 . L’espace occupé par la librairie est depuis longtemps convoité par les développeurs d’enseigne. Le commerçant avoue avoir reçu plusieurs proposi- tions d’achat pour du vêtement, de la lunette ou de la parfume- rie. Des offres qu’il a déclinées. “En tant que président de l’Union des Commerçants, je ne voulais

pas ajouter une activité déjà sur- représentée au centre-ville.” Selon lui, il y a un manque à combler au niveau du marché de l’alimentaire depuis que les Gale- ries Lafayette ont annoncé qu’elles cesseraient cette acti- vité. “À mon sens, cela va per- mettre d’attirer de la clientèle sur ce secteur de la Boucle. Pour mes amis commerçants et l’équilibre du centre-ville, c’est mieux ainsi.”

“C’est la fin d’un épisode.”

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