La Presse Bisontine 122 - Juin 2011

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n° 122 - Juin 2011

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La plupart des secrétaires de mairie peuvent en témoigner : dans certaines communes du Grand Besançon, il ne se passe pas un jour sans que le standard de la mairie ne retentisse. Ce sont des habitants à la recherche d’un terrain. La pression foncière est toujours aussi forte dans le Grand Besançon, essentielle- ment dans les communes périphériques à la capitale comtoise. Conséquence logique, les prix continuent à flamber. Ils dépassent déjà régulièrement les 120 euros le mètre carré dans certaines communes, il flambe au-delà des 150 euros à Besançon. La Presse Bisontine a fait le tour de toutes les communes OÙ ACHETER, OÙ CONSTRUIRE DANS LE GRAND BESANÇON ?

du Grand Besançon. Tous les projets, tous les prix : le cahier spécial habitat.

GRAND BESANÇON

Enquête publique

Dans quelques mois, le Schéma de Cohérence Territoriale s’appliquera à 133 communes dont les 59 de l’Agglo. Ce nouveau schéma d’urbanisme fixe les grandes lignes d’aménagement de ce territoire et en particulier de la répartition de l’habitat. L’avenir de l’urbanisation de l’Agglo est tout tracé

Raymond Reylé, président du SCoT.

(P.L.H.) comme il en existe un sur la C.A.G.B. “C’est un changement de cul- ture évident. C’est cela qu’il faut com- prendre” estime Raymond Reylé, le président du SCoT. Car demain, les maires concernés devront se résoudre à faire passer l’intérêt d’un territoire qui s’étend d’Ougney-Douvot à Saint- Vit et de Mamirolle à Cussey-sur- l’Ognon avant celui de leur commune. Le SCoT fixe en effet les grandes lignes en matière d’aménagement, donnant des consignes sur les secteurs straté- giques à urbaniser, la gestion de l’espace, le développement économique. Dans ce schéma approuvé dans ses grandes lignes par la plupart des élus, certaines communes situées sur des axes de com- munication seront amenées à croître et d’autres moins. Certaines y gagnent, d’autres estiment y perdre beaucoup. Par exemple, pour la C.A.G.B., le SCoT préconise la production de 27 000 loge- ments sur les 25 prochaines années (33 000 logements au total à l’échelle des 133 communes, soit un potentiel de 25 000 habitants). Grâce au Pro- gramme local d’habitat dont est dotée la collectivité, ils ont été ventilés sur l’ensemble des communes de l’Agglo suivant des critères précis. Demain, l’urbanisation se concentrera sur des

bourgades qui ont sur leur territoire une gare par exemple, des commerces, des entreprises, ou qui sont proches des nœuds routiers. “Plus on éparpille l’habitat et plus on a de chance de ne pas rendre efficaces les transports en commun. C’est une des raisons pour lesquelles il faut définir des points de concentration de la population” pour- suit Raymond Reylé. Le SCoT semble mettre un coup d’arrêt à la possibilité qu’avaient jusque-là les villages de construire des lotisse- ments à la demande. Demain, chaque commune devramettre son P.L.U. (plan local d’urbanisme) en conformité avec les orientations du SCoT. Le but de tout cela est bien de lutter contre l’étalement urbain et d’enrayer la consommation galopante de foncier dédié principalement, en périphérie de Besançon, à de l’habitat individuel. Ces nouvelles exigences sont renfor- cées par la loi Grenelle II, qui est très ferme sur la gestion de l’espace. “La consommation de l’espace pour l’habitat et l’économique est réellement problé- matique” confirme l’Agence Foncière du Doubs qui épaule les communes dans leurs projets d’aménagement. “L’urbanisation des sols est principa- lement liée au développement de

l’habitat. Ce dernier représente les 2/3 de l’artificialisation. Mais les taux d’évolution les plus forts concernent les surfaces dédiées à l’activité écono- mique (+ 12,8 % dans le Doubs contre + 7,2 % en France)” précise l’Observatoire Départemental de l’Habitat du Doubs. “Demain dans le cadre de la loi Grenelle II, il est prévu qu’une commission puisse émettre un avis sur des projets d’urbanisme” pré- cise encore l’Agence Foncière du Doubs. Le foncier devient une denrée rare à consommer avec modération. La nou- velle législation va provoquer dans un avenir proche un changement de cul- ture dans l’approche que les collecti- vités ont de l’utilisation de l’espace. En attendant, le SCoT provoque des vagues. Des maires du Grand Besan- çon y sont opposés, estimant être pri- vés de toute latitude d’aménagement de leur village. Le changement de cul- ture vaudra aussi pour les particuliers dans la manière qu’ils auront d’appréhender l’habitat et la proprié- té, et pour les aménageurs que ces nou- velles règles d’urbanisme poussent à innover. Le “tout pour la maison indi- viduelle” est en train de passer. Bien- venue à la mixité. T.C.

L’ enquête publique est ouverte depuis le 9 mai. Elle se ter- minera le 18 juin. Jusqu’à cet- te date, les Grands Bisontins pourront donner leur avis sur le sché- ma de cohérence territoriale, autre- Zoom Les 133 communes concernées par le SCoT sont celles : de la C.A.G.B., de la communauté de communes du Val de la Dame Blanche, de la com- munauté de communes du Val Saint- Vitois, de la communauté de com- munes de Vaîte-Aigremont, de la communauté de communes des Rives de lʼOgnon et de la communauté de communes de la Bussière.

ment dit le SCoT. Il n’y a pas de risque à parier que ce dossier ne passionne- ra pas les foules. Le SCoT parle à peu de gens alors que le sujet agite les assemblées communautaires depuis dix ans. Regrettons que pour intéres- ser le grand public, nos élus n’aient pas su vulgariser le débat autour de ce schéma qualifié par certains de énième document d’urbanisme. Le résumer ainsi revient à méconnaître la portée de ce dispositif qui va gui- der et orienter la politique d’aménagement des 133 communes (dont les 59 de l’Agglo) auxquelles il s’appliquera pendant les 25 prochaines années. Une fois en vigueur, le SCoT s’opposera aux Plans Locaux d’Urbanisme qui devront d’ailleurs s’y conformer, ain- si qu’au Programme Local d’Habitat

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