La Presse Bisontine 122 - Juin 2011

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 122 - Juin 2011

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COMMERCE Baisse de chiffre d’affaires Tramway : les commerçants seront indemnisés Il est prévu que dans le cadre du chantier du tram, les commerçants qui estiment enregistrer une perte de chiffre d’affaires consécutive aux travaux puissent être indemnisés. Une question qui fait débat.

Au besoin, chaque commerçant pourra déposer plusieurs dossiers de demande d’indemnisation.

L es commerçants de Besan- çon qui feront les frais de la gêne occasionnée par le chantier du trampourront prétendre àune indemnité visant à compenser leur perte de chiffre d’affaires. Elle sera versée par la C.A.G.B. aux intéressés. “Ces sommes sont comprises dans le budget tram de 228 millions d’euros” assure Jacques Mariot, adjoint aucommerce.Enrevanche, le montant de l’enveloppe n’est pas défini.Il dépendra dunombre de dossiers déposés par les com- merçants s’estimant pénalisés, et de l’indemnité qui leur sera attribuée après examen de leur situation. Chaque cas sera étudié par la Commission d’Indemnisation, une organisation indépendan- te à laquelle les élus ne siége- ront pas, mais qui sera compo- sée de représentants de la C.C.I., de la Chambre de Métiers, du Medef. On y retrouvera égale- ment des experts-comptables. Cette commission va évaluer le manque à gagner de chaque commerçant après analyse de son bilan pour l’indemniser ensuite. Il n’est pas impossible que le préjudice soit couvert en quasi-totalité s’il est démontré que les travaux du tram en sont la cause. Les bénéficiaires seront dédommagés dans un délai de “deux mois maximum indique Jean-Louis Fousseret, le prési- dent de l’Agglo. Ma volonté n’est pas de tuer les commerçants mais de les aider à passer ce cap. Je signerai moi-même les avis pour que les paiements aillent vite.” Les entrepreneurs pour- ront déposer plusieurs dossiers devant cette commission. Inquiet, redoutant que ce délai d’indemnisation soit finalement trop long, Édouard Sassard, conseiller d’opposition, propose une autre solution. “Je souhai- te qu’on indemnise les entre- prises en amont sur un princi- pe forfaitaire. Les commerçants les plus impactés percevraient une avance dès le premier jour, l’équivalent d’une perte de 30 % de chiffre d’affaires ce qui a pu se vérifier dans d’autres villes. À la fin des travaux, on ferait le bilan et on réajusterait. Ce moyen permettrait d’anticiper les pro- blèmes de trésorerie que ren- contrent déjà les commerçants et les artisans.” Une idée immé- diatement torpillée par Jacques Mariot qui estime que “l’argent

public ne peut pas être distribué au hasard.”

L’Union des Com- merçants suit attentivement le débat. D’une solu- tion efficace dépend peut-être l’avenir de beau- coup d’enseignes qui le cas échéant seront fragilisées par les travaux. “Si on ne com- pense pas assez la perte de marge brute liée aux conséquences du chantier du tram, si cette somme est insuffisante, ça n’empêchera pas de faire mourir le petit commerce” estime Jérôme Cart, président de l’Union des Commerçants. L’association a réfléchi de son côté à un système d’accompagnement financier suivant le principe du prêt à taux zéro avec toujours cette idée que l’aide soit apportée très rapidement. “Avec le concours des banques, l’objectif serait de mobiliser une somme d’argent importante, à chiffrer, caution- née par Oséo par exemple, ou pourquoi pas la Ville de Besan- çon. L’aide serait déclenchée à la demande du commerçant sous des conditions réelles et sérieuses.” L’Union souhaite également que l’appui financier ne se canton- ne pas seulement aux enseignes situées sur le tracé du tram, mais aussi aux commerces des rues adjacentes dont on peut supposer qu’ils subiront eux aus- si des désagréments. Elle travaille en étroite colla- boration avec la municipalité pour envisager les meilleures solutions. “Nous avons tous inté- rêt à ce que cela se passe bien” estime Jérôme Cart, afin d’éviter à tout prix de rendre indésirable le centre-ville. La réussite de l’opération de préservation du commerce pendant les travaux passerait selon l’Union par la conjugaison de plusieurs fac- teurs : l’indemnisation évidem- ment, la communication, une facilité de stationnement pour la clientèle, et la sauvegarde de l’emploi. T.C. “Faire mourir le petit commerce.”

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