La Presse Bisontine 122 - Juin 2011

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 122 - Juin 2011

50

PARCOURS Comptabilité et audit Mazars et Michel Muller : le compte est bon Le Bisontin Michel Muller a intégré la direction générale de Mazars France, un des principaux cabinets d’audit et d’expertise-comptable de France. Avec une différence par rapport à la concurrence : l’approche coopérative.

O n se plaint du jacobi- nisme des institutions françaises ? Michel Muller est le parfait contre-exemple de ce qui peut se faire de mieux en matière de “décentralisation” dans le monde économique. Ce Franc- Comtois de souche et Bisontin est aujourd’hui le directeur délé- gué de Mazars-France, groupe international d’audit et de conseil. C’est à Besançon qu’il a aussi fait la plus grande par- tie de ses études et ici égale- ment qu’il a fait ses premières armes auprès de deux person- nages qui lui ont forgé sa per- sonnalité d’entrepreneur au milieu des années quatre-vingt : Henri Tournier (P.D.G. de l’usine Unimel-Vandamme, future Lu) et Pierre Chopard (ancien diri- geant de Zénith France). Tous deux ont créé un cabinet comp- table dans lequel le jeuneMichel Muller a fait ses débuts. “C’est

gré : nous sommes tous associés de la même structure interna- tionale, une coopérative à res- ponsabilité limitée.” Résultat : jeune comme ancien associé, Français comme Indien ou Bré- silien, tous sont sur le même pied d’égalité. Les bénéfices sont répartis à parts égales entre les associés du monde entier, en fonction toutefois du poids éco- nomique et de la monnaie du pays. Et 20 % en fonction de la performance. “C’est un système qui n’est pas égalitaire mais qui est équitable” affineMichel Mul- ler. Chez Mazars-Besançon, on compte dix associés. Avec sa casquette de membre du comité exécutif de Mazars- France, le BisontinMichel Mul- ler est actuellement chargé de la croissance externe du grou- pe en France, c’est-à-dire du rachat de cabinets comptable sur tout le territoire national pour renforcer la position de Mazars. “Notre objectif pour l’activité O.M.B. en France est de doubler d’ici 2015, de passer de 100 à 200 millions par an” affirme le Bisontin. Le groupe a déjà de belles entre- prises nationales à son palma- rès : Alstom, Axa, Bouygues, TF1, Natixis ou encore B.N.P.- Paribas et plus récemment enco- re Carrefour. Sur le plan régio- nal, Mazars Franche-Comté-Bourgogne gère la comptabilité ou réalise le com- missariat aux comptes de plu- sieurs références comme Stan- ley, Maty (son plus ancien client), le groupe Streit ou encore Peu- geot Japy. Mazars est aujour- d’hui le premier cabinet comp- table de la région avec ses 233 collaborateurs, dont 90 tra- vaillent à Besançon. Le siège social deMazars-Besan- çon actuellement implanté rue Bernard-Palissy doit déména- ger d’ici la fin de l’année pro- chaine sur la rocade, à proxi- mité de la clinique Saint-Vincent. Une manière d’être encore plus visible et de réaffirmer sa lon- gévité à Besançon. J.-F.H.

avec eux que j’ai acquis une ouver- ture large sur le management, la gestion des ressources humaines…” note aujourd’hui le patron de Mazars qui a inté- gré le cabinet bisontin Sereco en 1989. Sereco, qui quinze ans plus tard, intégrera lui-même le groupe Mazars. Il en devien- dra le responsable de la région Franche-Comté-Bourgogne. “Et non pas Bourgogne-Franche- Comté” rectifie d’entrée l’intéressé, puisqu’aujourd’hui Mazars, avec ses huit bureaux et ses 233 collaborateurs en Franche-Comté est plus présent qu’en Bourgogne. Pour l’instant. Car le défi actuel deMichel Mul- ler aujourd’hui est bien de déve- lopper l’enseigne en France. Depuis 2006, il fait partie du comité exécutif deMazars-Fran- ce, chargé des O.M.B. ( owner managers businesses ), c’est-à- dire les entreprises dites patri- moniales ou familiales gérées directement par leurs managers et souvent non cotées. En 2009, Michel Muller est réélu au sein d’un comité exécutif cette fois restreint à quatre personnes seulement. “L’activité O.M.B., c’est 1 100 personnes en France et un peu plus de 100 millions d’euros d’activité par an” résu- me le responsable bisontin. En plus de cette responsabilité natio- nale, Michel Muller a intégré récemment leG.B.U.( global busi- ness unit ), le “bureau” interna- tional de Mazars. Avec tout ça, Michel Muller est désormais contraint de jongler avec un emploi du temps plus que contraint. “Je passe 50 %de mon temps en Franche-Comté, 10 % sur mon activité internationale et le reste du temps à Paris. Je suis un habitué du premierT.G.V. du matin en gare de Besançon” avoue ce père de trois garçons. Seul cabinet d’audit interna- tional d’origine française,Mazars progresse à côté de ceux qu’on appelle les “big four” : les anglo- saxons K.P.M.G., Ernst and Young, D.T.T. et PwC. La vraie différence, c’est que “Mazars est un cabinet complètement inté-

Michel Muller partage l’essentiel de son emploi du temps entre Besan- çon, Paris et les régions où il dévelop- pe le réseau Mazars.

COMMERCE L’impact du futur Décathlon de Pontarlier Décathlon se fait concurrence L’ouverture en novembre d’un Décathlon à Pontarlier canalisera une partie de la clientèle du Haut-Doubs habituée à “descendre” à Châteaufarine.

A près Dole l’année dernière, l’enseigne Décathlon s’étend à nouveau en préparant active- ment l’ouverture d’un troisième maga- sin dans le Doubs à Pontarlier qui confortera l’offre départementale après Besançon-Châteaufarine et Montbé- liard. Le Haut-Doubs attendait cette ouverture depuis plus de quinze ans. Cette fois, elle est officielle : 2 000 m 2 seront proposés aux amateurs de sport à Doubs courant novembre 2011. Le directeur régional de Décathlon Oli- vier Vassaux ne cache pas que cette

pe invite à la prudence lorsqu’il faut créer un magasin d’environ 3 000 m 2 . C’est une décision purement interne. En passant à 3 000 m 2 , on augmente forcément les coûts de construction, d’électricité… La rentabilité n’est pas la même.” À la différence de Besançon ville étu- diante, Pontarlier devra recruter plus large pour étoffer ses effectifs. Dans un premier temps, une quinzaine de collaborateurs tous types de contrats sur le métier de vendeur(se). E.Ch.

par an. “Nous proposerons un maga- sin multisports avec une offre plus lar- ge sur les sports spécifiques à la région comme le V.T.T., la randonnée. 65 % du chiffre d’affaires dans un magasin Décathlon est réalisé avec les produits de nos marques” déclare le directeur régional qui aurait aimé disposer d’une surface plus importante à Pontarlier. “Il y a le potentiel au niveau de la zone de chalandise, dit-il. Nous aurions pu créer 500 m 2 de plus mais la politique de la marque au niveau national inci- te à la prudence. La stratégie de grou-

ouverture “impactera” le magasin de Besan- çon, habitué à accueillir les clients du Haut-Doubs. À la rentrée scolaire par exemple, le nombre de ces clients des envi- rons de Morteau, Pon- tarlier, Orchamps- Vennes, Frasne venant jusqu’à la capitale com- toise pour y faire leurs achats représenterait 30 % des ventes. L’objectif du magasin pontissalien, deux fois plus petit en taille que celui de Besançon dont la façade sera bardée de bois, est d’atteindre les 5,3millions d’euros

Le groupe Mazars en bref Fondé par Robert Mazars en 1940 avec la création dʼune pre- mière agence à Rouen, le groupe a été structuré après le retour des États-Unis du fondateur qui est allé après-guerre se former aux méthodes de gestion américaines. Aujourdʼhui, ce groupe dʼaudit et de conseil emploie 13 000 col- laborateurs à travers le monde, dans 61 pays. Il compte plus de 730 associés. Mazars audite et conseille plus de 500 sociétés cotées sur plus de 50 marchés financiers. Le groupe totalise un chiffre dʼaffaires de 884,4 millions dʼeuros. En trois ans, Mazars a augmenté son effectif de 60 % et son chiffre dʼaffaires de 35 %. En France, Mazars emploie plus de 300 professionnels (160 associés). Il compte 35 implantations dans 12 régions et accom- pagne 100 sociétés cotées, dont 13 au C.A.C. 40. En 2010, Mazars-France a réalisé 282 millions dʼeuros de chiffre dʼaffaires.

Après Besançon et Montbéliard, le Décathlon de Pontarlier sera le troisème du Doubs.

Made with FlippingBook Annual report