La Presse Pontissalienne 234 - Avril 2019

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n°234 - Avril 2019

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La Paille qui fait fuir les touristes

Fractures Tout changer pour que rien ne change ? Devra-t-on se résigner à faire ce constat à l’issue de cette interminable crise sociale qui secoue la France depuis novembre ? Il faut en effet se rendre à l’évidence. Sans préjuger des annonces que le gouverne- ment est censé faire en ce mois d’avril pour apaiser la colère sociale, on peut d’ores et déjà parier que l’insatisfaction l’emportera sur le soulagement. Tant les revendications sont diverses et souvent contradictoires, tout du moins diluées dans le nombre. Le grand débat citoyen, qui rappelons-le était un exercice démocratique inédit depuis la Révolution française (n’en déplaise à ceux qui, tout en n’ayant que le mot démocratie participative à la bouche continuent à fustiger cette initiative) aura suscité mille attentes. Il aura eu le mérite également de voir émerger de nouveaux élans de solidarité, des appétences de discussions et d’échanges et des sources de réflexion positives, même si souvent, lors des réunions publiques organisées ici et là dans le Haut-Doubs, le niveau du débat n’était pas à la hauteur des enjeux. Que constate-t-on à l’issue de cette paren- thèse ouverte par les gilets jaunes et à moins de deux mois des élections euro- péennes ? Eh bien que, si l’on s’en fie aux intentions de vote, le même désarroi vis- à-vis de la chose publique semble se pro- filer : ceux qui rejettent le système s’ap- prêtent à voter aux extrêmes (gauche et droite) et ceux qui le soutiennent apporteront leurs voix à la liste portée par La République En Marche. Les deux premiers seront donc certainement les mêmes qu’à la présiden- tielle de 2017 en France : L.R.E.M. et Ras- semblement national. Les velléités des gilets jaunes pour faire vivre une liste sem- blent faire totalement pschitt, preuve du désintérêt total que ces citoyens portent à la conduite des affaires. Le rejet du sys- tème sera sans doute le grand gagnant de ce prochain scrutin et les habituels abs- tentionnistes risquent fort de rester abs- tentionnistes. Que tirer comme leçon de cette séquence ? Qu’au final, les contes- tataires - gilets jaunes, populistes et abs- tentionnistes - seront certainement large- ment majoritaires mais qu’au final, ils resteront hélas en marge des décisions qui font avancer - ou reculer - l’Europe. On a voulu que tout change, mais six mois et des fractures de la société plus tard, rien ne risque de changer. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. Ontcollaboréàcenuméro :SarahGeorge,MagalieTroutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Avril 2019 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : L.P.P., Collection Parreaux, Collection Stainacre, Collectionneurs du Mont d’Or, Doubs Tourisme - P. Lebugle.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Nouvelle mobilisation contre les éoliennes

À quelques mois de la fin de l’instruction du pro- jet, le collectif “Haut- Doubs Vent Contraire” constitué en février dernier monte au créneau pour dénon- cer les incohérences d’un parc éolien à cet endroit. “Comme le dossier est encore en instruction, c’est le moment d’agir. On a choisi de former un collectif plu- tôt qu’une association car cela correspondait mieux au sens de notre action. C’est aussi plus souple et facile à mettre en œuvre” , justifie Marc Chapuis du collectif Haut-Doubs Vent Contraire. Pour tardive qu’elle semble être, cette réaction lan- cée par des habitants de Mai- sons-du-Bois-Lièvremont marque une vraie prise conscience locale. “On n’a pas participé aux premières réunions publiques car elles concernaient plutôt les riverains. C’est du

moins notre sentiment.” Le col- lectif réunit une trentaine de membres installés sur Maisons- du-Bois-Lièvremont et les com- munes alentour : Arçon, Bugny, La Chaux, Hauterive-la-Fresse. La première action a eu lieu le 14 mars avec une réunion d’in- formation organisée à la salle des fêtes de Maisons-du-Bois. Entre 100 et 150 personnes étaient présentes. Le collectif “Haut-Doubs Vent Contraire” a ensuite convié la population à participer le samedi 23 mars à une petite marche de soutien de la salle polyvalente de Mai- sons-du-Bois-Lièvremont jusqu’au lieu-dit le Paradis. “Pourquoi vouloir relancer un nouveau projet alors que tous les autres au Crêt Monniot, Val d’Usiers, Les Verrières-de-Joux ont été retoqués ?” se demande

Marc Chapuis. D’un projet à l’autre, les critiques sont toujours les mêmes : l’im- pact sur les paysages, les risques de pollution liés aux tra- vaux, les dégâts sur la biodiver- sité…Sans oublier les nuisances sonores et lumineuses. “Pour- quoi s’évertuer à vouloir installer de l’éolien dans une région parmi les moins ventées de France même si les promoteurs du pro- jet prétendent le contraire ? Que deviendront ces parcs quand les prix de rachats de l’électricité ne seront plus si largement sub- ventionnés ?” ajoute le repré- sentant associatif. L’instruction de ce projet est cours devrait se terminer en septembre. Si Engie Green obtient le feu vert, le chantier de construction débuterait alors en 2020. n

Le Festival de la Paille n’est pas une aubaine pour tout le monde à Métabief.

L Le sang de Gilles Bour- delle, patron du restau- rant du Chamois, n’a fait qu’un tour en découvrant les propos de Gérard Dèque indi- quant dans le dernier numéro de La Presse Pontissalienne qu’une journée de Festival de la Paille générait autant de chiffre d’affaires qu’une journée au cœur de la saison hivernale. “C’est absolument faux sur le plan du commerce sachant qu’on ne travaille pra- tiquement pas le soir pendant le festival proprement dit. D’ailleurs, pas mal de com- merçants ferment carrément. Pour nous, cet événement correspond plus à une perte d’activité. La Paille, c’est un chantier qui dure pratique- ment trois semaines et qui cause pas mal de nuisances

vis-à-vis des riverains et des vacanciers. La station est en sommeil pendant les trois jours de concert. Tout est en stand-by : piste de luge, télé- siège, descente V.T.T., accro- branche, bowling… Le pré- judice est assez lourd car on est en pleine saison estivale.” Le restaurateur n’est pas contre sur le principe du fes- tival qu’il fréquente aussi avec ses enfants. Ce qui le dérange, c’est l’endroit trop proche des habitations et des commerces. “Personnelle- ment, je fais le même chiffre d’affaires avec ou sans festival et je préfère sans car je n’au- rais pas à subir les nuisances. Les habitants ou les com- merces impactés ne touchent même pas lemoindre dédom- magement.” n

200 personnes ont participé le 23 mars à la marche organisée près du site d’implantation des sept éoliennes.

Philippe Ferrari cherche des commerçants testeurs

A près avoir posé le constat des centres-villes qui se meurent à petit feu sous la pression des zones commerciales et du commerce en ligne, après avoir étudié le bien-fondé d’appliquer une T.V.A. à taux réduit de 10 % sur les produits retirés dans les commerces du centre-ville, Philippe Fer- rari l’un de derniers vendeurs indépen- dants d’instruments, a rencontré les associations de commerçants et des élus influents pour leur expliquer que ce dispositif avait un double intérêt : écologique en limitant les déplacements liés à la livraison à domicile et écono- mique en sauvegardant le petit com- merce des centres-villes. “Je sais qu’il faudra sans doute 2 ou 3 ans pour qu’un tel projet aboutisse. En attendant, j’ai commencé à pratiquer la méthode sur mon site Internet avec trois formules de

prix : achat des produits au magasin, commande en ligne et retrait aumagasin, ou la plus onéreuse avec livraison à domicile.” Philippe Ferrari qui a aussi un magasin en région parisienne continue à solliciter les élus sachant que sans appui politique, son projet aurait peu de chance d’aboutir. “Le train est sur les rails et j’aimerais aujourd’hui aller plus loin dans la pratique en expérimentant ce que j’ai mis en place sur mon site à l’échelle d’une ville comme Pontarlier. Pour vérifier l’intérêt de la chose, il faudrait impliquer une vingtaine de petits commerçants du centre-ville. Je pense en convaincre assez facilement une dizaine de me suivre et j’espère que d’autres y trouveront un intérêt. Cela permettrait d’avoir des références et de pouvoir comparer l’évolution de l’activité dans le temps.” n

Philippe Ferrari ne

lâche pas le morceau, au contraire il veut faire un test grandeur nature (photo archive L.P.P.).

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