La Presse Pontissalienne 234 - Avril 2019

29 La Presse Pontissalienne n°234 - Avril 2019

l Frasne

Prêt à rempiler Jamais deux sans trois pour Philippe Alpy

Visiblement heureux du travail accompli et conscient de ce qu’il reste à faire, Philippe Alpy compte bien proposer un vrai projet de mandat aux Fraignauds en mars 2020. L’envie est là.

Beaucoup d’efforts aussi ont été effec- tués sur le plan de l’urbanisme. Après le P.L.U., place au PL.U.I. et bientôt au S.C.O.T. Une autre façon de raison- ner le territoire, de faire de l’habitat social qui plaît à Philippe Alpy. Si cer- tains élus se plaignent de n’avoir plus autant d’autonomie qu’avant, lui estime que le transfert de compétences à l’éche- lon intercommunal ouvre de nouveaux horizons. “Je ne suis pas sûr qu’avant, on portait si bien toutes les compétences. La mutualisation permet de faire de l’ingénierie et du développement de ter- ritoire. Après, c’est sûr, il faut changer ses habitudes et se retrousser les manches.” Il cite en exemple le projet communautaire de la maison de santé qui n’aurait sans doute plus guère de sens dans un cadre strictement com- munal.

S’il s’est retiré de certains mandats associatifs, Philippe Alpy sera encore en activité professionnelle au prochain mandat. “J’espère que la population estime que je ne suis pas encore trop usé. Je vois les chantiers qui nous atten- dent et je sais aussi qu’il faudra renou- veler le lien de confiance avec la popu- lation. C’est le jeu de la démocratie. En plus, il y aura des candidatures en face et il faut aussi savoir faire preuve d’hu- milité. L’envie est là. Je sais bien qu’il ne faut pas toujours attendre des remer- ciements mais on nous gratifie parfois de petits gestes ou de mots qui nous font chaud au cœur.” Pour l’heure, pas question de s’endor- mir, l’année 2019 est pleine de chantiers à mener. Fidèle à sa méthode, Philippe Alpy conçoit sa mission dans une approche collective. “Je n’ai jamais cru

“J’ ai toujours été candidat et je n’ai jamais douté” , annonce-t-il claire- ment. Arrivé aux com- mandes en 2008, Philippe Alpy ne compte donc pas lâcher la barre du navire fraignaud.“On a engagé de gros projets. On a une responsabilité, même si on n’est pas élu à vie”, explique celui qui compte reconstituer une équipe autour d’un vrai projet de mandat à proposer aux électeurs. Après deux mandats de maire, il se sent encore plus en phase avec sa com- mune. “Plus j’avance dans le temps, plus je trouve ce village sympa et plein

de ressources. C’est quelque chose que j’ai dans les tripes. Quand je reviens à Frasne, j’ai toujours la niaque et je sens autour de moi des gens qui ont envie.” Le projet qu’il défend pour Frasne a bien évolué en 11 ans. Exemple avec le foncier après 23 hectares de terre urbanisés entre 2008 et 2014, le comp- teur est tombé à 9 hectares au mandat actuel. Une consommation d’espace alors justifiée par le développement d’une zone d’activité. “On a fait aussi un gros travail de réappropriation de la rue avec l’aménagement de liaisons douces. La rue a trop souvent été négli- gée au profit du tout automobile.”

Philippe Alpy sera de nouveau candidat à sa propre succession.

à un travail individuel. La commune, c’est le fait d’une équipe. C’est parce qu’il y a une équipe qu’on avance.” n F.C.

l Doubs

l Pontarlier Pas de cinquième mandat “Ma décision sera prise avant l’été” Fidèle à ses habitudes, le maire de Pontarlier affichera sa position en temps et en heure même si tout laisse à penser qu’il reparte pour ce qui serait son dernier mandat. Du côté de l’opposition, on rêve déjà d’une liste unique de la gauche écologiste.

Pas candidat à sa propre succession

Mission accomplie

pour Régis Marceau

Q u’on l’apprécie ou pas, difficile de dire qu’il est resté les bras croisés au cours de ses deux mandats. Pro- fondément attaché à sa commune où il a grandi, travaillé et où il vit toujours, Régis Marceau avait fait le choix en 2008 de consacrer une partie de son énergie au ser- vice de Doubs. Son dynamisme et sa jeunesse avaient sans doute convaincu les électeurs qui l’avaient préféré àAndré Cuinet. “J’ai clairement annoncé en 2014 que je repartais pour un second mandat mais pas pour un troi- sième. Quand j’ai été élu en 2008, j’ai défini un prévisionnel d’évo- lution “Doubs 2020”. Je savais qu’il fallait deux mandats pour y parvenir. Pour redonner une nouvelle impulsion, il faudrait repartir jusqu’en 2032.” En deux mandats, Doubs a pris un sérieux coup de jeune. La population est passée de 2 400 à 3 000 habitants. À faire pâlir de jalousie les élus pontissaliens… Plutôt qu’un lotissement, c’est tout un éco-quartier qui est sorti de terre dans les communaux au-dessus du village. Nouvelle salle des fêtes, nouvelle mairie, mutualisation des bâtiments publics,mise à niveau de la voirie, des trottoirs, performance du réseau d’eau : Doubs est entré de plain-pied dans le XXI ème siècle. devoir accompli et l’envie de mener d’autres projets. Comme il l’avait déjà annoncé en 2014, le maire de Doubs s’était donné deux mandats pour mener à bien son projet. À 64 ans, il s’apprête à tourner la page de sa vie publique avec la satisfaction du

L a candidature déjà exprimée du “mar- cheur” Pierre Simon promet déjà un scrutin pontissalien plus ouvert que les précédents. Pas de quoi déstabiliser Patrick Genre. “Mon chemin est le même à chaque fois. Un tel engagement doit être pesé, réfléchi, partagé. La réflexion est en cours et je ne me laisserai pas imposer un calendrier. Ma déci- sion sera prise avant l’été.” La motivation est toujours d’actualité chez le maire en place qui a toujours l’envie et la fougue “comme au premier jour” dit-il. “La seule nouveauté qui entrera en ligne de compte est liée à la perte de considération de la fonction dumaire vis-à-vis de l’État. Ce n’est pas qu’une question de baisse de dotation mais aussi de dénigrement” , observe l’élu pontissalien annon- çant d’ores et déjà que s’il est candidat, ce serait son dernier mandat. En ajoutant qu’il ajusterait son calendrier en fonction de sa

conseiller municipal de Pontarlier Écologie en ajoutant qu’il y a peu de chance à 73 ans de le revoir siéger. Karine Grosjean confirme que rien n’est encore arrêté. “Des discussions de fond sont engagées sur l’avenir de la gauche dans le Haut-Doubs. À titre personnel, je m’interroge vraiment sur les élections locales et la façon de réconcilier les élus avec les habitants. À l’échelon local, il faut sans doute remettre en cause la façon de fonctionner et clarifier ce qui relève de la ville et de l’intercommunalité” dit-elle. n

Régis Marceau avec en main la traduction de son projet Doubs 2020 qu’il est parvenu à mettre en place sur deux mandats.

Le tout sans jamais augmenter la pression fiscale. RégisMarceau a travaillé sur un projet global. “Ma vision stratégique de 2008 est en place.” D’autres éléments entrent aussi en ligne de compte pour justifier sa décision. À 64 ans, le maire de Doubs estime que c’est le bon âge pour laisser sa place. “Je ne suis pas politicien de métier, je fais juste du développement com- munal. J’ai toujours été fatigué de voir les mêmes personnes sur la scène politique sans avoir le sentiment que les choses bougent. Le maire doit être une personne active, un leader.” Lui l’entrepre- neur habitué aux prises de déci- sion rapide a découvert les affres de l’horloge municipale :“réunio- nite”, code des marchés publics d’une complexité sans nom, mise àmal des collectivités locales par l’État, recherche de solutions consensuelles…Un rôle contre- nature, sans parler de la montée grandissante des incivilités et ce temps passé à gérer des intérêts personnels au détriment de l’in- térêt général. “On ne prend

jamais la bonne décision mais jamais la moins mauvaise. J’ai passé 12 ans de ma vie à raison de 30 heures hebdomadaires au service de la collectivité et je ter- minerai cette étape enmars 2020.” Pour lui, inconcevable de s’enga- ger aux municipales sans aimer sa commune, son territoire et les gens qui y vivent. Au-delà des contraintes de la fonction, il n’ou- blie pas non plus l’intérêt d’un poste où l’on touche à tout : social, stratégique, économie, voirie, forêt, agriculture, juridique, management…Sans oublier les relations avec l’équipe munici- pale, le personnel et les habitants. “Sur le plan communal, je suis totalement satisfait du bilan. Je regrette qu’on ne soit pas allé plus loin dans la mutualisation au niveau du territoire. L’esprit de clocher subsiste mais l’avenir du territoire, il est là. J’aurais dû engager la réflexion sur la com- mune nouvelle dès le secondman- dat” , explique ce partisan d’une intercommunalité à l’échelle du Pays du Haut-Doubs. n F.C.

décision pour laisser le temps de se préparer à ceux qui vou- draient lui succéder.Tout laisse à penser néanmoins que celui qui, à 57 ans, ne semble pas du tout usé ou blasé par son enga- gement politique est prêt à repartir pour un nouveau man- dat. Du côté de l’opposition, aucune liste n’émerge encore. Gérard Voinnet s’exprime à titre indi- viduel. “Ce que j’aimerais, ce que je souhaite, c’est qu’il n’y ait qu’une seule liste pour l’ensemble de la gauche écologiste. J’espère qu’il y aura au moins une liste qui aura pris la mesure du défi qui représente le réchauffement climatique et des enjeux sociaux qui cela représente, explique le

La motivation est toujours d’actualité.

Tout laisse à penser que le maire de Pontarlier soit de nouveau candidat à sa propre succession.

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