Journal C'est à Dire 147 - Octobre 2009

Le journal gratuit du Haut-Doubs

29 septembre 2009 N° 147

Le journal du Haut-Doubs

1, RUE DE LA BRASSERIE - B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - T ÉL . 03 81 67 90 80 - F AX 03 81 67 90 81 I NFORMAT ION - R ÉDACT ION - PUBL I C I TÉ - ANNONCE S

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S O M M A I R E

Un ministre au chevet de Péquignet.

Depuis son passage en juillet à Morteau, Alain Joyandet attend que l’entreprise horlogère appor- te toutes les garanties avant de débloquer l’aide de 3 millions d’euros promise. (page 4) Émilie Taillard est la doyenne. Au milieu des siens, cette habitante de Villers-le- Lac est entrée dans sa 110 ème année. Elle est bien la doyenne de Franche-Comté et entre dans le cercle très fermé des vingt Françaises les plus âgées. (page 6) Les anciens “Christian Bernard”. Après avoir taillé dans ses effectifs, le bijoutier maîchois repense son fonctionnement. 32 anciens salariés sont suivis par la cellule de reclassement. (page 25) Christine Bouquin sort de l’ombre. Le maire de Charquemont s’était fait plus discret sur le plan politique après sa défaite aux sénatoriales. Elle confie ses priorités et ses futurs challenges. (page 28) Maîche : parole à l’opposition. Une nouvelle rubrique dans C’est à dire : comment l’opposition appréhende les grands dossiers com- munaux ? Première étape à Maîche. (pages 30-31)

(Dossier pages 17 à 22)

R E T O U R S U R I N F O

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Priorité à l’emploi des jeunes

ÉDITORIAL

L’actualité bouge,les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. aimerait que d’autres quidams se mani- festent. Une assemblée générale extraor- dinaire aura lieu fin octobre afin d’élire un nouveau bureau et un nouveau président. La tenue du marché de Noël est compro- mise. Idem pour le devenir de l’association qui ne cache pas qu’elle a parfois man- qué de soutien de la part de la municipa- lité, notamment sur la question de la sécu- rité inhérente à la braderie. Un argument que réfute Joseph Parrenin, le maire. Néan- moins, ce constat traduit bien la difficulté d’assurer un dynamisme commercial dans la capitale du plateau. Il va falloir faire vite… histoire que les efforts consentis en l’espace de plusieurs années ne passent de vie à trépas. Maîche : l’A.P.P.M. est dans le coma P ersonne - pour l’instant - ne souhaite reprendre les rênes de l’Association pour la promotion de Maîche suite à la démission d’Olivier Mainier. L’A.P.P.M. est en danger, le marché de Noël éga- lement. Voilà plusieurs mois qu’Olivier Mainier - pré- sident de l’Association pour la promotion de Maîche (A.P.P.M.) - répète qu’il va démis- sionner après trois années passées à la tête de l’association des commerçants. Cho- se promise, chose due : il s’est retiré offi- ciellement de sa fonction présidentielle le 23 septembre dernier lors de l’assemblée générale. Il n’a pas été remplacé, faute de candidat. L’A.P.P.M. est donc dirigée par le vice- président Christophe Contejean qui n’a pas souhaité assurer l’intérim : “On va gérer l’association dans sa gestion comptable en attendant que quelqu’un se manifeste mais je ne veux pas assurer l’intérim. Ce serait dommage que l’A.P.P.M. s’arrête !” évoque le responsable du magasin “Pro et Cie” à Maîche. Problème : aucun commerçant ne manifeste une réelle envie de reprise. La preuve en chiffre lors de l’assemblée générale où les membres du bureau espé- raient davantage de personnes, “ne serait- ce que pour le travail réalisé Olivier à la tête de l’association” enchérit le vice-président. Fatigué, le bureau actuel ne cache pas qu’il L abraderiedeMaîche,relancée depuiscinqans,n’aurapaslieu enseptembre.Lafauteàqui? “Aumaire ,répondOlivierMai- nier,présidentdel’AssociationPourla PromotiondeMaîche(A.P.P.M.)avant depoursuivre: JosephParreninaréaf- firmésonmécontentementvis-à-visde la sécurité en juillet et dit que labraderien’apportaitrienau commercelocal.J’acceptelacri- tique sur la sécurité car c’est vraiquecertainsparasolsmal placés pouvaient empêcher le bonpassagedespompiersmais je n’accepte pas d’en prendre plein les dents.” Aprèsavoireulapeauducarnavalde Maîchepourlesmêmesraisonsdesécu- rité, le maire aura-t-il celle de la bra- derie?JosephParreninrépond.Ilest loin de partager la position d’Olivier Mainier: “Labraderieestannuléepar décisiondel’A.P.P.M.etnonpasparla mairie.Jetrouvecettedécisionregret- table car c’est une belle manifestation et les solutions sont faciles à trouver.” Pour faire preuve de sa bonne foi, le premier magistrat tient à rappeler qu’il a organisé une réunion le 17 août pour trou- verdessolutions…àlaquelleOli- vier Mainier n’a pas participé ! “ Je n’y étais pas car j’étais en vacances” argumente ce dernier qui annoncequ’ilprésenteraenseptembre sadémissionlorsdel’assembléeextra- ordinaire de l’A.P.P.M. Elle pourrait n’ye te d’ La Ville stoppe la br Prévue le samedi 19 septembre, la braderie est annulée, conséquence s décision du maire Joseph Parrenin. Olivier Mainier, président des comm Joseph Parrenin : “des s olutions, il y en a.” scell qu’u ne à D’un choi imag park sinon le fu Jose ses p unlo réun prom nant qui a

Apparences Quʼon se le dise, la bataille des pro- chaines régionales (mars 2010) est lan- cée depuis plusieurs mois déjà. Pour preuve, le duel à distance quʼont com- mencé à se livrer deux des probables rivaux à ce scrutin, la socialiste Marie- Guite Dufay, présidente actuelle du Conseil régional, et lʼU.M.P. Alain Joyan- det qui compte bien faire basculer la Région à droite. Épisode loufoque de ce duel, la visite en juillet dernier du secrétaire dʼÉtat à lʼentreprise Péqui- gnet de Morteau. Quatre jours plus tard seulement, Marie-Guite Dufay lui emboî- tait le pas, dans un quasi-anonymat… Petite erreur stratégique de la candida- te P.S. Pourtant, malgré les apparences, cʼest certainement elle qui marque les premiers points. Ces apparences sont pourtant nombreuses. Premièrement, la gauche est divisée, gangrenée par ses interminables discussions avec les Verts et par lʼétat de mort cérébrale du P.S. en France. Ensuite, Marie-Guite Dufay ne fait pas le poids par rapport au rou- leau compresseur Joyandet qui a fait des quatre départements francs-com- tois ses terres de labour privilégiés. Troi- sièmement, la présidente actuelle est arrivée au sommet de la Région par les circonstances malheureuses du décès de Raymond Forni et nʼétait là que pour assurer lʼintérim. Enfin, Marie-Guite Dufay nʼest pas lʼanimal politique quʼil faudrait pour maintenir cette Région à gauche. Mais ces mêmes apparences sont trom- peuses. Dʼabord, il apparaît sous le ver- nis que lʼunité affichée de lʼU.M.P. en rangs serrés derrière son leader vésu- lien ne soit pas si évidente que cela. Et quelle image a-t-il commencé à dis- tiller aux yeux des Francs-Comtois en se montrant accroché comme bernique au rocher à son idée que lʼon pouvait être à la fois un brillant ministre et un excellent président de Région ? Ensui- te, il y a les quelques maladresses liées à une communication peut-être trop enthousiaste qui lʼont fait se positionner inopportunément sur certains dossiers comme la crise du football bisontin. Mais à quel titre agissait-il vraiment ? La stra- tégie adoptée jusquʼici par Marie-Gui- te Dufay, qui préfère travailler ses dos- siers plutôt que de travailler ses salves anti-Joyandet, paraît en apparence timo- rée. Mais, plus finaude que certains vou- draient la présenter, elle mise tout sur ce contraste entre la petite postulante aux ambitions locales et le redoutable candidat au destin national. Dans ce pre- mier round virtuel, cʼest peut-être elle qui a marqué le premier point. Avanta- ge Marie-Guite. Malgré les apparences… J ean-François Hauser

Le préfet a présenté les priorités de l’État.

A vec un taux de chômage qui atteint désormais les 10%de la population active, le dépar- tement du Doubs se situe bien au- delà de la moyenne nationale (9,1%). Le taux de chômage franc- comtois est à 9,7 % au deuxième trimestre 2009, il n’était que de 6,8 % un an auparavant, soit un bond de 38 % d’une année sur l’autre, record national absolu. Les quelques signaux encourageants, notamment la vigueur actuelle de l’industrie automobile, ne doivent pas masquer la réalité des chiffres. Peugeot annonce l’embauche de 800 intérimaires nouveaux pour fai- re face à l’activité mais c’est à pei- ne 10 % des 8 000 emplois inté- rimaires supprimés depuis un an en Franche-Comté. Et dans ce tableau peu reluisant, ce sont les jeunes qui sont les plus malmenés : le nombre de deman- deurs d’emplois de moins de 26 ans a augmenté de près de 39 % dans notre région, contre 32,7 % sur le plan national. Face à ce constat, le préfet de Franche-Com-

té a été contraint de présenter les mesures que l’État propose pour tenter d’enrayer ce phénomène. Un “plan jeunes” qui tient en plusieurs points : aide à l’embauche d’apprentis (une prime de 1 800 euros pour les employeurs), l’aide à l’embauche en contrat de professionnalisation (aide jusqu’à 2 000 euros), aide à l’embauche des stagiaires (prime de 3 000 euros) et promotion des emplois passe- relle, ce contrat d’un an dans les collectivités censé permettre au jeu- ne d’acquérir une première expé- rience professionnelle dans des métiers offrant des débouchés dans le secteur concurrentiel. Les objectifs de la Franche-Com- té pour 2010 sont précis : 700 apprentis en plus, 810 contrats ini- tiative emploi ou encore 708 contrats passerelle. Ces chiffres ne sont en fait que la déclinaison régionale des objectifs nationaux. Évidemment trop simplistes pour coller parfai- tement à la conjoncture qui seu- le, guidera les résultats sur le plan de l’emploi des jeunes.

Suisse : Vaud résiste un peu mieux que Neuchâtel

sont installés ici. Ils ne sont pas for- cément qualifiés. Ils se retrouvent plus facilement au chômage en pério- de difficile. Les intérimaires sont les premiers à avoir perdu leur emploi.” Pour passer le cap, de multiples sociétés ont recours au chômage partiel. Les statistiques présentées par le service cantonal de l’emploi sont éloquentes. “En juillet 2008, 113 postes étaient concernés par du chômage partiel. En juillet 2009, il y en avait 5 500. Il y a un an, 96 entre- prises y avaient recours, aujourd’hui elles sont 550” précise l’expert. Ces chiffres sont la preuve que le tissu économique du canton de Vaud est aussi malmené.

L a crise frappe la Suisse voi- sine et notamment le canton de Vaud. Le taux de chômage est passé de 3,6 % en juillet 2008 à 5,1 % un an plus tard. La dégra- dation va se poursuivre. “Les pré- visions ne sont pas bonnes” obser- ve Roger Piccand, responsable du service cantonal de l’emploi. Les experts prévoient en effet qu’à l’échelle de la Suisse, ce taux dépas- se les 5 % l’année prochaine, alors qu’il est encore de 3,8 %. “Com- me traditionnellement le taux de chô- mage est plus élevé dans ce canton que dans le reste du pays, on risque de franchir la barre des 6 %” sup- pose-t-il.

Ce territoire est plus sensible aux turbulences de la conjoncture inter- nationale pour plusieurs raisons. Tout d’abord son économie est moins diversifiée que dans les cantons alé- maniques, mais en revanche, elle l’est davantage que dans le can- ton de Neuchâtel très industrialisé et qui souffre encore plus : le pic du chômage est actuellement atteint dans une ville comme La Chaux-de- Fonds (près de 7 % !). Ensuite, selon Roger Piccand, l’immigration et le niveau de quali- fication de la main-d’œuvre sont deux autres éléments qui compo- sent le profil économique du canton du Vaud. “Beaucoup d’étrangers se

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V A L D E M O R T E A U

L’entreprise Péquignet doit montrer patte blanche La balle est dans le camp de l’entreprise Péquignet. Mais pour espérer bénéficier de l’aide de l’État pour son projet de manufacture, cette société doit apporter des garanties. Morteau

Alain Joyandet a visité l’entreprise Péquignet en juillet dernier.

I nfo ou intox ? Coup de pub ou vrai projet industriel ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que l’entreprise Péquignet fait parler d’elle et crée le “buzz” dans le mon- de de l’horlogerie depuis qu’elle a présenté à la foire de Bâle son propre mouve- ment tout en réaffirmant son intention de le fabriquer à Morteau. Un projet de manu- facture donc, pour produire 3 000 exemplaires de ce marche de 72 heures. En revanche, on ne sait pas enco- re quand pourra débuter la production ni par quels moyens. Mettre en place une manufac- ture ne se fait pas d’un cla- quement de doigts. “C’est beau- coup d’investissements. Mais je souhaite à Péquignet de réus- sir” commente sans ironie un responsable d’une importante entreprise horlogère suisse. Pour les financements, un début de réponse est tombé début juillet. L’entreprise mortuacienne qui commercialise des montres des- tinées au marché du moyen- haut de gamme a reçu la visite d’Alain Joyandet, secrétaire d’État à la Coopération et à la Francophonie. Il a indiqué que l’État, par le biais du fonds stra- tégique d’investissement (F.S.I.) pourrait accompagner le projet de développement de l’entreprise calibre maison “de haute horlogerie” actuellement en pha- se de développement, dont on sait qu’il est doté d’une réserve de

Péquignet à hauteur de 3 mil- lions d’euros qui viendraient “nourrir le capital de l’entreprise” (Péquignet avancerait de son côté 3,8 millions d’euros). La visite d’Alain Joyandet est une vraie opération de com- munication pour Péquignet dont on a compris qu’elle incarnait d’un coup la renaissance de l’horlogerie tricolore. Les élus s’affolent, et la profession sou- rit. “C’est juste un effet d’annonce. On ne s’improvise pas manu- facture” estime un horloger affaires de la société mortua- cienne ne sont guère avancées. “Ce n’est qu’un projet et c’est long à mettre en œuvre” reconnaît au passage la direction de la socié- té dont le P.D.G., Didier Lei- bundgut, n’a pas encore don- né suite à nos sollicitations. À ce stade des opérations, il n’est pas certain que Péquignet per- çoive les 3 millions d’euros annoncés par Alain Joyandet (voir interview). La balle est dans le camp de l’horloger mor- tuacien. Dans l’entourage du ministre, on affirme qu’il ne se passera rien tant que Péqui- gnet “n’aura pas donné tous les renseignements sur la structu- re de l’entreprise, sur qui sont les investisseurs et d’où viennent les capitaux.” Pour l’instant, ces questions sont semble-t-il res- tées sans réponses. bisontin. Le site Inter- net de Péquignet men- tionne déjà la manu- facture qui n’existe pas encore. Pour l’instant, les

De Valdahon au Val d’Oise

Ces Français qui fabriquent des mouvements mécaniques Quelques entreprises en France fabriquent encore des mouvements mécaniques destinés à l’horlogerie. Le projet de manufacture porté par Péquignet n’est pas un cas isolé. M aire de Morteau, Annie Genevard soutient avec force le projet de manu- même les plus pointues des manufactures suisses font appel à la sous-traitance pour au moins un élément du mouve- ment : le ressort de barillet, le cœur de la montre mécanique (l’équivalent de la pile).

à Valdahon qui est installée dans les anciens locaux de Fran- ce Ébauches. C’est vrai que ce groupe créé en 2001 n’est pas tricolore à cent pour cent, puis- qu’il est franco-suisse et que l’actionnaire principal est - enco- re - le groupe hongkongais Chung Nam. Il n’empêche que cette société a développé un mouve- ment mécanique totalement innovant à double barillet (c’est ce qui en fait la difficulté) qui lui donne une réserve de marche de 120 heures (remontage manuel). 80 % des composants de ce mouvement mécanique présenté à Bâle sont fabriqués à la manufacture de Valdahon. L’assemblage se fait chez Tech- notime en Suisse, c’est la raison pour laquelle il est frappé du swiss made .Après avoir licencié trente-huit salariés, cette manu- facture a été placée en redres- sement judiciaire l’été dernier. D’autres entreprises horlogères françaises peuvent également revendiquer le titre de manu- facture comme B.R.M. dans le Val d’Oise “qui fabrique des mou- vements très compliqués” explique Patrice Besnard. En 2008, elle a présenté le premier tourbillon made in France . De son côté l’entreprise Fabrication

de Montres Normandes s’est également engagée sur la voie du mouvement mécanique pro- duit “à de très petites quantités. Nous sommes loin des 30 mil- lions de mouvements que pou- vait produire une entreprise com- me France Ébauches” poursuit Patrice Besnard.Ajoutons qu’Isa France, à Villers-le-Lac, fabrique aussi les composants mais pour des mouvements quartz assem- blés en suisse. Aussi innovant soit le mouve- ment Péquignet il n’incarne pas le renouveau de l’horlogerie mécanique. “On comprend la fierté de la société Péquignet de pouvoir dire qu’elle est manu- facture en commercialisant ses montres qui portent ses mou- vements. Mais il faut raison gar- der. Fabriquer un mouvement n’est pas simple. C’est beaucoup d’investissements, beaucoup de temps, parfois cinq à six ans avant de lancer l’industrialisation” termine le délégué général de la Chambre Française de l’Horlogerie. À l’appellation de manufacture, Patrice Besnard préfère dire qu’il existe encore en France des compétences pour fabriquer des mouvements. T.C.

“C’est long à mettre en œuvre.”

facture de l’entreprise Péquignet. “Je suis tous les dossiers éco- nomiques, celui-ci en particu- lier, car il présente des éléments intéressants. Il n’y a plus de manufactures en France. Si ce dossier aboutit, ça peut redon- ner un coup de fouet et un signe positif à l’ensemble du terri- toire surtout lorsque l’on connaît le poids du département du Doubs dans l’industrie horlo- gère” juge-t-elle. Ce n’est pas parce que l’idée lan- cée par Péquignet est intéres- sante qu’il faut ignorer ce qui se passe ailleurs en France. Mais c’est vrai aussi qu’il faut s’entendre sur la nature de l’activité que recouvre cette appellation qui a été “galvau- dée” observe Patrice Besnard, délégué général de la Chambre Française de l’Horlogerie. “Il faut être prudent. Qu’est ce qu’une manufacture ? Pour moi, c’est une entreprise qui fabrique tous les composants d’un mou- vement de A à Z.” Aujourd’hui,

Le mouvement est un puzzle qui naît de l’assemblage de pièces élaborées avec précisions. Fabriquer des composants com- me les roues, les organes “réglants” tel que le balancier, voire même la tige du remon- toir demande de maîtriser des savoir-faire en décolletage, tailla- ge, polissage etc. De l’usinage des laitons jusqu’à l’assemblage final du mouvement Il faut des machines et surtout des com- pétences pour les faire fonc- tionner ! Il est donc improbable que la future manufacture Péquignet puisse fabriquer son mouvement sans avoir recours à des sous-traitants. Le cas échéant elle va rejoindre d’autres fabricants français de mouvements qui se sont déjà lancés dans cette aventure industrielle à des degrés divers. Une des plus élaborée des manufactures est Technotime

T.C.

Le secrétaire d’État répond “L’État maintient son intérêt et son offre”

Repère Un contexte commercial difficile S elon nos sources, le prototype du mouvement Péquignet est actuellement en observation à Morteau. Il nʼen est pas au stade de la pré-série. Certaines pièces qui le composent, com- me les rouages, ont été fabriquées dans un atelier annexe à lʼentreprise Renaud et Papi au Locle. Pour les autres compo- sants, la société mortuacienne sʼapprovisionnerait auprès de four- nisseurs francs-comtois. “Ce mouvement fonctionne bien. Il a été bien conçu. Il présente la particularité d’être évolutif puisqu’il est prévu avec toutes les complications. Il est assez innovant, dommage qu’il tombe à cette époque-là” confie un professionnel qui a travaillé sur le projet. La conjoncture économique nʼest pas la meilleure pour lancer sur le marché un nouveau mouvement. Les temps sont durs pour lʼhorlogerie, et des entreprises comme Technotime à Val- dahon qui fabriquent des mouvements pourtant griffés swiss made ont de la peine à trouver des débouchés commerciaux à leurs produits. Et puis il y a E.T.A. (Swatch Group) qui exer- ce une situation de quasi-monopole sur le marché du mouve- ment. Les montres Péquignet abritent ces mouvements-là. Le cas échéant, la société mortuacienne aura à résoudre lʼéquation de la compétitivité de son futur mouvement. “C’est dur de trouver sa place sur le marché du mouvement actuellement pré- cise la direction de Technotime. À moins d’avoir sa propre marque.” Cʼest le cas de Péquignet. En y intégrant un mouvement manu- facturé, ses créations vont changer de gamme et de prix. Or, cette marque a-t-elle suffisamment de crédibilité pour exister dans le giron du haut de gamme ? Cela reste à prouver.

Rien ne semble altérer la confiance d’Alain Joyandet en l’entreprise Péquignet dont le projet de manufacture est “un espoir pour toute la filière horlogère.” Interview du secrétaire d’État.

les acteurs privés et publics sont asso- ciés. Càd : Ne redoutez-vous pas que l’implication importante de l’État dans ce dossier puisse froisser d’autres entre- prises horlogères (ou d’autres secteurs industriels) qui innovent également ? A.J. : Qu’on me présente d’autres projets et je me mobiliserai de la même maniè- re ! Càd : Comment se fait-il que ce soit vous, secrétaire d’État chargé de la Coopération, qui preniez l’initiative de proposer une aide de l’État pour accompagner le développement économique de cette entreprise ? A.J. : Et pourquoi pas moi ? Je suis membre du gouvernement et, à ce titre, je suis forcément impliqué dans toutes les politiques de l’État. Càd : Ne redoutez-vous pas qu’en cas d’échec de l’entreprise Péquignet, ce genre d’initiative puisse vous être repro- ché par vos opposants lors des élections régionales ? A.J. : Quand on n’intervient pas, on est cri- tiqué. C’est normal. Quand on agit, on est aussi critiqué. Alors, je préfère agir. Propos recueillis par T.C.

C’ est à dire : La somme de 3 mil- lions d’euros proposée par l’État pour accompagner l’entreprise Péquignet dans son projet de création de manufacture horlogère a-t-elle été versée ? Alain Joyandet : Tout d’abord, il s’agit d’une proposition de fonds publics pour nourrir le capital de l’entreprise. C’est-à- dire ses fonds propres. Le fonds stratégique d’investissement (F.S.I.) est l’outil le plus adéquat. Cependant, ce type d’intervention réclame des conditions qui doivent être réunies par l’entreprise. Lors de ma visi- te il y a trois mois, j’ai clairement posé ces conditions. Tout s’est déroulé de façon parfaitement transparente. Nous atten- dons donc que les retours de l’entreprise. Càd : Êtes-vous encore en attente de garanties de la part de cette société en particulier sur le potentiel économique de ce mouvement ? A.J. : La demande d’aide doit être formu- lée par l’entreprise elle-même. J’ai accor- dé mon soutien comme l’ont fait les ser- vices de l’État en région. Il s’agit de crédits publics ! Le fonds stratégique

d’investissement (F.S.I.) exige que la stra- tégie industrielle et l’évolution du capital soient étudiées de près. Je le redis, c’est désormais à l’entreprise de s’adapter à ces demandes. Quant au potentiel économique du mou- vement de Péquignet, nous sommes per- suadés qu’il représente un réel espoir pour toute la filière. C’est pour cela que j’ai fait cette proposition rapi- dement. Suite à ma visite, je sais également que des fonds privés ont manifesté leur intérêt pour le projet de Péquignet. Mainte- nant, la balle est dans le camp de l’entreprise. En tout état de cause, l’État maintient son intérêt et son offre. Càd : S’agit-il finalement d’un prêt ou d’une subvention ? A.J. : Ni l’un ni l’autre. En fait, l’État Fran- çais entre, à travers le F.S.I. au capital de l’entreprise de façon durable et stable. Cela peut impliquer un changement de cul- ture assez important pour l’entreprise. Dès lors que l’accord entre le F.S.I. et l’entreprise est trouvé, la transparence est totale car

“Qu’on me présente d’autres projets et je me mobiliserai.”

V A L D E M O R T E A U

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Émilie Taillard est bien la doyenne de Franche-Comté Villers-le-Lac C’est entourée de ses huit enfants qu’Émilie Taillard est entrée le 16 septembre dernier dans sa 110 ème année. Elle fait désormais partie d’un cercle très fermé : seules six personnes en France seraient aujourd’hui âgées de plus de 109 ans. Zoom Un recensement difficile E n France, il nʼexiste aucun fichier dʼétat civil national qui

cette nouvelle charge. Reste le problème du transport méridien des élèves (c’est-à-dire le transport du midi) que le Conseil général ne veut plus non plus financer. Là, il risque tout bonnement de disparaître. “On va tout faire pour le mainte- nir” assure M me Genevard. Du côté des parents, on déplore que ces concertations se soient déroulées sur fond de querelle politique, le maire de Morteau est assuré, ils est beaucoup moins performant qu’avant. Selon un parent d’élève habitant le lotis- sement des Champs Caresses, “depuis cette année, mes enfants doivent partir à 7h10, au lieu de 7h30 l’an dernier, pour arriver à l’école à 8 heures. C’est comme s’ils venaient de Maîche ! Ils iraient plus vite à pied. Et nous ne sommes pas contre le fait de payer ce service : quand on fait des lotissements, on doit assu- mer derrière et organiser le trans- port en conséquence !” estime ce parent. J.-F.H. Il existe bien un registre national dʼidentification des personnes physiques (R.N.I.P.P.) qui sert notamment à attribuer un numé- ro de Sécu mais seuls deux orga- nismes détiennent ce registre : lʼI.N.S.E.E. et la caisse nationa- le dʼassurance vieillesse. Cette dernière sʼen sert pour “rayer” les personnes à leur décès et ainsi éviter de payer indûment des pen- sions. “Le fichier existe donc mais il est très sévèrement protégé, c’est une particularité françai- se. En ce qui nous concerne, nous y avons accès mais avec des autorisations spéciales et ce fichier ne recense que les personnes décédées. Pour les personnes vivantes, nous sommes obligés de glaner les informations autre- ment, par recoupements. Mais on ne connaît que les cas dits publics de personnes très âgées” confie Jean-Marie Robine dont les travaux de recherche portent essentiellement sur les personnes âgées de 105 ans et plus. et le conseiller général du canton se renvoyant la balle pour savoir qui doit gérer quoi. Et appa- remment, si le service recenserait lʼâge des habitants. Internet et les progrès de lʼinformatique nʼy font rien, “il est extrêmement difficile de connaître précisément ce genre de don- nées” note Jean-Marie Robine, chercheur à lʼI.N.S.E.R.M. et spé- cialiste de cette question des cen- tenaires.

U n beau sourire, des tas de souvenirs, et une famille au com- plet pour entourer la doyenne de Franche-Com- té. Émilie Taillard a fêté son 109 ème anniversaire le 16 sep- tembre dernier. Née au hameau du Pissoux, elle aura connu trois siècles : le XIX ème siècle finissant, le XX ème au complet (le siècle commençait en 1901) et elle a déjà bien entamé le XXI ème . enfants, à quelques kilomètres du hameau qui l’a vu naître et à quelques mètres de la fer- me dans laquelle elle et son mari ont élevé leurs neuf enfants. L’aîné d’entre eux est décédé, les huit autres sont toujours en pleine forme et entourent leur maman. 25 petits-enfants, 37 arrière-petits- enfants et 7 arrière-arrière petits-enfants complètent la belle lignée familiale. Natu- rellement moins alerte aujour- d’hui - la vue et l’ouïe ont décli- né -, elle n’en demeure pas moins toujours aussi perspi- cace et attachante. En France, il n’existe selon nos informations pas plus de 6 per- sonnes qualifiées de “super- centenaires”, c’est-à-dire âgées de 110 ans et plus. Outre la doyenne des Français, la Gua- deloupéenne Eugénie Blan- Émilie vit dans la maison familiale, avec deux de ses C haque jour dans le dépar- tement du Doubs, les cars scolaires qui acheminent les enfants,de lamaternelle au lycée, parcourent au total 40 000 kilo- mètres, soituntourdumonde quo- tidien ! C’est dire si la facture fina- le est salée pour le Conseil géné- ral duDoubs,financeur des trans- ports. La traditionvoulait que jus- qu’ici, ce service soit gratuit pour les familles et pour les communes. Seulement, avec un budget de 27millionsd’eurosparan,leConseil général a sorti la calculette et s’aperçoit que désormais, conjonc- ture oblige, “le Département ne plus tout assumer” commente Claude Jeannerot, le président de l’exécutif départemental qui a décidé de revoir entièrement sa copie en matière de transport et de réviser tous ses circuits scolaires (ils sont au nombre de 600). Première victime de cette refon- te qui concernait cette année le Haut-Doubs : Morteau. Quelques jours seulement avant la ren- trée scolaire, les parents d’élèves mortuaciens ont été convoqués par Annie Genevard qui les pré- venait que le service ne pouvait plus être pris en charge entiè- rement par le Conseil général, notamment sur quatre secteurs Polémique

chard (113 ans), trois autres sont âgées de 111 ans (une habite le Loir-et-Cher, la deuxième la Loire-Atlantique, la troisième les Pyrénées- Orientales) et deux ont 110 ans (une en Dordogne et une dans le Calvados). Pas plus de 15 personnes en France seraient dans la catégorie des 109 à 110 ans. En Franche- Comté, Émilie Taillard est désormais la seule dans ce cas. par une de ses conscrites haut- saônoises, Yvonne Dubois, de Mélisey (née le 25 avril 1900), hélas décédée en juin dernier. Dans le Grand Est, outre Émi- lie Taillard, on trouvait une personne de 109 ans dans les Vosges, une autre dans le Bas- Rhin, une troisième en Côte- d’Or. Elles ne sont donc qu’une poignée dans tout l’Est de la France. Parmi ces 15 cente- naires de 109 ans et plus, aucun homme recensé. Le Français le plus âgé a “seu- lement” 108 ans. Les centenaires sont plus de 20 000 en France aujourd’hui. Mais les “super-centenaires”, eux, ne sont donc pas plus de six. Émilie Taillard prend allé- grement le chemin de cette exceptionnelle longévité. Jusqu’ici, le record de longévité régio- nale était détenu excentrés de la ville : les Arces, le chemin des Thourraix, la Côte et les Champs Caresses. Levée de bouclier immédiate des parents et mobilisation de la vil- le qui a entamé un bras de fer avec le Conseil général, lequel voulait facturer le service 65 000 euros par an, au lieu des 725 euros payés jusque-là par Morteau. “Je ne demande pas un traitement de faveur, plaide Annie Genevard, mais seulement à les financer.” La réponse du Conseil général est sans appel : “À Morteau, nous avions une situation dérogatoire. Le cas de Morteau était anachronique par rapport à d’autres communes, elle redevient normale” ajoute Claude Jeannerot. Résultat de ces négociations : les deux parties se sont enten- dues pour trouver un compro- mis qui se situera “entre 20 000 et 25 000 euros” , au lieu des 65 000 initialement réclamés. Pour les 110 familles concernées à Mor- teau, tout est censé ne rien chan- ger. C’est seulement le budget municipal qui devra supporter que l’on reconnaisse que ces quatre secteurs sont en zone rurale et qu’on les considère comme tels, donc qu’on nous aide J.-F.H.

Trois autres sont âgées de 111 ans.

Émilie Taillard est entrée dans sa 110 ème année.

Dérapages autour des transports scolaires Le Conseil général du Doubs veut faire des économies sur les transports scolaires. Pour la commune de Morteau, l’addition est plutôt salée. Le com- promis final n’est pas encore finalisé.

110 familles concernées à Morteau.

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Économie

Simonin : de Montlebon à l’Antarctique

Autre chantier assuré par l’entreprise Simonin récemment : le refuge de Sta- fal a 3 500 m d’altitude dans

le massif du Mont Blanc.

L’entreprise Simonin de Montlebon a été repri- se par une partie de ses salariés. Elle exporte actuellement un chantier sur une base en Antarc- tique, où logent des scientifiques.

D epuis le mois d’avril, l’entreprise familiale Simonin basée àMont- lebon a changé de direction. Les frères du même nom ont cessé leur activité et transmis la firme créée en 1973 à leurs anciens salariés. Trois

aujourd’hui gérant. Forte de 95 salariés, Simonin exporte dans le monde entier, de la Guyane aux Canaries en passant par l’Antarctique. C’est en effet là, au cœur de la ban- quise, que la société spécialisée dans le bois va livrer un chan-

d’entre eux sont entrés dans le capital. Il s’agit de Christian Balanche, le président, Didier Droz-Vincent et Chris- tophe Segard, les deux directeurs.Si l’entreprise

tier plutôt original. Au milieu de l’Antarctique, à près de 3 000 mètres d’altitude, les compo- sants bois de Montle- bon vont servir à la création d’une toiture

La société Simonin a été reprise par des anciens salariés.

change de direction, “elle garde les mêmes principes : innova- tion et exportation. La trans- mission ne s’est pas faite du jour au lendemain. Elle s’est réali- sée dans de bonnes conditions” explique Christophe Balanche, ancien technico-commercial, IDENTITÉ Chiffre dʼaffaires :

d’une maison de la station Concordia, site scientifique. “Nous envoyons là-bas des pan- neaux de toiture à isolation ther- mique, le Sapisol, une struc- ture sans pont thermique” explique Christian Balanche. E.Ch.

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Les polisseurs s’unissent face à la crise Économie Cinq polisseurs du Pays Horloger se serrent les coudes et mutualisent leurs forces pour récupérer de nouveaux marchés dans le secret total.

En bref…

Frontaliers La Maison transfrontalière euro- péenne et le C.I.B.C. organi- sent une conférence sur le thè- me : “Le Bilan de compé- tences : un outil pour valoriser son parcours professionnel”, lundi 12 octobre de 14 heures à 16 heures au 29, Grande rue à Morteau dans les locaux du Groupement. Entrée libre et gratuite. Rens. 03 81 68 55 19. Frontaliers (bis) La Maison transfrontalière euro- péenne, en collaboration avec le syndicat suisse U.N.I.A., organise une réunion sur les métiers de lʼindustrie en Suis- se vendredi 9 octobre de 15 heures à 17 heures, au 29, Grande rue à Morteau dans les locaux du Groupement transfrontalier européen. Entrée est libre et gratuite. Rens. 03 81 68 55 19. Frontaliers (ter) Le Groupement transfrontalier européen et lʼAssociation pour lʼemploi des cadres (A.P.E.C.) organisent le 6 octobre à La Chaux-de-Fonds, une ren- contre à destination des entre- prises suisses sur le thème : “Gérer les compétences au sein des entreprises : néces- sité ou gageure ?” Cette ren- contre aura lieu de 11 heures à 13 heures, au Club 44, à La Chaux-de-Fonds, et sera sui- vie dʼun cocktail. Inscriptions et rens. 04 50 87 78 94. Accompagnement Lʼassociation “Présence, Écou- te, Accompagnement” J.A.L.M.A.L.V. Haut-Doubs, en collaboration avec Guy Cor- dier, pédopsychiatre à Lille, propose une conférence “Comprendre et accompagner un enfant confronté à la mort dʼun proche”, jeudi 15 octobre à 20 h 15 à la salle du théâtre dʼOrchamps-Vennes. Entrée et participation libres.

Nouveaux horaires automne/hiver Boulangerie du lundi au samedi : 05h30 - 13h00 16h00 - 19h00 le dimanche : 06h00 - 18h00 Fermé le jeudi Salon de Thé du lundi au samedi : 05h30 - 19h00 le dimanche : 06h00 - 18h00 PROMOTION TOUS LES DIMANCHES

Le polissage (ici des têtes de stylo) est un secteur en crise mais les entrepreneurs du Pays Horloger se serrent les coudes.

L es sous-traitants de l’horlogerie et du luxe plus généralement connaissent des grandes difficultés et si reprise il devait y avoir, peu de chefs d’entreprise ne l’ont encore concrètement mesurée, que ce soit à Maîche, Charquemont, Damprichard ou aux Fins. “L’horlogerie ne démar- rera pas avant six mois” avan- ce un entrepreneur du Haut- Doubs. Tous préfèrent rester discrets : parler de la crise ne ferait qu’amplifier la déprime. Néan- moins, cinq chefs d’entreprise du Haut-Doubs, tous spéciali- sés dans le domaine du polissa- ge, se sont regroupés autour du groupement des polisseurs du Pays Horloger (G.P.P.H.). Ce groupement est totalement infor- mel. Pas de président, ni de directeur. Une réunion a lieu une fois par mois. L’objectif n’est pas uni- quement de trouver un soutien

moral mais de mutualiser les forces régionales dans un sec- teur bien précis, le polissage. Le G.P.P.H. est déjà parvenu à des résultats concrets. Outre la mutualisation dans l’achat de matériel, le groupe- ment a permis aux entrepre- neurs de décrocher de nouveaux marchés. En fédérant leurs forces, ils sont désormais concur- rentiels sur des marchés jusque- là non accessibles, car la taille de leur entreprise était trop peti- te. Dans le même registre, l’association Luxe and Tech regroupe 45 entreprises et ras- semble les acteurs agissant dans les domaines “luxe et finition soignée en Pays Horloger”. Son but : piloter et mettre en œuvre les actions collectives qui per- mettront de dynamiser la filiè- re et de confirmer le position- nement des entreprises sur les marchés du luxe. E.Ch.

Pourquoi les fruits pourrissent cette année ? Pommes : ça tourne au vinaigre Pourquoi les fruits ne se conservent-ils pas cette année ? Réponse d’un spé- cialiste avant une grande exposition à Rougemont le dimanche 25 octobre.

Renseignements : Groupement des polisseurs du pays horloger (G.P.P.H.) : 5 entreprises. Domaine : le polissage. Luxe and tech (association gérée par Raphaël Silvant, prési- dent) : 45 entreprises. (Horlogerie, bijouterie…)

Différentes variétés de pommes et autres fruits tiennent salon à Rougemont.

L es pommiers ont plié sous le poids des fruits cet été. L’année 2009 restera un excellent cru quant à la récolte de pommes et autres poires, pru- neaux oumirabelles. Si la quan- tité fut au rendez-vous dans les vergers, la qualité des pommes fut toute autre, notamment en matière de conservation. Que ce

de papillons sont également venus apporter leur mauvaise graine. Bref, il y aura davanta- ge de noyaux que de fruits cet- te année. Néanmoins, l’association bison- tine de pomologie réussira à dénicher des fruits rares pour son exposition qui se tient le dimanche 25 octobre à partir de

soit dans un endroit frais ou bien aéré, dif- ficile en effet de proté- ger des fruits qui noir- cissent vite. En quelques jours, pommes

9 heures à la salle Hoo- tau de Rougemont. Bel- le fille de Salins, Rei- nette grise, Reinette des champs, Pomme frai- se : des centaines de

“Très peu d’acidité.”

et poires perdent de leur éclat. “La raison est simple , dit Michel Froidevaux, de l’Association Bisontine de la Pomologie (A.B.P.). Les fruits ne se conser- vent pas car ils contiennent très peu d’acidité. En plus, il y a eu l’impact des maladies com- me la moniliose.” La moniliose fait partie des maladies très répandues. On constate ses effets à l’été, lorsque les fruits encore sur l’arbre pour- rissent, en portant des taches noires ornées de cercles concen- triques et/ou de pustules blanches. Des parasites à l’instar

variétés sont à découvrir. Les anciennes variétés - de plus d’une centaine d’années - seront également exposées par Lau- rence Pierrard, présidente de l’A.B.P., et l’ensemble des membres. Y aller : Exposition de fruits (pommes, poires…) par l’Association bisontine de pomologie à Rougemont le dimanche 25 octobre. Entrée libre à partir de 9 heures.

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V A L D E M O R T E A U

Morteau-Vöhrenbach : 35 ans d’amitié Jumelage Le 18 octobre, les deux villes jumelées célébreront à Morteau les 35 ans de leur charte d’amitié. Retour sur une histoire d’amitié franco-allemande.

E lle est bien loin la lies- se populaire, les défilés en grande pompe dans les rues de Morteau, les flonflons sur la place de l’Hôtel de ville. 35 ans après, on n’est plus dans l’euphorie des débuts. Pour les 35 ans du jumelage, les fes- tivités se résumeront au strict minimum, juste une réception

entre élus des deux villes. “Ce sont les dizaines que l’on fête surtout justifieAnnie Genevard,maire de Morteau. Les anniversaires en 5, on les célèbre plus modestement.” Pourtant, les liens sont toujours aussi forts entre les deux villes jumelles. Dans la mouvance des liens qu’avaient tissé De Gaul- le et Adenauer, la mode des jume-

lages a provoqué un véritable engouement entre les années soixante et la fin des années soixante-dix. C’est Jacqueline Hoffmann, alors professeur d’allemand à Morteau et son époux (pourtant ancien dépor- té), qui sont à l’initiative du jumelage entre la cité horlogè- re et la ville de Forêt Noire.

Les tout premiers contacts ont été établis avec les auto- rités allemandes en 1970, par Jacqueline et André Hoffmann (au centre).

L’ancienne enseignante se sou- vient : “Il faut bien prendre conscience que nous n’étions que 25 ans après la guerre. À cette époque, les frontières, les douanes existaient réellement. On avait affaire à deux pays étrangers. Les jumelages signi- fiaient vraiment quelque chose” dit-elle. En 1971, elle et son époux pren- nent leur bâton de pèlerin, en accord avec le maire de l’époque Christian Genevard, à la recherche d’une future ville jumelle. “On a tissé les premiers liens avec Vöhrenbach en 1970 en rencontrant une première En octobre 1971, les déléga- tions française et allemande donnaient leur accord pour un jumelage. Parmi les ini- tiateurs français, l’ancien élu mortuacien Louis Poncet.

fois le maire. Puis on a décidé de faire se rencontrer les asso- ciations locales. Pendant deux ans, les pompiers, les clubs de

ciens font le voyage jusqu’à Vöh- renbach. Même engouement populaire, la fête est grandiose. Les années passent,

sport, les anciens com- battants des deux villes ont fait des rencontres avant l’officialisation du jumelage les 2 et 3 juin à Morteau. La fête a

l’enthousiasme est intact. En 1983, les dix ans du jumelage sont fêtés à Morteau : une vraie fête populaire ani- me le centre-ville,

Les choses se sont un peu tassées.

duré deux jours, les écoliers étaient dispensés de classe. C’était mémorable” se souvient Jacqueline Hoffmann. L’année suivante, même enthou- siasme pour le “revirot” de l’autre côté du Rhin. Une douzaine de cars transportant 750 Mortua-

ambiance kermesse. Depuis, les choses se sont un peu tassées. Il y a eu les 20 ans, puis les 30 ans. Le 18 octobre prochain, le conseil municipal de Morteau reçoit son homologue d’outre-Rhin. Sur le plan politique, les liens sont tou- jours aussi forts, quelqu’aient été les élus en place. La popu- lation, elle, se souvient des beaux moments d’amitié qui ont égayé leurs villes respectives mais l’enthousiasme des débuts est retombé. Signe des temps, le couple Hoffmann qui a été le grand artisan du rapprochement des deux villes, n’avait même pas été tenu au courant par la ville de Morteau des festivités du 18 octobre prochain…

Le serment de jumelage a été signé le 2 juin 1973 par Christian Genevard (à droite) et son homologue Heinrich Wolf.

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L’évènement à Maiche, Morteau et Valdahon Maria VUILLIER-DEVILLERS Audioprothésiste D.E. vousinvite du 1 er au 23 octobre aux Journées pour mieux entendre

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Les pompiers ont été aussi les fers de lance du jumelage.

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V A L D E M O R T E A U

Bien dans son assiette, bien dans ses baskets L’aubergiste du Chauffaud Patrick Bohard a remporté le Tour des Ducs de Savoie, épreuve de l’Ultra Trail du Mont Blanc ! Énorme. Villers-le-Lac

En bref…

Montlebon Quatorzième bourse des col- lectionneurs à la salle des fêtes de Montlebon dimanche 18 octobre. Budget Le canton de Neuchâtel dans le rouge. De méchantes coupes budgétaires menacent les écoles du canton de Neuchâtel en 2010. Principaux visés ? Les lycées. Ces coupes sʼélèveront à cinq millions de francs. Montre Une montre mécanique dont le mouvement est entraîné par des courroies ? Personne nʼy croyait. Pas même Tag Heuer. Pourtant, elle existe. La V4 est née de la rencontre entre une idée de designer et le savoir- faire jumelé dʼun ancien ingé- nieur de lʼaéronautique et dʼun maître horloger. Un objet qui sera vendu 100 000 francs suisses à 150 privilégiés.

V oilà seulement un an que Patrick Bohard s’est mis au trail. L’ancien skieur de fond arrivé au Chauffaud en 1989 s’est découvert une passion : les courses longues distances en

le Team Asics, il est catalogué “comme un coureur de longues distances.” “Peut-être parce que j’ai 45 ans !” admet-il. Toujours est-il que l’aubergiste installé avec sa compagne au- dessus de Villers-le-Lac a la moti-

manger un bout de saucisson ou du camembert.” S’il court pour lui, il court également à la recherche de l’ambiance, inhé- rente au monde du trail et des efforts longs. “Dans une cour- se, il m’est arrivé de discuter pen- dant quinze minutes. Il y a la compétition mais de la solida- rité” conclut ce sportif invétéré qui s’entraîne sur les pentes de Neuchâtel, là où le dénivelé est le plus élevé. Bonne route.

nature. Passionné de raid, il a goûté à la compétition avec le trail l’an dernier. Bien lui en a pris. En août,

vation d’un jeune pre- mier. Après les 14 h 01 d’effort du Tour des Ducs de Savoie, le Haut-Dou-

“L’hélicoptère m’a énervé.”

Patrick a réussi un énorme coup d’éclat : remporter le Tour des Ducs de Savoie, épreuve de 106 km (6 000 mètres de déni- velé positif) de l’Ultra Trail du Mont Blanc, une des plus rele- vées au monde. Le samedi 29 août, le Franc- Comtois a tutoyé les sommets, au sens propre comme au figu- ré. En tête après 8 h 30 de cour- se, il n’a jamais craqué. “J’ai quand même eu un passage à vide au sommet du Petit Saint- Bernard après 85 km de cour- se. Il y avait cet hélicoptère qui tournait au-dessus de moi. J’étais fatigué, ça m’énervait” s’amuse- t-il aujourd’hui. Intégré dans

biste n’a qu’une envie : rechaus- ser les baskets. “Il me reste une course, au mois de novembre, avec celle des Templiers.” L’entraînement, il le fait coïn- cider avec son travail : l’accueil de touristes en été et en hiver. Sa ferme-auberge accueille les randonneurs, vététistes et pro- pose des plats spécifiques pour les sportifs. Du haut de son mètre 73 et ses 63 kg, Patrick admet qu’il fait attention à tout ce qu’il mange, notamment en course. “Il ne faut pas oublier de s’alimenter. Moi, je ne peux rien manger de solide. Seulement des gels. Sur des courses longues, il m’est arrivé de voir des personnes

E.Ch.

Patrick Bohard, de Villers- le-Lac, coureur de l’extrême.

La conduite d’eau va disparaître Grand’Combe-Chateleu Sujette aux fuites, la conduite d’eau verdâtre qui enjambe le Doubs va être démontée pour être remplacée par une canalisation souterraine.

L a conduite d’eauqui enjambe leDoubs à hauteur des Bois-du-Fourg sur la commune de Grand’Combe-Cha- teleu va être démontée.Ce long tuyau vert souvent qualifié de verrue dans le pay- sage d’Entreroches, a été construit dans les années soixante pour les besoins du réseau d’eau communal. Cette canalisation est une conduite de refoulement qui alimente un réservoir. À l’époque, le choix a été fait d’une réalisa- tion aérienne plus simple techniquement que de passer sous le Doubs. Cependant, une première conduite d’eau réalisée en 1937 qui alimente le village, passe sous la rivière au même endroit que l’installation aérienne. Aujourd’hui, cette canalisation verdâtre et décrépie en acier est sujette à des fuites régulières. Elle sera donc démontée pour être remplacée par une nouvelle conduite souterraine cette fois. Les travaux se feront au bénéfice de la qualité du paysage.

Kilomètre 82 : descente du petit Saint-Bernard vers La Thuile pour Patrick.

La conduite a été construite dans les années soixante.

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