Savitri - Book Two - Canto 9

A careless radiance smiled upon the heights; A murmur of inarticulate ravishment Trembled in the winds and touched the enchanted soil; Incessant in the arms of ecstasy Repeating its sweet involuntary note A sob of rapture flowed along the hours. Advancing under an arch of glory and peace, Traveller on plateau and on musing ridge, As one who sees in the World-Magician's glass A miracled imagery of soul-scapes flee He traversed scenes of an immortal joy And gazed into abysms of beauty and bliss. Around him was a light of conscious suns And a brooding gladness of great symbol things; To meet him crowded plains of brilliant calm, Mountains and violet valleys of the Blest, Deep glens of joy and crooning waterfalls And woods of quivering purple solitude; Below him lay like gleaming jewelled thoughts Rapt dreaming cities of Gandharva kings.

Une insouciante radiance souriait d’en-haut ; Un murmure de ravissement inarticulé Tremblait dans les vents et frôlait le sol - Et, incessant dans les bras de l’extase, Répétant sa tendre note involontaire Au fil des heures, un sanglot de contentement. A S’avançant sous une arche de paisible gloire, Voyageant de plateaux en crêtes de songe, Comme s’il voyait, dans le verre du Magicien, Une imagerie des paysages de l’âme, Il traversait des scènes d’une joie immortelle Et contemplait des abîmes d’heureuse beauté. Il y avait une clarté d’astres conscients, Une gaieté de grandes choses symboliques ; A sa rencontre se pressaient des plaines brillantes, Des monts et des vallées violettes du Béni, Des gorges de joie, des cascades fredonnantes Et des bois pourpres de solitude frémissante ; Et plus bas, telles d’étincelantes pensées, S’étendaient les cités ravies des rois Gandharva. Dans les intimités vibrantes de l’Espace Doucement sonnait une musique fortunée ; Comme si leurs mains la touchaient dans son coeur, Chantaient la gloire de l’amour éternel Dans l’air d’un Paradis bleuté par la lune. Sommet et centre de tout ce monde merveilleux, Se dressaient de hautes collines Elyséennes, Brûlant comme des soleils couchants dans le soir. En une profondeur nouvelle inexplorée, Il entendait la harpe des divins ménestrels, Et des voix de mélodie inconnues de la terre

Across the vibrant secrecies of Space A dim and happy music sweetly stole,

Smitten by unseen hands he heard heart-close The harps' cry of the heavenly minstrels pass,

And voices of unearthly melody Chanted the glory of eternal love

In the white-blue-moonbeam air of Paradise. A summit and core of all that marvellous world, Apart stood high Elysian nameless hills, Burning like sunsets in a trance of eve. As if to some new unsearched profundity,

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